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CALLUM & LORELYNE

pretending to be alright. ✻✻✻ Des boulets au fond des baskets, on en traine tous un paquet, certains plus que d'autres. Le truc, c'est que Callum peine à avancer depuis quelques mois, il a l'impression de faire du sur place, ses pompes sont trop lourdes et il n'arrive plus à les soulever. La foule est là. Il se sent pas à sa place parmi les invités de marque que compte sa famille. Le mariage de sa cousine. L’événement le plus attendu de l'année si l'on en croit sa tante. Faut dire que sa fille chéri n'a pas choisi n'importe qui. Elle épouse un  homme avec des titres, avec de l'argent. Ce monde est le sien. En partie en tout cas. Il a grandit dans cette opulence, ces faux semblants. Et même si ça n'a jamais été sa tasse de thé, il a apprit à faire comme tout le monde. Sourire factice. Propos réfléchis. Élégance et discrétion. Parce que sa famille est d'une importance capitale pour lui. Parce qu'il lui fera allégeance jusqu'à son dernier souffle même s'il n'est pas toujours d'accord avec eux. Il a su se 'rebeller' quand son choix de carrière ne convenait pas à ce que son paternel avait prévu pour lui. Pourtant, il a toujours respecter ce dernier. Il salue par politesse chaque visage connu mais rêverait d'être ailleurs. La dernière fois qu'ils étaient tous réunis, c'était pour son mariage, à lui. Il remarque les sourires pleins de compassions, les regards de pitié portés sur lui. Ça le tue encore plus. Comme si ce n'était pas suffisant de se faire larguer comme un malpropre devant l'autel. Et non, il fallait que tout le monde s'en souvienne et le lui rappelle tristement. Il attrape un verre de champagne à une serveuse qui passe par là et l'avale d'une traite. Histoire de se donner un peu de courage pour cette journée qui risque d'être particulièrement longue. Puis parmi la foule, il l'aperçoit. Il pense d'abord rêver. Impossible. Sans sa perruque, elle semble presque normale. Son ange tombé du ciel. Il avait toujours cru qu'elle était irréelle. Un sentiment étrange le prend mais il la reconnait directement, ses yeux de biches parfaitement dessinés, ce grain de beauté au creux de la joue, et ses courbes fines et douces. Il reste là, ébahie quelques secondes à l'observer comme un malade mental. Une chance qu'elle ne l'ai pas encore aperçu, elle le prendrait surement pour un fou. Et le voilà qui reste là. Immobile, ses yeux rivés sur la silhouette de rêve de la jolie Angel entouré d'un groupe de filles. Puis la voilà qui s'éclipse harmonieusement. Sans trop réfléchir, il la suit, quitte à passer pour un taré. Dans un coin un peu reculé, elle s'arrête. Elle s'assied sur un bout de l'escalier qui l'a mené jusqu'ici et elle sort un paquet de cigarette de sa poche. Un sourire s'extirpe des lèvres du pompier. Lui même est redevenu fumeur. C'est triste, il ne l'était plus depuis tellement d'années, il s'était battu pour réussir à se séparer de cette mauvaise habitude. Puis un matin, il s'était réveillé et il avait recommencé. Il avait parcouru les huit cents mètres qui le séparent du bureau de tabac le plus proche de son domicile et il avait sorti un billet pour repartir avec sa dose de nicotine entre les mains. Parti dans ses pensées, il manque une marche et se retrouve bientôt au niveau de la jeune femme, sur les fesses. Ridicule. Il doit vraiment avoir l'air bête sur ce coup là. Puis il a un mal de chien au niveau du coxis. Il n'a pourtant descendu que quatre marches sur son postérieur mais son corps entier ne le remercie pas d'être si maladroit. Il n'ose pas lever son regard vers elle... Il a trop peur de ce qu'il pourrait y lire. Ce qui est sure, c'est qu'il n'a pas gagné des points de virilité sur ce coup là.
