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 nyctophilia (Beo)

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MessageSujet: nyctophilia (Beo)   nyctophilia (Beo) EmptyMer 10 Aoû - 23:29



Meo w/ Beau
there's a little bit of devil in those angel eyes, she's a little bit of heaven with a wild side


« Bon Dieu, ça caille dehors, on s’croirait en plein hiver » - lance un client, serrant sa bière fraiche, histoire de confronter la logique. Il faisait froid et nuit,aussi, le jour où Bella a mis les voiles pense aussitôt Beau, se passant une main lasse sur le visage. Des cernes lui mordent les pommettes, ses cheveux , eux, partent de traviole, un peu comme les yeux du gars, qui vient de prononcer cette phrase. « Il fait , genre, dix degrés en dessous du niveau d’la mer » ajoute-t-il. Beau n’est pas une flèche mais, elle sait que ce qu’il vient de dire est d’une incohérence franchement irréfutable. Heureusement que la bière qu’il tient n’est pas sa première, autrement… Il faisait froid,nuit. Une branche n’arrêtait pas de venir frapper contre la vitre, clac. Clac. Elle ressemblait à un long bras, pourvu d’une longue main, aux longs doigts ,portant à leurs bouts de longues griffes. Froid, nuit, branche. Au début, Beau n’arrivait pas à trouver le sommeil, elle se retournait tellement dans ses draps, qu’à un moment, Bella avait allumé la lampe de chevet et lui avait proposé, de sa voix cassée, un « thé à la camomille ».  Histoire qu’elle trouve le sommeil ou simplement qu’elle se calme, parce que, ouais, elle commençait sérieusement à ‘ lui casser les couilles ‘. Cette expression avait tendance à lui renvoyer directement l’image en tête et Beau se retrouvait  prise d’un fou rire. Elle en rit toujours. Des couilles cassées, ça ressemble à un plat venu d’ailleurs, en sauce, servi dans une assiette creuse. Beau a toujours  un sens de l’humour limité et un esprit assez bas de plafond. Patty le lui répétait sans cesse, un jour, elle s’est aussi mise à le croire. « Toi, là » - elle cligne des paupières. Toi donc elle. Oui, c’est à elle qu’il s’adresse, un énorme sourire accroché aux lèvres,lui offrant une vue fabuleuse sur ce qui lui rappelle un clavier sans touches. Elle fronce les sourcils, Beau, se tasse un peu sur sa chaise. Pourquoi est-ce qu’il lui parle à elle et pas à une autre, elle n’a osé aucun contact oculaire, merde à la fin. « Toi, tu as la trogne d’une effeuilleuse » - ah, bon ? Les effeuilleuses ont une trogne particulière, peut-être ? Beau ravale sa réplique, conserve le silence et affuble le poivrot d’un nombre incalculable d’noms d’oiseaux ( d’ailleurs, elle savait pas qu’elle en connaissait autant). Froid, nuit, branche, thé à la camomille. Il faisait sombre, au moment où elles avaient toutes les deux descendu les escaliers, qu’elles avaient – toutes les deux- traversé le couloir plongé lui aussi dans la pénombre pour rejoindre la cuisine où Archer oubliait constamment d’éteindre un spot mural, le con. Beau s’était hissée au sommet d’un tabouret tandis que Bella, elle, avec ses cheveux où cinq couleurs se disputaient la royauté, avait préparé la bouilloire.«  Froid, nuit, branche, thé à la camomille » - souffle-t-elle, resserrant  la veste qu’elle porte sur sa robe à fleurs, planquant le beau monde penché au balcon, salement observé par ‘Clavier sans touches’ ( abrégé en CST). « Qu’est-ce qu’tu dis ? » - un postillon esquivé de peu se perd contre le zinc, elle gigote, chaise vissée au séant, pour s’éloigner de l’éponge à alcool qui tangue vers elle. Elle se demande pourquoi elle attire tous les cas d’étude psychologique et pourquoi, pourquoi – sérieux – Meo est encore à la bourre ? Mais, la réponse, elle la connaît : sa jambe. D’ailleurs, il se déplace avec une troisième jambe, la canne, pas la queue. Enfin, ce serait assez rigolo, si sa queue pouvait aussi se déplacer. Elle soupire, ignore l’autre qui commence à agiter la main, sous son nez. Il porte une alliance et , bon sang, qui peut bien épouser une épave pareille ?  Attendrie, elle colle son visage sous son regard et lui demande s’il veut qu’elle lui chante une chanson ? Son grand-père avait l’habitude de dire qu’une journée sans chanson c’est comme...«AAAAAH Meo, te voilà » - lance-t-elle, interpellant son acolyte ( à moins que ce soit elle, l’acolyte)  afin qu’il vienne la rejoindre. La perspective d’une conversation avec une cacahuète commençait à se montrer assez séduisante avant que le bouclé ne fasse irruption dans son champs de vision. Seigneur Dieu, merci – songe-t-elle, en se mettant sur ses deux jambes, pour l’accueillir (et fuir la proximité du CST), les lèvres ourlées en un sourire sincère. « Tu as presque 25 minutes d’avance » - c’est un jeu, il n’a jamais de retard, entre eux, il ne peut avoir que de l’avance. Un délire encore imbibé d’éthanol dont seul Meo peut comprendre le sens. En vérité, ils ne sont pas si proches que ça, vraiment pas. Mais Beau, Beau croit le contraire alors, mieux vaut pas lui apprendre qu’le père noël n’existe pas.
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MessageSujet: Re: nyctophilia (Beo)   nyctophilia (Beo) EmptyMar 16 Aoû - 17:12

