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 everyday a small piece of you dies (Merle) (TW suicide)

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Asher Bloomberg

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MessageSujet: everyday a small piece of you dies (Merle) (TW suicide)   everyday a small piece of you dies (Merle) (TW suicide) EmptyMer 26 Juil - 19:22



Merle & Asher
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T’es pas beau quand tu pleures. C’est des mots balancés comme on le ferait innocemment, sans trop se douter de l’impact des phrases quand elles se déroulent sur la langue de quelqu’un que l’on aime. C’est Scarlett qui a dix ans et qui murmure l’injure en faisant la moue, qui lui colle un baiser sur la pommette juste après, parce que les larmes ne coulent plus en ruisseau mais en cascade à la simple idée qu’elle puisse ne pas le trouver beau. T’es pas beau mais je t’épouserai quand même quand on sera grand, c’est soufflé comme un vœu aux étoiles, celui de l’amie d’enfance qui a tout connu de lui, des couches culottes aux premières discussions sérieuses sur la vie. Regarde comme on va grandir, Scar, dis-moi encore que je suis beau, vois le fantôme de l’adulte qui se tient à mes côtés, qui vadrouille dans ses souvenirs pour essayer d’y trouver quelque chose. Quoi, j’en sais rien. Un peu de toi, un peu de nous. T’es pas beau quand tu pleures, elle dit, mais il la connait par cœur et même alors que son cœur se fêle, il sait qu’elle ment, qu’elle le trouve beau, qu’elle le trouvera toujours beau. Jusqu’à accepter le pire, jusqu’à fermer les yeux sur le mariage raté et l’histoire avec Sam, jusqu’à appeler ça un égarement. Elle le trouvera toujours beau parce qu’elle le connait trop, Scarlett, parce qu’elle a dessiné son visage avec ses yeux pendant trop de jours et trop de nuits, parce qu’elle a fêté trop d’anniversaires à ses côtés, soufflé trop de bougies. On se fait vieux, c’est écrit, on grandira pas ensemble et c’est pas grave. Ça fait partie de la vie.
Y a quasiment plus personne au poste de police quand Asher éteint son ordinateur. Il a envoyé un dernier email, à Merle, un article à la con sur le bonheur, un truc qu’il a vu passer un peu plus tôt dans la journée et qu’il a décidé de lire, comme si ça allait changer quelque chose. Comme s’il ne savait pas encore ce qu’il allait faire. Y a de la mesquinerie dans le fait de mourir comme ça, non ? En envoyant des messages à droite à gauche, comme si de rien n’était ? C’est peut-être la peur. La peur de rater, la peur de réussir. Il tremble un peu, Asher, lorsque Taffy passe la tête par la porte entrebâillée de son bureau pour lui demander s’il vient avec eux. Paraîtrait qu’ils ont reçu un appel radio, qu’y aurait un type armé qui serait en train de zigouiller des gens dans la rue. J’arrive, il lui répond. Hypocrite. Menteur. Y a pas vraiment plus à en dire, en fait. Le bout de ses doigts tapote contre le bois du bureau, au rythme du sang qui cogne dans ses tempes. Il regarde le flingue qui est à quelques centimètres de sa main, se ravise. Ça serait peut-être le plus simple, mais il est quasiment certain de rater son coup. Et pourtant, y a son cerveau qui fait des siennes, qui se dit que ça serait peut-être pas mal, une balle entre les deux yeux, que ça serait peut-être mieux, que ça serait peut-être bien. Qu’il pourrait pas se louper, même en étant le pire tireur au monde, même en y mettant de la mauvaise volonté. Mais il peut pas, Asher. Il a déjà tout préparé, il veut pas saloper sa sortie. Il a acheté une corde, quelque chose d’assez solide. Ses mouvements sont devenus mécaniques alors qu’il se lève, qu’il regarde autour de lui. C’est la panique, au poste. Y a personne pour faire attention à ce qu’il s’apprête à faire. Bizarrement, il a presque l’impression que c’est plus calme que d’habitude, que le tumulte ne l’atteint pas. Ça gueule à l’extérieur de son bureau, et il s’en moque. La corde est bien accrochée, dans un coin, là où on ne la voit pas, là où Taffy n’aurait jamais pu la deviner. Il expire un souffle tremblant, serre les dents, panique. Pourquoi il fait ça, déjà ? Il sait plus. Parce qu’il est fatigué, parce qu’il en peut plus. Parce que tout ce qu’il aime se dissout sous ses doigts, comme du sable sous l’écume. Parce que Jael veut plus le voir, parce que Lenny est un désastre, parce que Minnie le déteste. Parce que Scarlett ne lui parle plus, parce que ses parents préfèreraient qu’il soit mort, parce qu’il peine à se souvenir du visage de Maxine. Sa main attrape son téléphone, compose le numéro de Caïn. C’est la messagerie, évidemment. Il voudrait raccrocher, mais il n’y arrive pas. Il écoute la voix de son ami, pas tout à fait sur terre. Il flotte à des kilomètres de là, comprend à peine ce qu’il se passe quand le bip retentit. « Caïn, salut », il commence, la voix débordant de sanglots, se ressaisit rapidement. Il reprend sa respiration et c’est pas facile, pas naturel, alors il laisse sa voix chevrotante parler de nouveau, il peut pas l’empêcher de toute façon. « J’voulais pas te déranger, je suis désolé. J’te laisse. » Et il raccroche. Même pas un je t’aime. On dirait qu’y a son cœur qui saigne, quand il repose le téléphone. Il lui aurait dit quoi s’il avait décroché ? Salut, c’est Asher, je vais me pendre, bisous ? Ou ce qu’il pense vraiment, peut-être. Qu’ils auraient été bien. Qu’ils auraient été à leur place. Qu’il a pas pensé ça depuis Samuel. Qu’il l’aime. Valait mieux rien dire. C’est mieux, vu qu’il doit mourir. Il refuse de laisser des regrets dans le cœur des gens, y en a assez dans le sien. Et ses jambes gigotent dangereusement quand il monte sur une chaise pour atteindre sa potence, ses doigts s’engourdissent quand il passe la boucle de la corde autour de son cou. Les larmes coulent sur ses joues et il se déteste, terriblement, affreusement, il se déteste de faire ça et de ne même pas le regretter. D’en avoir presque envie. Ses pieds envoient valser son promontoire et ce n’est plus de la tristesse, qu’il ressent. C’est de la douleur. Un mal à en crever, l’air qui se vide de ses poumons, la corde qui cisaille la peau de son cou, ses ongles qui grattent pour tenter d’empêcher l’inéluctable. Sa langue qui semble prendre toute la place dans sa bouche, son cerveau qui n’entrave plus rien et les bruits environnants qui s’éloignent lentement alors qu’il suffoque. Il s’évanouit au bout de trop longues secondes. Il meurt, sûrement. T’es pas beau quand tu meurs, lui souffle une Scarlett trentenaire alors qu’il semble se tenir là, debout, hors de son corps. Ouais, il est pas beau quand il meurt.

