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 « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. »

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MessageSujet: « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. »   « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. » EmptyVen 29 Juil - 13:05

«Our greatest glory is not in never falling,
but in rising every time we fall. »
Iulia & Kostas
“In most cases, the best strategy for a job interview is to be fairly honest, because the worst thing that can happen is that you won't get the job and will spend the rest of your life foraging for food in the wilderness and seeking shelter underneath a tree or the awning of a bowling alley that has gone out of business.”   



Elle entortille une mèche de cheveux autour de son crayon, ses doigts tapotent le bord du clavier, hésitants. Elle grimace. Puis, à nouveau, elle tend la main et attrape une feuille, griffonne quelques mots, quelques chiffres avant de porter son attention sur l'écran de l'ordinateur devant elle. Sous les pixels, un tableau Excel. Un emploi du temps qui se dessine, mais les cases vides le remplissent beaucoup trop. Elle fronce le nez, puis, elle switch de feuillet, passant à celui qui calcule ses comptes, ses entrées d'argent, ce qu'elle cumule avec ses deux petits jobs. Trop peu d'heures à travailler, trop peu d'argent à dormir dans son compte en banque. Elle rabat l'écran du pc portable et se lève, pour chercher le journal et partir à la recherche d'une quelconque nouvelle annonce. Madalina,  dans le canapé relève son nez de son téléphone et la regarde faire, sourcils haussés. « M'man, tu sais qu'on trouve des annonces sur internet aussi ? Parait que c'est plus efficace. » Elle fait un clin d’œil à sa fille et rallume son laptop. Google. Recherches. Après quelques temps, plusieurs onglets sont ouverts, elle remplit les formulaires demandés, rajoute son CV en pièce jointe et Clic. Envoyées, les candidatures. Une, en particulier, a retenu son attention et, profitant de Google, elle s'est un peu renseigné sur la boite en question, il s'agit d'une entreprise pharmaceutique qui, semblerait-il, cherche une secrétaire. Bien qu'elle n'ait pas de voiture, ni le permis n'est pas gênant, elle prendrait le bus, ou elle trouverait bien quelqu'un pour l'y déposer. Au reste, il faut voir si c'est compatible, niveau horaires, avec son travail chez Owen.
Ses recherches terminées, elle vient s'asseoir dans le canapé à côté de 'Lina et elle lui attrape la main, glissant ses doigts entre les siens et posant sa tête contre son épaule. La jeune fille sourit et pose son téléphone.

« - Ça te ferait quoi si ta mère devenait secrétaire ? »

Elle hausse les sourcils et pouffe de rire. Iulia se redresse.

« - Je serais fière d'elle, mais fais attention, tu sais c'qu'on dit avec les patrons. »
« - 'Lina… la réprimande sa mère, je doute fort que tous les patrons soient comme ceux qu'on voit à la télé ou sur Facebook, poursuivis pour attouchements ou j'sais pas quoi. »

Elles se mettent toutes les deux à rire.  

« - Mais tu sais faire ça, toi ? Être secrétaire ? »
« - Je sais me servir d'un ordinateur, je suis organisée et je gère plutôt bien les appels téléphoniques, non ? Et je sais même changer les cartouches d'imprimantes. Si je suis pas embauchée avec ça… »

Elle sourit et fait un clin d’œil à sa fille qui rit à nouveau.

« - T'es bête, M'man. »
« - Plus sérieusement, en prison, on a eu le droit à quelques formations, le secrétariat en faisait partie, du coup, je me débrouille plutôt bien. »

Madalina sourit et se glisse dans les bras de sa mère qui l'enlace.

« - Il ne reste plus qu'à attendre qu'on me rappelle et voir si je passe l'entretien. On croise les doigts bien fort, hein. »


***


Quand le téléphone vibre, c'est toujours pour une foutue notification pourrie d'un jeu ou l'opérateur qui spamme d'appels pour proposer des offres toujours plus chères et puant l'arnaque. Et quand on attend un, voir plusieurs appels, c'est l'enfer. Iulia a été tentée de couper la sonnerie, mais elle ne pouvait pas risquer de louper cet appel. Alors, elle patiente. Ses doigts tapotent, courent sur la table ou pianotent sur la télécommande de la télé. Elle essaye de se mettre à lire, mais son esprit impatient l'empêche de se concentrer suffisamment pour entrer dans les mots. L'appel se fait attendre. Il ne vient même pas aujourd'hui. Peut-être demain, dans la semaine, ou jamais. Il lui semble attendre une éternité.
Mais enfin, son téléphone se met à vibrer continuellement et la mélodie s'élève, un numéro inconnu s'affiche sur l'écran. Elle se fige devant et inspire profondément avant de répondre avec sa voix la plus professionnelle possible. L'échange dure quelques minutes et le sourire sur les lèvres de Iulia quand elle raccroche en dit long sur l'issue de la discussion.
Un coup d’œil vers la pendule, Madalina ne devrait pas tarder à rentrer du lycée, elle a tellement hâte de lui dire. Elle se laisse tomber dans le canapé en l'attendant, sautillant sur place comme une gamine sur-excitée. Ce job, c'est une opportunité. Après rien n'est fait et c'est ce qu'elles se disent quand Lina la rejoint enfin. Il faut encore passer l'entretien et, comme il s'agit d'une grosse boite, avoir un casier judiciaire n'est pas forcément correct, acceptable, bien.
Elles se serrent les mains, priant pour que tout se passe bien et qu'elle revienne de l'entretien satisfaite et avec un job qui permettra de payer les factures. A ce moment-là uniquement, elles auront tout le loisir de s'ébaudir. Même si Iulia pourra dire adieu à son temps libre.


***


« - Madalina ! Viens m'aider ! »
« - Hm ? » s'enquit-elle en passant la tête par la porte.
« - J'y vais comment ? Jupe tailleur, chemisier, un peu strict, mais sobre ? Ou robe chic ? »
« - Chemisier, jupe. T'as l'air d'un boudin dans cette robe. »
Elle baisse les bras et lui lance un regard noir.