    Tu fais quoi, à marcher dehors ? En plein milieu d'cette nuit, qui est assez fraîche pour tout dire. Ça t'fait penser à l'accident. Sauf qu't'es encore plus vulnérable qu'à ce temps-là. T'as une putain de canne, maintenant. Et t'es un putain de piéton. Parce que toi t'es pas con, tu conduis pas quand tu vas boire. Et qu'le taré qui t'as rendu handicapé à pas eu la logique d'le faire, de s'dire que c'était pas bien. Alors il t'avait happé, et t'avais crié. T'avais eu peur, la peur de ta vie. T'avais bien raison, d'ailleurs. Ta vie était gâché, depuis c'temps-là. Et tu l'avais pas pris, ça t'mettait les boules de penser qu'un con avait l'pouvoir de gâcher ta vie, tes rêves. Mais t'es qui toi, Meo Bird, pour dire ça ? T'es qui pour en vouloir à ce mec, alors qu'tu t'apprêtes à faire pareil ? Tu vas pas happer quelqu'un avec une voiture, tu vas pas faire le con et boire et conduire. Non. Toi, tu détruis plus subtilement, t'es un renard. Un p'tit rusée. Et depuis qu'on a gâché ta vie, c'est comme si tu prenais plaisir à t'venger. Parce que si t'as pas l'droit à ton happy ending, y'a personne qui le mérite. Tu vois tout noir et tu peux pas supporter l'bonheur des autres, non. La gamine qui rit dans la balançoire, tu la ferais tomber. Les gamins qui tournent autour de toi et qui jouent au chat, tu les pousserais au sol. Parce que tant qu'à laisser la vie l'faire, t'es prêt à prendre ce rôle. Personne peut être heureux si tu l'es pas, personne peut avoir des rêves quand les tiens ont été détruits.
    Alors t'es sorti de chez toi ce soir avec une idée bien précise derrière la tête, celle de ruiner quelqu'un comme on t'a ruiné. Et ton désir de détruire s'était amplifié quand t'avais pris ta canne et qu't'avais commencé à marcher dans la rue. Le vent tapait dans ton dos, il caressait tes joues et leur donnait des petites rougeurs. T'avais vêtu un chandail à manches longues bourgogne avec un jean foncé, parce qu'il faisait un froid inhabituel en ce temps d'l'année. Enfin, à tes yeux. Même si t'as un cœur de glace, t'avais froid.

    T'as tourné les coins de rue machinalement, parce que tu connaissais bien la ville maintenant. En deux ans t'avais décidé de l'explorer, tous les p'tits coins pour qu'elle aie pas de secret pour toi. Alors t'avais marché toutes ses rues, t'avais visité tous ces bars et plus précisément celui où t'allais rejoindre Beau. Cette fille, qui t'avait bien fait rire à première vue. Cette fille qui portait un nom d'mec qui la décrirait bien s'il était bien accorder. Parce que Beau c'était une belle fille, qui dégageait un truc. Un truc qui t'puait au nez, parce que ce truc montrait son envie d'réaliser son rêve. Elle t'avait dit qu'elle voulait retrouver sa soeur, qu'elle était venue ici pour ça et qu'elle avait des plans en tête pour la retrouver. Et t'avais bien vu qu'elle cherchait ton avis, comme pour se rassurer, se dire qu'elle avait fait un bon boulot. Et toi, en un claquement de doigts, t'avais soufflé sur son rêve pour le dissiper. Lui montrer que dans le fond, elle avait pas fait de grandes recherches. T'étais subtil pour cacher les rêves, t'avais l'air vulnérable avec ta canne mais fallait pas te redouter. Loin de là.

