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 way down we go (trisher)

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MessageSujet: way down we go (trisher)   way down we go (trisher) EmptySam 21 Avr - 23:06

Ce n'était pas une très bonne idée qui avait germé en Trix, rien de subversif pour une mauvaise graine du reste. Des projets foireux il lui en venaient à la pelle, la petite ampoule court-circuitée au dessus de sa tête jamais en berne. A la différence près qu'elle savait, cette fois. Le doute tiraillait l'implacable, il la tiraillerait de cette bouteille sortie du placard aux enjambées sur le trottoir à la devanture qu'elle distinguait dans le noir. Cette idée qui effleure les gentils qu'il vaut mieux éviter de venir saloper chez les autres avec ses soucis, parce que p't'être bien qu'ils ont les leurs, et elle sait qu'Asher oui. Il faut croire que la générosité n'a pas poussé sous les bosses, sinon elle ne passerait pas le porche en faisant faner les fleurs, elle s'en retournerait se terrer dans son chez-elle devenu chez-tout-le-monde où on fait sauter les verrous et les dents comme des bombes. Tu ferais mieux de pas être là. Et ça se pourrait, ça se pourrait. Parce qu'elle a envoyé un message, Trix. Il y a des jours. Et elle ne savait pas à ce moment, elle l'avait envoyé comme ça, sans y penser, mensonge, en y pensant fort, en s'y accrochant violemment comme à une bouée. De la même façon qu'elle s'était accroché à ce bout de papier il y a des mois, une éternité. Probablement qu'il ne savait pas, Asher, qu'il allait faire office du sauveur qui finit noyé par l'emprise de celui qu'il a voulu aider. C'est une bien belle saloperie, d'être gentil.

Elle a hésité. C'est rare. Elle aurait eu tout intérêt à ce que ça lui arrive plus souvent. Qui sait, elle aurait peut-être vécu plus normalement, dérapé moins salement. Nulle fatalité, quelques dommages qui auraient pu être évités. Ceux de son faciès qui s'en remet qu'à moitié, toujours un peu de biais, et la santé bancale, les veines toutes sales, les factures sur la table la tête qui va si mal. La poudre de perlimpinpin qui n'arrange plus rien, qui n'a jamais rien arrangé d'ailleurs mais elle est bien con Trix, elle mord à n'importe quel leurre. Plus de cachets. Elle a gobé du paracétamol comme des Dragibus, ça ne sert à rien ça ne placebotte plus, elle tourne en rond, détraquée. Elle sait pas pourquoi ce soir, pourquoi elle y a pensé, du moins pensé plus fort, penser à concrétiser. C'est sans doute une question qu'il va se poser aussi en voyant ce sac à malheurs sur son pallier.
Elle voulait bien faire cette mauvaise chose Trixia, alors elle a pris le temps de se maquiller, de mettre des vêtements décents, elle est descendue avec une bouteille de vin qui ne l'avait pas été.
Un emmerdement bien emballé, somme toute.

Elle aurait pu le laisser en paix, mais elle était lâchement fatiguée par ses propres guerres et ça semblait si simple d'aller lui en refourguer, peut-être prendrait-il tout, peut-être qu'elle se sentirait plus légère et qu'il coulerait. Elle voulait pas qu'il coule Asher. Mais elle ne voulait pas sombrer. Dans sa balance c'est toujours l'égoïsme qui pèse plus lourd. Elle appuie sur la sonnette, sois-là. S'il a de la chance, il n'y sera pas. Malheureusement, la bonne fortune ne semble pas faire grand cas de ce type-là.
« Asher. » constat idiot, comme si elle n'y croyait pas trop. « j'savais pas si vous seriez-là » Là chez lui ? Stupide. Elle sourit, ça la tiraille un peu, pas seulement par son visage de travers mais parce qu'elle est pas si à l'aise, que ce genre de plan mal-monté c'est toujours mieux en pensée et qu'elle est plus si sûre finalement de ce qu'elle est venue chercher.
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Asher Bloomberg

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MessageSujet: Re: way down we go (trisher)   way down we go (trisher) EmptyDim 22 Avr - 23:19

