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 pulses against your ribs (merliver)

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MessageSujet: pulses against your ribs (merliver)   pulses against your ribs (merliver) EmptyLun 12 Mar - 15:41

Les derniers pas sont les plus durs. C’est toujours comme ça, comme une tradition, quelque chose qui reviendrait encore et encore. C’est toujours comme ça, il le sait, il a fait trop de derniers pas depuis qu’il est rentré pour pouvoir l’ignorer. Ce sont les derniers pas les plus durs et ceux-là ne font rien pour l’apaiser, ce sont les derniers pas vers un endroit qu’il a trop détesté, les derniers pas vers quelqu’un à qui il n’a pas expliqué, les derniers pas vers la plus grande de ses frayeurs. Ça crépite dans ses veines et ça éclot comme des fleurs le long de ses avant-bras, ça tourne, ça tourne, ça tourne : il n’est pas sûr qu’il arrivera à passer le pas. Il n’a pas le choix, pourtant, parce qu’il a vu tous les autres partir, pas le choix, pourtant, parce qu’il sait que c’est maintenant ou jamais, parce qu’il sait que ce qu’il fait est stupide, parce qu’il sait que c’est dangereux, parce qu’il sait, aussi, que River le mérite et qu’il aurait dû le faire des semaines et des semaines avant, avant que la peur ne le paralyse, avant que tout ne s’accumule, avant que Jael et ses reproches ne passent par là, avant qu’Otto et son silence ne s’installe, avant qu’Asher et ses yeux qui attendent à chaque mouvement de le voir repartir ne creusent un puits dans son esprit. C’est injuste, parce que River aurait préféré savoir, injuste, parce qu’il ne lui a pas laissé le choix, injuste, parce qu’il ne lui laisse pas plus le choix à ce moment-là, debout devant la porte, le cœur dans la gorge, alors qu’il force la serrure qu’il a déjà braqué trop de fois. C’est pas la façon la moins inquiétante de débarquer, c’est vrai, mais il veut pas frapper, parce que ça pourrait vouloir dire trop de chose, parce qu’il est pas sûr que River ouvrirait, parce qu’il veut pas rater ça. Pas encore. Pas cette fois.

Lorsqu’il se retrouve dans l’entrée, il a dû mal à se dire qu’il a appelé cet endroit sa maison. Y a les portes entrouvertes et les contours des matelas qui se découpent dans la pénombre et trop d’histoires qu’il pourrait raconter, trop de souvenirs, trop de moments, y a le canapé de l’autre côté et une pierre dans son bide, parce qu’il se souvient avoir été là et qu’il se souvient de Jael qui dansait devant l’écran et qu’il se souvient des paillettes et qu’il se souvient d’à quel point il a pu être heureux, à un moment. Il regrette pas d’être parti mais il regrette d’avoir disparu, mais il regrette la prison, mais il regrette de pas avoir prévenu. Il regrette pas d’être parti mais il était pas obligé de brûler les ponts, pas obligé de laisser les gens qu’il aimait si loin derrière. Il était pas obligé. Ça l’a pas empêché de le faire, pas vraiment volontairement mais pas totalement contre sa volonté. La prison peut pas tout excuser. Les cicatrices qu’il frotte nerveusement non plus.

C’est le bruit qui l’attire vers la cuisine. C’est pas un bruit excessivement fort mais suffisamment pour masquer le bruit de ses crochets dans la serrure, il suppose, suffisamment pour qu’il sache vers où se diriger. Il est silencieux, mais pas trop, parce qu’il ne veut pas le faire flipper, parce qu’il est presque sûr que le bruit de ses pas sur le parquet lui a indiqué qu’il y avait quelqu’un et que c’est déjà ça de pris. Peut-être que River a déjà compris que c’était un intrus, peut-être qu’il va l’accueillir avec un couteau plaqué contre sa gorge. Peut-être que ce serait mérité. Il s’arrête, un pas avant la porte de la cuisine, parce qu’il ne veut pas tenter le diable, parce qu’il ne veut pas risquer de finir la conversation à l’hopital, parce qu’il ne peut pas gérer ça.