    Tu t'étais enfin rendu devant le bar, sous l'regard des tarés qui t'jugeait. Mais ce qu'il est jeune, pour marcher avec une canne ! Mais ce que vous êtes tarés, d'vous arrêter à cette pensée. Tu ronchonnes un peu, parce que c'est que ça que tu sais faire, en poussant sur la porte. T'as un accueil chaleureux d'la part de Beau et au début tu comprends pas trop. AAAAAH Meo, te voilà ! Tu te figes sur place une fraction d'seconde avant de t'avancer pour aller la rejoindre, la saluant comme t'as l'habitude d'le faire. Salut Beau. Un p'tit sourire de politesse et tu retournes à ton air refrogné habituel, et tu comprends en prenant place à côté d'elle qu'elle a été si chaleureuse à cause de ce taré à côté d'elle. Tu l'vois bien te regarder d'un mauvais oeil, alors tu lui adresses le plus gros sourire hypocrite que tu peux en le regardant. Alors monsieur, votre alliance elle a coûté chère ? T'en peux plus d'ces tarés qui draguent et qui trompent, alors qu'en réalité t'es pas vraiment meilleur que lui. Tu te retournes vers Beau et elle te sourit. Tu as presque 25 minutes d’avance. Tu secoues la tête en te détournant d'son regard. Ça aurait pu être 30 si j'avais pas eu cette canne. que tu dis d'un ton amer, parce qu'en fait tu le penses. Tu commandes une bière, pour te détendre un peu avant d'te retourner vers Beau en prenant une gorgée. Alors, tu m'dis pourquoi je suis ici ? Tu te doutes très bien d'la raison, et tu sais très bien quel sera ta réaction, mais bon. Si elle veut croire à son monde en bonbon, s'pas toi qui va jouer le dragon.
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MessageSujet: Re: nyctophilia (Beo)   nyctophilia (Beo) EmptyJeu 18 Aoû - 17:13



Meo w/ Beau
there's a little bit of devil in those angel eyes, she's a little bit of heaven with a wild side


