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 i need a fix 'cause i'm going down (Trixia)

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Asher Bloomberg

Asher Bloomberg
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MessageSujet: i need a fix 'cause i'm going down (Trixia)   i need a fix 'cause i'm going down (Trixia) EmptySam 29 Juil - 19:06



Trixia & Asher
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Vous avez le droit de sortir. Après cinq jours d’hôpital, les mots autant espérés que redoutés. Vous avez le droit de sortir, lui a dit le médecin, et il voit bien que les personnes présentes au moment du verdict font la moue, comme s’il y avait un bug dans la matrice. Enfin, ceux qui ont osé se pointer. Y a encore certains d’entre eux aux abonnés absents. Les plus importants, bien sûr. « Je vais bien », il lance à ses proches, les yeux passant de l’un à l’autre, je vais bien avec l’air convaincu du mec qui ne va pas bien du tout. C’est difficile de sembler honnête en disant ça alors que quelques jours plus tôt, on se pendait dans son bureau. « Je. Vais. Bien. » Chaque syllabe articulée, pour leur faire comprendre que ça ne servirait à rien d’insister pour qu’il reste. Dans tous les cas, on a décidé pour lui. C’est les tests psychologiques qui ont parlé, et peut-être qu’il a un peu menti sur certaines questions, mais ça ne change rien. Il peut sortir. Il peut vivre le reste de vie qu’il a. Ou encore essayer de l’écourter, au choix. La seconde solution semble la plus probable, tout de suite. Y a sa mère qui l’observe dans un coin de la pièce, qui ne cille pas, qui ne bouge pas d’un poil. Ça fait longtemps qu’elle a arrêté d’espérer pour lui, il pense. Depuis le mariage raté et l’isolement forcé de son unique fils. On dit toujours que les mamans ont un lien privilégié avec leur progéniture masculine. C’est pas vrai pour eux. Il n’a jamais été l’enfant chéri, l’enfant désiré. Tout juste celui qui a failli lui faire louper le barreau, parce qu’elle avait appris qu’elle était enceinte alors qu’elle était toujours étudiante. « Maman », il murmure à son attention, et elle relève la tête, l’observe. Ça fait des années qu’il ne l’a pas appelée comme ça, qu’il ne l’a pas appelée tout court. Les médecins se sont chargés de prévenir la famille proche, qui n’a de proche que le nom. Max n’est pas venue. Preuve de plus qu’il a vraiment foiré des étapes, dans sa vie. « Ça va. Promis. » Elle ne croit plus en ses promesses, il le sait. Elle n’y croit plus depuis qu’il lui a dit qu’il serait exemplaire et qu’il ne l’a jamais été, depuis les soirées organisées dans son dos quand il était adolescent, depuis la rupture avec Scarlett qu’il devait épouser quelques jours plus tard. Elle n’y a peut-être jamais cru. D’habitude, les parents ne sont pas objectifs en ce qui concerne leurs enfants, mais là encore, on parle de parents qui aiment vraiment leurs gosses. C’est pas le cas d’Eleanor, pas du tout. Elle le déteste, et il n’y peut rien. Pire, il la comprend, il l'excuse. « Je vais m’occuper de remplir les papiers », elle donne pour toute réponse, l’air austère superposé à ses traits comme un masque imperméable. Les émotions la percutent et se réverbèrent, reviennent frapper Asher comme un coup de massue. Il se lève, fait machinalement sa valise. Et pince les lèvres pour ne pas pleurer alors qu’il sent tous les regards rivés sur lui.

Le retour à la réalité serait sans doute moins difficile s’il n’avait pas quitté l’appartement qu’il partageait avec Swann. Mais là encore, il n’en sait rien. C’était devenu bizarre de la fréquenter, bizarre de prendre des bains avec elle, bizarre de ne pas lui avouer qu’il avait couché avec Caïn et qu’il ne voulait pas les voir un jour se remettre ensemble, par pur égoïsme. Ça ne lui arrive jamais, à Asher, d’être vain, d’être égocentrique, de regarder le monde tourner autour de lui. Scarlett était bien meilleure pour ce genre de chose. Elle savait s’entourer, attirer l’attention, faire en sorte qu’on l’aime, détruire ceux qui lui étaient hostiles. C’est pas dans la nature d’Asher, tout ça. Il n’est pas combatif, pas revanchard, pas nombriliste non plus. Le genre de mec qui se pend quand ça devient trop difficile, et qui supporte mal de se retrouver seul avec ses pensées. Comme maintenant, assis sur ce bout de canapé. Il a toujours pas déballé ses cartons, toujours pas défait sa valise. On sait jamais, pour peu qu’il doive retourner à l’hôpital bientôt, autant rester prêt. Soupir, paupières fermées, il repasse les derniers jours dans sa tête. Et il se dit finalement que c’est une mauvaise idée, définitivement, quand il revoit le soir où il avait décidé de s’ôter la vie, quand il repense à l’hôpital et au sentiment de vulnérabilité qu’il n’avait jamais connu auparavant et qui était tout bonnement insupportable. C’est une mauvaise idée d’y penser, oui, une très mauvaise idée, et il finit par se lever et se trainer lentement (la faute aux antidépresseurs) jusqu’au frigo. Qui est bien sûr vide, parce qu’il avait emménagé depuis une semaine à peine quand il a décidé de jouer à la corde. Ça lui fait une excuse pour sortir, on va dire. Non pas qu’il en avait besoin, il s’en serait bien passé ; mais il n’a personne avec lui, et le garde-manger va pas se remplir tout seul. Nouveau soupir. Il se débarrasse du survêtement qu’il avait enfilé (le seul qui trainait dans sa garde-robe) et passe un jean et un t-shirt propre. Avec un peu de chance, il aura moins l’air d’un déchet humain.
