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 bad blood (eanna)

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MessageSujet: bad blood (eanna)   bad blood (eanna) EmptyLun 28 Aoû - 22:32



Eanna (Moira) Doyle
and so being young and dipped in folly, i fell in love with melancholy
©️ pinterest ; e.a.poe


identité
✧ PRÉNOM(S) eanna.
✧ NOM doyle. nom honni qu'elle vomit.
✧ ÂGE vingt-trois années d'errance.
✧ LIEU DE NAISSANCE doire (derry), irlande du nord, royaume-(dés)uni à la frontière de cette irlande chérie qui cristallisait toutes les frustrations d'un père lâche, dopé à la guerre sans être capable de la faire mais trop violent pour accepter la paix bancale.
✧ NATIONALITÉ irlandaise. à la maison, elle se mangeait des torgnoles si elle osait se considérer comme britannique.
✧ ORIGINE irlandaise, point. la fierté de ce peuple opprimé par l'envahisseur l'a toujours empêchée de se pencher plus loin, malgré sa peau dorée et ses yeux sombres, loin de la blancheur d'opaline de ses voisins. et ça tombe bien parce qu'eanna s'en fout, d'où elle vient, d'où elle va. elle se laisse porter par le vent dans l'indifférence générale. la sienne en premier lieu.
✧ ÉTUDES, EMPLOI pas de thunes pour les études. pas d'envie non plus, elle est trop instable pour ça, eanna, pour pas changer d'avis tous les quatre matins et ne pas se pointer à un examen si ça l'emmerde. c'est la même chose avec le travail : elle se révèle bien incapable d'en conserver. quand elle n'est pas virée à la première esclandre, c'est elle qui arrête de se pointer du jour au lendemain, parce que y a toujours un matin où ça lui apparaît insurmontable. où la routine semble l'écraser comme un poids mort et où ses poumons asphyxiés se compriment dans sa poitrine pétrie d'une angoisse sourde et invisible que personne ne distingue jamais. nan, le travail c'est pas pour elle alors eanna, elle fait sans. eanna c'est la gamine à la silhouette fantomatique qui va te chourer ton sac, ton portable, ton portefeuille, ta montre ou ton appareil photo ni vu ni connu. c'est la môme qui va te demander du blé pour la sauter en te teasant avec des détails scabreux pour compenser son visage inexpressif et ses os saillants et puis qui te menacera de te crever la rate ou de t'arracher la teub une fois enfermé avec elle. sauf si t'es gentil ou qu'elle est de bonne humeur. eanna, surtout, elle se sert de tout ce qui va pas à l'intérieur pour gagner deux trois sous. elle utilise son intuition de gosse traumatisée, ses hallucinations de nana malade dans la rue, chez les désespérés ou perdue dans la nature. elle étudie les astres sans aucune connaissance, se la joue oracle, tire les cartes, les runes, consulte les lignes sinueuses des mains et s'aide de ses rêves pour asséner des prédictions immuables, jamais mensongères parce qu'elle y croit, eanna. elle croit en ses rêves denses, sombres et sanglants, aux images hologrammées qui s'impriment sur ses rétines ou aux sons qui se répercutent parfois à l'arrière de son crâne quand elle est seule. eanna, elle bosse pour une bouchée de pain, elle fait payer à la tête du client ou plutôt à ses réactions, laissant les sceptiques ou les railleurs casquer pour les désespérés, les malades, les tristes, ceux qui ont réellement besoin d'elle. mais là aussi, elle est inflammable. parfois elle est non. le non le plus inébranlable contre lequel les hommes se fracassent. si elle a décidé de pas ouvrir la bouche, elle l'ouvrira pas et point final.
✧ STATUT CIVIL mordue jusqu'à l'âme par un clébard. et elle a beau lui bourrer les côtes de coups de pied, dernièrement, elle a beau vouloir l'euthanasier ce chien enragé qui lui a sauté à la gorge, il s'accroche et la leste de son amour pétrole. toxique et enivrant. eanna, elle ne marche pas au coup de coeur, au coup de foudre, au coup de cul, elle marche à l'aura qui aimante, au mystère de l'attraction la plus brute. derrière ses allures mutiques et ses regards inflammables, eanna aimerait s'unir comme les oiseaux : pour toujours. elle ne recherche pas un homme, pas un amant, mais quelqu'un capable de lire jusqu'à son âme et de s'y retrouver prisonnier volontaire. un partenaire. un égal. le sexe ne lui suffit pas, l'amour mièvre, chevaleresque la mortifie. elle a besoin de plus, de cette connexion qui n'existe que dans les âmes soeurs de platon, ces êtres sphériques divisés en deux par la colère divine et condamnés à chercher leur moitié perdue jusqu'à la fin des temps dans une souffrance innommable. et quand elle a débarqué ici, affaiblie par sa détresse colossale, sa fragilité borderline et puis son ventre déchiré, elle l'a reconnu tout de suite, le gosse chétif et taré. jj. et elle l'a su, qu'il serait à elle qu'il était elle, en quelque sorte. et putain, eanna, elle le respire jj, elle le déteste souvent mais l'aime toujours. jusqu'à ce qu'il déconne trop, la laissant sur le carreau de son appart, ouais, mais surtout de leur idylle.
✧ CARACTÈRE torturée. cassée. brisée. traumatisée. cinglée. illuminée. excessive. intuitive. distante. magnétique. instable. attentive. solitaire. mystique. franche. sombre. impassible. lunaire. sibylline. le calme et la tempête. douce et forte, sauvage et câline, violente et vulnérable, mutique et à fleur de peau, sensible et dure, impulsive et calculatrice, franche jusqu'à la blessure et manipulatrice qui s'ignore, eanna est un paradoxe, une contradiction, un mélange hautement inflammable qui n'a pas sa place ailleurs que dans un labo de chimie. eanna, elle est monochrome, tout ou rien, blanc ou noir mais jamais en couleurs. excessive ou silencieuse, sombre sous la blancheur de sa peau, elle aime le laid et le sale, le vice et le beau. et la mort. surtout la mort, elle qui a l'impression d'être clamsée à l'intérieur depuis déjà dix piges. elle ne cherche pas sa place, eanna, car elle sait qu'elle ne se trouve nulle part, c'est ainsi qu'elle le ressent : elle ne sait pas composer avec le monde des vivants, le concret, le cartésien et se retrouve tout de même à devoir fouler la terre car son coeur bat et son cerveau palpite. si elle interroge, si elle fait parfois peur ou marrer, eanna dégage quelque de fascinant, comme un mirage durable ou un éternel anachronisme.
✧ GROUPE mistral.