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CALLUM & LORELYNE

pretending to be alright. ✻✻✻ L’une de ces anciennes amies se mariaient et Lorelyne était conviait à la fête. En voyant le faire part dans sa boîte aux lettres, la jeune femme imagina directement une salle somptueusement décorée et où chaque détaille montrait l’opulence dans laquelle vivait son amie. Pendant un temps, Lorelyne y avait goûté aussi à cette vie où l’argent ne manquait pas. Non, elle était loin d’avoir un compte en banque plus que garni mais au moins il y avait de l’argent dedans, pas comme pendant son enfance où ses parents avaient du mal à payer les factures. A présent, l’argent était présent sans pour autant lui permettre un grand train de vie. Cette amie la pensait toujours dans la danse classique, en tant que prof de danse classique ou autre, Lorelyne aurait pris sa retraite parce que la scène ne la tentait plus, enfin c’est le bruit qu’on a laissé courir. Donc cette même amie ne sait pas que la brune travaille maintenant dans un club de strip-tease et gagne de l’argent en se dénudant et secouant son fessier pour satisfaire les hommes malheureux en ménage. De temps à autre, quand la salle d’entraînement était vide, elle l’utilisait pour danser, comme avant. Dans ces moments là, Lorelyne se sentait revivre et se rêvait à croire que bientôt le plancher d’une scène craquera sous ce pas.
Pour l’occasion, elle a revêtu une robe longue couleur prune et mis des bijoux rehaussant la couleur de ses yeux, des reliques de son ancienne vie de première danseuse. Jamais dans sa nouvelle vie, elle pourrait se permettre de porter ce genre de chose trop habillé et sophistiqué. On n’organisait jamais de bal ou gala dans le monde du striptease. Mêlée à cette foule de gens fortunés, la jeune femme plaqua un sourire faux sur son visage et elle prit part aux conversations. Leurs paroles la dégoutaient, ils crachaient sur le dos des personnes arrivant à peine à survivre pendant qu’eux, se goinfraient de toasts au foie gras se congratulant d’être les maîtres du monde, pathétique. Apercevant son amie au loin, elle s’excusa auprès de ses nouvelles connaissances puis rejoignit la mariée. Quelques paroles échangées sur le temps qui s’est écoulé depuis la dernière fois qu’elles se sont vus, ce qu’elles sont devenues et Lorelyne la félicita pour cette cérémonie parfaite. Elles n’ont pu que parler pendant cinq minutes avant que l’on vienne emprunter la mariée pour saluer des invités beaucoup plus important qu’une ancienne danseuse. Seule, la brune se faufila hors de cette foule de personne qui n’appartenait pas à son monde. La seule chose qui traversait son esprit était de fuir cette salle, de partir loin et danser jusqu’à n’en plus pouvoir. Au lieu de ça, elle s’assit sur les escaliers à l’extérieur et sortir une cigarette d’un paquet. Pendant sa courte carrière, ce tube de papier rempli de tabac était interdit, enfin elle s’est interdit d’en consommer. Son corps devait être le plus sain possible, mais maintenant elle s’en foutait. Cela l’aidait à se relaxer et ne plus s’en faire pour les petits problèmes. Elle était enfin au calme et loin de cette démonstration de richesse. Ce monde n’était pas le sien et jamais il ne le sera. Ces hommes présents dans la salle, Lorelyne en connaissait quelques uns, ils étaient des habitués du club et certains avaient des demandes spéciales. On pourrait les confondre avec des hommes biens et des pères de famille exemplaires alors qu’ils étaient tout le contraire, mais ça personne ne le savait. La jeune femme se pensait seule à fumer sa cigarette, mais une ombre trahit sa solitude. Puis cette ombre devient une personne, qui manque des marches et trébuche aux pieds de la jeune femme. Ce visage, elle le reconnait vaguement. Un homme qui vient souvent à son lieu de travail et qui la regarde. Elle n’a jamais fait attention à lui, les hommes la regardaient souvent, elle était payée pour supporter les regards des clients pervers, mais lui la regardait autrement. En voyant sa chute, Lorelyne ne put s’empêcher de rigoler. « Est-ce que ça va ? Je suis désolée de rigoler mais c’est drôle et ça contraste tellement avec les balais dans le cul qu’il y a à l’intérieur. » Il pouvait être l’un des leurs mais elle s’en fichait, elle rigolait tellement que ses yeux en pleurait.