Sauf qu’il se réveille. Sauf qu’il est à l’hôpital. Y a une perfusion qui coule doucement, des tuyaux qui sortent de ses narines. L’air qui manquait douloureusement un instant plus tôt est désormais soufflé directement dans ses poumons. Y a sa tête qui semble peser une tonne, ses yeux qui analysent l’environnement. Des fleurs, dans un coin de la pièce. Un café sur la petite table à côté de la fenêtre. Y a quelqu’un qui est venu le voir ? Y a quelqu’un qui est au courant qu’il s’est pendu, et qu’il a survécu ? Sa main se lève, tâtonne du côté de son cou. Ça le brûle, putain, ça lui fait un mal de chien. Il est persuadé qu’il doit avoir une belle marque à l’endroit où se trouvait la corde, un truc écarlate, le genre qu’on ne peut pas vraiment cacher. C’est un râle sourd qui s’échappe de ses lèvres quand il essaie de parler, d’appeler. On n’entend rien de ce qu’il dit, Asher. Il sait même pas depuis combien de temps il est là, il peut juste le deviner quand il porte ses doigts à son menton et qu’il effleure les poils de sa barbe, un peu plus longs. Plusieurs jours ? Il sait pas, il a pas envie de savoir. Sa bouche est sèche, trop sèche. Il a besoin de boire, même si le simple fait de déglutir lui arrache un frisson de douleur. Il s’humecte les lèvres, regarde autour de lui. Y a quelqu’un d’autre, dans la chambre. Il l’a senti dès qu’il a ouvert les yeux. Un regard sur lui, une présence. Quand il tourne les yeux, il voit la silhouette dans l’entrebâillement de la porte, et il sourit malgré lui, d’un de ces sourires tristes dont il a le secret. « Hey », il souffle en direction de Merle, avant de se redresser un peu dans le lit. Il sait qu’il ne peut pas lui mentir, pas à lui. Il ne peut pas dire qu’on l’a forcé, que c’est la faute à pas de chance, que ce n’était pas un acte délibéré. Déjà parce que Merle n’est pas idiot et parce qu’en plus, il s’est pendu. Même le meilleur menteur au monde n’arriverait pas à faire passer ça pour un accident. « Ça va ? » Sa voix est un peu plus brisée que d’habitude mais il arrive à parler, en faisant quelques efforts. Ça va, il demande, et la question est stupide. Il devrait être celui à qui on demande si ça va. C’est pas logique dans sa tête, pourtant. C’est pas logique parce qu’il devrait être mort, parce qu’il voulait être mort, parce qu’évidemment que ça ne va pas et en même temps, il est toujours vivant. Il sait même pas à qui, à quoi il le doit, mais il est vivant. « T’es là depuis longtemps ? » Une autre question stupide, dérisoire. S’il avait pas une perf plantée dans la main, il aurait déjà arrêté de parler et sauté hors du lit pour le serrer dans ses bras, parce qu’il en a viscéralement besoin.

