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 i'll make my room for two (nyfy)

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Nur Al Shaikhly

Nur Al Shaikhly
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MessageSujet: i'll make my room for two (nyfy)   i'll make my room for two (nyfy) EmptyJeu 26 Oct - 18:10


Quand je suis rentrée à la coloc, j’ai remis ma minerve pour cacher les plaies les plus voyantes, et pourtant, les moins douloureuses. Je me suis tenue droite, ma voix a été calme et sûre -je crois-, et je leur ai raconté. Que j'ai juste croisé quelqu’un que j’aurais dû ignorer. Que j'ai trop parlé et qu’il n’a pas apprécié. Je les ai rassuré -je crois. Pas de côtes brisées, pas de vertu bafouée. Juste des bleus et un bout de coeur perdu au fond de l’écume. Je ne suis pas entrée dans les détails -autant qu’ils me l’ont permis. Ils me connaissent. Ils savent combien je peux être énervante. Je n’ai pas dit grand chose de plus. Je me suis juste excusée de leur avoir menti, et j’ai menti un peu plus. En disant qu’on m’a conseillé de me reposer, de laisser un peu de temps passer pour que ma… douleur ne devienne pas le briquet d’autres violences, que ma peine ne devienne pas poison. Et puis j’ai terminé par la vérité. Que je suis contente d’être rentrée et de les voir. Parce que je suis à la maison. Je peux à nouveau être celle que je suis censée être et que je ferais tout pour que ça me suffise.

C’était le plan il y a deux jours.
Mots pour mots.
Il a plus ou moins tenu sur ses pattes.

Mais y a que les fous pour croire qu’ils pourront berner d’autres fous. Félix et Rhoan reviendront peut-être à leur façon. Je ne connais pas assez Trish pour prédire totalement sa douceur. Et puis il y a Tyfy. Que j’ai presque emprisonné dans ma chambre pendant tout ce temps. Enfin façon de parler. Mais c’est comme si je lui avais demandé de m’attendre. En même temps, je lui ai promis qu’on s’y enfermerait dans ma chambre et que je me ferais pardonner. “Faut qu’on parle.” C’est ce genre de tête-à-tête plus sérieux que tout ce qu’on a connu jusqu’à présent qui nous attend, mais pas dans la direction habituelle non plus. Faut qu’on parle des traces que tu vas découvrir en me déshabillant. Faut qu’on parle ce “je t’aime” que tu m’as balancé par sms comme une bombe personnelle. Faut que je t’en dise plus -et toi aussi Tyfy.

Sauf qu’il y a deux abysses qui cherchent à défaire toutes mes barrières dès que la porte est close. Je m’y perds, m’y éparpille comme j’aimerais qu’il se perde entre mes cils. Je me recule quand il approche, soudainement impressionnée, emprisonnée entre lui et mon lit. Prince Ali..., que je déglutis dans un souffle chaud, écho au surnom qu’il s’est lui-même donné et que je n’ai pas oublié. On a des tas de choses à se dire et du temps à rattraper il me semble... C’est drôle comme il me force à redevenir celle que j’étais, sans rien faire, juste par sa présence magnétique, mes sens polarisés sur son charisme. Remind me how strong i can be. Même si j’ai conscience d’être vulnérable, je sens cette sensibilité plier un peu plus face à l’Égyptien.
Il a le don pour créer cette bulle où j’ai ma place. Une relation où j’ai ma place. Là où il n’y a pas ce goût d’amiitié avortée pour des non-dits. Là où il n’y a pas cette réaction chimique effervescente trop nébuleuse et répréhensible. Y a rien de tout ça, rien de compliqué dans la bulle qu’il m’offre. Alors oui je la veux. Faut arrêter de déconner, de papillonner, et accepter ce qu’il me donne. Lui dire oui. Lui donner à lui. Ça fait longtemps que je n’ai pas eu quelque chose rien qu’à moi. Et dans mes yeux, c’est ce désir là qui renaît et vient grignoter sa peau dorée. Même si on ne m’a pas appris ce genre de choses, un peu de possession, ça doit faire du bien de temps en temps -surtout en ce moment. Mes mains s’accrochent aux siennes. À corps et à coeurs, ça nous régalera bien un jour ou l’autre. Lui. C’est ce qu’il me faut.