ft. ella purnell
Votre pire souvenir (ou par défaut votre meilleur souvenir) ? ✧ sa main contre sa bouche alors qu'il se plaquait contre son corps d'enfant. sa main agrippant ses cheveux, alors qu'il la traînait dans ce hangar désaffecté. sa main contre sa gorge, alors qu'il écartait ses jambes en coton. sa main contre son sein alors qu'il déchirait ses entrailles. et puis sa main à elle, tremblante entre ses cuisses esquintées, souillée de son propre sang et d'autre chose, chaud et poisseux. sa main contre sa lèvre fendue, qui goûte son propre trépas. amer comme sa bile, salé comme ses larmes.
alors c'est ça, le goût de la mort.

Quelles sont les personnes en qui vous avez le plus confiance ? ✧ la confiance, c'est quoi ça ? eanna, elle a jamais eu confiance en personne. pas en papa, le révolté raté, l'ogre, le baryton du cri qui hurlait à en faire trembler les murs et frappait presque aussi fort. pas en maman, qui le regardait faire en se signant compulsivement. parfois, elle murmurait "pas le visage" mais la plupart du temps, elle se concentrait sur les légumes à éplucher. pas en ses parents, qui ont forcé une gosse de treize ans à porter le fruit d'un viol. pas en le dieu dont on l'a longtemps bassinée et qui lui a fait don de la vie. c'est un cadeau, qu'a dit le Père. ce sera ta rédemption. eanna, elle était trop sonnée. elle avait encore un peu confiance, juste un peu. alors elle a hoché la tête et porté bravement la vie dans son corps nécrosé. et puis tout s'est barré, la confiance en premier. eanna, elle a pas confiance en samih qui l'a pourtant recueillie, elle a pas confiance en jj malgré ses sentiments écorchés. et elle a surtout pas confiance en elle. trop instable, pas fiable.

Avez-vous perdu un être cher au cours de votre vie ? ✧ ouais. eanna elle s'est perdue elle-même. comme alice, elle est tombée dans le terrier du lapin blanc, le trou noir de ses cauchemars et chute encore, hors d'atteinte. elle est là et pourtant elle se sent loin, très loin. et puis comme si ça suffisait pas de se chercher dans ses plaies béantes depuis dix ans, elle a perdu jj, sa moitié, son reflet dans l'miroir, si similaire et pourtant inatteignable. y a son amour qu'a fini bouffé par ses propres démons et depuis tout est différent.

anecdotes.

Décrivez votre personnage aux travers de tics, manières ou anecdotes et ce, en quelques points. (au moins 20 si vous ne faites pas d'histoire, sinon 10.)