« River ? » Il appelle et il ne sait pas depuis combien de temps son prénom n’a pas roulé hors de sa bouche. River, il appelle, et il a envie de pleurer parce qu’il lui a manqué. River, il demande, et ça fout le bordel dans son cœur, River, River, River, et c’est comme si quelqu’un s’était amusé à ouvrir tous les barrages, à libérer tout ce qu’il retient depuis beaucoup trop longtemps. J’ai peur, il veut lui dire, j’ai peur que tu me détestes, je suis désolé, j’aurais dû revenir avant, j’aurais dû t’appeler, j’aurais dû tout t’expliquer, je suis terrifié, River, me regarde pas si c’est pour me détester, s’il te plaît. Il dit rien de tout ça. Ce serait facile, pourtant, de laisser échapper les mots. Facile, trop facile, comme une porte de sortie toute trouvée, quelque chose qu’il ne peut pas se permettre d’accepter. « Je suis rentré. » Il dit, plutôt, alors qu’il passe le seuil. « Je suis désolé. »

Désolé d’être revenu. Désolé de ne pas l’avoir fait. Désolé d’être entré par effraction. Désolé d’être entré dans sa vie.
Désolé, désolé, désolé.

Les yeux de Merle reste rivé sur un point lointain du parquet.
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River Albarn

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MessageSujet: Re: pulses against your ribs (merliver)   pulses against your ribs (merliver) EmptyMar 13 Mar - 13:33

C'est son tour pour la corvée de vaisselle. Il a eu un soir de répit et maintenant la vie reprend son cours, l'organisation quasi-militaire de l'appartement et les négociations entre les petits soldats pour savoir qui fera quoi. Il vient juste de rentrer de ses vacances à la campagne avec Rhoan. Il espérait que les choses se seraient tassées à Savannah, que les disparus auraient été retrouvés sains et saufs et qu'il n'y aurait rien plus à craindre, mais c'était trop demander. Il aurait préféré rester loin de tout ça jusqu'à la fin, mais la vie et leurs finances ne le leur permettent pas. Et puis il y a tous les autres, Jael, Lenny, qu'il n'a pas emmenés. Il aurait pu leur arriver quelque chose et il n'aurait pas été là. À vrai dire, avant qu'il ne les prévienne de son départ, ça ne lui avait même pas traversé l'esprit, et après c'était un peu tard. Il est égoïste dès que Rhoan entre dans l'équation, égoïste pour deux. Il a culpabilisé sur la route à l'aller, il a culpabilisé à un moment quand il s'est senti parfaitement heureux étendu dans l'herbe avec Rhoan, des vaches pour seules voisines et le chant des oiseaux à la place des bruits de la ville. Mais il en avait besoin. Il aurait eu besoin de beaucoup plus, d'ailleurs, peut-être même de ne jamais revenir. Maintenant qu'il est de retour, il se rend compte qu'il n'a pas réussi à semer en route tout ce qui lui pesait avant de partir. Quand ils ont dépassé le panneau annonçant Savannah hier soir, il a senti sa gorge se serrer. S'il avait été au volant il aurait fait demi-tour sans réfléchir.

Ou peut-être pas. Y a les autres, c'est vrai. Il faut qu'il arrête de les oublier. Y a Jael qui est revenue comme elle l'avait promis. Y a Lenny qu'il n'a pas vu depuis son agression, parce qu'il ne voulait pas qu'il le voie avec ses yeux au beurre noir et son aisance de centenaire, mais il pourrait aller le voir demain. Il ne veut plus être de ceux qui partent sans revenir, sans prévenir. Ça lui fait bien trop mal quand on lui fait le coup.

