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 you always kill the one you love (samix)

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Samih Scully

Samih Scully
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MessageSujet: you always kill the one you love (samix)   you always kill the one you love (samix) EmptyMer 26 Juil - 10:10

J'enrage. Dès qu'on est tombé sur ce sms, j'ai compris. Sam s'est contenté de buggé, comme d'habitude, sans comprendre, sans vouloir comprendre. Mais maintenant y a plus de doutes. La différence, entre nous, c'est que dans ces cas-là, Sam implose, et moi j'explose. Il se transforme en espèce de trou noir qui aspire tout autour de lui et se mure dans un silence de dépressif, il serait sans doute dans un coin en train de sangloter comme un con si j'avais pas pris les devants. Moi, j'ai envie de trancher des gorges, j'ai envie de détruire. J'enrage.

Samih gara la vieille voiture de travers contre le trottoir. Il n'était plus capable de réfléchir, les sms, envoyés à JJ par Trixia étaient imprimés sur son cerveau au fer rouge. Ca brûlait en lui, ça faisait mal. Il n'y avait pas dix façons de voir les choses, dix trucs différents à comprendre, c'était clair et limpide. JJ était à la soirée d'Halloween, - il avait dit qu'il n'y était pas allé, premier mensonge. Il avait vu Trixia à cette soirée -il ne lui en avait même pas parlé, deuxième mensonge. Il avait couché avec elle -trahison ultime. Voilà, c'était clair. Et cette vérité ahurissante crispait tous ses muscles. Comment était-ce possible ? Comment ça avait pu arriver ? Dans quelle dimension parallèle ils étaient tombés pour que ça se passe ? Ils se détestaient tous les deux, et JJ n'arrêtait pas de répéter que si Trixia avait quitté Sam c'était pour le mieux car elle n'était qu'une catin de bas étage. Alors ça voulait dire quoi ? Est-ce que tout ça avait été du mensonge ? Est-ce que JJ avait voulu se la faire, depuis toujours, pour arriver seulement maintenant à son but ? Depuis combien de temps il mentait ? La confiance aveugle que Sam avait en son petit frère d'adoption venait de s'écrouler. Et pour un type perturbé qui avait un besoin maladif de repères c'était l'une des pires choses qui pouvaient se produire. Assia, puis Trixia, maintenant JJ. Ils finissaient tous par lui planter un couteau si profondément dans le dos qu’il pouvait sentir la lame entre ses vertèbres. Et toi tu te laisses faire. Reprocha l’autre. Sam secoua la tête vivement, et claqua la portière de la voiture derrière lui. Il s’était garé devant l’immeuble de Trixia.

C’était à elle qu’il voulait demander des comptes en premier, bizarrement. Il ne supportait pas d’affronter JJ tout de suite, car s’il l’avait en face de lui maintenant, il le tuerait certainement. J’le ferais en tout cas. Pour s’éviter une mort sur la conscience et un bordel judiciaire après ça, il préférait largement venir confirmer les faits auprès de son ex petite amie. Au final, elle avait gagné. Elle avait réussi, elle lui avait fait le plus de mal. Encore et encore. Ca ne lui avait pas suffit de le quitter pour ses ennemis jurés. Fallait qu’elle foute le feu à son âme une bonne fois pour toute, fallait qu’elle détruise tout pour être sûre qu’il n’aurait plus jamais de prise sur elle. Trixia ne se contentait pas de briser son coeur, elle devait briser chacun de ses os, même les plus petits.

Il gravit les marches jusqu’à la studette avec la détermination d’un terroriste. Et quand enfin il se retrouva face à la porte, il y eu un moment de silence, un moment où l’autre ne prenait plus les décisions, un moment où il n’y avait plus que Sam dans sa tête. Il se stoppa, soudain accablé. Sa gorge était tordue par le chagrin et la douleur d’une telle trahison. Des images défilaient dans sa tête, il se visualisait la scène sans savoir ce qui s’était réellement passé. Grand moment d’abattement. Putain, réveille-toi ! Le silence fut soudain rompu, ça recommença à hurler dans sa tête. Son poing se serra, se contracta, devint une boule de démolition. Il le fit cogner contre la porte, une fois, deux fois, trois fois. Et sans attendre une seule réponse il ouvrit la porte qui n’était pas verrouillée. Trixia était au milieu du salon. Il tomba tout de suite face à elle, face à son regard perdu et interloqué. Celui de Sam débordait de rage. T’as couché avec JJ ? Demanda-t-il d’une voix tremblante d’émotion, face au silence sous tension. Une seconde plus tard il fit violemment claquer la porte derrière lui. J’T’AI POSÉ UNE QUESTION IL ME SEMBLE ! Hurla-t-il à bout de nerfs. Mais il se rendit rapidement compte qu’il n’avait pas envie d’entendre quoi que ce soit qui ressemblait à un mensonge. Il n’avait pas la force mentale pour entendre ses explications douteuses. Alors il la coupa dans son élan et sortit de sa poche le téléphone du crâne rasé qu’il envoya de toute ses forces sur elle. J’vais te faciliter les choses, je sais que t’as couché avec JJ. Le dire à haute voix eu la pire des conséquences sur lui. Il avait la nausée, il voyait flou, il n’entendait plus. Trixia avait le don de le mettre dans des états à peine croyable, mais là, c’était de loin sa plus grande réussite. Il fit trois pas dans l’appartement et envoya promener la table basse, devant le canapé, devant elle, deux mètres plus loin, renversant tout ce qu’il y avait dessus au passage. ALORS POURQUOI HEIN ?? POURQUOI TU T’ES TAPÉE JJ ? Il hurlait à s’en tordre les cordes vocales. Il s’obligea à la regarder, il se mit d’ailleurs bien en face d’elle avec le regard fou et la respiration courte. Il ne serait plus jamais faible devant elle plus jamais devant-elle, qu’il s’était promis. Car une fois Sam à terre, c’est moi qui décide, et si je décide, toi tu crèves.
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MessageSujet: Re: you always kill the one you love (samix)   you always kill the one you love (samix) EmptyJeu 27 Juil - 0:59