✧ 01 (family affair) 2 janvier 2000. Je crois que papa m'aime pas. c'est ainsi que commence le premier journal intime d'eanna, alors âgée de sept ans et c'est le mot qui revient le plus souvent, griffonné par milliers au sein de dizaines de carnets abîmés. en l'espace des sept ans de son histoire couchée sur du papier, le mot papa est omniprésent. souvent écrit à la va-vite, parfois jeté rageusement jusqu'à crever le papier, il est partout, plaie ouverte, hématome douloureux, éternelle fracture. eanna n'a jamais su composer avec cet homme, comme le reste du monde, mais contrairement aux autres, elle n'a jamais cessé d'essayer. à tort, diront-ils et ils ont raison. elle s'est acharnée, pour rien, dans le vide, s'émiettant sous sa folie jusqu'à la laisser pénétrer jusqu'à l'âme. mais papa était malade. il souffrait d'une maladie sournoise, insidieuse et inconnue sur laquelle personne n'a jamais su (pu?) mettre de mots. invisible, impalpable, elle a pourtant toujours été là, puisque papa n'a jamais consulté. ✧ 02 papa c'est ce fantôme en pyjama qui hantait les murs, de l'après-midi jusqu'à tard dans la nuit. un homme faussement fragile, supposément toujours fatigué, trop pour se lever le matin, trop aussi pour participer aux tâches ménagères juste bonnes pour les femelles mais pas assez pour rester tranquille ou se montrer clément, lorsqu'il se sentait irrité, agacé, dépassé. et dépassé, il l'était toujours. il suffisait d'un rien pour le mettre dans une colère noire qui déployait ses ailes pour mieux se refermer sur elle jusqu'à l'étouffer telle une cage trop étroite. surtout lorsque la gamine a l'air contrit le mettait face aux contradictions de ses mensonges éhontés. de ses histoires à dormir debout, incongrues même pour une gosse persuadée que son ami imaginaire était réel. papa, il détestait l'angleterre, il haïssait la paix et ce statu quo et souvent, il pionçait sur son fauteuil défoncé avec son fusil sur les genoux. son fusil de combattant de l'ira, qu'il disait. et il continuait, s'inventant une vie d'agent secret à la cause unioniste, filant une bonne torgnole à la môme dès que ses questions pressantes ne pouvaient pas trouver réponse. il était agent secret. point. c'est la raison pour laquelle personne ne pouvait pénétrer dans leur domicile ou pourquoi il la réveillait en pleine nuit pour des jeux lugubres sans réaliser le trouble qu'il causait. une eanna terrorisée par le noir et le croquemitaine qui l'attendait veillait des heures dehors, en pleine nuit, dans l'attente d'un messager ami qui ne venait jamais, traversait la ville porter des messages secrets (plein d'injures, elle l'apprendra bien plus tard) à des adresses données (des protestants, évidemment) ou se détruisait le dos sous des poids bien trop lourds pour être prête quand il serait l'heure de la relève. mais c'est dans ces rares moments, aussi, qu'eanna avait l'impression d'être proche de son papa, de le toucher du bout du doigt. dans ses mensonges éhontés, dans le feu de sa maladie. sans doute une mythomanie aigüe, un début de schizophrénie, un soupçon de paranoïa. eanna ne l'a jamais su. ce qu'elle raconte au fil des pages en revanche, c'est le manque. le manque d'un père, d'une figure paternelle à qui se raccrocher, à aimer. car elle l'a compris très tôt, qu'elle ne l'aimait pas malgré son acharnement à essayer. parce que papa n'aimait rien et un rien suffisait à le pétrifier de colère. une colère sourde, un grand trou noir qui avale tout et auquel il s'abandonnait entièrement comme une divinité ayant oublié le sens du mot miséricorde. il n'aimait pas ses mauvaises notes mais ne la félicitait jamais des bonnes. il détestait qu'elle ne rentre pas immédiatement après l'école ou grandisse. il ne supportait pas la féminité, les invitations aux goûters et sa maladresse. il n'aimait rien, même qu'on lui cède tout puisque la docilité était un rempart contre la punition et la violence qu'il affectionnait tant. eanna, elle en a récolté des hématomes sur son palpitant déjà échaudé mais les cicatrices, les bleus et le sang, on s'y habitue. ce pour quoi personne n'est réellement paré c'est l'autre violence. celle qui n'a ni forme, ni nom, le constant déni, les tortures psychologiques. contrairement aux autres gosses de sa classe qu'on encourageait sans cesse pour les voir se construire, elle a du faire ce travail seule et l'ensemble tient plus de la décharge publique que de l'oeuvre d'art. papa ne l'a pas aidée, ni en tant qu'enfant, et encore moins en tant que femme. il les détestait, viscéralement, elles qui n'étaient que des putes ou des salopes. il crachait ces mots comme autant d'insultes dégoûtées et ne manquait jamais de jeter les tenues jugées indécentes, c'est à dire tout ce qui se montrait trop près du corps ou au-dessus du genou. de base, originellement, les filles descendaient d'eve, la pêcheresse originelle et méritaient bien pire que le sort qui leur avait été réservé. mais alors passé la puberté, invariablement, toute femme était une traînée, point. longtemps grignotée par la folie toxique de son père, eanna a été effrayée à l'idée de grandir et de devenir une femme, ce mot injurieux qui lui faisait si peur, comme si un grand changement allait s'opérer en elle et qu'elle allait subitement devenir une chose affreuse, terrible...  ✧ 03 si papa était un monstre tentaculaire dans son univers sombre de gamine perturbée, maman ne représentait rien, le néant absolu, l'antithèse à n'imiter sous aucun prétexte. c'est l'incompréhension qui a longtemps dominé chez eanna, s'agissant de la silhouette recroquevillée, pieuse et docile, qui courbait l'échine et fermait les yeux, refusant de croiser le visage tuméfié de la gamine qui n'allait pas pouvoir aller à l'école pendant deux semaines. maman, elle était un peu magicienne finalement, eanna l'a compris sur le tard. elle avait le don de disparaître, de s'enfoncer en elle-même dès que la voix grave et enrayée s'abattait sur l'atmosphère placide de leur mansarde ridicule. maman, elle baissait la tête et chantonnait une cantique ridicule, une mélodie censée apaiser. mais qui ? car cela ne fonctionnait ni sur le géant de rage qui beuglait et frappait et encore moins sur la petite rouée de coups qui ne pigeait pas pourquoi sa maman ne la protégeait pas. si son père a marqué sa vie, bien que négativement, sa mère a à peine laissé une goutte d'eau sur sa toile de peinture ravagée. eanna n'en parle jamais, n'y pense rarement, comme si elle n'avait jamais existé. et pourtant, c'est maman qui a tué papa, empoisonnant son whisky la veille de leur départ pour les états-unis. c'est ce qu'elle a avoué à demi-mot à eanna, à l'aéroport, arguant qu'elle ne pouvait soutenir qu'un poids mort. et entre la folie vengeresse du mari et sa gamine maudite, déjà souillée, elle a choisi le moins encombrant. la mutique eanna aux plaies béantes.  ✧ 04 certains enfants naissent déjà grands, la gravité pour seule expression et le silence comme exutoire. eanna est de ceux-là, des sérieux, des cérébraux. des complexes. de ceux qui ne rient jamais, oublient souvent de sourire et conservent à l'intérieur d'eux-mêmes de quoi s'occuper toute une vie. d'aussi loin qu'elle se souvienne, eanna a toujours été adulte, dotée d'un esprit profondément vif, capable de comprendre le sens caché des choses, d'en saisir le palpable et surtout l'impalpable, les secrets, les mystiques derrière le bruissement des arbres ou le chant des loups. eanna, elle est torturée. compliquée. c'est la fille lunaire éternellement dans son monde, celle qui s'est élevée quelque part entre bouquins ésotériques et cartes de tarot, développant sa curiosité et sa soif de connaissances avant ses facultés sociales, malheureusement atrophiées. eanna, on la qualifie d'étrange et elle accueille ces syllabes comme autant de compliments, incapable de se mêler à la foule des millenials connectés mais si déconnectés, incapables de voir, d'entendre, de percevoir un centième de ce qu'elle éprouve au quotidien. elle est contradictions et paradoxes, eanna. figurine distante, drapée de neutralité, de regards glacés, de pâles sourires et à la fois impétueuse, orage et tempête, langue venimeuse mais (rares) mots éloquents. provocants. elle est franche, crue, lapidaire et bercée de vérité et pourtant elle manipule sans toujours le réaliser, jouant sur ses prédictions pour faire naître les émotions. elle est obsessionnelle, eanna, capable de se terrer des jours durant à n'effectuer qu'une seule tâche qui lui semble essentielle tant elle tatoue ses croyances à l'encre de son coeur éthéré.  ✧ 05 eanna a toujours été attirée par l'ésotérisme, l'occulte, le surnaturel et cette fascination l'a toujours maintenue à l'écart des autres. elle vit dans son monde, un univers sensoriel fait de bruissements, de voix qui murmurent et d'intuitions troublantes. comme son père malade avant elle, eanna souffre probablement d'une forme de schizophrénie, maladie aux mille facettes. si son père était paranoïaque, mythomane, violent et égocentrique,
elle souffre d'hallucinations auditives, parfois visuelles comme des flashs. depuis toujours, bien que cela ait empiré après le traumatisme de son viol. alors eanna,
elle a plongé tête la première dans l'univers magique né à l'intérieur. c'est une fille de l'air, tête dans les étoiles et pieds déjà sept pieds sous terre. les astres l'attirent,
la mort l'enflamme, elle croit aux esprits, pratique la magie et la divination. si elle n'avait pas été cueillie par les kids, eanna vivrait sans doute au troisième oeil, où elle passe le plus clair de son temps libre à errer dans les rayons, dérobant parfois les artefacts qu'elle n'est pas en mesure de s'offrir. si jamais elle voulait offrir au travail une nouvelle chance, c'est là qu'elle aimerait être employée. au milieu des siens. ✧ 06 eanna n'a pas beaucoup de loisirs. lire l'ennuie, écrire lui fait mal, les arts et la culture lui rappellent ses propres écueils et le sport ... elle n'a aucun esprit d'équipe et un corps nerveux, mais fragile. pourtant, y a une exception : eanna a toujours aimé danser. cette forme d'expression, libre et intense, silencieuse et implicite a longtemps été pour elle une forme d'abandon complet. comme si eanna n'était plus eanna dès lors que la musique s'enclenchait mais autre chose. une chimère, une illusion, un feu follet onirique ou une brise éphémère, douce et chaude. danser à ses yeux, c'est plus fort que vivre, plus fort que sa vie en tout cas, c'est sublimer son existence et son quotidien et s'oublier profondément, totalement au profit des sensations. et puis rejoindre les étoiles et l'impalpable. quand elle danse, elle ne pense plus, elle ne prétend plus, elle se contente de ressentir, d'éprouver et c'est si rare que ça en devient quelque chose d'enivrant, d'exaltant. mais la danse, chez elle, ça n'a duré qu'une poignée d'années avant que papa ne déclare que c'était pas un sport mais une activité de pétasse qui cherchait à se faire sauter. eanna n'a jamais repris, s'enfonçant dans la rue, loin des musiques qui font chavirer l'âme mais pourtant, elle n'a jamais cessé de s'exercer en secret et de chorégraphier des mouvements sortis directement de la galaxie à l'intérieur de son crâne. quand elle clôt les paupières et danse, elle paraît aussi irréelle qu'un ange. presque saine, en réalité, comme si elle devenait enfin complète. ✧ 07 déracinée. déboussolée. en détresse. c'est dans un état chaotique qu'eanna a abandonné son ancienne vie pour découvrir savannah sans l'avoir réellement désiré. elle n'aurait pas cru que l'irlande lui manquerait, elle qui s'en moquait bien et pourtant, ici, tout était différent, presque effrayant. l'oncle sam comme tonton liam ne lui inspiraient rien qui vaille et maman n'a jamais songé à la réinscrire à l'école, comme si elle était bloquée dans son quartier de derry, comme s'il fallait toujours cacher la gosse engrossée. alors eanna, elle s'est mis à fuir l'appart minuscule de liam et de ses sales gosses. c'est là qu'elle a rencontré samih, assia et jj. les kids originels. les premiers ont remplacé la famille qu'elle n'a jamais eue et le dernier ... il a été la pièce manquante à la mécanique de son palpitant esquinté qui n'a jamais battu pour quelqu'un d'autre que cet adolescent violent et charmant à la fois, baratineur et drôle. les kids, c'est sa famille depuis presque dix ans. mais une famille presque aussi dysfonctionnelle que la sienne, où les coups de griffe se succèdent aux coups de sang pour laisser la place aux coups de gueule. ils ne savent pas ce qu'ils font, ces gosses perdus, mais ensemble, ils sombrent. toujours plus loin, toujours plus bas. parfois, eanna se sent extérieure à toute cette agitation, à cette haine contre les bo et à ces gens qui ne partagent qu'une nationalité comme étendard. et puis quand la pensée l'étreint trop fort, eanna se souvient que sans eux elle serait seule, et ça passe. elle est loyale, la gamine. étrange, fantasque, mais fidèle. ✧ 08 eanna a été élevée dans la religion, la foi et les croyances, l'autorité naturelle d'un seigneur et le caractère pieux, soumis, inhérent aux femmes pour effacer le péché originel. malgré la messe le dimanche, les privations durant le carême, le bénédicité à midi et puis la prière du soir ... elle n'a jamais cru en dieu le père et en jésus, martyr parmi les martyrs, sacrifié pour elle. par contre, elle a cru rapidement en son antithèse la plus absolue en la personne de son père, le possédé. mais papa ne croyait pas en dieu, c'était l'apanage d'une femme trop faible pour ne pas perdre pied si elle abandonnait ses croyances. ✧ 09 passée de gamine à femme à treize ans à peine sans avoir connu l'envie, le désir, les baisers pressants et le coeur qui bat entre les cuisses, eanna est toujours sur le fil en ce qui concerne la baise. elle oscille, elle tangue, incapable de se stabiliser. elle alterne entre le besoin de te dévorer, de te respirer, de chasser à coup de rein les derniers éclats de lui à l'intérieur pour reprendre le contrôle d'elle-même et la violence mal contenue si tu la touches sans qu'elle ne t'ai clairement invité à le faire. douce ou sauvage, chaude ou glaciale, soumise ou dominante, il est difficile de savoir comment elle réagira dans l'intimité tant elles semblent être plusieurs à l'intérieur, à se partager les orgasmes. le sexe avec eanna est toujours un combat auquel elle s'abandonne avec délice ou contre lequel elle lutte bec et ongles, jusqu'au premier sang. y a qu'avec jj que c'était différent. naturel. organique. incandescent voluptueux, comme ça devrait toujours l'être. mais maintenant, la simple idée qu'il la touche lui donne envie de lui crever les yeux et de les lui enfoncer profondément dans le fondement. quand elle ne rêve pas de déchirer sa bouche sous ses baisers voraces aux canines acérées. ✧ 10 eanna aime les tatouages, comme autant d'histoires sur sa peau. à l'intérieur de son bras gauche s'épanouit le cycle de la lune, alors qu'un croissant se niche contre l'os tout fin de son poignet. par provocation, une croix retournée fleurit dans sa nuque et un loup stylisé, géométrique, orne son flanc droit.