Coup de bol, il fait frais dehors. Ça aura au moins le mérite de rosir un peu ses joues creusées, d’insuffler un semblant de vie dans sa silhouette décharnée. Il passe pas inaperçu, sent quelques regards se poser sur lui. La faute à la marque violacée qui entoure son cou, n’a toujours pas disparu, ne disparaîtra jamais selon le médecin qu’il a vu un peu plus tôt dans la journée. Au mieux, elle blanchira avec le temps, mais y aura toujours les rainures de la cordes qui resteront imprimées contre sa carotide. Autant s’habituer tout de suite aux regards impudiques. Il n’y coupe pas, de toute façon. Du simple péquin qui passe à côté de lui jusqu’au vigile du magasin, on dirait qu'on a braqué un projecteur sur lui. Il a pas besoin de grand-chose, heureusement, ça lui permettra de ne pas s’éterniser. Lait, jambon (sa mère le tuerait si elle savait), papier toilette. Le strict minimum, en somme. Il regarde à peine les visages qu’il croise dans les rayons, attrape machinalement les produits pour les jeter dans son petit panier. Quand il arrive enfin à la caisse, il la choisit au hasard. Et il le regrette immédiatement, parce qu’il connait la jeune-fille qui jongle avec les produits, parce qu’il reconnait les ecchymoses qu’elle porte sur le visage, les bras. Les mêmes bleus que ceux de la dernière fois, sauf qu’ils ont juste un peu jauni. Mais ce sont les mêmes que la dernière fois, il en est sûr parce qu'il s'en souvient. La dernière fois, il avait acheté la corde, et il avait senti le regard un peu trop inquisiteur posé sur lui. Pas possible d'oublier un jour comme celui-là, hein. Le jour où on décide que tout va se terminer le soir-même. Avec un peu de chance, il a même fait la une du journal local. Nouveau soupir, parce qu'il y a toujours deux-trois personnes qui semblent l'observer du coin de l'oeil, pâlissent quand elles voient les séquelles. Il fait comme si de rien n'était, Asher. Il pose ses trois articles, patiente sagement derrière la mamie qui est en train de payer. De toute façon, il capte pas grand-chose avec les médocs, même les sons lui parviennent de manière sporadique, quelques mots par ci par là et sinon, un genre de brume, une série d'échos qui ne font pas sens. Y a son regard qui croise celui de Trixia, ses lèvres qui lâchent un « bonjour » distant, sa tête soudain baissée, visiblement plus intéressée par le tapis roulant que par la jolie caissière. Il n’a pas vraiment envie de lui parler. Leur dernière véritable conversation remonte à quelques semaines plus tôt, quand il avait remarqué lesdits bleus et avait griffonné sur un papier son numéro de téléphone. Un petit papier, c’était pas grand-chose. Pas de quoi déplacer des montagnes, pas de quoi s’offusquer. Mais Trixia ne l’avait pas entendu de cette oreille, faut croire. Elle lui avait demandé de se mêler de ses affaires. Et c’est exactement ce qu’il fait, à présent. De toute façon, il est trop défoncé pour en avoir quelque chose à foutre.

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MessageSujet: Re: i need a fix 'cause i'm going down (Trixia)   i need a fix 'cause i'm going down (Trixia) EmptyLun 31 Juil - 0:22

Bleu. Bleue, c'est l'humeur de Trixia. Le ciel post-tempête, fade et fâné, qui essaye de faire croire que tout va bien alors qu'il y a quelques heures à peine c'était l'carnage, et qui n'abuse personne parce que sous l'éclairci trônent les décombres. Et les décombres sont là, visibles. Personne peut s'y tromper. Bleus sont les vestiges. Les vestiges sur la peau de Trixia. Ils sont moins bleus maintenant, parce que ça fait quelques semaines déjà et dis-donc s'ils sont encore là c'est que ça a dû cogner fort, bien fort.  
Bien vu.
Mais qui était cette tempête ? Qui a ravagé avant de fuir, qui a laissé la trace de son violent passage, obligeant les rescapés à dissimuler les restes du désastre ?  
Le ravage est Samih, la survivante est Trixia et à deux ils forment ce naufrage.
Il y a un petit morceau de Trixia qui est parti avec Samih cette nuit là. Ça la chagrine parce qu'elle ne donne rien Trixia et qu'elle prend tout. Elle a pris Samih, elle a accroché son cœur et l'a arraché, elle a consumé sa confiance et lui a soufflé les cendres au visage. Et gamine gâtée, pourrie, elle n'imaginait pas de retombées. Parce que les rôles étaient distribués, que Trixia était la mante-religieuse qui dévorait Samih et que Samih était lui. Son sauveur, son seul amour, celui qui ouvrait de grands yeux étonnés à chaque nouvelle démonstration que Trixia lui offrait de sa volonté de détruire tout ce qu'ils avaient pu être un jour, tout ce qu'ils avaient pu être beaux. Trixia était celle qui donne à souffrir.
Mais Samih l'avait fait souffrir. Et il lui avait volé sa certitude. Capricieuse brune était convaincue que Sam serait toujours là quand elle aurait besoin de lui et tant pis si elle était imbuvable parce que c'était comme ça, ils étaient comme ça. Elle était partie et il continuait à lui courir derrière. Elle aimait ça. Ça la rassurait.  
Et Samih avait couru à sa porte et lui avait cogné dessus. Voleur, t'es parti avec sa peau diaphane et avec sa conviction que tu resterais toujours. Rend-lui.  
Ses bleus maudits la bouffent. C'est pas pour l'esthétique. Mais ils sont là, comme des preuves, des sales témoignages de sa crédulité. Avoir cru que Samih serait toujours celui qui sauvait Trixia. Parce que Trixia pouvait croire que JJ l'agresserait, elle pouvait croire qu'il foutrait le feu à ses affaires. Mais d'elle et Samih, elle était celle qui brûle tout ce qui reste. Pas cette fois.

Bleu c'est son uniforme. Elle le porte à manche longues, depuis quelques temps. C'est pour éviter les regards des gens, pour pas qu'ils se fassent des idées sur elle alors qu'elle est la solide Trixia, sans faille, celle qui contrôle tout l'univers dans lequel elle gravite. Certainement pas la pauvre caissière minable du Walmart qui doit essuyer les pulsions vengeresses de son ex. Quoi qu'ils puissent en penser.  