« - 'Lina. C'était pas gentil, ça. »
Elle pouffe de rire.
« -Pardon Maman. Elle s'arrête, sourit en coin et continue. Tu devrais mettre un push-up, il faut que tu marques les esprits ! » lâche-t-elle en s'éclipsant avant de se prendre une paire de chaussettes volante.

Sitôt changée, elle se prépare à quitter le mobile-home familial, son chien aboie et court vers elle, grattouilles derrière les oreilles et elle s'éclipse, se dépêchant afin de ne pas louper le bus et risquer d'être en retard. Enfin installée, elle regarde son reflet dans la vitre et arrange ses cheveux, inspirant profondément. Les fois précédentes où elle a pu postuler dans des entreprises, on lui avait claqué la porte au nez, personne ne voulait de criminel parmi eux et c'était tout à fait compréhensible. Mais c'était loin derrière elle, du moins, elle essaye de tourner la page de ces funestes événements, mais se voir refuser la base d'une vide normale – un travail – ne l'aide pas franchement à passer à autre chose. Elle se retrouve bloquée, stuck at a dead end. Nombreux sont ceux qui vous diront que l'on peut tout faire avec de la volonté. Mais la volonté de qui ? Ils s'imaginent qu'il s'agit de la volonté de la personne concernée, mais ce n'est pas toujours le cas. Il y a tellement d'autres facteurs qui rentrent en compte…

Bientôt, l'arrêt du bus et Iulia sort. City Market. Elle sort de sa poche le bout de papier où elle a écrit l'adresse et regarde un peu autour d'elle. A force de déambuler dans ce quartier, elle a finit par savoir s'y retrouver sans trop de problème, mais pour le nom des rues, ça… C'est tout de suite un peu plus compliqué, mais rien d'impossible. Heureusement qu'elle s'est renseigné sur internet avant de partir. Et c'est d'un pas décidé qu'elle traverse les rues pour se planter devant l'immeuble remplis de bureaux. Elle se mordille la lèvre, un brin nerveuse. Puis, pousse la porte, elle se dirige vers l'accueil, posant la chemise avec ses documents administratifs sur le comptoir, un grand sourire sur les lèvres, elle se présente à la secrétaire.

« - Bonjour, je suis Iulia Popescu, j'ai rendez-vous à 10h pour un entretien... »

La secrétaire hoche la tête et regarde dans un agenda, puis elle lui demande de patienter un instant, appelant via le téléphone interne celui qui lui ferait passer l'entretien, d'un geste de la main, elle fait signe à la roumaine de s'installer sur un des fauteuils en attendant qu'il arrive. Elle acquiesce et va s'installer, dossier sur les genoux, un texto à sa fille pour lui dire qu'elle est arrivée et que ça va bientôt commencer, puis elle coupe son téléphone. Soupire. Qu'est-ce qu'elle est nerveuse… Mais tout va bien se passer, hein. Tout va bien se passer…

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Dernière édition par Iulia Popescu le Mar 2 Aoû - 14:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. »   « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. » EmptyVen 29 Juil - 18:15

    Mais c'est une putain de plaisanterie ?! Ç'a commencé comme ça. Puis des excuses ont suivi. J'ai trouvé une meilleure opportunité ailleurs, monsieur Yannakakis. Meilleure opportunité ? Ouais, celle de baiser avec ton futur patron, sale conne. Elle parle d'un ton hautain, comme si elle valait plus que toi. Tu ris au téléphone, à la femme que tu parles. Ta ''secrétaire''. Bah tu sais quoi ? J'allais te virer de toute façon ! BIP. Fin d'la tonalité. Va t'faire foutre, pas besoin d'toi. Tu raccroches sauvagement ton téléphone et tu t'pousses de ton bureau, roulant sur ta chaise. Fallait qu'ça arrive maintenant, là, tout de suite. Ta secrétaire qui démissionne, t'aurais dû la renvoyer plus tôt cette conne ouais. T'es en furie, parce que là y'aura personne pour prendre tes appels pour les tu-ne-sais-pas combien de jours qui vont suivre. C'est la goutte de trop, qui fait déborder ta journée d'merde dans ta vie d'merde. T'attrapes à nouveau ton téléphone, t'appelles ce mec dans les relations humaines et tu fulmines. Ouvre-moi un poste de secrétaire sur le net. ET MAINTENANT. Et tu lui laisses même pas l'temps de répondre, tu raccroches aussi sauvagement qu'tu l'as fait y'a quelques minutes. C'est pas d'sa faute pourtant, à ce mec. Ta rage est dirigée contre cette conne qui est pas foutu d'te donner son deux semaines de préavis, qui s'barre comme si elle était la reine d'la place. Et ça t'fait chier, parce que même si tu veux pas l'avouer, elle était importante. Et toi t'es dans la merde. Tu vas faire quoi en attendant ? Ouais, t'as pas l'choix, va falloir que tu fasses d'la merde pour te sortir de la tienne.

    Quelques jours passent depuis l'annonce. Le lendemain matin, t'as volé une secrétaire à l'entrée pour la mettre devant ton bureau. Elle serait à toi maintenant, à temps partiel, à toi et à l'administration. Mais ça t'prend quelqu'un qui pourra être ici en tout temps, pour laisser r'partir l'autre. Et plus les jours passent, plus t'attends. L'annonce fait ses effets, tu passes quelques entrevues. Mais elles avaient toutes l'air simple d'esprit. Elles avaient mis leur plus beau décolleté dans l'espoir d'te charmer, c'qui montrait qu'elle avait pas grand chose dans la tête. Toi, ça t'prend une femme sérieuse. Une qui va t'rappeler tes rendez-vous, qui va être à son affaire, qui va pas s'taper le stagiaire dans la salle des photocopies. Parce que ouais, tu vas fouiller leurs dossiers, à ces filles qui viennent t'observer, plutôt qu'travailler. Et y'en a une qui a été viré pour avoir fait cette connerie-là. Et toi t'acceptes pas. Parce que pour Leucia, ça prend du sérieux. Comme ton vieux l'disait, c'pour ça d'ailleurs que t'es fiancé. Faut qu'l'image soit sérieuse, bien représentée. À se d'mander pourquoi t'écoutes encore les conseils d'ton vieux, ouais.
    À ce moment précis, ton téléphone sonne. C'est ta secrétaire, la ''en attendant''. Qui t'appelle pour t'annoncer la bonne nouvelle, une nouvelle candidature. Iulia Popescu. Ce nom te dit quelque chose, à croire qu'tu l'as p't'être connue dans une autre vie. Donnez-lui l'entrevue demain matin, dix heures tappante. Et sur ce, tu fais tes recherches. Tu fouilles un peu. Elle a un bon CV, de l'expérience dans plusieurs domaines. Sauf qu'elle sort de prison. Et merde. Tu sais pas quoi en penser. T'auras d'quoi penser pendant ta nuit d'insomnie habituelle.