Tu sors quand. Ça avait été lancé au détour d’une conversation, la requête à demi formulée de peur d’énerver son impitoyable interlocutrice, les yeux à moitié portés sur bébé qu’elle tenait encore dans les bras. Question, constat, l’irritabilité au bout de la voix, tu sors quand parce qu’il a besoin d’un peu de temps seul pour remettre les pendules à zéro, pour comprendre ce qu’il se passe, pour savoir quoi faire. Pour donner une vraie place en plus dans sa vie à ce tout petit truc qui n’a jamais rien demandé. Tes parents sont des arriérés, on t’avait pas prévenu ? Pas un pour rattraper l’autre, deux enflures qui seraient prêts à se balancer de la vaisselle à la gueule pour ne pas avoir à la nettoyer après le repas. Tes parents sont des saletés, ils s’envoient des couteaux à tour de rôle, espèrent toujours viser un peu plus juste, se rapprocher du cœur ou au moins d’un organe vital. Tes parents ne t’ont pas voulu, bonhomme, t’es arrivé de nulle part avec tes grands yeux noirs et ta bouille d’ange, tes cris et tes gazouillis. T’as tout chamboulé, dans le bon sens. Tellement que papa harcèle maman pour savoir quand elle pourra quitter l’hosto, te prendre juste un jour avec elle, laisser le temps au daron de remettre les choses à leur place et considérer le champ des possibles. Tu sors quand. Pas maintenant, visiblement, quand on tient compte du petit colis rose qui ronfle dans son lit minuscule qui trône dans un coin de la chambre à papa. Putain d’enfant déjà trop gâté. Pas capable de laisser une nuit à son géniteur pour repenser à sa vie, mettre les cases dans le bon ordre, réorienter ses priorités. Son compas est fichu, il a prévenu. Son compas est bousillé et il a besoin de le recalibrer, de réfléchir au moment où ça a commencé à merder. Y a quatre ans, peut-être davantage. C’est pas de la faute de Matei dans tous les cas, juré. Il n’a fait qu’arriver au mauvais moment, lui. Ça se cassait la gueule bien avant.
Par exemple, quand papa a décidé de se pendre. Tu la connais cette histoire ? Il est allé acheter une corde et de l’alcool, histoire de picoler un peu avant de faire le petit saut, celui qui va du tabouret à la mort. La caissière, c’est Trixia, elle a tout vu, tout compris, ou du moins suffisamment pour que ça ne la laisse pas indifférente. Il ne la connaît pas tellement, pas du tout. Papa, il traine pas vraiment avec d’autres nanas depuis maman, ou juste pour baiser, laisse-le juste trouver un terme un peu plus châtié pour plus tard, quand il te racontera la totalité du conte, des premiers rebondissements au clap de fin. Jamais. C’est mieux que tu ne saches pas, Matei. Ça fait au moins une personne qui pense que papa n’est pas totalement fou, pas totalement irrécupérable, pas totalement perdu.

Ça fait deux heures qu’il le regarde, sûrement. Merle a dit qu’il sortait et Asher s’est contenté de paumer ses yeux quelque part sur la frimousse du chérubin, à ne pas savoir comment s’éloigner de lui, comment vivre. À se demander quand Elena le récupèrerait, histoire qu’il recommence à vivre. C’est pas qu’il demande trop de temps, pas vraiment. Une fois qu’on a donné le biberon et changé la couche, l’activité principale d’un bébé, c’est dormir. Il ne s’en souvenait plus, faut croire, trop d’eau a coulé sous les ponts depuis le premier babillement de Maxine. Il ne se rappelait pas non plus que le plus chronophage, dans l’histoire, c’est l’émerveillement de chaque seconde, encore pire quand on a mis une moitié d’ADN dans la recette. Il est conscient qu’il n’a quasiment rien fait, Asher, conscient que c’est Elena qui s’est crevé le bide à fabriquer cette bestiole. Conscient aussi qu’il n’existerait pas sans lui, la réciproque étant vraie. Chaque seconde ne sert qu’à le contempler, observation à son seul bénéfice. Il oublie de vivre. Il oublie le monde. Et la sonnette est un rappel à l’ordre des plus impromptus, le regard qui bascule automatiquement vers Matei pour voir s’il est sorti de sa léthargie, soulagé de remarquer que sa poitrine se soulève toujours à un rythme régulier.
Il ne s’attend pas à voir Trixia. N’importe qui mais pas elle, même Caïn, même Jael, même Lenny, toute la brochette des gens qui se sont plus ou moins éloignés de sa vie. Il ne s’attend pas à voir Trixia, et surtout pas à la voir aussi amochée, les traits déformés par les ecchymoses, à peine conscient que sa funeste prémonition n’était pas qu’un postulat, une hypothèse. Elle a vraiment besoin de lui, de quelque manière que ce soit, par les mots ou les gestes, qu’il porte son uniforme de flic ou son habit d’homme. Elle a besoin de quelqu’un, et c’est vers lui qu’elle se tourne. Évidemment. Il a signé pour ça derrière les bips automatiques de sa caisse, un matin d’automne. Persisté jusqu’à répondre à ses SMS. On ne récolte que ce que l’on sème. « Trixia », l’inquiétude se mêle aux accents britanniques de sa voix. Trixia, elle lui a déjà dit de raccourcir le prénom mais faut croire qu’il s’obstine, les yeux perdus sur son visage alors qu’il s’écarte pour la laisser rentrer dans l’appartement, refermant soigneusement la porte dans la seconde qui suit, comme pour empêcher un ennemi imaginaire de se jeter sur elle. Il ne sait pas ce qui l’amène ni pourquoi elle est dans un tel état. Tout ce qu’il sait, c’est que l’angoisse lui agrippe la gorge, lui lacère la peau, jette son calme aux ordures. Pourtant, il ne la connaît pas tellement. Pourtant, il ne lui doit rien. Ça ne suffit pas à couper ses instincts débiles, la main qui glisse doucement un index sous le menton de la jeune femme pour faire un état des lieux rapide, constater l’étendue du désastre. Et quel joli désastre malgré tout, Trixia. « Qui t’a fait ça ? » La familiarité ne semble plus si incongrue, maintenant. On peut dire que de toute façon, la plupart des barrières sont tombées à coups de maillet. Manque plus qu’à reconstruire un nouvel édifice.
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