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Y a pas besoin d’une date précise dans l’année. Y a pas besoin de décorations spéciales, pétillantes et crépitantes. Pas besoin de menus alambiqués saupoudrés de sucre roux, de sucre d’orge ou d’épices encore plus douces. Pas besoin de voir tristement le coût de la vie flamber juste parce qu’il y a une fête donnée dans un calendrier par d’anciennes religions. Même si pour une fois, chacune à leur façon, elles savent s’accorder. Y a peut-être que ça de bien, mais le reste ? Pas besoin. Y a pas besoin de tout ça. Il suffit de fermer les yeux et le moment moelleux est là. Avec eux.

Le sable qui chatouille les pieds. Le soleil qui tombe dans l’horizon mais chauffe encore l’air. Y a pas vraiment de saison, pas vraiment d’heure à cet instant. Juste un feu de bois trop grand pour ces grands enfants et des patchwords de nappes multicolorent, des poufs venus d’ailleurs et des gens de tous univers. Caïn va bientôt pouvoir retirer poncho et chapeau -et arrêter de se servir de Chief comme pare-soleil. Elle ne savait pas qu’Asher et lui se connaissaient, comme quoi, nous somme tous liés. Madame balance des regards curieux sur Jael et Tereza, alors que Serena pousse doucement Lapiz et Bambi à les rejoindre. Des papouilles d’un autre temps sur leurs joues décorées par la créatrice. Des secrets murmurés dans un langage clandestin. Et puis des rires grelot au coeur des bouches, surtout quand les accents des uns imitent les autres. Y a Seven qui fait la gueule, le difficile, qui ne restera pas longtemps mais qui a fait l’effort de passer -c’est déjà ça. Mais peut-être que Leo le convaincre de s’attarder en dégainant la chicha qu’il avait promis de ramener. Qui sait… l’espoir fait vivre ♡ Et puis y a le Penetex qui déboule enfin, photobomb grésillant d’énergie et de chamailleries. Quelques vitesses de plus et ils éteignaient le feu -pour mieux le rallumer, elle en est certaine.
Le vin chaud est une recette mystère de Madame et son chaudron, mais toutes les autres eaux brûlantes sont prêtes à être avalées. Comme les bols vegan qui passent de mains en mains. Saveurs toscanes à picorer, saveurs régressives pour ne contenter les langues sucrées, acidulées ou épicées. Y a tout ce qu’il faut sur cette toile.

Et si la magie existe, elle est humaine, elle émane d’eux et ça suffit pour resserrer les matières faites de chair et les couleurs faites de coeur.
Y a pas besoin de chants angéliques quand y a la musique de ces gens-là pour faire vibrer cette vie. Tempo synchro ou en canon ? Ça n'a pas d'importance. Le meilleur cadeau, c’est d’être là, maintenant. Y a besoin de rien d’autre. Juste l’instant présent, celui-là. Avec eux. À prendre à bras le coeur, en plein âme.
Tant qu’on peut.