    Le lendemain matin arrive. Tu es assis dans ton bureau et tu regardes l'horloge, t'attends qu'il soit dix heures. Reste que quelques minutes. Tout à coup, ton téléphone sonne. Monsieur, votre rendez-vous de dix heures est arrivé. Tu sors de ton bureau la chercher. Iulia Popescu ? Y'a qu'une seule femme dans la sale d'attente, mentionner son nom était inutile. Tu l'as fait entrer dans ton bureau, s'asseoir en face de toi. Puis tu l'observes. Elle a rien d'une criminelle. Une femme, environ trente ans, des traits fins. Elle a l'air sérieuse. Pas dangereuse. C'est fou comment parfois, on peut mal juger les personnes. Elle doit te trouver bizarre, la r'garder de la sorte. Elle doit penser qu't'es un patron pervers, ouais. Alors, madame Popescu, que tu fais en ouvrant son CV. J'ai vu que vous avez fait plusieurs petits jobs. Pourquoi êtes-vous motivée par ce poste de secrétaire, si vous semblez déjà assez bien occupée ? Ta question est pas précise, tu sais qu'tu devrais lui dire. Que tu sais. Mais qu'tu la juges pas. Tu lèves les yeux vers elle, te penche en avant sur ton bureau. Et tu prends l'ton le plus honnête, le plus doux qu'tu peux. Comment se passe votre réinsertion depuis votre sortie ? Tu veux pas la brusquer, mais étonnamment, t'arrives pas à y croire. Elle dégage tout d'l'apparence sérieuse que ton vieux veut, rien d'dangereux.
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MessageSujet: Re: « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. »   « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. » EmptySam 30 Juil - 13:45

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Iulia & Kostas
“In most cases, the best strategy for a job interview is to be fairly honest, because the worst thing that can happen is that you won't get the job and will spend the rest of your life foraging for food in the wilderness and seeking shelter underneath a tree or the awning of a bowling alley that has gone out of business.”   



Ses doigts tapotent nerveusement la chemise en plastique, regardant autour d'elle. Elle n'a pas l'habitude d'un environnement aussi luxueux, aussi proprement décoré, tout dans la sobriété et l'élégance. Ça lui plairait bien de travailler dans de tels locaux, contrairement à chez Monsieur Mcgraw, à sa villa qui ne fait que provoquer en elle un sentiment immense de jalousie. Elle regarde ses vêtements et se demande si ça ne se voit pas trop que ce sont des vêtements d'occasions achetés en friperie, bien qu'ils soient toujours en excellent état. Elle secoue la tête, pour se ressaisir et arrêter de stresser pour rien, elle lève le menton. Inspire. Expire. Profondément.
Quelques temps plus tard, elle voit un jeune homme arriver. DRH ? Quoiqu'il en soit, c'est.. Waouh. Elle cligne plusieurs fois des paupières. DRH ou patron, quoiqu'il soit, ce type est canon. Loin d'être chétif, on pouvait deviner une bonne structure musculaire sous sa chemise. Et son visage ? J'vous jure, le dude, on le dirait sorti d'un film pour adolescentes. Madalina serait là, elle donnerait des coups de coudes dans les côtes de sa mère en lui lançant des œillades complices. Du genre '' Mate-moi ça M'man !''. Mais fort heureusement, elle n'est pas là, Iulia peut donc apparaître parfaitement professionnelle. Par contre, elle le sera un peu moins ce soir, en rentrant chez elle et en racontant ça à sa fille. Au moins, si elle n'a pas le job, elle n'aura pas fait le chemin pour rien.
Il s'approche et l'interpelle, elle se lève alors et viens vers lui en lui tendant la main pour lui serrer la sienne et le saluer, politesse oblige.
Puis, elle le suit jusque dans son bureau, s'assied là où il l'a invité à le faire et s'installe face à elle. La brunette ouvre la chemise et en sort son CV, qu'elle dépose devant lui. Elle sourit, lui l'observe. C'en est presque gênant, il la fixe, comme s'il l'analysait. Fait-il ça à chaque entrevue ? C'est déstabilisant… Surtout quand c'est un type aussi gâté par la nature que lui. A quoi pense-t-il ? Cherche-t-il une faille ? Ou cherche-t-il une sorte de feeling, un sentiment de confiance ? Une secrétaire n'est-elle pas ce genre de personne à qui on confie le bon fonctionnement et le bon déroulement de son propre travail ?
Ou alors il sait.

« -Alors, madame Popescu,
J'ai vu que vous avez fait plusieurs petits jobs. Pourquoi êtes-vous motivée par ce poste de secrétaire, si vous semblez déjà assez bien occupée ?
»
« - Les petits jobs, c'est bien pour dépanner, mais ce n'est pas vraiment suffisant pour faire vivre une famille.. » Elle sourit encore.

Puis, il enchaîne. Et pose une autre question, qui n'a rien à voir avec la précédente. Son attitude a changé, il s'est penché vers elle, il semble même plus doux que l'instant d'avant :

« - Comment se passe votre réinsertion depuis votre sortie ?»
Elle blêmit. Son sourire s'efface brusquement, mais elle se ressaisit et sourit à nouveau.