PRÉNOM, PSEUDO queen in the north  pornstach.
AGE la vingtaine bieeeen entamée.
PAYSfrance.
 

AUTRE COMPTE aucun.
AVATAR ella purnell.
 

MOT DE LA FIN si vous aviez un lien avec une précédente eanna, n'hésitez pas à me mpotter  fan. et si vous n'en aviez pas, c'est une erreur, alors mpottez-moi aussi.  bad blood (eanna) 659403233
 
Code:
<pp>ELLA PURNELL</pp> ▪️ eanna doyle
Citation :
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citation citation
©️ bonnie.

2/12/2000 papa m'a réveillée en sursaut. ou alors c'est son odeur de whisky qui m'a réveillée, je sais plus. il sentait fort en tout cas, mauvais, et puis il avait les mains qui tremblent et ses yeux fous que je déteste. j'ai pas voulu me lever, bêtement. j'ai essayé de négocier alors que papa, il déteste ça : c'est pour les faibles. nous, on abandonne pas, rien, jamais. c'est ce qu'il dit toujours mais c'est stupide parce qu'il a tout abandonné, lui, à commencer par la vie. ou c'est peut-être elle qui veut pas de lui et je crois que je peux la comprendre après tout. en tout cas, papa ça l'a pas amusé ma seconde de rébellion et il m'a passé l'envie de recommencer !!! maman dit que je peux pas aller à l'école avec mon quocar (je sais pas comment ça s'écrit mon pauvre journal, tu le sais toi ?) et je fais semblant d'être très fâchée mais ça m'arrange, même si ça fait un peu mal. j'aime pas l'école. les autres ont des jeux stupides et la maîtresse me fait toujours copier des lignes parce que j'entends rien. c'est pas vrai. j'entends mais j'écoute pas vraiment. c'est juste qu'il y a tout un monde dans ma tête et qu'il est plus fascinant que les multiplications qui servent à rien. en plus, je suis toujours fatiguée à cause des entraînements nocturnes de papa. hier, il faisait froid et comme papa était impatient, il m'a pas laissé le temps de m'habiller. j'suis sortie dehors en pyjama, j'avais froid. papa il disait que j'avais peur comme un bébé mais c'est faux !! j'ai pas peur du noir, c'est joli l'obscurité, c'est rassurant, c'est comme fermer les yeux très fort et imaginer que si on ne voit rien, rien ne peut nous voir en retour. papa m'a glissé une lettre cachetée et m'a dit de courir le plus vite possible pour la remettre avant qu'elle ne s'auto-détruise. je lui ai répondu que je comprenais pas comment une lettre pouvait disparaître toute seule et il m'a dit de la fermer. je savais même pas où aller mais papa m'a guidée en voiture, phares éteints, pour me mordre les chevilles si je traînais trop. il disait qu'on allait empoisonner ces connards d'anglais avec un redoutable poison et que l'IRA reprendrait les armes en ayant vent de sa bravoure. un truc comme ça. j'écoutais pas trop, parce que je pensais qu'à l'arme entre mes mains, je sentais mon coeur qui pulsait juste là, sous la pulpe de mes doigts, et ça m'a donné envie de regarder, juste un peu. devant la maison, quand papa m'a oublié une minute, j'ai déchiré l'enveloppe, le coeur battant pour jeter un oeil rapide. moi aussi, j'aimerais savoir faire du poison. j'en filerais à toute ma classe au lieu de mes potions qu'ils veulent jamais avaler. dedans, y avait une lettre que j'imaginais pleine d'insultes (je l'ai même pas lue tu vois, j'suis pas très curieuse) et puis de la poudre. fine. blanche. qui sentait rien du tout. mais elle était dangereuse, peut-être même super-fatale et ça a m'a électrisée. tu sais un peu comme aurore quand elle a le besoin vital de toucher le fuseau ? moi, pareil, et pourtant j'aime pas les princesses (!) mais j'ai glissé mes doigts minuscules à l'intérieur et j'ai cru que mes jambes allaient se dérober tellement j'en avais envie. et puis sans réfléchir, j'ai goûté. juste de la pointe de ma langue, avec le coeur prêt à exploser. je me suis dit que j'allais peut-être mourir. ou juste frôler la mort et vivre une expérience incroyable. mais non. ça avait un goût de farine. papa s'était trompé ?? il allait être contrarié si jamais ça marchait pas, alors y a fallu que je lui dise. j'ai cru bien faire. mais je crois qu'il s'est juste senti un peu bête et ça lui a pas fait plaisir. je gâche toujours tout, qu'il a dit. et d'autres trucs. j'ai pas tout écouté parce qu'il était essoufflé à force de me bourrer de coups de pied et moi, j'arrivais plus à respirer. et puis, il est parti. il m'a laissée toute seule recroquevillée dans l'herbe trempée, à crever de froid en essayant de contrôler mes larmes parce que papa il dit toujours qu'il y a seulement les fiottes qui pleurent. il est revenu. longtemps après. tellement longtemps que je me suis fait pipi dessus, parce que j'osais pas enlever mon pyjama dans l'herbe à cause des bêtes et j'avais très très envie. ça l'a énervé tellement fort qu'il m'a arraché une grosse poignée de cheveux en me tirant jusqu'à la voiture.
du coup, ça fait neuf jours que je loupe l'école parce que j'ai des croûtes moches sur le visage et des hématomes comme une galaxie sur mon flanc. ça dessine des constellations, comme des dizaines de petites étoiles sur ma peau, j'aime bien.

