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 i'm on your side when times get rough (Elena)

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Asher Bloomberg

Asher Bloomberg
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MessageSujet: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyLun 17 Avr - 20:29



Elena & Asher
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« Il est moche, ce piano ».
Un gamin avait osé dire ça à sa mère, et le regard d’Asher avait soudain dévié vers l’instrument en question. Il était moche, ouais, avec la peinture écaillée aux couleurs criardes qui lui coulait dessus, recouvert de fleurs sûrement dessinées par l’un de ses anciens propriétaires. Il avait posé ses doigts sur les touches d’ivoire et un son de vieille guimbarde s’était fait entendre. Il n’avait sûrement pas causé depuis longtemps, le bougre. Il est moche, ce piano avait dit le petit blond aux yeux pâles qui avait déjà reporté son attention sur un clavier électronique en bien meilleur état, à quelques mètres de là. Personne ne le regardait vraiment, ce piano à queue abandonné dans un coin. Personne ne lui prêtait la moindre espèce d’attention, à ce tas de bois, l’était à peine bon à faire du feu et l’était encombrant, par-dessus le marché. Quand il habitait encore New-York, Asher avait eu droit à un Steinway qui valait 500 000 dollars. Ses parents avaient mis cet opulent cadeau sur le compte de sa réussite scolaire et l’avait fait livrer dans sa chambre, pendant qu’il était absent. Ce n’était pas le même standing, assurément, pas le même prix non plus. Il avait jeté un œil à l’étiquette qui pendouillait de la caisse de résonnance. Cent dollars. Il était moche, ce piano, et il était con, cet Asher. Il avait fourré un billet dans la main de l’antiquaire, s’était adressé à lui avec un sourire au coin des lèvres : « vous pouvez me le livrer, par contre ? » Le vieux devait être heureux de s’en débarrasser, il l’avait fait gratis.

Swann avait fait la gueule, bien sûr, un peu. Swann faisait toujours la gueule a priori, quand il ramenait quelque chose, parce qu’ils étaient tellement viscéralement différents qu’ils ne comprenaient pas les désirs ou besoin de l’un et l’autre. Il l’avait eue, à l’usure, à coups de bouderies et de « t’façon, c’est toi qui squatte, c’est à toi de t’adapter ». C’était pas totalement faux. Lorsqu’il avait accepté de la prendre comme colocataire, il avait établi une liste de conditions à laquelle il ne dérogeait que très rarement. Entre autres choses, Swann était censée accepter Asher tel qu’il était, parfois con et souvent sérieux, trop aigri et fermé et réservé, Asher dans sa bulle de savon que personne n’arrivait jamais vraiment à éclater. Fallait pas boire son lait, pas utiliser son ordi, fallait nourrir de temps en temps son hibiscus et être sympa avec Dalek. Il n’y avait pas beaucoup de contraintes au fait d’être son amie, en réalité. Il était plutôt facile à vivre, Asher, quand on mettait de côté sa mauvaise humeur et ses horaires de travail démentiels, il était plutôt agréable et doux et tendre lorsqu’on savait quoi lui dire et comment le faire. C’était une bestiole un peu sauvage, Asher, un truc qu’aurait dû vivre dans la nature mais qui s’était retrouvé en captivité d’une étrange façon, et c’était pas difficile de cohabiter avec lui du moment qu’on lui laissait son petit coin. Il avait déposé le piano dans le salon, là où ça dérangeait le moins, et avait passé la journée à l’accorder. Ça devait faire trois ou quatre ans qu’il n’avait plus vraiment joué quoi que ce soit, parce qu’il y avait eu le mariage à préparer, les études à terminer, parce qu’il y avait eu la vie de manière générale et qu’on ne fait pas toujours ce qu’on veut. Ça faisait un bail, en réalité, que ses doigts ne s’étaient pas promenés sur l’ivoire, un bail qu’il n’avait pas joué revisité Mozart, un bail qu’il n’avait pas chopé des ampoules au bout des doigts. Il aurait pu faire ça maintenant, tiens, au lieu d’être un flic à la manque, même pas capable d’arrêter les délinquants sans s’attacher à eux ou les inviter sous son toit. Il aurait pu, jouer de la musique et gagner du fric grâce à ça, parce qu’il était terriblement doué et qu’il avait souvent fait pleurer sa mère sur du Chopin. Il aurait pu se faire un beau paquet de pognon et retrouver la belle vie de ses jeunes années, entre caviar et champagne. Mais il s’était toujours dit, connement, que la musique était une passion et qu’on ne devait pas jouer pour l’argent, jamais. Connard.