Est-ce que tu m’en veux de t’avoir caché tout ça ?, que je lui demande les yeux dans les yeux, un secret contre un autre. Son contact m’a manqué. Est-ce que je peux t’en vouloir de l’avoir dit par texto au lieu de me le dire en face ? Je frémis. Est-ce qu’on doit vraiment se demander pardon ?
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MessageSujet: Re: i'll make my room for two (nyfy)   i'll make my room for two (nyfy) EmptyJeu 9 Nov - 19:15

Nur et les océans de ses bras. Elle t'avait foutrement manqué. Elle aurait du être là, t'attraper alors que le monde s'écroulait par la faute de l'autre démone. Celle qui était venue comme un ouragan, qui c'était glissée dans vos vies pour reprendre sa place, puis qui était repartie en espérant tout détruire encore, achever son oeuvre maléfique. Nice try, bitch. S'aurait été plu facile, si elle avait été là, Nur, t'aurais pu être heureux avec elle et le montrer, l'afficher, l'embrasser partout et lui prouver, que t'en avais plus rien à foutre de Medbh qui repartait, parce que t'étais rien, rien pour elle. Parce qu'elle n'était rien pour toi non plus. Et au bout de la nuit, il ne restait plus personne d'autre que toi et tes conneries dans ce lit vide et volé, contre ton corps sale et souillé. T'avais eut tout le loisir d'en faire, des conneries, de lui échapper des ''je t'aime'' par SMS, ceux, quelques part, pas trop trop loin de la vérité. Vous aviez tout les deux un peu mentis. Parce qu'aimer avait pas le même sens pour vous deux. Et pourtant, quand la petite Nur au visage parsemé de bleu, repointait son petit nez à la coloc, t'avais comme le mal de mer, le mal de vivre. L'envie de détruire le monde, de retrouver celui qui avait fait ça et de lui arracher, centimètre, par centimètre, les lambeaux de peau, puis gratter sa chaire à vif, jusqu'à l'os, jusqu'aux organes. Et t'aurais bien voulu que ce soit Nur, qui lui transperce le coeur, au final, qu'elle lui arrache avec ses petits doigts. T'avais même pas besoin de feindre, la colère était là, grondante, sous ta peau, pendant qu'elle vous expliquait, que t'avais cette envie possessive de l’emmener loin, avant que qui que ce soit d'autre ne la touche. Prenant conscience de la gravité de la situation, de la faiblesse qu'elle était devenue pour toi. Parce que les seuls bleus qu'elle avait le droit d'avoir sur sa peau bronzée, devaient naître de tes doigts. Parce qu'ils étaient très rare, aussi. Parce que t'avais pas ce besoin immense de la briser. Pas autant que celui de la posséder, de la protéger, de l'enfermer.

Nur, et la promesse de la prison de sa chambre, à perpétuité, jusqu'à plus faim, jusqu'à l'épuisement. Belle, même avec l'affreux collier cervical qu'elle a autour de son cou, tu sais pas pourquoi elle le porte d'ailleurs. T'es pas con, ses mouvements de tête sont trop amples pour qu'elle en ait vraiment besoin, et sa nuque, pas du tout enflée comme le serait un patient nécessitant vraiment une minerve. Dans la pénombre de votre temple, verrouillé, loin du bruit du reste de la coloc. Tu t'avances vers Shérazade et la promesse de ses milles et une nuits. Un sourire en coin qui naît quand elle te surnomme Prince Ali. Oui. Parce que tu n'es rien d'autre qu'un voleur qui s'est fait passé pour un prince, qui est entré chez la princesse et qui est à même de lui voler son pauvre coeur, ce rubis tant convoité au sein de cette même putain de colocation. Il est doux, ton sourire, sur Nefertiti lorsque tu la surplombe doucement, que t'hoches de la tête. Vous avez beaucoup de temps à rattraper. Et tes doigts remontent doucement le long de son bras, effleurant sa peau fragile, jusqu'à son épaule, retraçant la clavicule encore intacte, qui étire la peau de ton torse. C'est dur de verbaliser qu'elle t'as manqué. Comme une défaite à admettre. Comme avouer que pour que si elle te manque, c'et qu'elle s'est fait sa place en toi, qu'elle est pas juste une fille comme ça, que tu peux oublier en la balayant de la main. Elle s'est insinuée entre tes cotes, ne laissant que du vide et du froid, quand elle est partie. Oh, et tu lui en veux, pour ça surtout. Pour avoir percé ton armure, alors que tu te croyais celui dangereux, de vous deux. Ses yeux de nymphe dans les tiens et la question qui quittes ses lèvres maudites. Peut-être que dans toute sa douceur, elle sera ta perte. Parce que t'avais pas prévu ça, comment elle joue, dans ton estomac, quand elle te demandes si tu lui en veux. D'avoir caché sa fuite, alors que tu sais même pas si tu l'as crue, un quart de secondes.