Quoi que puissent penser les gens comme lui.
Elle le reconnaît immédiatement, évidemment. Elle a la mémoire des visages, surtout que celui-ci n'est pas désagréablement fait. C'est un de ces monsieurs pluie, qui font inlassablement les mêmes courses sans intérêt qu'elle encaisse sans décrocher un sourire, occupée à disséquer avec humeur la vie d'un type qui bouffe toujours le même jambon et boit les mêmes briques de lait. Un monsieur pluie un peu trop intrusif de surcroît, qui se permet de remarquer des bleus sur un bras et de glisser de l'aide entre des mains qui n'ont rien demandé du tout. Mais qui ont gardé le papier quand même, un peu honteuses, sans trop savoir pourquoi.  
Sauf que le type gris face à la Trixia bleuie a changé de couleur. Le pourpre de son cou lui saute aux yeux, il clignote et de ses iris clairs elle le dévisage sans gêne. Lui ne s'était pas gêné, quelques semaines plus tôt. Surtout, y'a la connexion qui se fait dans son esprit. Elle se rappelle de la corde qui traînait au milieu du lait et du jambon la dernière fois, qui faisait tâche sur le tapis roulant de l'éternel recommencement mais elle ne s'était pas formalisée, parce qu'après tout le type achetait ce qu'il voulait et qu'elle était bien trop occupée à penser à elle, à se panser elle. « Bonjour ». Elle met l'emphase quand elle répond, on dirait une question. Bonjour ? Bonne journée pour traîner un semi-cadavre dans un supermarché, n'est-ce pas ? Elle commence à passer les briques de lait, machinalement. Après tout, s'il souhaite acheter du lait pour son petit-dej et une corde pour ne jamais avoir à finir la brique, pour ne plus jamais avoir à rien finir du tout, c'est bien son souci, non ? Alors pourquoi sent-elle poindre juste sous sa poitrine une pointe de culpabilité, un pincement au cœur-granit ? Elle ne le connaît pas, cet homme. Savoir ce qui compose son frigo ne les unit pas. Elle n'avait pas le devoir de lui demander ce qu'il comptait foutre de cette foutue corde. Et qu'est-ce qu'on peut dire à quelqu'un qui a décidé de se foutre en l'air entre deux repas de jambon ? « C'est pas la même marque » Elle fait, sans sourire. Avant de désigner les paquets qui traînent devant elle. « Le jambon. C'est pas la marque que vous prenez d'habitude. » Elle hausse les épaules, sans faire glisser le dit jambon de l'autre côté du comptoir. « Ça va quand même ? » Elle demande, sans que son regard inquisiteur ne laisse de répit à Asher. J'parle pas que du jambon, qu'il lui dit.
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MessageSujet: Re: i need a fix 'cause i'm going down (Trixia)   i need a fix 'cause i'm going down (Trixia) EmptyMar 1 Aoû - 0:23



Trixia & Asher
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Y a quelque chose d’envoûtant au fait de regarder les produits qui défilent le tapis, comme une parade des mauvaises habitudes de l’américain lambda. Le gros qu’a un pick-up et qui n’achète que de la bidoche bien grasse, la vieille qui fanfaronne avec le dernier produit repéré au télé-achat, le gamin avec ses paquets de chewing-gums merdiques aux couleurs fluorescentes et au goût dégueulasse. Et puis y a Asher, qu’est pas tout à fait à sa place dans le tableau, Asher et son accent anglais à couper au couteau, Asher et ses packs de lait, Asher et son jambon qu’il ne bouffera jamais. Y a Trixia, aussi. Elle est jolie, Trixia, même avec ses bleus au corps. Ça lui donne une touche de couleur, faut croire, un brin de romantisme éthéré, l’amante sur laquelle on cogne et que l’on embrasse tout de suite après. Y a que les gamins qui pensent qu’on soigne les blessures avec des bisous magiques, ça ne marche pas, ça n’a jamais marché. Dieu sait qu’Asher a essayé de panser les plaies de son âme de cette manière, sans succès. Peut-être parce qu’on n’a jamais vraiment embrassé son âme, ou trop mal, Scarlett, Samuel, Elena, Cain, mal, mal, mal, et il se dit l’espace d’un instant que c’est peut-être ce qu’il lui arrive, à Trixia, peut-être qu’elle a été mal embrassée, pas là où il faut, pas là où ça répare. Juste avant de se souvenir que c’est une fable pour enfants, un mythe qu’on leur raconte pour les aider à dormir la nuit. On pourrait embrasser ses bleus-devenus-jaunes un milliard de fois, ça ne changerait rien. Et surtout, ça changerait pas la manière dont elle le dévisage, comme tous les autres passants avant elle mais différemment, de ce regard qui signifie qu’une part d’elle comprend. Sauf qu’elle comprend que dalle. Elle voit juste les séquelles, le violacé de son cou et ses yeux trop humides. Elle ne voit pas les heures passées à se convaincre de dormir, les minutes à s’extirper du lit parce qu’on ne peut pas se laisser mourir. Elle ne voit pas les moments de solitude au milieu de la foule, toutes les bribes de temps où il se concentre rien que pour respirer, pour ressentir, pour ne pas faillir et s’écrouler. Elle ne voit pas les appels au secours, le gyrophare planté sur la caisse qui le mène à la mort, la voiture de flics qu’on remarque mais sur laquelle on ne s’attarde pas tant qu’elle ne s’arrête pas sous notre nez. C’est ce qu’il est, Asher, une putain de lumière clignotante qui brille de toutes ses forces mais n’interpelle personne. Elle est comme tous les autres, Trixia. Tant que les flics ne la contrôlent pas, elle capte même pas la voiture, elle entend même pas la sirène. Elle se contente de mettre un point d’interrogation après le bonjour, là où il n’a pas lieu d’être. Bonjour, c’est ce qu’on dit pour saluer les inconnus, une formule de politesse, un mot engageant dans certains cas. Pas la peine de regarder la trace de la corde, et de répondre comme si on était étonné qu’un ancien futur mort nous souhaite une bonne journée. Soupir avant de détourner une nouvelle fois le regard sur ses courses qui font presque peine à voir. Pour la peine, il attrape un paquet de tic-tacs et le jette négligemment au-dessus du reste. C’est encore pire, ça fait vraiment la pute à pubs, le mec qui voit le truc une fois arrivé à la caisse et se rappelle soudain à quel point il en a viscéralement besoin. Grimace, il attrape un magazine de cuisine, le pose au sommet de sa mini montagne. Une petite pile de vide, comme le reste de sa vie. Et il capte à peine quand Trixia l’interpelle, lui dit qu’il n’a pas pris la même marque de jambon que d’habitude. Il fait jamais vraiment attention, en fait. Il en a toujours dans son frigo au cas où l’un des gosses dont il s’occupe (s’occupait) aurait faim, mais lui, il en mange pas. Ou juste un peu. Il va tellement aller en enfer, le jour où il ne se ratera pas. En bref, il se fout un peu de la marque de jambon qu’il achète, mais ça a l’air important pour la caissière qui lui demande si ça va quand même, alors il hausse un peu les épaules, garde la tête baissée sur son maigre butin. « C’est pas pour moi. Enfin j’veux dire, c’est pour moi, mais j’en mange pas. Je pense que cette marque doit pas être mauvaise, y a marqué qu’il y a moins de sel, donc » et il relève enfin les yeux, voit le regard de Trixia, comprend instantanément. « Oh », il souffle, et le silence retombe.