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MessageSujet: Re: everyday a small piece of you dies (Merle) (TW suicide)   everyday a small piece of you dies (Merle) (TW suicide) EmptySam 19 Aoû - 22:52

Il sait plus comment il l’a appris, Merle. Il sait pas si c’est par sms ou par bouche à oreille, si c’est Taffy ou Caïn ou quelqu’un d’autre, si c’est un pigeon voyageur ou un bruit qui court, un article dans le journal ou quelque chose sur lequel il n’arrive plus à mettre le doigt. Il sait plus comment il l’a appris, Merle, si c’était en passant ou avec des larmes, si c’était parce que quelqu’un savait ce qu’Asher représentait pour lui ou si c’était parce que quelqu’un avait besoin de se confier. Il sait plus, Merle, il sait plus du tout. Il sait juste qu’il a battu des cils et qu’il est resté de marbre, il sait juste qu’il a serré les dents et les poings et le cœur et qu’il n’a pas bougé. Il sait plus, Merle, parce que les heures et les jours se brouillent, parce qu’il se souvient de la voiture et de la glace au citron, parce qu’il se souvient d’Asher et de ses yeux au bord du gouffre, parce qu’il se souvient avec une précision atroce avoir appuyé aux endroits qui faisaient mal pour mieux lui soutirer une vérité qu’il ne voulait pas cracher. Il sait plus, Merle, parce qu’il se souvient de la cavalcade à bout de souffle jusqu’à l’hôpital parce qu’il a pas de thunes pour un taxi et pas l’envie de piquer une caisse, parce qu’Ivory ne viendrait pas assez vite, parce qu’il a pas le temps, pas le temps, pas le temps, une version poubelle du lapin blanc d’Alice, une montre en plastique au poignet et l’image d’Asher au plafond contre la cathédrale de son crâne. Il court, Merle, il réfléchit pas, Merle, il avance, avance, avance, et il y a du feu contre ses poumons et du feu contre sa gorge, parce qu’il a envie de pleurer, parce que ça n’aurait pas dû arriver, parce que ça n’aurait jamais dû arriver, parce qu’Asher danse sous ses paupières et qu’il y a une marque rouge contre son cou. Il réfléchit pas, Merle, il réfléchit jamais, parce qu’à l’hôpital l’infirmière parle, parle, parle, et ce n’est pas Grace, pas Grace du tout, et il bredouille, bafouille, hoquette, quand on lui interdit l’accès, parce qu’on lui dit qu’il n’est pas de la famille, parce qu’on lui dit qu’il n’est pas lié par le sang, parce qu’il sait, Merle, que personne d’autre ne pourra rentrer, parce que le secret d’Asher est terré quelque part loin aux États-Unis, parce que la famille d’Asher ne sera pas au courant, parce qu’il est là, seul, dans une chambre d’hôpital glauque et que Merle crispe ses doigts sur la chaise de la salle d’attente qu’il a refusé de quitter, qu’il a refusé de laisser.