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CALLUM & LORELYNE

pretending to be alright. ✻✻✻ Lorsque son regard vire sur la silhouette avantageuse de la danseuse, Callum comprend que la journée pourrait prendre une toute autre tournure. La rencontrer. Simplement essayer. Pour se rendre compte qu'elle est plus humaine qu'il ne le croyait. Qu'elle n'a rien de l'ange que son cerveau imagine. Le pompier est excité comme un gosse la veille de noël. Une vague de chaleur prend possession de son être tout entier. Sauf que, contre toutes attentes, sa maladresse prend le dessus. C'est peut être mieux quand on sait qu'il n'a pas "draguer" depuis des lustres et qu'il se retrouverait bien gauche face à la jeune femme. Las. Sans savoir que dire. Au moins l'entrée en matière se révèle efficace puisque la jolie brune éclate de rire face à sa chute. Pas ce qu'il avait espéré mais vous savez ce qu'on dit: "femme qui rit, à moitié dans ton lit". Puis Callum, il est du genre à croire au destin, les choses arrivent parce qu'elles doivent arriver. Et l'être humain se doit d'endurer ce qui se met en travers de sa route. Se faire larguer devant l'autel par exemple. Cet épisode de sa vie n'avait rien de clos. Au contraire, la plaie était à vif. Ouverte. Et quand il avait mit les pieds dans cette boite de strip tease, il y a maintenant quelques semaines, il pensait que plus rien ne pourrait le surprendre. Il se contentait des activités classiques qui pondéraient ces journées: manger, travailler, dormir. Angel avait changé ça. Elle avait réveillé quelque chose en lui. Cette petite lumière qu'il pensait éteinte. Elle l'a touché en plein cœur. « Est-ce que ça va ? Je suis désolée de rigoler mais c’est drôle et ça contraste tellement avec les balais dans le cul qu’il y a à l’intérieur. » Il lève le regard vers elle pour voir un visage attendri. Surpris, il se met lui aussi à rire. Il se lève et époussette son costume. Par chance rien d'abimer. Son trois pièces est intacte. Il aurait été malvenu de continuer la cérémonie avec un habit déchiré. Ses fessiers sont douloureux mais il feint. Il fait comme si de rien n'était, histoire de regagner quelques points de virilité. Les balais dans le cul, ce monde qu'il a l'habitude de côtoyer mais dans lequel il n'a plus sa place depuis trop longtemps. Depuis qu'il a choisit de ne pas suivre la voie toute tracée par son paternel. Il avait d'abord eu du mal à faire accepter son choix de carrière mais ses parents ne l'avaient pas renié pour autant. Un peu mal à l'aise, il se gratte la nuque et sourit timidement. Il se sent gauche, les mots ne sortent pas naturellement. Lui pourtant d'ordinaire plutôt à l'aise en société, il est cultivé, il n'a pas de soucis pour manier les mots. Sauf que là, il est comme un gosse immobile devant la fille qui lui plait dans la cours d'école. Il pourrait se mettre à soulever la jupe de sa partenaire, ce ne serait pas si étonnant. Il finit malgré ça par ouvrir la bouche: « Je venais vous demander du feu à la base. » fit il en sortant une cigarette de son paquet. Une de plus. Superflue. Une habitude qui a repoussé comme une mauvaise herbe après le départ de sa fiancé. « Callum. » ajoute t-il pour se présenter. Lui la connait. Pas sous sa véritable identité ceci dit. Mais il connait chaque courbe de son corps, chaque mimique sur son visage et il s'enivre de ce regard passionné quand elle danse. Elle a ce quelque chose de sublime quand elle pratique son art. C'est ce que c'est pour lui de l'art. Loin de ce regard pervers que peut poser un homme sur une femme dans ce genre d'endroit. Au contraire. D'ailleurs, il ne s'attarde pas sur les autres femmes. Il se contente de l'admirer elle. Un point c'est tout. « Je suis le cousin de la marié. De la famille des balais dans le cul. » ajoute il en souriant. Loin de lui l'idée de la mettre mal à l'aise, au contraire. Il est d'accord avec ce point de vue.
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