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 WE WILL ROCK YOU (FRAN)

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Nelson Petzold

Nelson Petzold
⊹ life can hurt
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▹ pseudo : lomechevaleresque / dylan.
▹ crédits : cliffs edge pour l'avatar.
▹ avatar : boyd holbrook.
▹ signe particulier : sa main gauche, infâme, marquée par de larges entailles et d'épouvantables cicatrices conformes à la douleur d'un lourd passé.
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MessageSujet: WE WILL ROCK YOU (FRAN)   WE WILL ROCK YOU (FRAN) EmptyVen 9 Nov - 18:39


il n'était pas sorti depuis une semaine, et ne comptait pas quitter son trou à rat de ci-tôt. c'était simple, pourtant, et ça semblait tellement bénéfique pour lui. il aurait pu rencontrer d'autres personnes, il aurait pu se vider la tête et l'esprit, occuper son attention dans une activité bien plus enrichissante que de regarder une énième fois shining sur sa vieille télévision toute pétée. c'était l'un de ses films d'horreurs favoris, si ce n'était son préféré, en délaissant du classement le silence des agneaux. encore un de ces classiques indémodables que personne ne risquerait d'oublier. nelson non plus ne risquait pas de l'oublier.
la dernière fois qu'il avait visionné ce long-métrage remontait à presque dix ans, et son amour pour l'univers de thomas harris s'était brusquement arrêté un soir où il rentrait du cinéma avec elle. ce n'était pas de sa faute, évidemment, ni même celle du réalisateur qui avait eu le génie d'adapter ce chef d'œuvre, mais inconsciemment, il avait lié ce mauvais souvenir à chacune des scènes qu'il avait regardé quelques heures avant le drame. il avait ainsi gardé une relation particulière avec le film et son évocation le mettait dans une position délicate. mais s'il y avait quelque chose d'encore plus gênant pour lui que les discussions autour d'hannibal lecter et du malaise qu'il dégageait à travers ses paroles effrayantes et son regard mystérieux, c'était bien ses appels téléphoniques avec sa demi-sœur.
helen, elle s'appelait. fille de l'ogre qui lui servait de géniteur, pour lui le mari de sa mère. il s'en voulait terriblement. s'il ne l'avait pas emmené avec lui, s'il n'avait pas emprunté cette route à cette heure-ci. il aurait du se méfier, dès le début — il savait que ça existait, ce genre de personnes, aussi dégueulasses soient-elles, il aurait pu la prévenir qu'il risquait d'il y avoir un danger, ou plutôt trois. mais non, il n'avait rien fait pour la sauver, rien fait pour éviter de la faire souffrir, il n'avait réussi à rien dans tout cela. comme toujours d'ailleurs. nelson avait le don de ne jamais faire les choses correctement, il les faisait toujours de travers ou il contournait les règles pour parvenir à ses fins. c'est ainsi qu'il a toujours fonctionné. même maîtriser la violence de ses coups, il en était incapable. il avait tué un homme de ses mains sous les yeux de helen. il n'était pas arrivé à temps pour la sauver, elle et son âme, à jamais pulvérisée par son excès de confiance et son inattention.
— arrête de dire ça nelly, c'est pas de ta faute... tu n'aurais rien pu faire.
elle essayait de le rassurer, mais il savait que ce n'était qu'un mensonge, un mensonge parmi toutes ses tentatives de le calmer dans sa colère, dans sa tristesse, dans sa haine et dans sa frustration.
c'était il y a trente minutes. son dernier coup de fil, synonyme d'un nouveau pétage de plomb. comme il s'en voulait. il avait gâché son avenir, il avait absolument tout baisé dans sa vie en l'espace de quelques minutes. il savait qu'elle ne se plaisait pas dans sa nouvelle maison. maison est un grand mot, toutefois, bien trop grand pour décrire la forteresse de pierre dans laquelle elle était enfermée depuis neuf longues années de solitude. on avait prétexté qu'elle était devenue folle. peut-être qu'elle l'était, finalement, mais qu'elle faisait tout pour le cachet et ne pas le faite culpabiliser encore plus.
alors il comblait le vide dans son cœur et tuait l'ennui en regardant la descente aux enfers de jack torrance. étrangement, il s'identifiait à lui. oh, bien-sûr, il ne comptait pas prendre une hache et massacrer tout les habitants de l'immeuble, mais quelque part, il se sentait comme lui, et son isolement dans la chambre de son appartement ne faisait qu'amplifier ce sentiment de solitude. il ne voyait personne du monde extérieur et rares étaient les fois où il invitait des gens à la maison. hell's kitchen, il l'appelait, comme le quartier de matt murdock. en général, c'était des mecs du taf, mais maintenant qu'il en avait plus, il avait fini par se détacher d'eux, voir même de les oublier pour la plupart. il reconnaissait tout de même certaines têtes qui l'ont profondément marqué, et puis il y avait les collègues avec qui il avait bossé. au fond, il regrettait de ne pas les avoir revu depuis. ça lui ferait beaucoup de bien de mettre le nez dehors en bonne compagnie. mais ça faisait longtemps qu'il n'avait pas mis le pied à l'extérieur. c'était d'ailleurs ce que lui avait fait remarqué son livreur de pizza. le même à chaque fois. il venait quotidiennement, chaque soir. il lui avait dit :
— vous devriez aller en boîte de temps en temps. pour avoir testé, c'est cool.
— mais attends, t'es mineur ?
— oui.