Elle compte, re-compte, s'interroge. Combien de temps peut-elle tenir avec les cachetons qu'elle a vidé, semé sur la table tel un petit poucet camé ? Ça dépend. De combien de cons à pleurer elle aura à croiser dans sa semaine, et il y a toujours beaucoup de cons qui peuplent les semaines de Trixia. De son humeur. De la longueur de ses nuits. Dieu sait qu'elles sont courtes, ces derniers temps.  
C'est pas tellement les cauchemars qui la tiennent en éveil depuis quelques semaines, non. Le cauchemar, c'est plutôt le réveil, c'est le quotidien minable dans lequel elle est enfermée et qui la tient fort, si fort qu'elle étouffe. C'est l'uniforme de caissière, les collègues minables, le patron minable, la foule stupide et oppressante, le ciel qui a le culot d'être bleu et le monde qui continue de tourner alors qu'elle, elle stagne. Stagne dans ce job pourri, stagne dans cet appart trop petit, dans cette ville merdique dont elle ne supporte plus les trottoirs et qu'elle est infoutue de quitter.
Heureusement que la morphine est là pour atténuer les douleurs de vivre.
Elle secoue la tête. Ecoute toi. On dirait une toxico. Pas faux. Mais elle ne se drogue pas, Trixia. Elle s'aide à vivre. C'est différent. Elle y pense, alors qu'elle cherche du regard le flacon qui abrite les petits morceaux d'évasion, satisfaite de ses calculs et prête à remiser son trésor. Avant de remettre la dernière pilule dans la boîte, sa main hésite un instant. Pas ce soir, elle décide. Ce soir, elle fera sans. Si l'envie se fait trop forte, elle prendra un somnifère et fermera la bouche des marchand de trip et marchand de sables vengeurs. Rappellera au corps qui règne. Elle ferme ses yeux clairs un moment, satisfaite, avant de se relever.

C'est le moment que choisit sa porte d'entrée pour prendre vie. Elle grogne, grince, menace d'éclater mais c'est le palpitant de Trixia qui explose, bondissant de surprise dans sa poitrine. Elle n'a pas le temps de se ressaisir, le loisir de saisir la situation car la porte s'efface et Samih prend sa place. La brune le dévisage, interloquée, mesure les traits tirés de son visage, l'expression de haine pure qui lui dévore la face. Elle ne comprend rien. Pour une fois, une rare fois, Trixia ne sait pas comment réagir. Elle n'a jamais vu l'homme qu'elle a en face d'elle. Elle ne l'a jamais vu dans cet état.
« T’as couché avec JJ ? » Il lui crache. Et soudain, le flash. Elle comprend. Elle comprend que le moment est venu, que le cauchemar diurne qu'elle a tellement ressassé, retourné dans tous les sens et qui la poursuit depuis des mois est en train de se réaliser. C'est l'heure. Elle répond rien, occupée à regrouper son esprit, cherchant à se remémorer les multiples répétitions qu'elle avait fait de cette scène dans sa tête. « J’T’AI POSÉ UNE QUESTION IL ME SEMBLE ! » Scully lui vrille le crâne. Elle le dévisage, cherchant Sam dans le fond des prunelles revolver qui la tuent milles fois. Elle entre-ouvre les lèvres, prête à rétorquer. Comment peux tu croire qu'elle a fait une chose pareille, Samih ? T'es vraiment con, ma parole. JJ. Elle déteste JJ. Comment peux tu défoncer sa porte pour l'accuser d'une telle chose ? C'est ce qu'elle va lui dire, Trixia. Elle veut qu'il se sente plus stupide que tous les stupides de cette ville réunis, elle veut le voir baisser les yeux à l'idée de s'emporter de la sorte contre elle, pour rien. Mais elle a pas le temps de lui balancer ça parce qu'il lui jette elle ne sait quoi qui vient s'écraser contre son épaule, lui arrachant une grimace de douleur alors que son cœur se met à battre fort, résonnant dans tout son crâne. Elle coule un regard vers l'objet mais ne le ramasse pas. Pas la peine. Elle a compris.
Putain de JJ. Putain d'abruti de crâne rasé. Incapable de dissimuler quoi que ce soit à son cher Samih. Infoutu de ranger ses affaires, surtout celles qui dérangent, qui mériteraient d'être brûlées, bannies des mémoires. Trop stupide pour faire le ménage des échanges compromettants. Et pendant qu'elle insulte JJ, qu'elle s'acharne à touver trâce des répliques qu'elle avait prévu de servir à Samih au cas où le pire se réaliserait, celui-ci envoie s'écraser plus loin la table basse, renversant au passage les pillules, faisant tomber les masques que Trixia avait prévu de revêtir lorsqu'aurait lieu cette confrontation dramatique. « Calme-toi ! » Elle hausse le ton pour la première fois depuis qu'il a fait irruption. Le marbre de son visage se fissure et un éclat de terreur vient rayonner sur son visage alors qu'elle prend la mesure des brisures. Pas celles de la vaisselle posée sur la table et gisant maintenant au sol. Les brisures de Samih. La fissure qui laisse entre-aperçevoir la haine infinie qui l'habite, le monstre de colère qui n'aspire qu'à se jeter sur elle pour lui briser la nuque. Il rugit à nouveau. Pourquoi tu t'es tapé JJ ? Elle a l'esprit qui tourne à cent à l'heure Trixia, qui s'acharne à trouver une sortie à cette voie sans issue, une solution. Vite. « Oui. » Elle dit. « Oui, je me suis tapé JJ. » Sa bouche grimace alors qu'elle crache la vérité, défiante. Incapable de soutenir le regard du brun, elle se détourne, lui offre son dos alors qu'elle balance son regard par la fenêtre, tentant d'apaiser son rythme cardiaque, de retouver ses moyens. Ses armes. « Qu'est-ce que ça peut te foutre Samih ? » Elle opte finalement, sur un ton distant qui sonne faux, le regard figé sur la noirceur du ciel pour ne pas affronter celle de ses yeux haineux. Et ses oreilles se bouchent pour la rendre sourde à la dégueulasse vérité qui suine de ses propres lèvres. Elle inspire à fond, cherchant un souffle pour improviser la suite de cette triste-grotesque tragédie. Essayant fort, fort, d'arrêter le tournoiement impétueux de cette maudite réplique, de cet affreux état de fait. Couché avec JJ.
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MessageSujet: Re: you always kill the one you love (samix)   you always kill the one you love (samix) EmptyJeu 3 Aoû - 20:51