Il est pas bête, Merle. Il sait plus comment il est arrivé là mais il est pas stupide. Il repère vite les espaces et les gens, les routines et les habitudes, l’infirmière qui regarde ses mails et le médecin qui laisse battre la porte un peu trop longtemps, il repère vite l’accès et les chemins, quitte sa chaise et file, se faufile, trace. Il ne sait pas où est Asher, sait juste qu’il ouvre toutes les portes, parce qu’il veut le voir, parce qu’il est hors de question de se laisser arrêter, parce qu’il n’y a qu’une personne qui peut lui passer les menottes et qu’elle n’est pas là pour le faire. Il aurait pu demander, s’il avait réfléchi. Il aurait pu demander, se renseigner, mais Merle est une tête brûlée, mais Merle fonce, mais Merle bouscule, chamboule, s’écroule, presque, lorsqu’il finit par trouver la bonne pièce et que la forme endormie d’Asher gît sous un drap. Il hésite, un instant, parce qu’après la peur, c’est la rage qui bouillonne, l’envie de lui cracher à la figure, le besoin de lui demander pourquoi lui aussi veut l’abandonner, pourquoi ça finit toujours comme ça, pourquoi les personnes à qui il fait confiance finissent toujours par le heurter, par lui brûler les ailes, par lui flamber le cœur comme s’il était fait de papier, une torche humaine en forme de lui, des larmes plein les yeux et un torrent de flamme dans les poumons. Il hésite, Merle, il hésite parce qu’il y a des poches sous les yeux d’Asher et la marque rouge, parce qu’il ne doit pas se faire remarquer, parce qu’il ne peut pas se faire remarquer, parce qu’il n’a pas envie de le blesser, parce que les larmes ravagent son visage, parce qu’il y a trop de choses, qui se bousculent et qui se cognent, trop de choses qui s’entrechoquent et qui lui donnent l’envie d’hurler. Il tend la main, finalement, touche ses cheveux, pour sentir le sang qui bat contre sa tempe, s’assurer, une demi-seconde que ça va, qu’il est en vie, en vie, en vie, malgré le teint cireux, malgré la marque rouge, malgré le cauchemar qui danse encore contre son cœur qui cavale entre ses côtes.

Il feuillette un magazine, quand Asher ouvre finalement les yeux, appuyé contre la porte pour vérifier que personne ne s’approche, pour calculer sa sortie, pour éviter de se faire prendre. Il se demande si Asher sait que les magazines féminins conseillent de cuire le saumon au lave-vaisselle ou que Kim Kardashian a fait une nouvelle frasque, il se demande si c’est quelque chose qu’on dit à un presque-suicidé qui demande à la personne qui lui rend visite si elle va bien, se demande s’il a envie de le gifler ou de la prendre dans ses bras parce qu’il a l’air beaucoup trop fragile entre les draps, parce qu’il a l’air beaucoup trop petit, dans le lit d’hôpital, parce qu’il ressemble à un être humain et plus à un héros et que Merle est pris de court, un instant.