« - Je vois que vous avez fait des recherches… C'est un peu compliqué, mais je pense que vous vous doutez pourquoi. Je ne compte même plus le nombre de portes que l'on m'a claqué au nez, malheureusement. Mais comme le dit un des chanteurs que ma fille idolâtre... Justin Bieber, je crois ? ''On n'a pas toujours ce que l'on veut, mais si on a de la chance, on aura ce dont on a besoin.'' Je suppose que je n'ai rien eu de correct pour le moment, c'est que ce n'est pas ce qu'il me fallait, n'est-ce pas ? »

Outch. Citer du Justin Bieber pendant un entretien, c'est pas forcément un coup de maître, mais bon. Sachant que sa carrière a décollé pendant que notre roumaine était en prison et que les seuls retours qu'elle a sur lui proviennent de sa fille de quinze ans, je suppose qu'on peut lui pardonner.

« - Mais, comme vous êtes au courant, je suppose que vous savez également les raisons pour lesquelles je me suis retrouvée là-bas. Je ne vais pas vous sortir de discours comme quoi j'ai purgé ma peine, que ce que j'ai fait ne se reproduira pas. Non. Ce que j'ai fait est fait et c'est du passé. J'essaye de tourner la page, de passer à autre chose, de mettre ça derrière moi. Tout ce que je veux, c'est pouvoir offrir une vie décente à ma fille, lui payer des études. Et je ferais tout pour ça. »

Le ton de sa voix n'est pas ferme, mais on peut y dénoter un léger durcissement du ton, rien de bien méchant, elle n'est même pas sur la défensive. Mais cette partie de sa vie que l'on remet sur le plateau, c'est comme une plaie qui tente tant bien que mal de cicatriser, mais qu'à chaque fois, quelqu'un vient en gratter les croûtes et la voilà qui se remet à saigner.
Elle avait tué son mari violent, bon sang, elle n'avait pas été surprise en plein acte cannibale. Elle a juste sauvé sa peau et celle de sa fille quand personne d'autre ne l'a fait, pas même les flics ou les services sociaux quand elle s'est enfui avec Madalina et qu'il les poursuivait. Elle était seule, parce qu'elle ne pouvait pas demander à sa famille. Son père l'aurait balancée. Cezar, à la limite aurait pu faire quelque chose, mais les autres ? Ils étaient tous petits. Elle ne voulait pas les mêler à ça. Elle ne voulait pas les mettre en danger. Alors elle a agi. Seule. Elle en a prit les responsabilités et en a morflé pendant dix ans.
Mais au moins, elle et Madalina sont en vie.

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MessageSujet: Re: « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. »   « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. » EmptyJeu 4 Aoû - 21:32

    T'es une personne qui croit au deuxième chance. Avec la situation dans laquelle t'es, après tout, t'as pas vraiment le choix. Si jamais Lou venait à apprendre ton infidélité, tu voudrais qu'elle te donne une deuxième chance. Le temps de te rajuster, le temps d'te remettre les idées claires. Sauf que là, il n'est pas question d'une deuxième chance pour une idylle amoureuse. Non, là c'est quelque chose de sérieux. Tu t'apprêtes à recevoir une femme avec un casier judiciaire dans ton bureau. Et pas un petit. Pas une connerie de jeunesse, comme celle qu'Élias avait l'habitude de faire. Non, elle avait tué son mari. Et sur le coup ça t'avais surpris, d'autant plus lorsque tu as vu l'apparence de cette femme. Comment une femme qui paraissait si douce et fragile aurait pu tuer son mari ? Et puis t'avais compris. Elle était victime de violence conjugale. Et simplement savoir ça, ça t'donnait envie d'aller cracher sur sa tombe, alors qu'il méritait même pas un insigne portant son nom. Tu étais donc devant cette femme avec une idée précise en tête, celle de lui donner une chance. Parce que tu te doutais qu'elle ne devait pas l'avoir facile. Alors tu l'avais accueilli en bonne et due forme, comme tu te le devais. Professionnellement, comme on dit. Les petits jobs, c'est bien pour dépanner, mais ce n'est pas vraiment suffisant pour faire vivre une famille.. Tu avais hoché la tête. Elle n'avait probablement jamais eu d'entrevue pour un poste aussi sérieux, aussi stable. Tu voulais la faire sentir à l'aise, alors tu t'intéressas à elle. Alors vous avez des enfants ? Combien ? Et ça t'faisait penser à Lou, qu'tu l'savais très bien qu'elle voudrait une famille avec toi, mais qu't'étais pas prêt.

    T'avais ensuite enchaîné avec le sujet plus sérieux. Elle méritait de savoir que tu savais. Alors tu lui avais demandé comment se passait à réinsertion. Et tu avais bien remarqué que sur le coup, elle a été surprise. Son teint était devenu plus pâle, son sourire s'était effacé une fraction de seconde. Puis elle avait enchaîné. Je vois que vous avez fait des recherches… C'est un peu compliqué, mais je pense que vous vous doutez pourquoi. Je ne compte même plus le nombre de portes que l'on m'a claqué au nez, malheureusement. Mais comme le dit un des chanteurs que ma fille idolâtre... Justin Bieber, je crois ? ''On n'a pas toujours ce que l'on veut, mais si on a de la chance, on aura ce dont on a besoin.'' Je suppose que je n'ai rien eu de correct pour le moment, c'est que ce n'est pas ce qu'il me fallait, n'est-ce pas ? Tu hoches la tête de nouveau. Parler serait couper son élan d'explication et tu t'intéresses sincèrement à sa situation. Mais, comme vous êtes au courant, je suppose que vous savez également les raisons pour lesquelles je me suis retrouvée là-bas. Je ne vais pas vous sortir de discours comme quoi j'ai purgé ma peine, que ce que j'ai fait ne se reproduira pas. Non. Ce que j'ai fait est fait et c'est du passé. J'essaye de tourner la page, de passer à autre chose, de mettre ça derrière moi. Tout ce que je veux, c'est pouvoir offrir une vie décente à ma fille, lui payer des études. Et je ferais tout pour ça. Elle ne paraît pas être sur la défensive, loin de là. Elle a peut-être plus marre de se faire demander le même genre de questions, les mêmes explications qu'elle doit donner.