Elle est si calme. A peine surprise, totalement immobile. Elle a revêtu son masque préféré, celui de la poupée de glace qui ne se laisse pas approcher. Trixia le regarde, sans un mot et c'est dix fois pire en fait. Elle est là, elle attrape le téléphone qu'il jette sur elle, elle l'écoute hurler. Comment peut-elle faire ça alors que chaque parcelle de l'organisme de Samih est en train de brûler ? Comment peut-elle prendre ça avec autant de distance ? Pourquoi elle n'est pas déjà en train de chialer, supplier, crier des excuses, tout un tas d'excuses. Même des fausses. Ca aurait au moins l'avantage de montrer qu'elle en a quelque chose à foutre. Elle n'en a rien à foutre, c'est ça le truc. De nous, de JJ. Elle ne t'aime plus Sam. Rappelle l'autre. Il veut faire sauter les derniers sentiments dans une belle explosion pour qu'il ne reste que des cendres. Il veut convaincre Samih qu'elle n'en vaut pas la peine, elle n'en vaudra jamais la peine, plus jamais. Et Sam ne peut plus se contrôler maintenant, il est animé par une rage plus forte que lui. Comme ça arrive souvent. La table ne résiste pas à cette colère incontrôlable et valdingue deux mètres plus loin. Et puis y a tout un tas de petit bruit, du verre qui s’est brisé, des pillules qui rebondissent sur le plancher. Tout ces bruits qui font un boucan pas possible contre le crâne de Sam et résonne à l’infini, recouvrant pratiquement la voix de l’autre, qui ne cesse de parler. Alors Sam finit par hurler pour se faire entendre au milieu de cette cohue. Et enfin, Trixia retrouve sa voix : Calme-toi ! Un silence d’une seconde, le temps de la regarder, comme pour s’assurer que c’était bien elle qui avait parlé. Silence de mort, un tier de seconde, le temps d’analyser son regard vide d’émotion, vide de tout, comme si toute cette putain de situation lui glissait dessus. Y a juste un truc, là, tout au fond de ses yeux, un genre de peur que Sam n’assimile qu’à moitié. Sa mâchoire se bloque complètement que ça fait mal, il est en surchauffe la plus totale. Qu’on se calme ? S’écrit l’autre, horrifié qu’elle puisse oser soumettre l’idée. Que j’me calme ? Répète bêtement Sam, comme la marionnette qu’elle est en cet instant. Il s’approche de la commode la plus proche, d’un pas décidé et réfléchi. Il lance un dernier regard à Trixia et balaie avec son avant bras toute la surface. Et encore du verre qui se fracasse sur le sol. Et il recommence à hurler.

Pourquoi elle a fait ça ? Y a rien qui colle, rien qui n’est logique dans cette histoire. Et ça le tue Sam, ça le rend malade qu’elle ait été capable de faire un truc pareil. Que JJ ait pu le faire aussi. Le couteau a été planté si profondément dans son dos qu’il sent presque la lame entre ses omoplates. Il les veut ses explications, il en a besoin. Mais ses cris ne trouvent aucun échos, juste la voix tranchante de Trixia qui avoue la faute d’une voix si claire et perçante que ça le glace : Oui, je me suis tapé JJ. Ca fait encore plus mal de l’entendre de sa voix. Ca fait tellement mal qu’il en aurait presque envie de chialer. Au lieu de ça, ses lèvres s’étirent dans un rictus mauvais. Merci Trixia, merci de m’avoir foutu en l’air. Tu m’as rendu encore plus misérable que je ne l’étais avant. Encore plus misérable que toi, quand je t’ai trouvé. C’est ce qu’il a envie de dire, mais l’autre l’en empêche, scelle ses lèvres pour ne pas perdre déjà la face. Trixia devait-elle l’envoyer plus bas que terre pour garder la tête hors de l’eau ? Elle se détourne, s’approche de la fenêtre. Oh non ma jolie, recule toi d’ici avant que je te jette de là. Préviens l’autre, et Sam s’accroche avec ses ongles sur la commode. Et la voix claire et pleine de dédain de Trixia retentit à nouveau : Qu'est-ce que ça peut te foutre Samih ? Il tressaille. Ses muscles se tendent et ses ongles dans le bois faut sauter une écharpe. Fais pas ça Trix… Sa voix tremble de colère, il prévint, une première fois en marmonnant avant de se ruer sur elle, et de crieir : Surtout, joue pas à ça avec moi ! Elle ne peut pas sous entendre ce genre de chose. Sous entendre que ça ne le regardait pas, plus. Vous savez, ces phrases qu’on sort quand on est amoureux, ces petites phrases, qu’on dit sur le moment, parce qu’on croit le penser, et qu’on pense sans conséquence. Ces “tu es à moi, et je suis à toi.”, ils comptent, ils restent, ils s’ancrent jusqu’au plus profond de son âme. Trixia est la sienne. Et elle ne peut pas le trahir, coucher avec JJ, sans que ça l’affecte directement. Arrivé à sa hauteur, il lui agrippe son épaule et la retourne avec une violence non maîtriser vers lui, il recommence à hurler désormais : ET REGARDE-MOI QUAND J’TE PARLE. Ses prunelles ébènes entrent en collision avec celles de Trix. Et ça éclate. Son regard se voile, sa main tient toujours l’épaule et ses doigts se plantent dans sa peau comme ils se sont plantés dans la commode, appuient sur sa clavicule avec hargne, jusqu’à ce qu’il la sente entre ses doigts, mal à l’aise, et inconfortable, à tenter en vain de se dégager de son emprise. Il se grandit, s’impose en elle. Tu es à moi, et je suis à toi. Il siffle, entre ses dents, comme un serpent, pour la dernière fois avant le drame. Avant moi. Tu vas me dire comment ça s’est passé, et pourquoi ça s’est passé. Pourquoi tu m’as fait ça. sa voix se brise sur la fin, et il sent déjà ses veines se liquéfier.
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MessageSujet: Re: you always kill the one you love (samix)   you always kill the one you love (samix) EmptyMer 9 Aoû - 2:10