Clavier sans touche sidéré, s’éloigne de l’oiseau, en marmonnant dans sa barbe quelques jurons copieux. Beau grimace, penche la tête, suit du regard le départ d’un perdant avant de reporter son attention sur son acolyte qui clopine, armé de sa canne magique, planté devant elle. Il s’assoit tandis qu’elle se dandine sur son siège, de cette manière obsolète, peut-être dans l’optique de lui faire de la place mais, Beau, t’es conne ou quoi ? Ça ne sert à rien, c’est la définition même d’obsolète. Et quelque part, c’est elle qui l’est, obsolète. Un peu comme la jambe de Meo. Elle déglutit, Beau et hèle le barman. Meo aime boire, il éponge la bière, tout type d’alcool, puits sans fond du genre. Avec une verve assassine et quelque chose d’attendrissant dans le regard. Mais même Meo ne le sait pas, ça, qu’il se tape quelque chose d’attendrissant dans ses iris. Ce truc bizarroïde qui fait que Mère Beau veut jouer les sauveuses. Ça ne fonctionnera pas. Il y a une lampe, au dessus de leurs têtes, qui clignote. Il faudrait que quelqu’un la change, songe-t-elle, en dévisageant le barman qui la sert. Elle entend à peine la question de Meo. La bière est faite à partir de pomme de terre. Il faut deux minutes cinq secondes pour préparer un thé Darjeeling. Elle en sait, des choses, la gourde texane, des choses « obsolètes ». Mais, franchement, elle ne sait pas pourquoi elle l’a appelé lui, pas un autre. Pourquoi cet oiseau là, d’mauvaise augure, qui a pissé sur tous les plans qu’elle lui a exposé jusque là, pourquoi choisir le malheur, l’amertume, pas l’espoir. Elle laisse un sourire triste lui fendre les joues jusqu’aux oreilles, pas de gueule angélique en vue, juste une angoisse sourde, un sentiment qui se fait doucement la malle, elle ne sait pas encore lequel. Mais, elle a un plan. Le plan numéro machin, que Meo va encore réussir à démonter. Elle inspire profondément, la brunette, boit une gorgée d’une bière très fraîche et hausse les épaules. D’abord, cette bière n’est pas aussi bonne que celle qu’elle buvait dans sa loge, elle a un goût de pisse rance, là où des colonies bactériennes auraient élu domicile. Elle pue, cette bière. Où est-ce qu’elle veut en venir, déjà ? « Donne-moi ta canne » lance-t-elle. Elle se penche un peu pour l’attraper avant même qu’il ne puisse invoquer la réponse favorite à toutes ses doléances, son fameux « non ». Ouais, Meo, le musicien désabusé est un objecteur de conscience. Un peu comme Bella. Ah, oui, Bella. Elle la retrouve sur tous les visages du monde, même dans Meo, ses traits durs et ses mots vifs. Incisifs. « Laisse-moi faire » - elle le pousse de son coude, tandis qu’elle dépose la canne sur le zinc, essuyant un regard désapprobateur du barman. En un sourire, c’est oublié. « Je t’ai fait venir...bon sang, Meo »  - elle rit, pivotant un peu dans la direction du bouclé. « T’es venu. Après tout ce que tu m’as dit la dernière fois, à propos d’« mes petits rêves de midinette  sortie tout droit d’un mauvais épisode de la Petite maison dans la prairie » » - il se peut qu’il l’ait – plus ou moins- envoyé chier. Elle n’en a pas pris ombrage, visiblement. Elle est comme ça, la chanteuse, godiche et sympathisante du mouvement de paix, d’amour. Elle a longtemps vécu sur un nuage bisounours, qu’elle en a un arc en ciel de travers tatoué sur le visage. Elle fouille dans sa besace et extirpe deux bandes d’autocollants pailletés. Les motifs sont assez marrants, mignons tout plein, sacrément cul-cul. Un truc qui pourrait évoquer un massacre de nuages, de petits cœurs, de licornes, d’étoiles filantes. Meo, quoi. Il se peut que ça lui donne envie de vomir, à la longue. Elle lui en trouvera d’autres. « Tu sais que j’ai besoin de toi » - et encore la question que boudent toutes les réponses : pourquoi lui ? « Je t’ai raconté Bella sous toutes ses formes et le manque qui grandit en moi » - elle lui a marmonné, hurlé, écrit sur des bouts de papiers orphelins. Et, elle a eu l’impression qu’il pourrait comprendre, Bird. Elle en colle çà et là, repoussant toute objection d’un revers de main. Elle y met des couleurs sur cette jambe de substitution. « Alors, j’ai tout prévu. Je vais t’offrir deux autres bières puis, après, je vais te demander de me suivre quelque part et j’ai besoin que cette fois-ci, la réponse soit oui ».
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MessageSujet: Re: nyctophilia (Beo)   nyctophilia (Beo) EmptyMar 23 Aoû - 20:02

    Tu t'prends pour un roi, toi. Ta couronne c'est ta canne, ton pouvoir c'est ta colère. Tu t'crois tout permis, parce qu't'es un handicapé et qu'tu crois qu'c'est dans la liste de tes droits. Du haut d'ton siège pas si chic, qui s'révèle être aujourd'hui un tabouret miteux d'un café, avec une boisson tout aussi pauvre dans tes mains, d'la bière plutôt qu'du vin, t'as décidé qu't'avais tous les droits. Que personne avait le droit d'être heureux si toi, tu l'étais pas. Parce que t'es un égocentrique, un égoïste, un mec qui va pas plus loin qu'là où il pisse. T'es l'roi des gens paumés, des garçons mal-aimés, le roi des damnés. C'est comme ça qu'tu vois, à vrai dire. Un damné, un paumé. Un garçon qui n'demande qu'à être aimé et pas d'cette façon malsaine avec Ivy, cette plante toxique qui te tue part sa façon d't'aimer, d'te regarder. Et maintenant tu fais ta loi, parce que tu crois qu'c'est ce que la vie te doit. C'est pour ça qu'tu t'es lié à Beau. Sadiquement, t'as décidé d'briser ses rêves. Ses idées de p'tite fille, de retrouver sa fille, parce qu'en plus elle a abandonné l'plus beau des métiers pour cette connerie. Elle a abandonné la musique, même si c'était du country, pour faire ça. Et toi ça t'fait fulminer, t'as envie d'gerber parce qu'elle avait l'rêve dans ses bras. Elle le caressait tandis qu'toi on te l'arrachait, et puis elle l'a abandonné alors qu'elle aurait pas du. Alors qu'toi t'aurais tout fait pour le garder, pour pas avoir à l'abandonner. Beau elle savait pas c'qu'elle faisait, c'était à toi de la ramener à l'ordre.