C’est jamais évident de parler de ce genre de choses, comme ça, avec des inconnus. Déjà parce qu’il n’en a pas parlé avec Cain, ni Merle, ni Minnie, ni aucune autre personne proche de lui. Il n’en a pas parlé parce que quand il évoque cette soirée, il a l’impression d’étouffer, littéralement. C’est comme revivre un mauvais rêve en boucle, sauf que l’issue n’est pas celle qu’on attend, sauf que quelque part, il aurait aimé ne pas se louper, il aurait adoré faire le grand plongeon, se jeter à corps perdu dans la mort. Ç’avait pas été le cas, parce qu’il avait eu la mauvaise idée de faire ça au commissariat, un endroit plein de mecs prêts à agir dans ce genre de circonstances. Et maintenant, il doit se trimballer avec cette marque dégueulasse sur le cou, un article de journal en son honneur (dans lequel ils ont pris soin de masquer son nom mais qui permet à n’importe quelle personne qui le connait vaguement de l’identifier), et des dizaines de regards braqués sur lui. Il est comme une biche prise dans les phares d’une automobile, Asher, fatigué, triste et terrifié, et dans ces circonstances, il n’y a pas beaucoup de réactions possibles. La défense, ou l’attaque. « A votre avis ? » Il pousse ses articles de la main, l’air de lui faire comprendre qu’elle ferait mieux de les faire passer devant son lecteur de codes-barres. Manque de bol, il est seul à cette caisse, et il sait qu’elle pourra prendre tout son temps si elle le souhaite. Sauf que c’est pas ce qu’elle veut. Elle a plutôt clarifié la situation, quelques semaines plus tôt, quand elle a rejeté son aide de la façon la plus véhémente qui soit, quand elle a ajouté un minuscule cailloux à la pyramide de bordel qu’était déjà sa vie à l’époque. « J’pense pas avoir l’air d’aller bien, ou alors si je vais bien, faut le dire à toutes ces personnes qui regardent mon cou depuis tout à l’heure. » Il garde les yeux fixés sur elle, pas énervé, juste indifférent. Y a trop d’encre qui a coulé, trop de mots qui ont roulé sur sa peau pour qu’il en ait encore quelque chose à foutre. C’est pas ce que disent ses yeux qui semblent à deux doigts de pleurer, sa voix brisée en bout de phrase non plus. « Faites pas comme si ça vous intéressait. C’est pas grave. Vraiment. J’ai pas besoin de… ça », et il fait un geste vague, tout ça, la sollicitude, les jolies paroles, l’air compatissant, les regards insistants. Il en a pas besoin, non, ou seulement s’il veut réussir son coup la prochaine fois, parce que son cœur est au bord d’un gouffre et qu’il suffirait d’une brise pour qu’il tombe.

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MessageSujet: Re: i need a fix 'cause i'm going down (Trixia)   i need a fix 'cause i'm going down (Trixia) EmptyMar 1 Aoû - 22:48

La hiérarchie des douleurs. C'est l'un des jeux préférés de l'humanité. Tu préfères être sourd ou aveugle ? Qu'on t'arrache les dents ou qu'on t'pète les doigts ? Et ta mort, comment tu la désire ta mort ? Engourdi par le froid, léché par les flammes, vieux et malade ? Asher, lui, devait la désirer fort. Mais sans doute pas assez, car il était là. Trixia ne joue jamais au jeu de la mort, parce qu'elle a peur. Parce qu'à l'appeler un peu trop fort, on risque de l'entendre répondre. Elle se demande ce qui a poussé le brun à crier après la mort, à la supplier. A la kidnapper, avec cette corde passée autour d'un cou qui avait pourtant lutté contre les ongles de la faucheuse et qui avait gagné. Pourquoi ? Avait-il prévu un échappatoire, au cas où l'au-delà avait des relents dégueulasses ? Avait-il prévenu quelqu'un qui l'aimait trop pour le laisser s'en aller ? On lui avait volé sa mort. Celle qu'il avait choisi. Comment se sent-on, quand le miroir reflète l'échec ? Ils ne sont pas pareils, Asher et Trixia, l'ennuyeux qui se tue et la tueuse qui s'ennuie. Mais ils portent les marques de l'insuccès. Il n'a pas réussi à retenir la mort. Elle n'a pas retenu Samih.  