11/03/2006 pour la première fois de sa vie, mon père a eu raison. ça fait même pas six mois que je suis devenue une femme, comme l'a dit ma mère avec cette espèce de ferveur dans la voix que déjà, je suis une traînée. comme papa l'avait prédit, parce que toutes les filles sont rien que des putes. c'est ce qu'il a dit, lui, en remontant son futal pendant que je lui criais que j'allais le tuer. enfin, j'avais l'impression de hurler jusqu'à en perdre haleine mais je crois que ma voix n'était qu'un mince filet étouffé par les sanglots qui n'avaient jamais vraiment coulés, avant. et pourtant, je ne voulais pas. j'ai sa chair sous mes ongles tellement je voulais pas et s'il m'avait pas empêché de crier, je l'aurais mordu à la carotide jusqu'à le faire saigner, lui aussi. je te jure que je l'aurais fait. mais il était trop fort et j'ai pas réussi. alors au bout d'un moment, j'ai seulement arrêté de bouger, un peu comme un tronc d'arbre. j'ai essayé de sortir de moi-même tu sais, et je crois que j'ai presque réussi à un moment, à flotter au-dessus de la scène, au-dessus de mon corps charcuté pendant qu'il me défonçait. j'arrive pas encore à utiliser le vrai mot, le mot moche, celui en v- qui rend le tout bien trop vrai. j'ai cru mourir, pendant un moment, je me suis sentie si désensibilisée de moi-même, en lévitation comme un nécromancien et j'ai cru que j'étais en train de mourir, que je pouvais pas supporter ça, que c'était trop. j'ai été soulagée et j'ai fermé les yeux aussi fort que je pouvais pour partir plus vite. mais ça n'a pas fonctionné. mon coeur s'est remis à battre la chamade et après le son strident à m'en percer le tympan, j'ai à nouveau perçu sa voix, ses halètements de gros porc et son souffle dégueulasse contre ma peau.
je me suis dit qu'il allait me tuer, après. qu'il allait prendre peur, paniquer. je me souviens de cette grosse pierre, pas très loin. pas assez proche de moi pour que je puisse l'attraper en étant clouée au sol, même si à chaque coup de butoir je m'imaginais en train de crépir les murs de sa petite cervelle ridicule. mais assez proche néanmoins pour que lui s'en saisisse. j'aurais préféré. j'aurais préféré mourir que de vivre en ayant l'impression d'être morte. j'ai l'impression qu'il m'a volé un truc, ce connard. et c'est pas une question de virginité et toutes ces conneries, j'en ai rien à secouer. c'est pas ça. c'est comme s'il avait perforé des centaines de milliers de milliers de petits trous sur son passage, à l'intérieur. aussi minuscules qu'une tête d'épingle et qu'en permanence, je m'écoulais en-dehors de moi, tu vois. j'ai l'impression de me perdre. de m'effacer, de m'estomper du paysage comme si y avait une vitre opaque entre le monde et moi. j'ai toujours eu le sentiment d'être différente, de n'appartenir nulle part, pas plus en irlande qu'au royaume-uni d'ailleurs. mais depuis que j'ai senti son foutre dégueulasse entre mes jambes (je savais même pas ce que c'était, putain) c'est comme si ma machine était enrayée et pigeait encore moins que d'habitude. mes rêves sont plus graphiques aussi. le voile entre eux et ma réalité est troué, je crois. j'ai même des hallucinations en pleine journée, parfois. ça dure peu, le temps d'un battement de paupière mais ça a l'air tellement réel. quand je croise des inconnus, même une seconde, parfois ça m'arrive et j'ai le sentiment qu'il va leur arriver un truc de grave. de très grave. mais c'est à moi, qu'il arrive que des merdes. j'ai pas encore osé le dire à quelqu'un. les débiles de l'école pigeraient pas, elles en reviendraient pas que je sois la première à niquer alors qu'aucun garçon ne me trouve attirante. elles comprendraient pas que c'était comme un assassinat, que j'ai eu l'impression que mes entrailles se déchiraient et qu'il a bousillé quelque chose là-dedans. c'est comme s'il avait baisé mon crâne et fait péter tous les verrous.
je me souviens précisément de sa tête. il devait avoir vingt, vingt cinq ans, un truc comme ça. et le pire c'est qu'il était beau, je crois. je dis je crois parce que j'ai vu que son visage déformé par la rage, sa veine saillante au front que j'avais envie de déchiqueter d'un coup d'ongle et ses yeux glacés et incendiaires en même temps, comme ceux de mon père lorsqu'ils se révulsent. mais si je le recroise, je le tue. je lui couperai la bite et je la lui coincerai au fond de la gorge jusqu'à ce qu'il s'étouffe. j'le jure. j'en ai rêvé plein de fois, c'est peut-être prémonitoire ? pour ça, faut garder un objet qui appartient à la personne dont on veut du mal, c'est mon manuel qui le dit. j'ai gardé ma culotte dégueulasse, sous mon matelas. je ne sais pas trop pourquoi, mais il y a un peu de lui dessus. j'espère que ça lui portera malheur.