Il cogite toujours beaucoup trop quand il fait la vaisselle. Il en perd le fil du temps qui passe et, retiré dans sa bulle morose, il n'entend même pas le cliquetis de la serrure et les pas qui s'approchent de la cuisine. « River ? » Il sursaute et rattrape de justesse le verre qui lui glisse des mains. Sur le coup, c'est seulement l'intrusion de cette voix tout près de lui alors qu'il pensait être seul, l'intrusion du présent dans ses souvenirs plus ou moins poussiéreux, plus ou moins heureux, et ses plans pour un futur proche, forcément, parce qu'il ne se projette jamais plus loin qu'après-demain. C'est juste ça qui le surprend, et il se retourne machinalement. La voix est familière et au fond il a reconnu celle de Merle, mais il l'a tellement souvent entendue dans cet appartement que, sur le moment, ça ne l'étonne pas. Merle, ici et maintenant, oui, pourquoi pas. C'est quand il le voit dans l'embrasure de la porte que ça le frappe. Il a changé. Il ne sait même plus quand il l'a vu pour la dernière fois. C'était après qu'il l'ait surpris avec une seringue. Il n'a jamais réussi à lui en parler. C'était après qu'il lui ait demandé de l'embrasser pour tromper un flic qui lui courait après. River n'a pas voulu en reparler non plus. « Je suis rentré. Je suis désolé. »

Il reste planté là, le verre toujours dans sa main, un torchon dans l'autre. Les mots de Merle le ramènent quelques semaines en arrière, au Troisième Œil, quand il a retrouvé Lenny après un trop long silence. Il est partagé entre une envie de lui sauter dans les bras parce qu'il est revenu, finalement, lui aussi, alors que River avait arrêté d'y croire, et autre chose qu'il n'arrive pas vraiment à déterminer. Ça inclut des larmes et une certaine violence qui ne lui est pas familière. Rhoan déteint sur lui. « Rentré ? » Pour de bon ? Il ne sait pas si c'est explicite mais c'est ce que contient sa question. Il n'est pas sûr que pour de bon existe vraiment dans leur monde et ça n'a sans doute aucun sens de lui demander ça, de toute façon. « Tu... T'es revenu habiter ici ? » Il désigne le sol de la cuisine d'une main. Ici, dans cet appartement. Et personne ne lui aurait rien dit ? Il n'a pas eu le temps de voir tout le monde mais ça l'étonne. Et le plus bizarre c'est qu'il commence par lui demander ça et pas : « T'étais où ? Tu vas bien ? » qui finissent quand même par suivre. Il n'est pas prêt à s'attarder sur son désolé. Il ne sait pas s'il n'a pas besoin de pardonner ou seulement pas envie, s'il a trop entendu de désolé d'être parti ou si c'est lui qui l'a un peu trop dit. Il ne sait pas ce que c'est mais ça rouvre une plaie qui brûle et pour l'instant il refuse de l'examiner, il préfère regarder Merle dans les yeux et prétendre qu'il ne sent pas les siens s'embuer.
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MessageSujet: Re: pulses against your ribs (merliver)   pulses against your ribs (merliver) EmptyVen 30 Mar - 2:58

Y a ses yeux qui trébuchent sur le visage de River lorsqu’ils se retrouvent face à face, ses yeux qui cherchent les siens, tracent son visage. C’est égoïste de sa part, de réapparaître comme ça, égoïste d’avoir disparu, égoïste de s’être évaporé, de s’imposer à nouveau sans avoir demandé. C’est stupide de sa part d’avoir dit rentré, aussi, peut-être, parce que le mot s’échoue hors de la bouche du garçon avant tout le reste, une note d’incrédulité, une note d’espoir, Merle sait pas, Merle arrive pas à situer. Rentré, il demande, et y a un nœud dans le bide de Merle. Rentré, et Merle sait que c’est pas le bon mot qu’il a employé. Il revient pas, Merle. Il reviendra jamais. Il aurait pas mis les pieds dans l’appartement si ça avait pas été pour River, il aurait pas franchi la porte, jamais, mais il est là, à ce moment-là, les doigts blanchis de crispation, incapable de le lâcher des yeux. Il reviendra jamais, River, pourquoi tu demandes, pourquoi tu fais ça. Il reviendra jamais, évidemment pas, qu’est-ce que tu fais, te fais pas ça. Il reviendra pas parce que l’appartement est trop exigu pour lui et ses souvenirs, parce que y a trop de choses tordues qui se jouent, l’âpreté de Peadar contre son palais. Il reviendra pas parce qu’il est sorti du bourbier, parce qu’il a commencé à surnager. Il reviendra pas mais il veut pas l’abandonner. Il sait qu’il l’a déjà fait. Il sait que c’est trop tard, que c’est imprimé, marqué, tatoué, il sait que River l’oubliera probablement jamais, comme Asher qui le traque des yeux en silence, comme Jael qui était tellement prête à ce qu’il se soit casser sans rien laisser, comme tous les autres qui s’attendent à ne plus le retrouver à l’instant suivant. Il a cassé quelque chose, des mois auparavant, les mains contre le volant de la voiture et les yeux rivés dans l’obscurité. Il a brisé quelque chose, les menottes autour de ses poignets et le front appuyé sur le toit de la voiture. Il a tout pété, tout dévasté, tout écrasé et même avec la glue extra forte qu’il trimballe dans ses poches il est pas sûr de pouvoir tout réparer.