Peut-être bien qu'elle a eu peur de mourir, l'autre soir, Trixia. Pendant qu'Asher avait peur de vivre. A quel moment passe-on de l'instinct de survie à l'instinct de mort ? Elle essaye de le lire sur les marques violacées qui ne répondent pas. Bien sûr qu'elles lui sont muettes. Elle ne peut pas comprendre, Trix. Avant l'envie c'est l'incompréhension et lorsqu'on comprend, on achète une corde.  
On se demande toujours ce qui est le pire. La douleur physique ou psychique. Mais c'est des conneries. Elles ne vont jamais l'une sans l'autre, les peines siamoises. Ce qui a le plus souffert chez Trixia, c'est pas le corps sous les coups, c'est le cœur après coup. Et ce qui la hante, c'est pas la violence de Samih non. C'est l'idée qu'il ai pu être violent avec elle. Qu'il ai voulu lui faire du mal. Il la protégeait toujours de ceux qui s'y tentaient. Personne d'autre que lui ne pouvait mieux y parvenir. Alors, petit à petit, les ecchymoses ont gagné le cœur. Sous la poitrine de Trixia, c'est tout bleui.
Asher, c'est l'inverse. C'est le mental qui a cogné le physique. En réalité, la corde était déjà nouée autour de son cou depuis longtemps, invisible, ce qui ne la rendait que plus oppressante. Les brûlures sont les manifestations superficielles du désastre enfoui. Impossible d'évaluer l'ampleur des dégâts.
Elle tente pourtant Trixia. Sans trop savoir pourquoi. Sans avoir les bons mots. Les bons mots n'existent pas et si c'était le cas, on les trouverait dans une bouche sucrée de gentillesse. Il ne comprend pas immédiatement Asher, lui parle du jambon en entassant des trucs au hasard sur le tapis. La corde aussi semblait être arrivée là par une circonstance du sort, la dernière fois. On fait moins de dégâts avec des bonbons et des magazines. « A votre avis ? », ça lui crie que la question était idiote, elle avait le mérite d'exister. Elle ne répond rien, la brune. Ne touche pas aux maudites courses qu'il pousse dans sa direction. « J’pense pas avoir l’air d’aller bien, ou alors si je vais bien, faut le dire à toutes ces personnes qui regardent mon cou depuis tout à l’heure. » C'est le problème des cicatrices. Tant qu'elles sont dedans, tout semble aller et le monde tourne sans s'arrêter sur vos peines. Une fois visibles, elles gênent. Elle comprend au moins ça, Trixia. Elle comprend. « Pardon. », elle fait. Pardon, c'est ce qu'elle n'accorde jamais, le mot qui ne franchit jamais la barrière de ses lèvres closes au moindre repentir. Elle lui offre par égoïsme. Parce que pour une fois elle saisit la peine d'autrui. Elle n'a pas besoin de se mettre à sa place, elle est à sa place. Ça lui rend accessible l'empathie. « Faites pas comme si ça vous intéressait. C’est pas grave. Vraiment. J’ai pas besoin de… ça » Ses mots l’agacent mais elle sait qu'on ne s’agace pas contre un suicidaire. Sauf s'il s'agit d'un collègue roux particulièrement pénible. Elle se dit que si, il a besoin de ça. Qu'il le dit pas mais que ça se crie tout seul quand il voudrait le taire. Peut être qu'elle a tort, dans le fond. Elle n'est pas psy, Trix. Et elle ne sait rien réparer. Elle sait surtout casser, ruiner tout et tout le monde autour d'elle. « Vous avez fait comme si, vous ». Elle lâche après un moment, soupire un peu. « Vous pensiez que j'avais besoin de " ça " », elle ne le regarde plus, attrape le paquet de tictac et le triture machinalement. Peut-être qu'ils se trompent, que personne n'a besoin de ça. Peut-être qu'il a besoin d'une autre corde et qu'elle a besoin qu'on la saigne. Elle hausse les épaules. « Je sais pas ce dont vous avez besoin. Je pourrais vous donner mon numéro, mais j'pense pas que ça vous soit utile » Elle reporte son attention sur lui. Il a des yeux qui la brûlent, qui crient à l'aide mais Trixia c'est l'incendiaire, elle sait pas éteindre le feu qui dévore les hommes les âmes, elle peut rien pour lui. Alors elle s'en retourne à son rôle de caissière robot, tente de s'abriter de ce regard qui chavire et elle a l'impression de couler avec. Elle prend le jambon de malheur et enregistre avant de le glisser sur le côté. C'est pas ses problèmes. Pas ses problèmes. C'est tellement le problème de personne qu'on fini par se pendre avec. « C'est quoi, votre prénom ? » Ça n'a probablement aucun sens de le lui demander alors qu'elle ne l'a jamais fait, ni pour lui, ni pour tous ces autres clients pluvieux qui ennuient, ennuient et qui en meurent. Quel est le nom du type au jambon ? Quel humain derrière les courses, quel est l'homme qui propose son secours alors qu'il se noie ?