21/01/2007 je suis désolé de t'avoir délaissé mon journal, mais ma mère me forçait à rester alitée, les derniers mois ... elle m'a vu me frapper le ventre et sauter à pieds joints pour faire tomber ce parasite sur le plancher. elle est entrée dans une colère noire avant de m'assigner au pieu et de passer sa vie à me regarder avec ses yeux de merlan frit. j'ai jamais vu maman être énervée, avant ça. elle est tellement faible ... mais on rigole pas avec la vie, apparemment. sauf avec la mienne, lol. quand je me suis mis à avoir la nausée presque tous les matins, que mes seins ont poussé d'un coup, moi qui n'en avait pas encore, lourds et douloureux, elle a tout de suite compris, bien avant moi. elle a dit que j'avais péché mais elle était pas vraiment déçue, plutôt ... lasse en fait. et puis elle a parlé de marie-madeleine qui était une pute mais une pute sympa avec jésus ou j'sais pas quoi et j'ai hurlé que j'étais pas une pute, que j'avais rien demandé. qu'il m'avait rien demandé. ça lui a coupé le sifflet, à cette conne. je pensais qu'elle serait un peu compatissante mais elle a rien dit, protégée par l'air neutre, grave, curaillon en fait, qu'elle arbore toujours. avant même d'aller voir le médecin, c'est chez le père clifton qu'elle m'a emmenée. pour me confesser ??! c'était n'importe quoi, putain. je lui ai craché à la figure, à son prêtre pourri et il a dit que j'étais égarée, mais pas perdue. moi je croyais que s'égarer, c'était justement se perdre mais quand on était bourgeois et qu'on parlait bien. apparemment, y a des subtilités que je connais pas et ça me fait une belle jambe de le savoir. j'étais en cloques à treize ans stp, je m'en fous d'apprendre à parler autrement que comme une sale gamine des rues. bref, il était gentil ce type. il a essayé de me ramollir la cervelle, de me faire avaler des mensonges comme quoi cet enfant serait ma rédemption. que dieu m'avait offert la vie et que ça voulait dire qu'il me pardonnait, qu'il avait de grands projets pour moi. je sais pas pourquoi je l'ai cru. j'ai été très bête, docile. mais il était gentil, ça a suffi, surtout quand à côté, papa a cramé tous mes bouquins et jeté à peu près 90% des trucs dans ma chambre. heureusement qu'il connaît pas mes planques parce que tu serais plus là, et j'aurais perdu mes runes aussi et tout le reste.
bref. tout ça pour dire que le bébé a poussé en moi comme une mauvaise herbe alors que j'en voulais pas du tout. j'ai essayé de le rejeter de toutes mes forces. me suis concentrée pour pousser très fort, en permanence, je me suis frappé le ventre, j'ai sauté en l'air et je lui ai parlé, toute la grossesse, je lui ai dit des horreurs comme quoi il était pas le bienvenue et qu'il devait se casser de là. mais il a rien écouté. alors finalement, j'ai appris à l'aimer, un peu. à me dire qu'il était comme moi, une ortie, un parasite solide et un peu bizarre sans doute. je me suis dit qu'il allait peut-être me guérir et qu'on s'épaulerait tous les deux. je savais que c'était des conneries mais j'ai quand même essayé d'y croire pour m'occuper un peu, parce qu'entre mes affaires jetées par papa et mon interdiction formelle de sortir pour pas être vue dans ma condition je me suis pas mal ennuyée jusqu'à l'accouchement.
et c'était horrible. quand on me l'a collé entre les bras, un espèce de petit gnome sanguinolent et poisseux, je me suis convaincue que j'allais l'aimer. mais non. il avait ses yeux. et son nez. et sa bouche. mais ses yeux surtout. ses grands yeux qui me fixaient et que j'imaginais dans vingt plombes se vider les burnes dans une nana qui l'implorait d'arrêter. il est tombé. j'ai pas fait exprès, j'le jure. je ne l'ai pas jeté juste, mes bras l'ont lâché, j'ai perdu le contact avec la réalité, parce que je l'ai vu, grand, devenir tout ce qui me faisait peur. j'ai su que je l'aimerai jamais et l'idée m'a apaisée. je me suis sentie pour une fois très calme et sereine alors que tout le monde s'agitait autour de moi et que le pauvre bébé hurlait au sol, face contre terre. heureusement, l'infirmière l'a récupéré et quand il est sorti, loin, j'ai dit à ma mère que je pouvais pas. que j'en voulais pas. que si elle me le laissait, il allait finir comme minnie. minnie, c'était notre chat. un jour elle est rentrée très abîmée et elle vomissait du sang. je l'aimais beaucoup et je savais qu'elle souffrait alors je l'ai caressée longtemps, jusqu'à ce qu'elle me lèche les doigts avec sa langue râpeuse et puis j'ai serré son cou très fort. jusqu'au crac. j'avais neuf ans et je croyais bien faire mais ma mère a été furax, tu te rappelles ? elle le serait encore plus si elle savait que je l'avais déterrée pour regarder comment c'était à l'intérieur. mais ça, j'lui ai jamais dit.
du coup, j'ai renoncé au bébé. je lui ai même pas donné de prénom, j'avais pas envie. ma mère m'a indiqué être déçue et inquiète pour mon âme et je lui ai balancé qu'elle avait raison de l'être. enfin si je te raconte tout ça c'est parce que je ne sais pas quand je vais te retrouver. ce soir, c'est notre dernier soir ici. maman a honte. les gens parlent beaucoup et les bruits de couloir finissent toujours par rejoindre la vérité et ils ont vite raconté que la gamine doyle était engrossée. elle a dit qu'on partait chez oncle liam pendant un moment, son frère qui vit dans un bled nul à chier des états unis. elle a aussi dit que mon père ne viendrait pas. j'en suis soulagée.