« Tu ronfles. » Il lui lance, pour toute réponse à ses questions et il quitte la porte, la referme derrière lui, pour s’asseoir sur le lit, à moitié sur ses jambes, à moitié sur le matelas, l’air impassible et le regard beaucoup trop sérieux alors qu’il parcourt des yeux un article absurde sur comment satisfaire une femme en lui offrant des produits de beauté – ou une connerie du genre, il lit en diagonale, il sait pas, plus, essaye d’improviser quelque chose. « Je suis là en douce, j’te préviens. » Il élude, il fait comme si ses yeux n’avaient pas suivi encore et encore la marque rouge, comme si ses yeux n’étaient pas rouges et gonflés, comme s’il ne portait pas encore les stigmates de la terreur qui l’a secoué lorsqu’il a appris. « On voulait pas me laisser rentrer, il a fallu que je fasse comme dans Mission Impossible. Je sortirais par la fenêtre. » Le doute le prend, un instant, et il jette un œil vers le mur où une fenêtre devrait se trouver, se demande si elle s’ouvre, si quelqu’un a eu l’idée débile de coller un suicidaire dans une chambre avec un moyen de se foutre en l’air tout trouvé. Le geste est sec quand il referme le magazine finalement, lorsqu’il se tourne, écrase clairement un bout indéterminé d’Asher avec ses genoux pour se hisser vers lui, plus près, pour se laisser glisser allongé près de lui pour pouvoir le regarder de plus près. « T’es stupide, hein, tu sais ? »

C’est pas méchant. C’est pas méchant parce que ça veut dire je t’aime dans la langue de Merle, parce que ça veut dire j’ai cru crever, parce que ça veut dire je suis paumé, parce que ça veut dire j’ai besoin de toi, parce que ça veut dire plein de trucs mais pas t’es stupide, même s’il l’est, parce que ça veut dire plein de choses mais pas ce qu’il dit en fait, parce qu’il a du mal avec les mots, du mal, toujours, quand il s’agit de faire les choses bien, de faire les choses directement, de faire les choses sans détour quand il s’agit d’Asher. Il tend la main, encore une fois, parce qu’il est plus doué avec ses mains, parce qu’il effleure ses cheveux, parce qu’il est trop délicat, pour une fois, comme s’il avait peur de le briser s’il le touchait trop fort. Il a pas l’air de s’en soucier, Merle, mais il a jamais l’air, et c’est pas à son visage qu’il faut se fier mais à ses doigts qui tremblent, perdus dans les doigts d’Asher et à sa gorge qui se serre lorsque ses yeux rencontrent les siens, lorsque ses yeux percutent les siens, lorsqu’il le regarde en face, le front presque collé au sien.

« J’ai besoin de toi. »

C’est égoïste. C’est égoïste. J’ai besoin de toi et je t’aime et je veux pas que tu t’en ailles et je veux pas que tu partes. J’ai besoin de toi à crever, j’ai besoin de toi à en hurler, j’ai besoin de toi s’il te plaît m’abandonne pas.

« Je veux plus continuer comme je fais maintenant. Je veux plus être arrêté. J’ai besoin de toi pour me garder loin de tout ça, Asher. »

C’est même pas vrai, pas tout à fait, parce qu’il pourrait, tout seul, parce qu’il pourrait mais qu’il voudrait sans doute pas, parce qu’il pourrait mais qu’il veut pas, parce que l’idée même lui donne envie de pleurer, parce que l’idée même finit par le faire pleurer et il ramène ses mains contre son visage, parce qu’il peut pas craquer, parce qu’il l’a jamais fait, parce qu’il peut pas, parce que ça peut pas se passer là. Il peut pas s’en empêcher, pourtant, lorsqu’il enroule ses bras autour du flic, lorsqu’il planque son visage contre la tenue d’hôpital qui sent pas comme lui, quand il le serre dans ses bras trop fort pour cacher les sanglots qui le secouent, lorsqu’il souffle, un courant d’air, un trois fois rien, un « me laisse pas » perdu dans les plis du tissu.