Le coeur hurle mais la bouche ne dit mot. Et plus les pensées tournent, plus l'orage gronde dans l'esprit de Trixia, plus le silence fait sa place, véritable reine des glaces qui s'érige en forteresse pour que Samih ne l'atteigne pas. Elle voudrait être loin. Là où les cris de Samih seraient vains, inaudibles. Elle les étouffe, se fait lointaine, insaisissable, elle peut pas s'enfuir mais elle sera le brouillard qui noie les mots qu'il fracasse contre elle. C'est son rôle. C'est la posture qu'elle a choisi d'adopter. Celle de l'héroïne tragique qui affronte grandiose dans la perdition les affres accusatrices, le réquisitoire infâme. Bien pâle copie, en réalité. Plutôt la triste parodie que la putain. Et elle détonne dans le décor qui vole en éclat. Tout se brise, les meubles, Samih, sa voix. Son masque. Calme-toi, c'est sa supplique, et ses opales suivent les traits du visage de celui qu'elle connaît tant mais qu'elle ne connaît pas. Son silence est plus bruyant que ses clameurs. Mais il ne dure pas. « Que j’me calme ? » Oui. Qu'il lui rende celui qui a su essuyer ses tempêtes et éviter les coups de ses cris et calmer celle qui blesse se déchaîne et mutile tout, même elle. Sam était son phare. Sam était son naufrage ce soir. Elle n'ouvre pas la bouche alors qu'il brise encore et que les reliques de sa colère s'éparpillent sur le sol. Inspire, cherche dans l'air orageux le murmure du souffleur. Et passe aux aveux. Elle lui offre, Trixia. C'est eux qu'il est venu prendre et elle lui donne. Il savait avant même de passer son seuil et elle ne pouvait pas nier, l'honnêteté forçait le passage de sa bouche et ça la répugnait. Il y avait longtemps. Longtemps que l'aveu franc ne s'était plus frayé de place entre elle et Sam. Elle ne se souvient pas du premier mensonge. Pas plus que de la dernière vérité. Mais la lutte est veine ce soir, il ne lui a pas laissé le loisir de préparer ses coups droits ses crochets, les mots qui frappent. Il n'y a que la lourde vérité qui tombe. Oui Samih, j'ai couché avec JJ, elle nomme l'innommable sentence. Elle se réfugie près de la fenêtre pour échapper à la vision de haine féroce qui se compose sur son visage après le coup asséné. Dans le noir de la nuit elle attrape les mots de la désinvolte et ils tombent de sa bouche dédaigneuse qui ne mesure pas les impacts et ignore les dégâts. Elle n'a pas encore réalisé que les règles étaient changées ce soir Trixia. Obsédée par son impératif de garder la face et de ne rien perdre face à Sam. Elle l'a toujours emporté face à Sam. Parce qu'elle frappe la première, fort, fort, et avant même qu'il n'ai eu l'idée qu'ils étaient devenu un combat. « Fais pas ça Trix.. »
Ne fais pas quoi ? Ne t'abandonne pas dans les bras d'un type qui rêve de les serrer autour de ton cou pour extorquer ton dernier souffle ? Ne poignarde pas celui qui a ranimé l'organe mort et que t'as aimé, enfin ? Trop tard, trop tard. Elle a aimé Samih, Trixia. Alors elle lui a déchiré les entrailles et volé le cœur, elle a brûlé sur son passage tout ce qu'ils avaient été. Des cendres, Samih et Trixia. Consummés et envolés. Elle l'avait fait, de ses mains fait. Pourquoi ça fait mal, brutalement ? Pourquoi son rideau d'indifférence s'éparpille en lambeaux, pourquoi sa prestance de tragédienne s'efface ? Obsédée par les sutures de sa conscience malade qui craquent, elle réagit trop tard quand Sam fond sur elle. « Surtout joue pas à ça avec moi », elle a un mouvement de recul et ses yeux s'agrandissent et quand finalement la main de Samih se pose sur elle tous ses masques et ses artifices s'effacent. Il ne reste que Trixia. Trixia qui a saisi cette main des années auparavant, Trixia qui connaît par coeur les lignes de cette paume et le contact de ces doigts qui pourtant ne l'ont jamais touché comme ça. Perdue, inquiète. « Regarde-moi quand j'te parle » et elle ne fait rien d'autre désormais, passée du soir d'au-dehors au soir de Samih. « Qu'est-ce que tu fais ?? Lâche-moi ! » Elle tente de se dégager mais l'emprise se fait plus forte, la douleur de l'épaule atteint le cœur et c'est lui qui se contracte. Samih n'a pas le droit. C'est pas comme ça que fonctionne leur mécanique infernale, les damnés qui ne peuvent plus s'aimer parce qu'elle l'a décidé et ainsi il en est. Trixia décide et décime et Sam ramasse les débris. Non ? « Tu me fais mal, Sam ! » et la panique est visible alors que la plainte lui tord la bouche. « Tu vas me dire comment ça s’est passé, et pourquoi ça s’est passé. Pourquoi tu m’as fait ça. » Il est trop proche. Est-ce qu'il entend le cœur qui se fissure, est-ce qu'il perçoit la frustration hurlée là, en dedans de Trix la forteresse qui n'est plus que Trix le château de sable balayé par la tornade Sam ? Elle inspire, tente de calmer la tourmente mais elle a mal, mal de lui qui broie la certitude qu'elle avait de connaître Samih et de lire en lui le sauveur qui jamais ne la blesserait. Mal de se souvenir de cette soirée qui la torture et la ronge. C'est encré partout sur Trixia depuis. Elle a couché avec JJ, ses mains se sont perdues sur tout son corps et ses lèvres aussi. « C'était.. », elle entame, c'était sa plus grosse erreur et son pire cauchemar vivant encore là en elle, c'était la tourmente tous les jours devant la glace, « c'était un accident » pire qu'un accident de bagnole, un accident de corps, couché avec JJ, un incontrôlable dérapage, glissade vers les enfers. « J'voulais pas.. J'ai pas réfléchi, j'ai pas fait exprès. Je te jure » c'est minable et elle le sait mais la vérité est minable et Trixia l'est et rien ne peut la sauver. « Je te jure Sam », elle répète comme pour donner plus de sens à des paroles aussi vaines. Tout se casse.
« C'était pas contre toi », c'est pire que tout finalement, c'était contre elle, c'était contre son être même. Samih était loin ce soir là, loin de ses pensées, loin de la trahison faite chair, loin du cœur. Et maintenant il y plantait ses ongles et c'était terriblement douloureux. Un élan de colère étreint la brune et lui serre la gorge alors qu'elle sent les larmes monter à ses yeux. Impossible. Elle ne peut pas donner ça à Samih, la grande vue sur ses détresses. Pas d'avantage. « Laisse-moi partir ! », elle hausse le ton, cherchant n'importe quoi pour se dégager. Refusant de lui offrir l'étalage de son organe à vif.
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MessageSujet: Re: you always kill the one you love (samix)   you always kill the one you love (samix) EmptyJeu 17 Aoû - 9:01