07/06/2011 tu te souviens de la fois où je t'ai écrit que j'étais amoureuse et que je savais qu'il était à moi. pour moi. ? moi oui, c'était même pas trois semaines après mon arrivée ici parce que quand je l'ai vu pour la première fois, j'ai senti le truc. ce truc que je voulais tellement. tu sais, un espèce de bordel à l'intérieur, qui fait des noeuds avec tes entrailles et susurrent à tout ton corps d'aller percuter le sien jusqu'à s'y mêler ? ouais, ça. et bien c'est arrivé. j'ai goûté jj et c'est mon parfum préféré : c'est encore meilleur que ce que j'imaginais. bien sûr, y a des fois où je le déteste parce que c'est toujours le même abruti mais la haine c'est une forme d'amour. c'est même une forme d'amour plus forte encore que les jolis sentiments je pense. c'est plus absolu, plus authentique, moins facile à réprimer. alors même quand il m'donne envie de lui coller des baffes, il me plaît. je crois que je l'haime, en fait. c'est beau, non ??? et puis il me comprend, c'est le plus important. ou il m'comprend pas des masses mais en même temps, il saisit l'insaisissable tu sais. je sais pas comment expliquer. j'ai l'impression qu'il y a les gens et nous. les gens, ils sortent d'un joli moule identique, ils ont des voix et des visages différents mais à l'intérieur, quand tu les ouvres de haut en bas, ils sont identiques. le même corps, les mêmes rêves, les sales espoirs qui finiront déçus, les mêmes peurs et la soif de sécurité, de stabilité, de confort. ils ont envie d'argent, d'amour, de voyages et plus que tout, ils crèvent d'envie d'être heureux. ils courent après le bonheur comme des imbéciles heureux et ça me dégoûte. et puis de l'autre côté, t'as jj et moi. on sort d'un moule complètement pété, on est des erreurs, la machine s'est mélangé les pinceaux pour créer des trucs chelous incapables d'imiter les autres. incapables de fonctionner correctement. avant jj, je me sentais tout le temps seule, comme un animal en voie d'extinction, un truc trop rare pour mourir mais trop étrange pour vivre tu sais. et maintenant, je sais que c'est le cas mais que je suis pas la seule à être bancale, à être un peu vide, un peu à l'ouest. y a jj et sa colère, jj et sa solitude qui pèse lourd, jj et ses plans foireux.
y a lui et moi contre le reste du monde et on a fini de prétendre, maintenant.

aujourd'hui j'ai brûlé tous mes carnets, t'es le prochain. je suis désolée mais je ne peux plus voir ces deux lettres accolées partout dans tes pages, ça me donne la gerbe, je te promets. j'ai bien essayé de les effacer, dans une frénésie obsessionnelle. j'ai tout raturé jusqu'à crever tes pages mais il est encore partout chez toi comme sous ma peau. comme une nuée de termites qui rongeraient mes fondations en silence sans que je ne le réalise avant qu'il ne soit trop tard. il a fait des choses horribles, j'ai même pas envie d'en parler. mais il a été pire que papa et tu sais combien je le méprise. et puis il a tout bousillé, il a détruit la chance que j'avais de tout réparer. je l'aurais aimé, celui-là. il aurait eu ses yeux, à lui, pas d'un violeur irlandais. il aurait eu sa bouche. son nez. il aurait été un pansement à l'intérieur, là où tout est déglingué. et jj, il a fallu qu'il l'abatte. je crois qu'il avait peur que je l'aime plus que lui. c'est faux, mais je lui dirai que oui si jamais il a les couilles d'en reparler. mais ça m'étonnerait parce que c'est rien qu'un putain de lâche qui fait semblant de jamais piger pour pas assumer. de toute manière, je ne veux plus le voir. jamais. j'ai demandé à samih qu'il dégage des kids, il n'était pas trop pour mais à force de détailler ma gueule cassée, il a l'air de changer un peu d'avis. samih, il comprend pas. il comprend pas que si on continue à se fréquenter, on va se bousiller au reste. si jj gravite autour de moi, je serais capable de l'tuer. sérieusement. j'en rêve souvent et quand je me réveille en sueur, ça me fait très peur parce que ce serait comme m'assassiner. c'est une partie de moi. la plus importante. mais si je le tue pas,je vais l'aimer à nouveau et c'est tout aussi dangereux. la solution c'est de pas le voir, pas l'entendre, pas lui parler. mais jj ça le rend dingue d'être ignoré.
et moi, ça me rend dingue d'être sans lui.
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MessageSujet: Re: bad blood (eanna)   bad blood (eanna) EmptyLun 28 Aoû - 22:33

+1 pour les liens et rps dès que j'aurai le courage de faire une mise en page ... bad blood (eanna) 760405754

sachez que si vous m'avez dit il nous faut un lien et que vous venez pas, je vous retrouverais et vous  :lucian:  :lucian:  :jed:

j'éditerai après pour mes recherches mais déjà j'ai eu une idée et j'aimerais bien trouver un type qui ressemblerait au violeur d'eanna pour un lien bien tordu (du moins de son côté Arrow) voilà, merci bonsoir.
et une cousine ou un cousin de qui elle serait vraaaaaiment pas proche. mais en gros, ce serait une personne qui connaîtrait l'histoire de sa grossesse puisqu'eanna et sa mère ont débarqué y a genre neuf ans chez le tonton liam d'eanna et ce serait bien qu'il ait une fille ou un garçon qui ait très mal vécu l'invasion avec un lien bien conflictuel à définir pour qu'il y ait quand même une certaine profondeur. ofc, ils sont irlandais. bad blood (eanna) 3618810772
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