    Tu laisses quelques secondes s'écouler. Le temps d'absorber tout ce qu'elle a dit, probablement. Puis tu te lèves de ton bureau, te dirigeant vers la porte ouverte de ton bureau. Entre vous et moi, Mademoiselle Popescu, que tu entames en fermant la porte. Tu restes quelques secondes face à la porte et tu te retournes enfin vers elle. J'aurais probablement fait la même chose que vous, si j'étais dans votre position. Tu lui dis ça, d'humain à humain et non de patron à secrétaire. Tu as l'intérêt de parler plus ''intimement'' avec elle plus tard, mais pour le moment, tu préfères régler la paperasse. Tu retournes t'asseoir face à elle, beaucoup plus décontractée. Écoutez, je suis prêt à vous offrir ce boulot. Une nouvelle chance, probablement mieux que vos autres petits trucs. Tu n'veux pas paraître snob, mais comme elle l'a dit, elle a une famille à faire vivre, à nourrir. Je veux simplement m'assurer que ce boulot n'interfères pas avec vos autres obligations. Tu sors ton agenda de ton tiroir. J'aurais besoin de quelqu'un, pour commencer tous les jours de la semaine sauf le mercredi, de sept heures à dix-sept heures au plus tard. Je peux garder pour le moment ma remplaçante le mercredi et le week end, mais éventuellement, j'aimerais vous proposer un poste plus sérieux. Du cinq jours semaine, des fois les week end, tout dépendant des obligations de la société. Tu lèves tes yeux de ton agenda. Êtes-vous partante ?
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MessageSujet: Re: « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. »   « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. » EmptyLun 15 Aoû - 14:53

«Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. »
Iulia & Kostas
“In most cases, the best strategy for a job interview is to be fairly honest, because the worst thing that can happen is that you won't get the job and will spend the rest of your life foraging for food in the wilderness and seeking shelter underneath a tree or the awning of a bowling alley that has gone out of business.”   


Il est sérieux. Sérieux et à l'écoute. Malgré sa plastique du mec qui jouerait son parfait connard dans les films pour ados, il a l'air… doux. Bien sûr, il peut être simplement et purement professionnel. Il n'est pas trop jeune pour manquer d'expérience et semble suffisamment âgé pour savoir réussir à tirer son épingle du jeu et paraître bien sous tout rapport. Bien sûr, il est compliqué de deviner tout ce qui se trame derrière ses yeux. Personne ne peut savoir ce qu'il entretient dans son jardin secret et encore moins ce qu'il peut réellement penser. Mais il n'est pas agressif, son langage corporel ne trahit pas une quelconque curiosité malsaine. Rien de tout ça. Pourtant, Iulia, elle le lit, elle essaye de décrypter son langage corporel, de trouver les failles, le jugement, inscrit dans ses traits. Iulia, c'est pas Cal Lightman, mais elle a passé suffisamment de temps en prison, entourée de gens peu recommandables pour apprendre à anticiper ses interlocuteurs. Du moins, elle sait anticiper les mauvaises réactions, au contraire, celles pleines de bonnes intentions, elle ne parvient que rarement à les anticiper, c'est sans doute pour cela qu'elle ne parvient pas à poser un jugement définitif sur le genre de personne que pourrait être ce Kostas Yannakakis. Il s'intéresse, mais reste professionnel. Il ne pousse pas les questions trop loin. Alors vous avez des enfants ? Combien ?  Un sourire. « [color=#6699cc]Une seule, mais elle a déjà quinze ans.. » Une grande. Lycéenne. Le compte à rebours qui tique aux oreilles de la maman pour qui il ne reste que trop peu de temps pour réunir l'argent nécessaire pour lui payer les études qu'elle aimerait faire. Cette enfant qui est née dans la boue et le sang, mais qui avait su en faire une force et qui, puissante, veut pouvoir faire de sa vie une épaule pour ceux qui auront eu moins de chance qu'elle. Elle qui veut pouvoir tendre la main aux malheureux trop faibles pour tenir seuls. Être celle qui se sert du système pour aider les défavorisés et sauver ceux qui sont victimes d'un père, d'un mari violent.