C’était la première fois depuis trop de temps que Samih avait l’impression d’avoir de l’emprise sur Trixia. La première fois depuis cette rencontre, des années auparavant. Trixia, si seule et perdue, sans personne. Trixia abandonnée, sans défense. Quand Sam était arrivé dans sa vie, elle dépendait entièrement de lui. Voilà sur quoi s’était basée leur relation : la dépendance, le besoin. Le temps avait passé maintenant, Trixia s’était échappée, après avoir accumulé toute la force dont elle avait besoin, elle était partie. Avait-elle profité de lui depuis le début ? Pour le gîte et le couvert, la sécurité, puis une fois lassée, elle avait tourné les talons sans même le regretter, pas même un instant ? Ne pas savoir était le pire. N’avoir jamais compris la véritable raison de son départ, de leur rupture, de la fin de cette si belle histoire. Belle histoire ? Tu te fiches de moi ? Elle interdisait souvent, la voix, de parler de Trixia dans ces termes. Car elle savait, la voix, elle savait bien que Sam était toujours à deux doigts de craquer face à elle. Beaucoup trop amoureux, attaché, sa peau ne s’était pas entièrement décollée de celle de Trix et la sale influence qu’ila vait eu un jour sur elle, il ne cherchait qu’à l’avoir à nouveau. La posséder toute entière, se sentir enfin comblé, comme il avait pu l’être autrefois. Mais ce n’était plus possible maintenant, ça faisait longtemps que ce n’était plus possible. Et cette ultime trahison ne faisait que confirmer ces faits. La seule emprise que Sam pouvait espérer avoir maintenant c’était sa main sur son épaule, lui déboitant à moitié la clavicule tant sa colère était incontrôlable. Qu'est-ce que tu fais ?? Lâche-moi ! Il n’entendait pas, ou en tout cas, la voix décidait d’ignorer ses suppliques apeurées maintenant. Il voulait des explications, maintenant, tout de suite. Mais elle était incapable d’en donner, pas devant lui, pas devant ce monstre terrifiant qui était en train de beugler sous son nez. Tu me fais mal, Sam ! Toi aussi, tu fais mal Trixia. Tu lui fais mal. Plus encore que ce qu’il était capable physiquement de faire. En fait, il semblait que tous les coups qu’il pourrait donner ne feraient jamais aussi mal que ce qu’elle lui avait fait. Alors pourquoi ? Pourquoi ça brûle autant entre eux ? Sam l’ignora complètement. Il se fichait de lui faire mal. C’est même le but, non ? La faire souffrir autant que possible. La faire avouer. Pourquoi elle avait fait ça bon sang ? Il ne savait pas à quoi il s’attendait vraiment. Est-ce que savoir lui ferait du bien ? Est-ce qu’il avait besoin de toutes les pièces du puzzle pour que la douleur s’apaise ? Est-ce que ça serait pardonnable ? Comment justifier qu’elle se soit tapée la seule personne au monde qu’elle ne devait jamais approcher ? Elle tenta de le faire, bien contrainte devant le regard de sociopathe et la main imposante de Sam qui écrasait toujours son épaule dans sa paume. Mais les explications étaient plus que vaseuses. Y avait-il vraiment une raison à donner en fin de compte ? N’était-ce pas simplement que JJ était un traitre, que Trixia n’en avait rien à faire ? Rien à faire de nous.

c'était un accident… J'voulais pas.. J'ai pas réfléchi, j'ai pas fait exprès. Je te jure La mâchoire de Sam se contracta, et Trixia comprit presque tout de suite qu’elle n’aurait pas dû dire ça. Cela eut au moins l’effet de lui faire lâcher son épaule. Ses muscles tendus cherchaient une nouvelle proie, il s’empara alors d’une lampe qui siégeait près de la fenêtre. Un accident ??! rugit-il avant d’envoyer la lampe devant lui : sur elle. Il y avait mis toute sa force et toutes les maigres compétence de baseball qu’il avait eut, un jour dans sa vie décousue. Il ne s’occupait pas vraiment de savoir si l’ampoule allait se briser contre la peau de Trixia, sur l’acier allait lui donner des bleus. Pour la première fois de sa vie, la toute première fois, il voulait vraiment qu’elle souffre. Je te jure Sam. Ca fit tilt dans sa tête, c’était clair. Elle jure hein ? Comme elle a juré de ne jamais nous abandonner, de ne jamais nous quitter, qu’elle nous aimait, qu’elle nous aimerait toujours. Elle l’a juré ça aussi. Rappelle l’autre. Les yeux de Samih étaient vitreux, peut-être parce qu’il n’avait plus toute sa tête, peut-être encore que son coeur était tellement serré que ça cognait en lui. Un écho insupportable qui lui donnait l’envie maladive de chialer. Tu le jures ? COMBIEN DE FOIS TU M’AS JURE QUELQUE CHOSE TRIXIA ? Combien de promesses t’as foutu en l’air, hein ? C’était plus fort que lui, il s’approcha d’elle et la poussa violemment en arrière, jusqu’à ce que son dos fragile ne heurte le mur d’en face en fait. Tu me jures que c’était pas fait exprès ? Et tu penses que ça va me suffir ? Rien ne sera plus jamais suffisant. Et rien ne sera jamais plus pareil, il en était persuadé. Tout était en train de cramer entre eux. A vif, il se jeta à nouveau sur elle, la bloquant contre le mur, les deux mains contre ses clavicules, recommençant à faire mal. Et quand elle avoua à demi-mot, terrifiée et vulnérable, que ce n’était pas contre lui, ce fut encore pire. Comme un fauve, le nez de Sam se retroussa, son menton se mit à trembler de rage et ses dents claquaient les unes contre les autres. Il était à deux doigts du collapse. A deux doigts. A deux doigts de me laisser le volant. prévint l’autre, attendant sagement son tour. Pas contre lui hein ? Sam se rendit compte qu’il aurait préféré que ça soit une des énièmes vengeances tordues de Trixia. Ca aurait voulu dire que leur petit jeu pouvant continuer. Mais là, ça voulait dire quoi putain ? Qu’est-ce qui se se passerait demain ?