Me laisse pas, il supplie. Me laisse pas, il implore. Me laisse pas, il pleure, et il sait que ce n’est pas lui qui pèse dans la balance, pas lui qui importe, et ça lui déchire le cœur.
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Asher Bloomberg

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MessageSujet: Re: everyday a small piece of you dies (Merle) (TW suicide)   everyday a small piece of you dies (Merle) (TW suicide) EmptySam 26 Aoû - 21:38



Merle & Asher
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Ne pas survivre à la mort, c’est terrible, mais pas autant que d’y survivre quand on ne l’a pas voulu, quand on souhaitait qu’elle nous cueille, qu’elle efface tout, qu’elle remette les compteurs à zéro. Tu déconnes Caleb, la voix sifflante de Scarlett au creux de l’oreille, ses iris assassins cherchant en vain une réponse dans leurs jumeaux, tu te fous de moi, les mots crachés sur le bord du lit de la chambre à dix-mille dollars, l’ironie de la situation, les jambes qui flagellent et le cœur qui s’éteint. J’me fous pas de toi, Scar, il aurait voulu répondre, j’me fous pas de toi mais j’fais n’importe quoi, j’ai le cœur creux et l’âme vagabonde, j’ai des excuses plein les mains et aucune n’est acceptable. Il n’a pas eu une enfance difficile, n’a jamais été détesté, n’a pas non plus connu de maltraitance d’aucune sorte. Il n’a pas souvent pleuré, pas souvent hurlé, il a davantage ri, exulté, davantage couru après des rêves et les a toujours attrapés. Jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à la corde mal serrée, trop tôt, pas assez, jusqu’au timing foireux et à la mort ratée. Les études, le mariage, la mort, la liste des choses qu’il a lamentablement foutues en l’air pour une raison ou une autre, pour une paire d’yeux, un manque d’intérêt, pour une lassitude, définitivement, une lassitude qui lui colle encore aux tripes et le fait baisser les yeux devant Merle. Il ne sait pas quoi lui dire, définitivement pas. C’est lui l’adulte responsable. C’est lui qui sauve les autres, lui qui les sort de la merde, lui qui les recueille comme des chiens galeux, la bave à la lèvre, lui qui fait tout pour éviter qu’ils soient piqués. Lui, lui, lui. C’est pas Merle, c’est pas sa place, pas son rôle. Son rôle, c’est d’être un gosse insouciant, c’est de mettre les voiles et de laisser de côté la frustration, la peur, la colère. Son rôle, c’est d’pas faire gaffe si le seul adulte responsable qu’il connaisse a décidé de se foutre en l’air. « Je ne ronfle pas », il lâche avec un sourire, histoire de, la belle apparence de la morte loupée, le sourire de façade et le regard à faire vaciller une chandelle sans aucun courant d’air. Son rôle à lui, c’est de répondre avec humour, de relativiser, de lancer un tu vois, j’suis pas mort si le cœur lui en dit. Il n’a pas à savoir, Merle. Pour New-York, pour Elena, pour les gosses qui continuent de se détruire, pour Jael, pour Cain, pour la culpabilité et l’amour qui s’immiscent dans ses veines comme un acide hautement corrosif. Il n’a pas à savoir, absolument pas. Ça ne regarde personne, en réalité, pas même les principaux intéressés. Personne ne comprendrait, de toute façon. Pas même lui qui a sûrement vécu bien pire, pas même lui qui n’a jamais connu ce qu’Asher a connu, le luxe, la richesse, les soirées à plusieurs milliers de dollars et la fiancée parfaite. C’est pour ça qu’il grimace discrètement sans mot dire que quand Merle écrase sa jambe en grimpant sur le lit, et que quand il lui dit qu’il est stupide, Asher murmure de manière presque imperceptible : « ouais. »