« Je. » Il commence mais il s’arrête, une seconde, sur les yeux embués de River, palpe ses poches pour en sortir un paquet de mouchoirs. C’est maladroit, la façon dont il lui fourre dans les mains, ça ignore ses doigts qui tremblent et sa gorge un peu trop serrée, la façon dont il cherche ses mots alors qu’il a jamais eu besoin de les ravaler, la façon dont il est tendu, prêt à se cacher, au moindre bruit de porte d’entrée. « Je reviens pas chez les Lost Boys. Je peux pas faire ça. Peadar sait pas... » Il esquisse un geste. Peadar sait pas, Peadar s’en foutrait sans doute, il sait pas, il veut pas y penser. « Je voulais juste que tu saches que j’étais pas parti en t’oubliant. » Il se mord l’intérieur de la joue pour arrêter de trébucher sur les mots qu’il a déjà trop répété, devant le miroir de la salle de bain, River à la place de son reflet. « Je suis pas parti volontairement. » Enfin si, au début, mais c’est trop compliqué d’expliquer à quel point il a été stupide, comment il a roulé dans l’espoir de se changer les idées, de pas penser à Asher, à l’hôpital et à son envie de pleurer, à Jael et à sa vie qui se pétait la gueule un peu plus chaque jour, à Peadar qui lui avait fait un nœud autour du cou qui ne cessait de se resserrer. « Je me suis fait arrêter, j’étais dans une prison pour femme. J’ai été libéré récemment. »

Récemment. C’est flou, vague et stupide. Récemment, début Janvier. Récemment et il aurait eu tout le temps de passer. Récemment, bien sûr, récemment, mon cul, il a juste trop la trouille d’affronter, trop peur de le regarder et de ne voir que de la colère, que de la rage, que du dégoût. Il se reprend, pourtant, parce que c’est pas juste de le cacher, pas juste de se planquer, parce qu’il aurait dû revenir avant, parce qu’il aurait dû lui expliquer, parce qu’il aurait pas dû attendre que l’appartement soit vide, parce que River est plus important que son confort, plus précieux que sa sécurité.

« Mi-Janvier. » Mi-Janvier mais tout ceux qui l’ont intercepté avant l’ont égratigné lentement. Furieux, ou silencieux, ou proche de s’effondrer, comme si Merle s’était jeté tout seul en cellule pour les abandonner. Y a eu Jael et les sanglots, Asher qui le consume lentement, Otto qui n’a jamais répondu, la peur qui prend le pas sur l’envie de le revoir. Les regrets, maintenant, les regrets qui brûlent et qui le consument. Y a que Lenny qui l’a regardé droit dans les yeux et qui n’a rien brisé, Lenny qui a hoché de la tête. Lenny qui n’attendait rien, auparavant, de toute façon. « J’aurais dû venir avant. J’avais peur que tu me détestes comme ceux que j’ai revu et. » Il secoue la tête. « C’est pire, non ? Je veux dire. Maintenant, tu m’en veux. Ce serait normal. »