Pendant son petit blackout de quelques secondes, il n’avait pas vu venir la main de Trixia, qui s’accrocha de toutes ses maigres forces à sa gorge, se plantant contre sa carotide, dans l’espoir, sans doute de l’étrangler. Mais elle n’avait pas la force nécessaire pour le faire lâcher. Elle n’avait même pas assez de force pour que la douleur lui fasse reprendre les esprits. Pas assez de force pour couper le passage de l’air. Elle était juste, faible et en très mauvaise posture. Elle tenta de reprendre le contrôle, hurler qu’il devait la laisser partir maintenant. Sinon, ils allaient s’entretuer. Belle idée ça, que de s’entretuer, une fois pour toute au lieu de se blesser encore et encore jusqu’à l’agonie totale. Le premier à s’effondrer a perdu. Il y eut ces quelques secondes où, si proches, ils se regardèrent dans les yeux, vraiment. Et c’était un genre d’apocalypse qui se jouait dans le crâne de Samih. Il l’aurait presque laissé gagner. Il était à deux doigts d’abandonner. Mais moi, j’abandonne jamais. La seconde d’après, le regard de Sam avait changé. Et, sans pitié, il agrippa le poignet de Trixia et le serra tellement fort qu’elle fut obligée de lâcher sa gorge. J’suis plus fort que toi Trixia. Siffla Sam. Non, pas Sam, l’autre. Comme pour prouver ses dires, il plaqua le bras de Trix contre le mur, enfin, le cogna contre le mur. Une fois, puis deux, puis trois. JE SUIS PLUS FORT QUE TOI ! répéta-t-il. Peut-être pour lui faire peur. Peut-être pour se convaincre lui même, se rassurer. Elle ne pourrait jamais gagner. Car il était un homme et elle était une femme.

Son poing s’abattit sur elle si fort qu’il sentit un os se briser sous ses phalanges. Trix tomba par terre. Le premier à s’effondrer a perdu. Regarde, REGARDE BIEN CE QUE T’AS FAIT D’MOI ! Hurla-t-il, sans même se rendre compte de ce qui venait de se passer. En fait, il s’en fichait. Sam ne décidait plus de ce qui se passait maintenant. Il ne décidait plus de rien. Il n’était même plus là, sans doute entrain de chialer dans un coin de son inconscient, sans doute recroquevillé, tout au fond de son âme, en train de se boucher les oreilles, les yeux fermés, sans vouloir savoir ce que l’autre ferait. Débarasses-toi d’elle, c’est tout ce que je veux. Fais la taire.

Il se pencha sur Trix, lui attrapa le bras pour la remettre sur ses deux jambes, même si elle tenait à peine debout, encore sous le choc probablement. J’me demande vraiment si tu pensais que je ne l’apprendrais jamais ou bien que je serais trop faible pour te faire payer. Commença-t-il à expliquer d’une voix qui ne lui ressemblait même pas. Il la plaqua à nouveau contre le mur, la bloqua avec son avant bras sous sa gorge. Il n’était plus qu’à trois centimètres d’elle maintenant, à trois centimètres de son nez en sang et de ses yeux noyés de larmes. J’pourrais jamais te le pardonner Trixia, jamais. Il pouvait pardonner tellement d’autres choses. Il pouvait pardonner sa trahison, leur rupture, ses airs de pétasses et toutes les petites manigances, depuis le début. Il pouvait tout pardonner. Mais ça non, il ne pourrait plus jamais la regarder en face, et il avait l’impression de mourir chaque fois qu’il imaginait la scène. De mourir. Mais le premier à crever, ça ne sera pas lui. Il se le promit intérieurement.[/i]
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MessageSujet: Re: you always kill the one you love (samix)   you always kill the one you love (samix) EmptyVen 18 Aoû - 17:40