Ouais, il est stupide. Non, il ne mérite pas un ami comme lui. Il le sait, il ne peut pas l’ignorer, même avec tous les efforts du monde. Il est stupide d’avoir tenté de s’ôter la vie, stupide de l’avoir fait comme ça, stupide de ne pas avoir pensé que quelqu’un viendrait le décrocher et stupide d’avoir cru un seul instant que Merle ne serait pas dévasté. Il sait pourtant ce qu’il représente pour lui, l’espoir qu’il insuffle en dépit de tous ses efforts pour se montrer sous son vrai jour, pour lui faire comprendre qu’il n’a rien d’un modèle, qu’il veut juste lui éviter de commettre des erreurs mais n’a pas l’arrogance de se prétendre parfait. Il n’ose pas rompre le contact inhabituel de la main de Merle dans ses cheveux, contre sa mâchoire, n’ose pas non plus lâcher le regard qu’il a courageusement accroché au sien. Ça risquerait de lui briser le cœur, encore. Il ne pense pas pouvoir se permettre une nouvelle trahison envers le seul ami qu’il lui reste. La seule personne qui ait besoin de lui. Les mots se perdent contre ses lèvres et Merle et trop près, trop près et ça lui fait mal, trop près et ça tambourine dans sa tête, trop près et ça lui fait étouffer un sanglot au fond de la gorge. Trop près et lorsqu’il se jette dans ses bras, lorsqu’il se colle contre lui, il pleure, vraiment, il pleure comme il ne l’a jamais fait avec personne, ni avec Scarlett, ni avec Serena, ni avec Caïn, il pleure et ça s’étouffe contre son palais asséché, il pleure et ça lui pique la glotte, il pleure et il colle sa joue contre les cheveux du gamin, les paupières trop plissées, comme si ça pouvait empêcher les larmes de couler. Ce qui fait le plus mal, c’est qu’il sent que Merle se retient, que Merle refuse de se montrer trop faible, que Merle aurait trop honte de laisser échapper sa peine devant lui. C’est peut-être de s’être trouvé aux portes de la mort qui veut ça, mais il s’en fout, Asher, il s’en fout et finit par gémir faiblement, crève-cœur ultime. A croire qu’il aime ça, briser les gens, foutre leurs sentiments à la poubelle, les déchiqueter. A croire qu’il aime casser les cœurs en milliers de morceaux. « T’as pas besoin de moi », souffle ballotté entre les soubresauts, certitude avouée au-delà de toute attente. Ce n’est pas sage de dire cela à Merle, encore moins sage de le penser. Ça fait longtemps que plus personne n’a eu besoin de lui, et le gosse ne fait pas exception à la règle. Il chope de l’air dans une inspiration tremblante, les paupières rouvertes et les yeux au plafond, compte jusqu’à dix dans sa tête histoire de chasser le nuage noir qui lui obstrue la vue. « Merde. » C’est un murmure agité de sanglots alors qu’il reprend son souffle, qu’il reprend sa contenance, qu’il se force à ne pas craquer de nouveau, à ne pas se laisser submerger. C’est impossible parce qu’il coule, parce qu’il a déjà de l’eau plein les poumons, parce que sa peau se ratatine et qu’elle bleuit sous l’effet de l’asphyxie. « J’veux dire… ça me touche, et t’es tellement important pour moi, si tu savais. » S’il savait. S’il savait qu’il est tout ce qu’il a, qu’il est tout ce qui compte, qu’il représente Elena et Jael et Caïn, qu’il est tellement important parce qu’il est tellement présent, parce que son amitié est tellement indéfectible, parce qu’Asher est tellement certain qu’il sera toujours là, parce qu’il se laisserait tomber à la renverse dans ses bras et parce qu’il placerait sa vie entre ses phalanges esquintées. S’il savait qu’il vaut mieux que ce que tout le monde pense, qu’il vaut mieux que ce que Jael a fait de lui, qu’il vaut mieux que ce qu’on lui a inculqué, que ce qu’on l’a poussé à devenir. Qu’il est meilleur que tous les flics qui se prétendent supérieurs, qui lui vomissent leur autorité à la gueule. S’il savait. « Mais t’as pas besoin de moi. » Le dernier mot ne s’entend presque pas, se comprend juste. Moi le bon à rien, moi le minable. Il est tombé si bas qu’il n’arrive pas à le dire, à le mettre dans sa bouche, à envisager que le moi existe toujours est n’est pas enterré six pieds sous terre. Il tourne la tête, pose ses lèvres contre le front de Merle, baiser trop doux, trop honnête, trop naturel, trop anormal, baiser anomalique qui sonne étrangement juste. Maladroitement, il resserre ses bras autour de son corps trop frêle, tentant de ne pas décrocher la perfusion qui lui pend au bras, trop faible mais plus fort que d’habitude, aussi, parce qu’il serre contre lui son bien le plus précieux.

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