sur le moment, il n'osait rien dire. après tout, l'idée était bonne, et puis ce n'était pas l'envie qui manquait. or, il savait comment ça se finissait à la fin.
mal.
bon nelson, on va pas passer par quatre chemins. tu vas bouger ton cul de ce fauteuil rapidement et aller boire de la vodka à flot au bar. tu vas leur montrer que t'es pas complètement mort au fond. même le livreur est déjà allé à une discothèque, alors que le sale gosse doit avoir la moitié de ton âge — ou un peu plus, parce que faut pas déconner. allez mon poulain. allez.
il voulait surtout oublier helen, et avoir un prétexte pour boire comme un trou en noyant son chagrin dans l'alcool. il voulait tout oublier, lâcher cette pression insupportable. le temps d'une soirée, de quelques heures. le temps de finir bourré.



il skouatait le yatta yatta depuis trois quarts d'heures, et déjà il sentait que l'ambiance était à chier. certes, ça venait d'ouvrir, mais il avait l'œil d'un expert et sentait que c'était ennuyant — il n'y avait qu'à voir les déhanchés maladroits et pour certains ridicules des danseurs sur la piste ou les boissons choisies par les jeunes qui ne semblaient prendre que des sodas sans alcool. pire encore, d'autres prenaient de l'eau. bon sang, qui prend de l'eau en boîte ? il voulait voir du drame, des gens bourrés, des couples qui baisent au fond et des inconnus qui dégueulent partout sur le parquet ; il voulait voir quelque chose d'intéressant, pas juste des petites adolescentes avec de faux papiers qui font les grandes en postant des snaps en filmant toute la salle. il en avait grillé une d'ailleurs, entrain de braquer sa caméra sur lui, mais elle avait finalement baissé son téléphone et éteint l'écran. sage décision. de toute façon, il n'y avait pas de connexion ici.
il s'était levé. ce soir, il s'était mis en costume. noir, basique, mais il était plus facile pour lui de se faufiler dans la foule. oh bien-sûr, il avait gardé sa plaque de keuf, histoire d'effrayer certaines personnes qui feraient par tout hasard, des choses louches à l'arrière du bâtiment. c'était un exercice auquel il se prêtait à chaque fois qu'il se rendait ici. ça l'amusait. mais il y avait autre chose qui satisfaisait son absence d'intérêt lorsqu'il se faisait incroyablement chier. ce n'était pas aussi vicieux, mais c'était tout aussi plaisant.
— mets-ça, avait-il demandé au dj en lui montrant un petit papier sur lequel était inscris une chanson. pas n'importe laquelle d'ailleurs. c'était sa chanson.
— nan mais t'es sérieux mec ? we will rock you ? t'as cru qu'on était au siècle dernier ? mets-toi à jour, tocard.
il avait saisit son badge de policier depuis la poche arrière de son pantalon et l'avait plaqué sur son front, l'air impassible.
— ok ok, c'est parti pour une tournée "années quatre-vingt".
ça le faisait marrer, ça aussi. de voir un gars retourner sa veste et le traiter comme le prophète pour un stupide blason à la con. de transpirer comme un porc en pensant qu'il est important, essentiel à la société. c'était même plus un poulet. et même s'il n'avait pas été renvoyé, ça ne changerait pas grand chose. alors il se mettait face àa scène. cette bande de trous du cul avait au moins le mérite de connaître le rythme de la musique. finalement, l'humanité n'était pas totalement perdue.
il se chargeait d'orchestrer le clapping avec l'ambianceur qui, malgré la joie qu'il procurait à l'intégralité de la pièce, restait modéré dans son bonheur, encore trop intrigué par ce sombre personnage dont il ignorait tout. il se demandrait sûrement qui était ce mec, qui avait l'audace d'animer à sa place son propre show.
— un jour, ton arrogance te tuera, il lui glissa, à la toute fin.
— mais je suis déjà mort.
il repartit donc s'assoir à sa place comme si de rien n'était, mais il n'avouera que plus tard avoir été piqué par sa remarque. oui, il est mort. son cœur a reçu trop de coups pour survivre au prochain. queen n'avait pas réussi à panser ses plaies et à soigner ses blessures. il était en éruption. ses larmes devenaient de la lave. il était en feu. il brûlait de l'intérieur.
il était affalé contre le comptoir du bar, confortablement postiché sur un tabouret en assez bon état. il n'attendait que la venue du barman face à lui se raclant légèrement la gorge pour montrer qu'il était là. mais il savait déjà, nelson. il savait déjà tout, sauf les circonstances de son putain de décès à la con. il se contenterait d'un verre de scotch. il en redemanderait plus tard. un deuxième verre. puis un troisième, au qu'à où s'il n'était pas satisfait. puis il se noierait dans un océan d'alcool. il pensait à helen. il avait refoulé ses pleurs pour abattre son désespoir sur ceux qui avaient causé du tort à l'humanité. c'était peut-être ça un héros. on l'avait considéré comme tel à l'époque, il n'y avait que le fils de pute qui lui servait de chef qui le faisait garder les pieds sur terre. à force de le rabaisser, il ne croyait plus à ces balivernes. et puis il n'y avait qu'à voir l'état de sa sœur que lui rapportait ses médecins.
— c'est pas de ta faute... tu n'aurais rien pu faire.
il finit sa quatrième tournée cul-sec. parfois, la vie est une salope.


buddy you're a boy make a big noise
playin' in the street gonna be a big man some day
you got mud on yo' face
you big disgrace
kickin' your can all over the place
singin'


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