C’est ce que tout le monde fait.
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MessageSujet: Re: pulses against your ribs (merliver)   pulses against your ribs (merliver) EmptySam 28 Avr - 11:41

« Je reviens pas chez les Lost Boys. Je peux pas faire ça. Peadar sait pas... » S'il avait pris une seconde pour y réfléchir, il n'aurait même pas eu à lui poser la question. Bien sûr qu'il voulait seulement dire rentré à Savannah. Merle ne s'est jamais entendu avec Peadar, et s'il a pu se passer de lui pendant tous ces mois où il a disparu, il doit pouvoir continuer. « Je voulais juste que tu saches que j’étais pas parti en t’oubliant. » Un hochement de tête. Il sent bien que Merle s'en veut, qu'il a envie de s'expliquer, de se justifier, et River n'est toujours pas sûr qu'il y ait quelque chose à pardonner. Il était inquiet, il était déçu peut-être, aussi, et dans un coin de son cœur il avait toujours un peu d'espoir de le voir revenir parce que c'est ce qu'a toujours fait Merle, depuis qu'il le connaît. Mais il était jamais parti si longtemps, ça devenait difficile de s'accrocher à cet espoir. Et forcément, ça fait broyer du noir. Mais il est là, maintenant, il lui prouve qu'il a eu tort de baisser les bras. Peut-être que d'une certaine façon ça veut dire qu'ils sont quittes. « T'inqu— » il commence, en reposant son verre et son torchon sur le bord de l'évier, mais Merle n'a pas fini d'expliquer. « Je suis pas parti volontairement. Je me suis fait arrêter, j’étais dans une prison pour femme. J’ai été libéré récemment. »

Ça fait comme une pierre qui lui tombe sur l'estomac. Il s'attendait à des excuses un peu plus fumeuses que ça, mais là, qu'est-ce qu'il y a à dire ? Je t'en veux pas d'être allé en taule ? « Euh... Mais... » Il sait pas par où commencer. Y a trop de trucs qu'il comprend pas. Y a trop de questions à poser et elles se bousculent un peu trop vite pour son cerveau un peu trop lent. Et Merle qui continue. Merle qui raconte et Merle qui se justifie et Merle qui s'inquiète de sa réaction. River secoue la tête, les yeux ronds, l'air un peu éberlué. Il s'en fout, là, tout de suite, qu'il soit pas venu le voir immédiatement. Ce qui lui fait mal c'est que Merle ait pu penser que River pourrait le détester. Il pense pas lui avoir déjà donné une raison de penser ça. « T'es con. » Ça sort tout seul et il sourit pas quand il le dit, il plaisante pas, il est pas en colère non plus, il est juste largué. « Je... T'aurais dû... » Il aurait dû venir avant, oui, et puis il aurait dû commencer par lui parce qu'il n'y aurait vraiment rien eu à pardonner et Merle n'aurait pas tant angoissé à l'idée de le revoir. Il aurait dû, mais on s'en fout. Pour l'instant. Il est pas parti volontairement. Il a été en taule. Il a dû faire le con mais ça c'est pas nouveau et c'est ce qu'ils font tous chez les Lost Boys. « Merle... Pourquoi t'as été... C'était à cause des bagnoles ou... de la drogue ? » Il lui en jamais parlé, de ce jour où il l'a vu se piquer dans la salle de bain. C'est ce qui l'inquiétait le plus. Il pouvait pas s'empêcher de se demander si Merle n'avait pas sombré pour de bon, peut-être même qu'il avait fait une overdose, peut-être même que... Mais il est là. « Et pourquoi une prison pour femmes ? C'est bizarre. » Ils avaient plus de place chez les hommes ? Ça marche pas comme ça, si ? Ça devrait pas être ce qui le perturbe, sans doute. Il devrait lui dire mon pauvre, ça a dû être horrible, il devrait compatir, mais c'est presque trop évident pour qu'il ait besoin de le dire et il est encore trop désorienté pour faire les choses dans l'ordre.
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