Elle avait ensuite rebondi sur sa remarque, déclamé son monologue, sans lui sauter à la gorge. Oh, elle aurait pu avoir perdu patience avec le temps. Mais c'était inutile et elle le savait. S'il connaissait son passé et qu'il avait accepté de la voir, de l'avoir devant lui dans son bureau, c'est qu'elle avait une chance. Alors, elle reste calme. Elle a des choses à dire, elle veut se montrer forte. Un roc. Encore. Toujours. Elle vit à contre-sens, nez contre le vent, mais elle résiste. Elle pourrait sembler trembler perchée sur ses longues et fines guibolles, mais elle tient bon.  Elle plie, mais ne cède. Il l'écoute, il assimile les informations, il hoche la tête. C'est ça aussi qui lui penser du bien de cet homme. Il écoute, n'interrompt pas son interlocutrice et il laisse même un peu de temps et de silence se poser. Elle le regarde. Il absorbe les informations. Cette entrevue doit lui changer de son quotidien, sans doute. C'est pas tous les jours qu'on accueille une criminelle dans son bureau, c'est pas tous les jours non plus que l'on se pare de sa cape de super-héros de tous les jours pour tendre une main bienfaitrice envers ceux qui en ont besoin.
Puis, il se lève et se dirige vers la porte. Elle le suit du regard, se tournant vers lui, attendant presque à ce qu'il l'invite à sortir, l'entrevue étant avortée, conclue plus tôt que prévue. Avait-elle dit quelque chose qui ne fallait pas ? Elle passait rapidement en revue ce qu'elle avait pu dire et mille raisons soudain fleurissaient dans son esprit. Peut-être n'avait-il pas aimé qu'elle cite du Justin Bieber ? Ou alors, il n'avait pas apprécié qu'elle déblatère un tel monologue ? Entre vous et moi, Mademoiselle Popescu, Longuement, elle inspire, elle se fait discrète pour qu'il ne décèle pas le stress qui monte. Il a refermé la porte. Du coup, elle ne comprend plus trop, mais son instinct lui dit qu'il faut se méfier, être prudente. Elle sourit tout de même, un peu.  J'aurais probablement fait la même chose que vous, si j'étais dans votre position. Elle hausse ses sourcils et le fixe, penchant légèrement la tête sur le côté. Hein ? Parle-t-il de … ? Elle l'écoute attentivement, le laissant continuer, tandis qu'il reprend sa place, face à elle, de l'autre côté de son bureau. Il semble… plus léger. Plus détendu. Pas elle. Elle est suspicieuse, elle ne sait pas trop à quoi s'attendre et elle ne s'attendait franchement pas à une telle … réaction. Écoutez, je suis prêt à vous offrir ce boulot. Une nouvelle chance, probablement mieux que vos autres petits trucs. Elle ouvre grand les yeux. Quoi ? La joie se glisse sur son visage et celui-ci s'éclaire. Oh mon dieu. Une nouvelle chance. Un nouveau chapitre, quelque chose de bon qui se dessine à l'horizon.  Je veux simplement m'assurer que ce boulot n'interfères pas avec vos autres obligations.  Aucune chance. Aucune chance. Elle le regarde sortir son agenda du tiroir et tandis qu'il ne peut la voir, elle se mord la lèvre, trop heureuse de ce coup favorable du destin. Elle trépignerait presque, telle une ado' à qui on aurait annoncé qu'elle irait au concert de sa rockstar favorite. J'aurais besoin de quelqu'un, pour commencer tous les jours de la semaine sauf le mercredi, de sept heures à dix-sept heures au plus tard. Je peux garder pour le moment ma remplaçante le mercredi et le week end, mais éventuellement, j'aimerais vous proposer un poste plus sérieux. Du cinq jours semaine, des fois les week end, tout dépendant des obligations de la société.  Il la regarde, elle ne peut plus cacher sa joie. Alors elle met sa main devant sa bouche, comme pour l'empêcher de voir qu'elle sourit énormément. Êtes-vous partante ?  Elle hoche la tête et inspire profondément, pour se calmer. Elle pose ses mains sur ses cuisses et hoche à nouveau la tête, plus doucement. « Bien sûr que je suis partante. Ce que vous me proposez est mieux que tout ce pour quoi j'ai pu postuler ou même rêver d'avoir. Et puis, concernant mes autres obligations, ça peut se régler assez aisément. Ma fille est suffisamment âgée pour se débrouiller pendant que je suis au travail et mes autres petits boulots ne valent vraiment pas un vrai travail à temps plein. » Elle sourit encore. Si ça ne serait pas mal perçu, elle l'aurait joué à la roumaine et lui aurait pris les mains dans les siennes, pour les serrer et le remercier. Elle lui aurait apporté sa bénédiction et aurait demandé à Dieu de veiller sur lui, quoiqu'elle le ferait sûrement quand elle rentrera. Cet homme ne sait même pas à quel point il vient d'offrir une vision plus légère et moins stressante de l'avenir de l'aînée Popescu et de sa petite famille. Elle n'aurait plus à craindre les fins du mois, elle n'aurait plus à flipper à chaque coups de téléphones qu'on lui annonce qu'elle devra partir de son mobile-home ou que sa fille sera placée dans un foyer qui, financièrement, pourra mieux s'occuper d'elle. « Vous pourriez même me faire travailler tous les jours de la semaine, ça ne me dérangerait pas. » La sécurité de l'emploi. Un emploi stable. Un salaire fixe. Pouvoir payer les assurances, peut-être même pouvoir payer le permis pour Madalina. Lui payer des études. Oh, vite, qu'il lui fasse passer le contrat qu'ils le signent, qu'ils officialisent cette chose merveilleuse. « Merci, en tout cas, Monsieur Yannakakis. Merci beaucoup. »

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Dernière édition par Iulia Popescu le Mar 23 Aoû - 23:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. »   « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. » EmptySam 20 Aoû - 16:20

    Avec l'arrivée de cette femme dans ton bureau, tu as vu une occasion. Une occasion mêlée à de l'espoir et de la chance. Parce qu'avec cette femme, tu as espoir. L'espoir de pouvoir enfin apporter ton grain de sel dans cette entreprise, et pas seulement écouter ton père. Parce que d'habitude, tu t'demandes toujours ce que ferais ton père. Qu'est-ce que le vieux Yannakakis aurait fait ? Oui, qu'est-ce qu'il aurait fait devant cette femme avec un casier judiciaire ? Qu'aurait-il pensé de cette femme, simplement en voyant la raison d'sa condamnation ? Il aurait probablement refusé d'ouvrir la porte de son entreprise à cette femme, parce que pour lui, les images sont trop importantes. C'est lui qui t'avait poussé à demander Lou en mariage. T'aurais l'air plus sérieux, avec une femme à ton bras, qu'il disait. Et il aurait refusé cette meurtrière de peur qu'elle ternisse l'image de l'entreprise. Alors en l'accueillant dans ton bureau, tu avais vu aussi la chance de t'imposer. De choisir c'qui allait dans ton entreprise. Et tu n'voyais pas avec elle une chance de montrer au monde que l'entreprise était bonne sous toutes les coutures, loin de là. Tu avais vu l'occasion d'aider une femme qui en avait besoin, qui elle n'avait pas d'chance, mais les yeux pleins d'espoir. Ça t'avait fait chaud au cœur et c'est probablement la meilleure chose qui aurait pu t'arriver. Et puis elle t'a parlé vaguement de sa fille, et tu voyais bien qu'elle voulait l'aider. Lui payer des études, l'aider à avoir un bel avenir.