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Blême, la gamine, du même ton laiteux que le présentoir à Tic-Tacs. Blême il devrait l’être aussi, parce qu’Asher déteste insuffler de la confusion dans ses semblables, qu’il déteste souffrir d’une toxicité aussi contagieuse, qu’il déteste montrer cette facette de lui qu’il cache même à ses plus proches amis. Blême il n’est pas, parce qu’il y a dans son cœur trop de fierté, d’orgueil et de toutes ces choses que la bonne morale réprouve, parce qu’il n’a plus la force d’empêcher ces sentiments dévoreurs de l’engloutir tout cru. C’est moche la mort, quand ça se rate. C’est moche parce que ça laisse des bouts d’hommes, des morceaux aigris, sclérosés, à deux doigts de l’amputation pour laisser une chance à ce qu’il reste. Mais quand y a une pomme pourrie dans un panier, ça se diffuse trop rapidement. Il n’est pas sûr qu’il y ait quelque chose à sauver, c’est le drame de sa vie. De sa mort. De sa presque-mort. Il ne sait pas trop ce que diraient Elena et Cain s’ils le voyaient comme ça. Il a vu son pote à l’hôpital juste après le drame, a été infoutu d’ouvrir vraiment son cœur. La roumaine a sûrement jeté la clef quelque part, loin d’ici, avec les restes de son honnêteté. Il vaut mieux sourire, du coup, pour pas montrer qu’on a une âme mourante, millénaire, qu’a survécu à bien pire mais qui se couche devant le fléau de l’impuissance. Et la caissière qui s’excuse. T’as pas à t’excuser, beauté. T’as pas à t’excuser de faire preuve de sollicitude, de compassion. T’as pas à t’excuser d’être gentille, d’être polie, d’être concernée par les problèmes d’un type que tu ne connais pas. Il s’apprête à lui dire, elle parle de nouveau, assène les coups. C’est mérité, il s’y attendait. C’est pas comme s’il n’avait pas tendu le bâton pour mieux se faire battre. Lui aussi avait posé des questions indiscrètes, quelques semaines plus tôt. Lui aussi avait une curiosité serpentaire, à se faufiler dans tous les coins pour essayer de débusquer les secrets. Il avait mal pris le rejet, à l’époque, et il fait pourtant la même chose. Abruti de flic bon à rien, même pas à te pendre. Pas étonnant que la mort ne veuille pas de lui, au final. « Je sais. » Il sait, ouais. Il pensait qu’elle avait besoin de ça, entre deux gamins à attraper à bout de bras pour les empêcher de se mettre davantage en danger. Il pensait, dans toute son idiote mansuétude, qu’il pouvait changer les choses. C’est différent aujourd’hui, il sait qu’il ne peut pas. Il sait, et ça le rend dingue, ça le rend malade, ça lui donne envie d’attraper un cutter au rayon papèterie juste à côté pour s’entailler les veines et être sûr que ça marche, cette fois. C’est vraiment ce mec-là qu’on a fait sortir de l’hosto ? Celui qui parle en plaisantant de se cisailler les poignets ? Les médecins ont un boulot cool, faut croire, sans trop de pression pour ménager les malades. Renvoyons-les chez eux, qu’est-ce qu’il pourrait bien leur arriver ? La dépression. La dépression pourrait leur arriver, comme la première fois, comme lorsqu’ils ont appuyé sur la gâchette, serré la corde, appuyé la lame. Non, le numéro de la demoiselle ne servirait pas à grand-chose. « Mais vous me le donneriez si je vous le demandais gentiment ? » Un murmure, un haussement d’épaules et un bout de sourire. Comme il est facile de passer du rire aux larmes quand les sentiments nous anesthésient. Prise de conscience débile, il baisse les yeux, incapable de croire qu’il vient de draguer une caissière alors que sa vie amoureuse est suffisamment compliquée comme ça. Mais elle est belle, la petite, et ça mérite de s’y attarder, de lui montrer qu’il a toujours l’usage de la vue, à défaut d’avoir un cerveau correct.
Et elle lui demande son nom. Il a pas envie. Une part de lui hurle, lui dit qu’il ne devrait pas lui donner, que ça ne la regarde pas, qu’il n’a pas besoin d’une personne de plus dans sa vie. L’autre répond sans réfléchir, « Caleb. Mais on m’appelle Asher. » C’est con de sortir son vrai prénom, merde. Personne ne l’appelle plus comme ça, peut-être juste Scar. Caleb, c’est New-York, c’est le luxe et l’argent, papa et maman, la fiancée au bras et les amis au cœur. C’est pas lui, c’est plus lui. Ça n’a pas été lui depuis longtemps déjà. « J’veux dire, je m’appelle Asher. » Ouais, c’est lui qui s’appelle lui-même comme ça, comme un pseudo qu’on se donne soi-même pour avoir l’air cool, un nom de pirate ou un truc du genre. C’est un peu bizarre de se présenter comme ça, il s’en aperçoit trop tard. Il voulait même pas dire son nom, à la base. Et le voilà qui se retrouve à lorgner du côté du décolleté de la jeune-fille, juste pour regarder le badge, rien de plus, promis. « Trixia ? » C’est une question mais ça ne devrait pas en être une. Y a peu de chances qu’elle ait piqué le nom d’un autre employé, elle a pas l’air du genre à aimer ce genre de blague. « J’avais jamais regardé votre nom », il poursuit, le plat de la main poussant les produits sur le tapis, sa silhouette s’acheminant à petits pas derrière le portique de sécurité. Ça devrait être flatteur, le fait qu’il n’ait jamais regardé ses nichons, ça doit sûrement être le premier mec à qui ça arrive dans ce quartier. Il voit comment les gens regardent son cou, alors la poitrine d’une jolie fille devrait faire sensation. Sûrement. Est-ce qu’elle demande leurs noms à tous les clients, ou juste à ceux qui ont essayé de se donner la mort ? Y en a beaucoup, des comme lui ? Des cas désespérés, des goules qui se trouvent entre les deux rives mais qu’empruntent pas encore la barque de Charon ? Ou c’est le seul allumé du style, qui vient de sortir de l’hôpital et qu’achète déjà son PQ tout seul. « Ravi de vous connaître, Trixia. » C’est soufflé sans trop de conviction, le regard sombre perdu dans les billes de la gamine, comme si elle pouvait l’extirper de ses ténèbres, alors qu’elle n’y peut rien, que dalle. « Je suis pas toujours comme ça », il ajoute pourtant, une part de lui consciente qu’il serait temps de faire bonne impression s’il ne veut pas qu’elle le regarde éternellement comme le mec qui s’est pendu et qu’a raté son coup. Il sait même pas si ça servira à quelque chose, mais il essaie, vaguement, de lui adresser un sourire sincère. C’est au moins ça de gagné.