    Alors t'étais rentré dans c'bar avec la même gueule que d'habitude, celle d'un mec grognon, qui n'a pas envie d'sortir, qui n'a plus d'raison d'vivre sauf celle de faire souffrir. Et puis quand tu l'avais vu, Beau, assise au bar, trop contente d'te voir, c'est comme si les nuages qui t'entouraient étouffaient les rayons d'soleil qui l'éclairaient. Une fois qu't'es assis elle s'empare de ta canne, comme si elle en avait besoin, et puis elle t'en débarrasse. T'as toujours voulu t'en débarrasser, mais t'la faire arracher par une fille qui avait ton rêve, ça t'énerve. Je t’ai fait venir...bon sang, Meo. Et elle rigole, en plus. Comme si c'était marrant. Tu t'contentes de secouer la tête en calant de nouveau une gorgée d'bière, parce que toi non plus t'arrives pas à y croire. Bon sang, tu fous quoi encore ici ? P't'être que t'as besoin de te défouler, et qu'le fait d'arracher ce sourire et ses idées à Beau t'apportaient une certaine satisfaction. C'était sadique, oui, vraiment. Mais c'était toi, ça. L'garçon égoïste. Alors c'était logique. Arrête, on dirait qu'tu viens de voir un miracle. Tu dis ça, mais c'est pas mal c'qui se passe. Toi, ici. Toi, sorti. C'est un miracle. Un putain de miracle. C'est comme si t'arrivait à r'chanter ou encore même à jouer sans tomber.

    T’es venu. Après tout ce que tu m’as dit la dernière fois, à propos d’« mes petits rêves de midinette sortie tout droit d’un mauvais épisode de la Petite maison dans la prairie » Tu rigoles, parce que ça c'est marrant. C'est ton genre d'humour, ça. Celui qui est jaune, qui est pas marrant aux yeux des autres ; celui qu'on décrit comme marrant. T'envoie paître le monde et on croit qu'tu rigoles, parce que t'utilises le sarcasme pour dialoguer. Et le pire dans tout ça, c'est qu'on t'parle encore. Et surtout qu'elle, Beau, revient te voir. Tu sais que j’ai besoin de toi. Encore une fois, elle comprend pas qu't'es là pour lui faire baisser les bras, pour qu'elle perde espoir. Pour qu'elle finisse comme toi. Tu t'retournes un peu vers elle, et tu plonges ton regard dans le sien avec un sourire en coin, un sourire qui s'moque. On a toujours besoin de moi tu sauras. Tu l'dis mais tu le penses pas. Parce que si on avait vraiment besoin d'toi, tu serais pas dans cet état. Tu serais pas abîmé, tu serais comme neuf. Elle te relance. Je t’ai raconté Bella sous toutes ses formes et le manque qui grandit en moi. Tu hoches la tête de haut en bas. Comme si tu la comprenais, qu'tu la soutenais. Alors qu'en fait tout c'que tu fais c'est la torturer, la faire mijoter. Alors, j’ai tout prévu. Je vais t’offrir deux autres bières puis, après, je vais te demander de me suivre quelque part et j’ai besoin que cette fois-ci, la réponse soit oui. Ça t'fait sourire. Son côté gamine rêveuse te fait marrer, parce que Beau elle a rien confronté. Tu cales ta bière en la déposant lourdement sur le comptoir. Ça va me prendre plus que deux bières pour embarquer dans un autre de tes plans foireux, que tu dis, comme pour lui montrer qu't'es déjà convaincu qu'ça va foirer.