    Alors tu l'as écouté te parler. Te raconter son histoire, son vécu. Et ça t'avait fait enragé d'voir à quelle point la vie était injuste avec certaines personnes qui ne le méritaient pas. C'est à ce moment qu'tu avais décidé de lui donner une chance, de lui donner le poste de secrétaire. C'était du donnant-donnant, t'avais besoin d'elle et elle avait besoin d'toi. En lui annonçant la bonne nouvelle, tu avais bien remarqué l'excitation dans ses yeux et elle essayait d'cacher son sourire derrière sa main. Ça t'faisait sourire en coin, tu tentais d'rester professionnel mais la voir être aussi heureuse te donnait envie d'sourire. Ça fait du bien aider les personnes qui en ont de besoin. Bien sûr que je suis partante. Ce que vous me proposez est mieux que tout ce pour quoi j'ai pu postuler ou même rêver d'avoir. Et puis, concernant mes autres obligations, ça peut se régler assez aisément. Ma fille est suffisamment âgée pour se débrouiller pendant que je suis au travail et mes autres petits boulots ne valent vraiment pas un vrai travail à temps plein. Tu hoches la tête alors qu'elle continue. Vous pourriez même me faire travailler tous les jours de la semaine, ça ne me dérangerait pas. Et là, tu ne peux t'empêcher de rire. Un rire franc, qui n'a rien de moqueur. Tu décides simplement de plaisanter, d'lui faire une blague. Attention Mademoiselle Popescu, je n'oublie jamais ce que mes employés me proposent. Je pourrais devenir un vrai monstre. Tu lui souris pour lui faire comprendre qu'c'est qu'une blague, que tu ne lui imposerais jamais un calvaire.

    Merci, en tout cas, Monsieur Yannakakis. Merci beaucoup. Dans sa voix tu ressens une vraie sincérité, une femme qui en a trop baver et qui peut enfin respirer. Alors tu lui souris, parce que c'est ce que cette femme te donne envie d'faire, sourire à la vie. Merci à vous, que tu dis en te penchant par-dessus le bureau pour lui serrer la main. Et alors qu'un entretien normale se finirait sur cette note, toi tu n'as pas envie de la laisser partir tout de suite. T'es curieux et tu devrais p't'être pas, t'es son patron. Sauf que tu peux pas te retenir de la questionner, parce que ça t'intrigue. Avant de vous laisser partir, j'aurai quelques questions à vous poser. Et surtout ne vous gêner pas de me dire si je suis trop indiscret et je ne vous force en aucun cas à répondre. Tu te lèves de ta chaise de patron pour venir t'asseoir dans celle à côté de ta nouvelle secrétaire, pour lui montrer que ce n'est plus le patron qui parle mais l'humain en toi. Ça fait plus chaleureux, moins officiel. Je me demandais comment une femme peut vivre avec un homme qui la bat. Je veux dire ... vous avez dû souffrir énormément... Et là t'es sincère, tu la trouves forte cette femme assise à tes côtés. Tu l'admires, son geste ne te choque pas, mais tu veux savoir comment elle vit avec ce passé. Ses blessures doivent la suivre partout et tu trouves dommage qu'une femme aussi forte ait autant été blessée.
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MessageSujet: Re: « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. »   « Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. » EmptySam 27 Aoû - 2:58

«Our greatest glory is not in never falling, but in rising every time we fall. »
Iulia & Kostas
“In most cases, the best strategy for a job interview is to be fairly honest, because the worst thing that can happen is that you won't get the job and will spend the rest of your life foraging for food in the wilderness and seeking shelter underneath a tree or the awning of a bowling alley that has gone out of business.”   


Que dire encore de cet homme qui ouvre grand ses oreilles et son esprit ? Si Iulia avait écouté ses préjugés, elle n'aurait jamais ouvert la bouche face à cet homme qui semble si compréhensif, si … bon. A quoi bon parler encore de sa plastique, il est bien plus. Un patron, oui. Mais combien sont comme lui ? Prêt à ouvrir la porte de son établissement à une personne avec un casier judiciaire non négligeable et à donner sa chance à quelqu'un qui ne sait pas ce que c'est. La chance. Pour elle, c'est un peu comme les licornes, un mythe pour les enfants, une légende. Une bénédiction pour ceux qui sont purs et pas pour ceux qui sont nés et ont grandi dans la crasse, dans la violence, dans un milieu qui leur agrafe une pancarte sur le front qui dit : «  Ici cas social irrécupérable ». Sauf que Iulia n'est pas irrécupérable. C'est ce dont elle essaie de se convaincre et qu'elle essaie de persuader la Vie qui lui claque ses drames dans la gueule. C'est ce que le bleu à son poignet essaie de convaincre du contraire. Parce que malgré tout, elle y est encore, baignée dedans jusqu'à la taille, captive même si elle se débat et que tout semble encore l'engloutir, l'attirer au fond du trou une fois encore. Que dire sinon parler du désastre Seven ? Son cadet qu'elle aime plus que tout, comme elle aime tout le reste de la fratrie, mais qui ressemble trop au paternel pour son propre bien. Mais elle préfère ne pas y songer, laisser cette histoire dans une parenthèse et tirer sa manche pour que celle-ci camoufle son poignet coloré de tâches bleutées qui tirent vers le violacé. Sa récente discussion animée avec lui avait laissé des traces, certaines qui partiront d'ici quelques jours, d'autres, indélébiles, gravées sur son cœur au fer rouge. Brisé. Comme il l'a été de nombreuses fois. Foutu héritage familial.
Mais si les hommes qui l'entourent sont destinés à lui briser le cœur, Mr Yannakakis, ou puisse-t-elle l'appeler par son prénom, Kostas, ne semble pas être de ceux-là. Au contraire. Il lui rappelle presque Mihail, dans sa simplicité et sa gentillesse. Dans son côté, « je ferais en sorte que tout se passe pour le mieux ». Si seulement il savait. Si seulement il savait le bien que ça lui faisait de ne pas être jugée, de ne pas se voir claquer une énième porte au visage et d'être enfin acceptée pour ce qu'elle est : une femme avec des compétences, des capacités et l'envie de réussir, de tout « déchirer » comme dirait Madalina.