Des images qui tournent et cognent dans son crâne et ça lui donne la nausée. Des fragments de souvenirs qui gueulent le dégoût et le regret, alors c'est comme ça que ça doit se passer ? Il n'y a que comme ça que ça doit se passer. Elle voit JJ, elle sent JJ. Les remords lui bouffent les entrailles, torture de l'esprit malade. Elle aimerait être ailleurs. Être ailleurs. Et avoir toujours été ailleurs, n'avoir jamais connu JJ. N'avoir jamais rencontré Samih. N'avoir jamais été Trixia. Minable Trix, qui s'embourbe dans ses explications, dans le dégueulasse de la réalité. Mentir mentir, mais elle peut pas ce soir, y'a que la vérité qui s'infiltre entre eux et c'est elle qui crée le dégât. Trixia la déteste, Trixia se déteste quand elle sent qu'il a grande vue sur sa détresse. Samih sait tout, il savait toujours tout et elle le haïssait pour cela aussi fort qu'elle l'aimait. Elle avait fait de lui son talon d'Achille. Et s'était amputée. Lâche-moi Sam. Laisse-moi brûler encore les ruines de nous. Parce que si elle a si mal en dedans, c'est qu'elle a mal fait le travail. Que rien n'est fini. Il se fou de lui faire mal, la prise de conscience la frappe, il s'en moque, Sam se moque de Trixia, il n'a pas le droit, pas le droit. Tout le monde peut bien se moquer d'elle, mais pas lui. Il est le seul resté debout dans le désert qu'elle a créé autour d'elle, des cendres de gens qui ont compté qu'elle a quitté. Je te tue mais tu t'effondre pas. Tu reste avec moi. Ça a toujours été comme ça. Il la tient trop fort, elle peut pas s'enfuir, s'échapper à eux deux. Il n'y a que ses mots qui lui échappent, des mots ridicules, qu'elle ne contrôle pas comme elle ne contrôle rien du tout. A l'instant où ils sont partis, quand elle lit la fureur furieuse sur le visage de Samih, elle voudrait les rattraper mais trop tard, ils sont tombés et elle est assourdie par le vacarme silencieux qui les suit. Sam lâche son épaule, elle a un mouvement de recul. C'est le moment, il faut partir, mais elle reste clouée là, incrédule, ce qui se passe ne doit pas se passer, elle voit mal, vit mal, c'est pas possible. La lampe projectile s'écrase contre son épaule et lui griffe le menton, lui arrachant un couinement. C'est possible et c'est en train d'arriver. Il va la tuer. La crainte certitude la blesse à mort. « Un accident ??! » un accident. Elle pouvait rien dire d'autre, elle n'avait rien de mieux à lui donner. Elle jure, elle jure, et que Samih lui pardonne, qu'il aie pitié seigneur même si elle n'en a jamais eu pour lui, pour eux. « Tu le jures ? COMBIEN DE FOIS TU M’AS JURE QUELQUE CHOSE TRIXIA ? Combien de promesses t’as foutu en l’air, hein ? » Toutes. Mais toi Sam, t'étais pas comme elle. T'avais juré que personne ne lui ferait de mal, t'avais promis. Elle avait toujours cru Sam. Elle le croit même encore quand il la pousse et que son dos s'écrase contre le mur. « Tu me jures que c’était pas fait exprès ? Et tu penses que ça va me suffir ? » Il le faut. Il le faut pour que tout se remette à tourner, que le mécanisme soit pas détraqué même si c'est déjà fait. Elle est écrasée par Samih, par ses mains et par une peine plus sourde qui enfle en elle, qui est pas celle de ses clavicules malmenées entre des mains qui hurlent vengeance. Elle essaye comme elle peut de colmater les brèches de sa défense, lui dit que c'était pas contre lui, mais c'est perdu d'avance elle sait. Et elle voit son visage qui sombre, la froide sueur glace sa colonne et elle redoute. « Mais qu'est-ce que tu veux ? », angoisse pressante, elle se tord sous sa poigne « Qu'est ce que tu veux ?! » qu'il ne dise rien c'est pire, parce que le silence précède la déferlante. Elle panique Trix, sa main saisit la gorge muette de Samih pour le repousser, pour le forcer à s'arrêter à tout arrêter. Avant qu'il ne soit trop tard. Il faut partir. C'est sa supplique colérique.
Elle lit ses yeux. Elle se voit dedans, comme avant. Mais ce reflet d'eux c'est le reflux dégueulasse d'un monde à l'envers, Samih l'a jamais regardée avec autant de colère même quand elle le détruisait, quand elle les condamnait tous les deux. C'est la frustration du désespoir qui monte en elle. T'as pas le droit de me haïr Sam. Ils s'étaient promis qu'ils s'aimaient. Il serre, serre son bras, serre son cœur. Elle lâche. « J’suis plus fort que toi Trixia. » Un éclat de furie dans le regard. « C'est faux » les mots noués la gorge noueuse. C'est vrai. Elle n'arrive pas à le haïr correctement. Terrorisée à l'idée qu'il lui échappe, que la situation lui échappe. Une fois, deux fois, le troisième coup lui arrache un cri. « JE SUIS PLUS FORT QUE TOI ! » Elle a mal, mal, c'est pas cassé, peut-être que ça l'est, c'est quelque chose en elle qui casse.
Le poing s'abat la douleur l'assomme. Elle bascule sous le choc. Tout est noir et elle s'écroule, les jambes ne la portent plus. Les larmes jaillissent, y'a plus rien pour les retenir, elles se mêlent au sang, forment des sillons sales sur son visage. « Regarde, REGARDE BIEN CE QUE T’AS FAIT D’MOI ! » Elle pleure de ce qu'elle a fait de lui. Elle pleure de ce qu'il lui a fait. A terre. C'était lui qui l'avait relevée et elle y retournait. Elle sent sa main sur son bras, tente de se dégager. Laisse-moi, laisse-moi, me touche pas. « ME TOUCHE PAS » plainte ridicule, à nouveau dressée sur ses membres malhabiles et elle veut retourner au sol et crever. « J’me demande vraiment si tu pensais que je ne l’apprendrais jamais ou bien que je serais trop faible pour te faire payer. » Elle pensait qu'il était trop Sam pour lui faire payer. Celui qui sauve et qui aime même quand on ne mérite rien. Le dos contre la façade, son bras sous la gorge. Personne n'aime assez fort. Personne n'aime correctement. « J’pourrais jamais te le pardonner Trixia, jamais. » Le sang lui rouille les lèvres et elle détaille son visage si proche, le broie de la fureur de ses yeux qui crient la haine « J'te déteste Samih. » sanglot pathétique, sa bile son sang coulent dans sa gorge. « J'te déteste. J'te déteste. J'te déteste ! » comme une litanie, elle a mal partout et mal aux mots, elle se moque de ce qu'il ressent. Il n'y a que la peine qui grandit en elle et la colère de l'avoir cru un jour, longtemps. On fait du mal à ceux qu'on aime. Elle reprend son souffle. « Et je t'ai jamais aimé. » une bulle de sang éclate sur sa bouche qui assassine. Elle veut qu'il la précède dans sa chute. Elle veut qu'il ait mal, aussi mal qu'elle, plus mal qu'elle. Mais ses jambes menacent de céder et y'a que son venin qui pourra le tuer. « T'es qu'un monstre. »
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Samih Scully

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MessageSujet: Re: you always kill the one you love (samix)   you always kill the one you love (samix) EmptyJeu 7 Sep - 12:37

Qu’est ce qu’il voulait ? Il ne le savait même pas. Depuis combien de temps ils étaient dans cette situation tous les deux, hein ? Combien de temps ils jouaient à ce bras de fer ? Qui gagnerait ? Qu'est ce que tu veux ?! l’écho tordu de douleur de ses suppliques de martyres ne trouvait aucune réponse dans l’esprit de Sam. Pendant une demi-seconde, l’autre se tut. Silence angoissant. Le voilà seul dans son esprit à se repasser le film en boucle. Du début à la fin pour comprendre à quel moment ça a déconné. Qu’est-ce qu’il veut putain ? À quoi ils jouent, là, maintenant ? À quoi ça ressemble ? Un assassinat. Ils sont partenaires de crime sur ce coup-là, en train de faire fondre à l’acide les restes putrides de leur amour sauvagement assassiné, y a tellement longtemps. Et quand tout aura disparu, il n’y aura plus qu’un vide immense. Peut-être que ça sera la paix. Une paix avec un goût si amer qu’ils en regretteront la guerre. Veut-il vraiment que ça cesse ? Ou bien est-ce que cette violence est leur seul moyen de continuer à s’aimer maintenant que tout s’est écroulé ?