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MessageSujet: Re: i need a fix 'cause i'm going down (Trixia)   i need a fix 'cause i'm going down (Trixia) EmptyJeu 10 Aoû - 21:47

Elle est aveugle Trixia. Deux jolis yeux qui ne servent à rien. Deux perles mortes. C'est le rideau de son égo qui l'empêche de voir, elle a des pupilles miroir qui ne reflètent rien d'autre qu'elle, et elle. C'est pour ça qu'elle se contente des apparences, qu'elle accorde son mépris et affiche sa flegme ignorance. Personne n'a de chance. Le monde lui déplaît et l'ennuie par avance. Mais même avec des yeux atteints par l'infection du cœur nécrosé, elle n'a pas pu louper Asher. Elle n'a pas pu sceller ses lèvres comme elle le faisait toujours, comme elle l'avait fait la dernière fois quand la corde avait entamé sa procession funèbre, du tapis à la gorge. Les marques autour du cou blême, est-ce que c'est l'échec d'Asher ? Ou un peu le sien, celui de la gamine pourrie à l'humanité gâtée, qui observe tout à travers le prisme de son nombril et qui ne réalise que les autres existent que lorsqu'elle a vue sur leur déchéance. Et c'est hypocrite de sa part de prétendre tendre la main à ce type dont elle a soigneusement ignoré les détresses, et de le faire quand il est déjà trop tard, beaucoup trop tard. De lui tendre cette main tâchée de sang de ceux qui ont osé la proximité et qu'elle a poignardé dans le dos. « Je sais », il ne sait pas, qu'il ferait mieux de rejeter ses paroles douces-amères, la bouée jetée qui se teinte de reproches pourquoi tu voulais m'aider, je veux t'aider. Mais il ne la repousse pas Asher, c'est là probablement son erreur. Elle le fixe Trixia, se demande si elle lui a pas donné un coup en voulant faire preuve de tendresse. Elle se dit qu'un homme brisé ça se manipule avec délicatesse, qu'il faut pas mettre les doigts dans les plaies, de sel dans les mots. Elle réalise que c'est pas dans son registre, les paroles qui guérissent, et qu'elle peut probablement rien pour lui, que si ça se trouve elle y mettra les mains autour de ce cou et qu'elle l'achèvera. « Mais vous me le donneriez si je vous le demandais gentiment ? », elle est presque surprise, épie son visage et n'y voit que son sourire. C'est vrai, les phrases peuvent être autres qu'acides et assassines, pas assez douces pour refermer des plaies qu'elles créent pourtant si aisément, mais suffisantes pour dessiner l'auréole au dessus d'un pas-si-mort. « Je reviens pas sur mes paroles », elle fait, sûre d'elle, souriant aussi pour cacher l'odeur de ses mensonges. Menteuse, menteuse, c'est bien ce qu'elle fait de mieux Trixia, trahir sa parole et déchirer les serments les promesses. Elle a envie qu'Asher y croit. Qu'il se dise que si elle a le cœur gros c'est pas d'orgeuil et de chagrin. Elle se veut sauveuse aujourd'hui et ça ne durera pas, probablement pas. Son égoïsme refera surface et avec lui les paroles qui glacent. Pas aujourd'hui. Aujourd'hui c'est différent parce qu'aujourd'hui ils se rencontrent et elle peut bien être qui elle veut, qui il veut. « Caleb. Mais on m’appelle Asher. » et elle se demande qui est Caleb, qui est Asher, le Gatz Gatsby qui a brûlé l'ancien nom dont il lui présente les ruines pour bâtir dessus une fortune. Ou infortune. « J’veux dire, je m’appelle Asher. » Elle hoche la tête. « J'aime bien Asher », c'est stupide à dire, elle n'a rien à approuver, c'est un peu pour le sortir du trouble dans lequel évoquer Caleb le jumeau mal-aimé semble l'avoir plongé. Elle s'apprête à lui délivrer son identité pour qu'ils soient à égalité mais il est déjà en train de déchiffrer son badge de foutue caissière qui ne laisse planer aucun mystère. « Oui, Trixia. Mais tout le monde m'appelle Trix. Enfin vous faites comme vous voulez », c'est pas pour se lancer dans les familiarités, c'est seulement l'habitude qui parle. « J’avais jamais regardé votre nom », elle grimace un peu « J'aime pas ces étiquettes. On devrait pouvoir se présenter quand on en a envie ». Nul besoin de préciser que ce désir la traverse rarement. Elle se rend compte que le brun pourrait le prendre pour lui et pour une fois elle se préoccupe du sentiment d'autrui. « Je dis pas ça pour vous, évidemment. Je suis contente de vous rencontrer aussi », elle lui sourit, sincère, pour une fois. Elle dit " rencontrer " parce qu'avant ça comptait pas, quand Asher c'était l'ennui et Trixia le mépris. Et sans doute qu'il n'y aura aucune suite à cette rencontre et que ça ne donnera rien du tout, qu'il changera de caisse la prochaine fois et que le minuscule lien qui les unit sera brisé. Elle finit de faire passer les courses d'Asher, et le dernier paquet de jambon en main elle entreprend d'écrire son numéro dans le coin, en haut à droite. S'il ne revient pas, au moins il l'aura. Le gardera peut-être dans un coin de sa tête, comme elle l'avait fait. Une minuscule place pour Asher chez Trixia, une minuscule place pour Trixia chez Asher. « Je suis pas toujours comme ça », elle hausse un sourcil sans quitter son ouvrage du regard. « J'aurais l'occasion de le voir ». Lève finalement son stylo et tend le paquet à Asher. « N'est-ce pas ? », promet-lui Asher, comme elle t'a promis de tenir sa parole, pour le peu que ça vaut. S'il lui promet, s'il jure et crache, elle sait qu'elle le reverra. Elle sait qu'il n'ira pas ailleurs pour acheter une autre corde, pas avant d'avoir honoré son serment. Il n'est pas comme elle, Asher. Elle est persuadée qu'il a de l'honneur. C'est mieux quand il sourit, elle le pense mais ne le dit parce que ce n'est pas son style, de contempler fleurir des sourires sur des visages. Et maintenant qu'Asher est Asher et qu'elle a vu s'étirer pauvrement ses lèvres, elle se dit que ça l'embêterait un peu de le voir acheter à nouveau de quoi se foutre de tout, se foutre en l'air.