Elle le regarde sourire, tenter de le cacher, mais sourire quand même, parce qu'elle est observatrice Iulia. Elle capte les expressions de ses interlocuteurs, le bien, comme le mauvais. Son instinct de survie prêt à faire sonner l'alarme, encore aujourd'hui. Puis, quand elle lui avait dit qu'il pourrait la faire travailler tous les jours sans que ça l'embête, il avait ri. Elle, avait ouvert grand les yeux et s'était détendue, elle avait sourit avec lui. Un patron humain. Pas juste un mur de bénéfices et de chiffres qui beugle que rien ne va. Un être humain, léger, qui laisse ses émotions faire leur chemin sans les réprimer et les enfermer à double tour dans un coin, bien au loin. Beaucoup diraient que ce n'est pas professionnel, au contraire. Pour elle, il n'y a rien de plus professionnel que le contact humain, que de ne pas oublier que la personne en face n'est pas une machine, mais bien un être avec des sentiments, des émotions, des pensées et un corps qui peut crier fatigue. Attention Mademoiselle Popescu, je n'oublie jamais ce que mes employés me proposent. Je pourrais devenir un vrai monstre.
Elle rit. Doucement, silencieusement, les yeux levés vers lui. Ce job allait lui plaire. Elle le sent. Ça allait lui plaire de venir tous les matins retrouver cet homme, parler un peu avec lui quand le temps ne le pressera pas, lui rendre service et le côtoyer. Des personnes positives dans sa vie, ça ne lui ferait pas de mal. Y en a qui disent qu'une seule rencontre peut renverser le cours de sa vie et même si elle a prouvé cet adage dans son côté négatif, elle croit sincèrement que ce
type en face d'elle viendra en prouver le côté positif. Elle croit au karma, Iulia. Elle sait qu'elle a suffisamment trimé et elle priait chaque jour pour que ça s'améliore, que ses maux s'amenuisent. Peut-être est-ce le temps ? Le bon temps. Une vraie page qui se tourne. Et vu les emmerdes qu'elle a pu enchaîner, ce serait possible que ce soit enfin terminé ? Peut-être ? Un chapitre sous le signe du positif ? Enfin…

Puis, elle l'avait remercié. Parce qu'il faut savoir dire merci dans la vie. Ces émotions positives qu'il ne faut pas garder pour soi, mais partager. Surtout quand c'est sincère. De toutes manières, elle a jamais aimé gardé les choses pour elle. Longtemps, elle en a été obligée, mais maintenant… Maintenant, elle préfère partager. Oh, bien sûr, elle sait se contenir et garder pour elle ce qui ne se raconte, forcément, mais ce genre de choses, polies, sincères, bien sûr qu'elle les partage. Mais, à son tour, il la remercie, se levant et lui tendant la main pour serrer la sienne. L'entretien se termine, elle est prise. Elle est prise. Pour une fois, elle allait rentrer à la maison, vraiment heureuse de la situation. Peut-être qu'elle allait s'arrêter dans une supérette sur le chemin pour acheter une bouteille de vin, laquelle elle boira avec Madalina et peut-être quelques-uns de ses frères et sœurs, du moins, ceux qui pourront se libérer. Elle lui serre la main et s'apprête à repartir, le coeur en joie quand : Avant de vous laisser partir, j'aurai quelques questions à vous poser. Et surtout ne vous gêner pas de me dire si je suis trop indiscret et je ne vous force en aucun cas à répondre. 
Elle reste assise et le regarde la rejoindre et s'asseoir à côté d'elle, intriguée, elle l'interroge du regard. Je me demandais comment une femme peut vivre avec un homme qui la bat. Je veux dire ... vous avez dû souffrir énormément...
Elle entrouvre la bouche, mais reste sans voix. Elle ne s'y attendait pas. Mais elle se reprend. Elle l'a bien vu, il n'est pas du genre à juger, il ne l'aurait pas embauchée sinon, alors elle parlera. De toutes manières, en étant sa secrétaire, elle apprendra des choses personnelles sur lui aussi. Sans doute.
« Je me pose la question aussi. Comment. Pourquoi. Ça me paraissait évident à l'époque pourtant. Je pensais protéger le reste de ma famille. Protéger ma fille. Mais surtout… Je n'avais nulle part ailleurs où aller. »
Elle hausse les épaules, pour s'arrêter. Parce que quand elle commence, elle a tendance à ne plus s'arrêter. Mais ce n'est ni le lieu, ni le moment de lui servir ses états d'âme sur un plateau. Mais elle rajoute juste une phrase : « - Parfois, partir est même plus dangereux que rester, vous savez. »
Comment partager ça et cacher le calvaire par lequel elle était passée ? C'est impossible. C'est horrible de se dire « cette femme a été battue », mais c'est encore plus horrible d'en connaître les détails, de se glisser dans la peau de ces femmes qui n'ont que leurs yeux pour pleurer. Pas de diplômes, pas de permis, pas d'amis, personne chez qui se réfugier. Personne vers qui se tourner. Elle qui était l'aînée ne pouvait pas rechercher la sécurité chez ses frères et sœurs, car trop jeunes, beaucoup trop jeunes. Ils étaient enfants encore à l'époque et Cezar, son seul grand-frère… Elle pouvait pas. Elle ne pouvait juste pas allez frapper à sa porte. Elle l'aurait mis en danger lui aussi. Parce que Traian était dangereux. Parce qu'il menaçait tous les membres de sa famille, qu'elle pensait les protéger en les tenant en dehors de tout ça. Tout était tellement et beaucoup trop compliqué. Mais aujourd'hui, elle aussi se pose la même question que Kostas : Pourquoi t'es restée ? Comment t'as fait pour vivre avec un tel homme ? T'étais jeune Iulia.
Jeune et paumée. Sans repères. Sans éducation. Perdue au milieu de la masse informe de ce monde sans justice. Son regard s'était un peu éteint, mais elle sourit quand même. « Mais c'est fini. Tout ça c'est derrière. C'est de l'histoire ancienne, une autre page d'une autre chapitre. » Mais par réflexe, elle tire quand même sur la manche de sa chemise, parce que ces foutus bleus à la forme des doigts de Seven ne font pas très joli bracelet. Mais elle sourit quand même, pour faire diversion, parce qu'elle n'aimerait pas que son patron voit ça.

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