« Oui. » Que tu réponds simplement, honnêtement avant que l'autre questionne ne tombe. Que tu souris doucement, alors que ton regard quittes doucement le sien. « Oui. Et j'peux t'en vouloir, de pas avoir cédé. Et tu peux m'en vouloir de pas tout assumer. » Que tu souffles dans un sourire, avant de remonter ton regard vers elle. Ses petits yeux bruns, doucement inquiets, fatigués, pour lesquels t'as maintenant peur de te damner. Y'as tes doigts qui vont vers sa nuque, qui lui retire doucement le collier cervical, libérant sa gorge, celle que tes doigts découvre marquée. Tu sais ce que c'est, de marques comme ça. Et de l'imaginée, étranglée, cherchant l'air, ça te donne envie de détruire le monde, lorsque tes doigts retracent en caresses, les ecchymoses encore bien gravés dans le sable de sa peau. Ta voix se fait plus dure, ton regard aussi. « Dis-moi qui c'est. » Que tu ordonnes, sans détour, dans possibilité de peut-être te mentir, où y échapper. Tu veux un nom, un visage à détruire, à frapper, jusqu'à ce qu'il ne ressemble plus à rien, qu'un amas de sang et de chair sur lequel buter jusqu'à ce que tes poings en soient engourdis et que l'autre coeur ait cessé de battre.
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Nur Al Shaikhly

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MessageSujet: Re: i'll make my room for two (nyfy)   i'll make my room for two (nyfy) EmptyMar 21 Nov - 11:23


Oui il m’en veut, oui je lui en veux, au moins on est d’accord, sur la même longueur d’ondes et ça me tire un sourire tendre. Comme le sien. Je ne savais pas qu’il pouvait en faire des comme ça. Et j’l’avais jamais vu détourner le regard non plus. Ah. C’est sérieux. Il est sérieux. J’déglutis, ne sachant quoi répondre. Comme l’autre fois par sms interposés. C’était peut-être plus facile avec l’écran pour nous séparer et la trop récente agression pour me dézinguer. C’était plus simple quand j’sentais pas sa chaleur à des kilomètres à la ronde, cherchant à devenir mon centre de gravité. C’était plus insouciant quand on s’doutait que ça pouvait devenir sérieux entre nous. Parce qu’entre la soudaine tendresse de Bo et la virulente colère d’Artie, on peut pas faire plus déroutant, si ce n’est quand on s’appelle Tyfy et qu’on vous regarde comme il le fait à cet instant. Deal. C'est soufflé comme une promesse. De s’en vouloir pour ce qu’on est incapable de se dire et incapable d’assumer. Ça n’a rien de très courageux tout ça, mais ça ressemble aussi à l’un de ces secrets que l’on confine dans une chambre forte. Et moi j'en ai besoin. Je suis au summum de ma lâcheté en ce moment. Alors on laisse faire et on s’pardonne. Pour cette fois en tout cas. Iris imbriqués, regards scellés. Je sais ce qu’il s’apprête à faire et je me fais violence pour pas reculer. Ça ne sera pas le premier à voir, mais bien le premier à toucher. Un violent frisson dévale ma peau en une seconde. C’est différent, ça n’a rien à voir, mais ce seul contact a alarmé mes instincts. Le myocarde au bord du ravin et une sueur glaçante le long de l’échine. Je sais que je n’ai plus besoin de faire bonne figure après cet affreux retour au monde réel, mais mes mains chopent les siennes d’un seul coup pour le stopper.

Moment où ses mots tombent. Sa voix qui glisse, guillotine. Ne me laissant pas de choix possible. Seven Popescu. Je me hisse sur le lit pour le surplomber de quelques centimètres, mains encadrant son visage pour qu’il se concentre sur autre chose que ce à quoi il pense. Mais quelqu’un s’en est déjà chargé. Oublie ça. Sourire timide. Et j’préférerais qu’il reste en vie et que ça le hante. Mes lèvres se posent sur les siennes doucement, simplement. Comme pour arrondir ce que je dis. Parce qu’il y a eu ça... Mes doigts glissent là où les siens étaient… Et puis il a essayé de me noyer. Vérité tremblante mais avouée. Après m’être obstinée à éviter d’y faire face à travers le regard de Bo, d’Artie et tous les autres de la coloc’, ça s’extirpe enfin de ma poitrine, débloque mes poumons et allège mon squelette. C’était si simple ? Pourquoi j’y arrivais pas ? Parce qu’avec Tyfy, y a pas de pression, moins de fierté à tenir ? Parce qu’avec lui, ça a toujours été simple et que ça pourrait le rester ? Malgré le chaos intérieur, le mal qui a alourdi mon âme. Laisse tomber okay ? J’vais bien maintenant. Ça va aller. C’est fini. Comme un conte qu’on dirait aux enfants, une berceuse pour amadouer les démons qui vivent dans l’eau sombre qui pourrait monter, monter, monter et inonder ma chambre dans de futurs cauchemars. Et puis de toute façon, il sera là, avec moi ? Il pourra les charmer pour les tenir éloignés. Certitude à laquelle je m’accroche comme mes doigts le font avec les siens. Je ne crains rien avec Tyfy.
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