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MessageSujet: Re: i need a fix 'cause i'm going down (Trixia)   i need a fix 'cause i'm going down (Trixia) EmptyDim 20 Aoû - 23:00



Trixia & Asher
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En sourdine, les mots lui parviennent. En sourdine, parce qu’elle est trop bien pour être honnête, Trixia, parce que ses billes sombres disent trop de choses et font écho à son propre regard, lui rappellent un peu les yeux d’Elena, avec un semblant de raison et de stabilité supplémentaires. Le cœur se serre, la corde n’a pas tout fait oublier et certainement pas les nuits blanches à la pleurer, à la regretter, à penser qu’il ne la reverrait jamais. Peut-être que c’est le cas, peut-être qu’il y croit encore trop, qu’il aura toujours les entrailles dévorées par l’attente illusoire de leur retrouvailles, peut-être qu’il crèvera en se demandant encore si la roumaine ne va pas passer le seuil et lui adresser un sourire taquin, j’t’ai bien eu, j’étais partie nulle part. Tu m’as bien eu, tu m’as fait mal, ouais. Un mal de chien, dont on ne se remet pas. Y a que l’euthanasie qui marcherait, mais le nœud coulant n’a pas suffisamment coulé, on l’a repêché in-extremis, Caleb. Caleb, putain, qu’il déteste ce prénom, qu’il l’honnit au plus profond de son âme. Parce que Caleb a existé, parce qu’il était sans doute bien meilleur. Suffisamment pour qu’on veuille que le deuxième fils lui ressemble, mort subite du nourrisson en moins. Et il a grandi, le bébé, jusqu’à prendre trop de place, jusqu’à devenir trop envahissant dans le gigantesque appartement, jusqu’à rendre honteux ceux qui avaient eu la bonté de lui accorder la vie. Il n’était pas à sa place à New-York, il n’est à sa place nulle part, ce fragment d’ombre qui se traine avec son cœur déchiré entre les paumes. Il fait pitié, il doit lui faire pitié. Autrement, elle ne sourirait pas, autrement, elle ne lui dirait pas qu’elle aime son prénom. Il ne l’a pas choisi, il a juste pris le deuxième dans la liste. Et y a déjà trop de choses qui l’ont sali, aux yeux de beaucoup de monde. Asher, ça ne veut plus rien dire. C’est même plus doux, juste irritant. Il est certain que s’il demandait à Scarlett, elle lui dirait qu’elle ne supporte plus le son des syllabes dans sa bouche, l’inflexion britannique sur les deux dernières lettres. Il l’a pourri, ce prénom, comme tout ce qu’il touche, comme tout ce qu’il approche. Et il continue d’avoir ce putain de complexe du héros, de penser qu’il peut sauver les gens, qu’il peut sauver Trixia. Il peut sauver personne, Asher, même pas lui-même, il peut sauver personne et il finira même par l’anéantir, la gamine, si elle le laisse trop s’approcher, si elle le laisse planter ses griffes dans sa peau pâle et ventouser sa peau. Elle en ressortira juste avec davantage de bleus, avec davantage de peine. Il devrait penser à mettre un avertisseur, un trucs un peu voyant, sonore et en néons, la totale, un grand panneau de quatre mètres sur deux pour dire attention, homme dangereux, juste au cas où. Ça doit bien exister, on en voit suffisamment dans les dessins-animés, quand ce foutu coyote tombe au fond du ravin à force de poursuivre cet imbécile d’oiseau. Y a eu trop de pertes collatérales aussi, pour Asher, même si on n’est dans un autre registre que celui des morts provoquées par Bip Bip. Y a eu Scarlett, Elena, Caïn, Jael, Merle. D’autres encore, des moins évident, des dissimulés, des qu’il garde dans un coin de sa tête et qu’il préfère oublier. On ne se souvient que de ceux qui comptent, hein ? Du coup, il se demande si Trixia fera partie des noms qui resteront ou des figurants. De ceux qui n’apparaitront désespérément pas au générique. Des souvenirs qui tirent les mouchoirs ou des anecdotes dont le nom nous échappe. « Merci », il souffle quand elle lui tend le paquet de jambon sur lequel elle a griffonné son numéro. C’est pas important et elle fait sûrement ça par pitié, mais ça le touche, étrangement, ça le touche d’une manière inédite, différente, ça le touche comme ça ne devrait pas le toucher. Peut-être parce que c’est la première personne hors de son entourage proche qui manifeste pour lui un intérêt qui semble sincère. Il n’en sait rien, d’ailleurs, mais ça ne peut pas faire de mal d’y croire, l’espace d’un instant. Il sort son portefeuille, compte les billets et les pièces pour arriver au montant indiqué en chiffres fluo sur le petit écran à côté d’elle. « Je ne l’utiliserai que si vous vous servez aussi du mien. Question de fierté. Je vous l’avais donné en premier. » Ouais, il a pas tort là. Il ne veut pas être le premier à dégainer son téléphone, à envoyer un message désespéré, à laisser tomber les barrières. Il n’a pas pour habitude de céder facilement, et c’est peut-être ce qui l’a perdu une première fois, le perdra sûrement encore. Y a toujours la sensation fantôme de la corde contre son cou, du souffle qui se coupe et de la vie qui s’échappe, emportant avec elle les bons comme les mauvais souvenirs. Tout, rien. Rideau et adieu. Ça arrivera un jour, il espère qu’elle le sait. Il espère qu’elle ne se dit pas qu’elle va le sauver, qu’ils vont se sauver, qu’il suffit de battre ses jolis cils pour l’empêcher de faire le grand saut. Y a quelque chose de grave qui se lit dans les yeux d’Asher, de grave et sombre et fataliste. « A bientôt, Trix », il finit par murmurer comme il dirait adieu, le regard planté dans le sien et les articles déjà fourrés dans le sac, plus rien à récupérer sur le tapis à part sa fierté et sa froideur. Et quand il détourne enfin la tête pour s’engager vers la sortie, il jurerait qu’elle a finalement compris qu’il n’y aura pas de fin heureuse, pas pour lui. Et qu’elle ne pourra rien y changer.
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