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MessageSujet: Re: nyctophilia (Beo)   nyctophilia (Beo) EmptyVen 26 Aoû - 14:27



Meo w/ Beau
there's a little bit of devil in those angel eyes, she's a little bit of heaven with a wild side


« Alors, j’te paierai l’baril, Meo. Je te paierai tout ce qu’il y a sur l’étagère derrière Andy » - le dénommé Andy se tourne vers eux, la brunette esquisse un geste de la main, pour lui faire comprendre qu’elle ne l’a pas appelé. Elle va surement le faire, dans deux-trois minutes, le temps que pochtron Meo finisse sa bière, la première d’une longue liste, apparemment. Elle prend une inspiration, serre les poings sur la canne décorée. Un convoi d’anges à le temps de passer lorsqu’elle reprend la parole, essayant de mesurer le poids de tous les mots qu’elle s’apprête à formuler, ceux qu’elle garde toujours au fond de la gorge, un peu dans les yeux, surtout dans l’coeur. Le coeur du problème. « Le hic, c’est que tu n’embarques jamais dans mes plans foireux, tu ne t’abandonnes jamais, tu n’essayes même pas. Ça te coûterait quoi, Meo ? » - elle veut qu’il lui dise, qu’il exprime, qu’il quitte ce costume de connard, beaucoup trop grand pour lui ( qui ne lui rend pas justice). Meo, c’est pas seulement le roi du sarcasme, pas seulement une canne, des traits tirés, une chope de bière greffée à la main. Meo, c’est les couleurs du spectre visible, c’est le crépitement délicieux de l’air , juste avant la pluie. Il lui rappelle les rêves, leurs contours devenus flous, il lui rappelle sa chorale d’Amarillo, les sourires canailles derrière la seule station service à la nuit tombée, le son de sa toute première guitare. Il lui rappelle ses débuts, celle qu’elle croyait être, qu’elle a cessé d’être, dès son audition. Alors, ses iris le lui demandent, de cette manière silencieuse qui caractérise salement l’angoisse. Elle pourrait tout lui donner, à cet instant, pour qu’il arrête sa production d’venin, pour qu’il lâche prise, qu’il prenne sa main ; il se peut qu’elle l’aide, il se peut qu’il l’aide, qu’ils s’aident, merde, peu importe la conjugaison, peu importe le temps choisi, peu importe s’ils se ratent, qu’ils lancent des « on reussiront » au lieu d’« on réussira » - parce qu’on s’en fout, tant que l’idée est là. Beau observe longuement la tige de métal et se demande ce que ça ferait si elle la lui enfonçait dans l’palpitant, qu’il découvre exactement la sensation d’un trou dans la poitrine, le manque. Qu’il apprécie la douleur, l’incertitude, qu’il fasse un peu connaissance avec Bella. Parce que c’est ce qu’elle est devenue, au fil des années, un trou plein de douleur et d’incertitude. « Tu crois que je ne sais pas ce que c’est complètement insensé ?» - elle le sait, elle s’en rend compte dix sept mille fois par jour, au moins. Lorsqu’elle ouvre les paupières, le matin, lorsqu’elle entend les rires de ses colocataires à travers les murs ténus de sa chambre, lorsqu’elle constate de cette manière à la fois vive et dégueulasse, qu’elle n’est plus rien. Une silhouette vague, dans une marée de silhouettes vagues, qui se suivent, inlassablement. Beau, elle voulait être quelqu’un, elle n’est plus personne. Pas à cause de Patty, pas à cause de Bella. A cause des ses propres choix, de sa propre voix, de tout. Elle lève le regard et le pose sur l’oiseau. Elle aura beau tenter de l’apprivoiser, de l’impressionner, de lui faire quitter sa bulle de confort, il n’est plus rien que la supernova ayant explosé, plus rien que le trou noir. Plus rien qu’une absence de matière. Rien, donc.« Je sais que tu penses que je ne suis qu’une cinglée qui court après un mirage. Mais je sais aussi que t’es un miracle et que t’es du genre indispensable » - n’est-ce pas ? ‘On a toujours besoin de moi’. Elle , elle y croit mais, est-ce qu’il y croit vraiment, lui ? Sur ces mots, elle hèle Andy, elle hèle les bières au pluriel, elle hèle l’espoir que Meo transforme son manque incontestable d’enthousiasme, en optimiste puant la victoire, l’alcool. Elle veut qu’il la suive – et puis, il va le faire, si elle prie fort. Elle passe commande, elle a cinq billets de cent dollar dans son maudit portefeuille. Tant pis, si elle claque tout son argent, tant pis si elle lui injecte de l’entrain, elle le ferait même en intraveineuse, si elle arrivait à s’dégoter une fichue seringue. Andy s’affaire, Andy dépose des chopes, des shots, des verres à cognac. « C’est Beau qui régale, alors bois vite, Meo et évite l’coma éthylique » - elle croise les bras sur sa poitrine, plante ses yeux dans les siens. « Sache que sans toi, je n'irai nulle part ». Le pire dans tout ça, c'est qu'il doit s'en foutre, l'oiseau.
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