Il reprit vite le contrôle de la situation. Et le poing qui s’abattit sur elle signa la fin de la trêve. Le craquement sourd de son nez aussi. Elle pleurait tellement, si bien que le sang et les larmes se mêlaient. Sam pleurait aussi, de rage. Quand il l’attrapa par le bras pour la relever, il entendit ses hurlements sans même y prêter attention. Y avait plus personne là-haut, plus personne pour réfréner la folie meurtrière de l’autre. Plus personne pour empêcher Trixia de mourir. Elle était maintenant sous le joug de l’ennemi, dans quelques secondes, elle sera peut-être morte. Et tout ce qu’elle lui jetait à la figure pour s’en sortir c’était ses yeux qui envoyaient des éclairs pour transpercer le crâne de Samih. Qu’elle se rassure, son crâne s’était déjà brisé, le chaos perpétuel qui s’y trouvait avait fini par tout faire sauter. Y avait plus rien à tuer. Y a plus rien à sauver non plus. Ni pour lui, ni pour eux. C’était en tout cas le sens de cette phrase qu’il balança. Il ne pardonnerait jamais. J’te déteste Samih. qu’elle répondit la voix étranglée. Il appuya un peu plus fort son bras contre sa gorge, dans un mouvement d’humeur. C’était comme si elle venait de lui enfoncer la main dans ma poitrine pour écraser son coeur. Il avait une grimace de souffrance sur le visage. Bon sang c’que ça faisait mal. Et elle le répétait, encore et encore. Elle martelait ça jusqu’à ce que tout s’effrite en lui. Et les larmes de l’égyptien envahissaient ses joues, glissaient le long des sillons de son expression torturée. LA FERME ! Je veux plus t’entendre ! PLUS JAMAIS ! c’était à son tour de supplier.

Et je t’ai jamais aimé.

Ca résonne trop vrai en lui, comme s’il l’avait toujours su, toujours craint, mais qu’il n’avait jamais voulu l’accepter. tout était un mensonge, sa plus grande réussite : vivre à tes crochets le temps de se trouver mieux. Tu le sais, hein Sam ? Tu sais que c’est la vérité. sans trop s’en rendre compte, l’étreinte de Sam se desserra à peine autour du cou de Trixia. Une tonne de brique venaient de s’écrouler sur lui. Comment tu peux dire ça ? qu’il lâcha sans même savoir à qui il s’adressait. À elle. Ou à moi. ses grands yeux globuleux la fixaient et cherchaient désespérément à quoi se raccrocher. Mais il n’y avait plus rien désormais. Juste des ruines. Arrête de lutter, arrêter d’essayer de la sauver. Laisse-moi la détruire comme elle t’a détruit. Sam lâcha complètement Trixia et recula d’un pas. Le temps de reprendre son souffle, pour elle, pour lui. T'es qu'un monstre. Oh, il le savait. Il le savait parfaitement. Et les médocs n’y changeaient rien. Il l’avait compris depuis longtemps maintenant, à quel point c’était un désaxé, déséquilibré. Un monstre assoiffé de sang. Ce démon dont elle parlait, il lui hurlait dans les oreilles tous les jours, en ce moment-même en fait. Il hurlait, criait, et se débattait en lui. Il cherchait à faire plier Sam, le faire céder, une fois pour toute. Trixia était l’une de ses dernières limites. Et l’amour inconditionnel, fusionnel, presque paternel même qu’il avait évité le pire jusque là. Mais puisqu’il ne reste plus rien à sauver… Je sais. Répondit l’autre. Et c’est de ta faute. Ajouta Sam, d’une voix étranglée. La seconde d’après il lui donnait un second coup de poing, encore plus violent que le précédent. En y mettant toute sa force. Il l’agrippa ensuite par les cheveux pour la retenir et approcha sa tête juste devant la sienne. Mais ce n’était pas Sam qu’elle avait en face d’elle, ce n’était plus lui. Tu vas r’gretter de nous avoir fait ça. On ne savait même plus qui était “nous”.

Les coups s’enchaînèrent. Encore et encore. Le sang giclait, Sam maniait Trix avec une facilité terrifiante, il la trimbalait d’un meuble à un autre, abattait ses poings sur son visage, son ventre, tordait son bras, tirait ses cheveux. C’était comme si toute cette dernière année avait à nouveau explosé en lui. Toutes ces heures de solitudes, tout ce chagrin accumulé, tous les coups bas : tout c’était avait pétri dans ses entrailles pour donner aujourd’hui une rage incommensurable. Ça faisait un bien fou, comme un alcoolique qu’on rejetterait dans un bar, un toxico à qui un offrait une seringue. Ça faisait autant de bien que de mal. Et après tous ces coups, il aurait pu l’achever. Il aurait dû l’achever. Tous les crimes sont passionnels, on ne tue que ceux que l’on aime.

Mais fallait qu’elle souffre.
Elle devait regretter de ne pas avoir de remords.

Alors, après l’avoir projeté sur le sol, il s’accroupit à côté d’elle et essuya sa main douloureuse, fracturée et pleine de sang sur son jean. Il la regarda longuement, visage tordu de douleur, en pleine lutte intérieure. Il la regarda, elle et son visage tuméfiée, les lèvres fendues, le nez en chou-fleur et les cheveux imbibés de sang. J’t’aime trop Trixia. Ca avait des allures de menaces. Je t’aime beaucoup trop. Elle aurait dû l’aimer de la même manière. Il la laisserait sauve pour ce soir, se détesterait demain d’avoir fait ça. Et l’autre finira par avoir le dernier mot.
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