Swann n’est pas rentrée, aujourd’hui. Peut-être parce qu’elle sait qu’Asher est toujours cloué à son nouveau jouet, les paluches sur les touches froides et asymétriques. Il en a pris, ce piano, on dirait qu’il a fait la guerre. Pour autant, maintenant qu’il sonne juste, il est plutôt chouette. Il appuie un petit peu, Asher, et les notes sortent, harmonieuses, belles, parfaites, les notes sortent et bientôt, il joue la nocturne de Chopin, la plus connue, à la perfection parce qu’il la connait toujours par cœur. En vérité, il est tellement concentré qu’il entend à peine la porte s’ouvrir, mais il lève les yeux par réflexe.
Elle est belle, Lena, sur du Chopin. C’est une pensée fugace, parce que son esprit se concentre de nouveau sur les notes, sur l’enchaînement qu’il ne connait que trop bien, mais elle est belle, Lena, sur du Chopin. Il ne la quitte pas des yeux, d’ailleurs, alors qu’elle enlève sa veste et ses godasses, comme si elle était à la maison. Elle l’est bien un peu, faut dire. Il n’a rien fait pour la chasser, Asher, rien fait pour qu’elle comprenne que c’était pas vraiment chez elle. Peut-être parce qu’il n’a pas envie de faire quoi que ce soit, parce qu’il a la flemme, parce qu’il chasse trop les gens pendant la journée pour continuer de les chasser le soir venu. Elle relève les yeux, elle l’a vu. Elle fait chier. De toute façon, c’est pas comme si il pouvait passer inaperçu, parce que ses doigts continuent inlassablement de jouer, parce que ses doigts n’en ont rien à foutre. Plus rien n’existe quand on lui met un piano entre les mains. « Bonsoir », il murmure simplement, content de profiter d’une accalmie avant la tempête. Ça ne dure jamais bien longtemps avec Lena, le calme et la douceur, elle, elle l’emmerde et elle aime ça. Peut-être que ça ne lui déplait pas non plus, en fait.
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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyLun 17 Avr - 23:44


Elle aime pas la musique. Notes et accords, rythmes et mélodies. C'est ingrat, mais elle aime pas avouer qu'elle ment. Si on jouait sa vie en majeure plutôt qu'en mineure, peut-être qu'elle oserait plus regarder les partitions au lieu de les fuir du regard. Elle aime pas la musique, ou du moins, c'est ce qu'elle clame quand son oreille intéressée capte les ondes des radios. Ou c'est cette douleur lancinante qui pompe toute la vérité pour alimenter son fuel. Douloureuse musique, douloureuse voix. Maman qui berce et elle qui sait pas faire sonner juste. Elle chante faux, parce qu'elle chante pour déconner ou réveiller Asher en plein milieu de la nuit. Même chose, vraiment. Une grognon et un musicien rentre dans un bar ; tu la connais celle-là ? Non, attend, ça commence différemment. Acuto. Une grognon et un musicien rentre dans un appartement, et le meilleur moment, c'est quand on découvre dans la chute que la grognon n'habite pas là et que le musicien est un flic. Crescendo. Tout va trop vite dans cette histoire, y a tellement plus que la fin pas drôle de la mauvaise blague. Une grognon se découvre un ressenti bizarre, une sorte de réaction inconnue au bataillon et implantée secrètement dans les tripes. Dolce. Un peu de joie dans le chaos, de chaos dans la joie. Milles et unes façons de le rendre dingue ; littéralement. Des échos de rires dans les portes qui claquent, et des accents de satisfaction dans les claques qui se perdent. C'est faire de son arme massive de destruction de cœur une source interminable d'idées stupides. Elle se sent gamine, elle se veut chiante au point de le faire craquer. Encore, elle est là. Et quand bon lui chante elle y reste, une ou deux nuits sur le canapé, à réarranger les coussins comme il déteste et inverser les couvertures des bouquins pour que la tranche montre face au fond de la bibliothèque. Et si elle oublie que Swann en pâtit également, elle s'excuse. Elle aime bien Swann, sans mentir. Outre le prénom étrange qu'elle arrive pas à replacer dans sa mémoire. Bref. Une grognon, un musicien, et une danseuse rentre dans un appartement. Vivace. Quelle danse ça fait, un enchaînement sans queue ni tête. Une bête d'enchaînement, une chimère d'enchaînement. Elle est crevée d'avoir traîné toute la journée dans les rues, elle dansera pas ce soir. C'est un boulot monstre que de pousser la porte déjà, après une bataille sans répit avec les clés. Par habitude elle insère comme dans son ancienne maison, forcément que la serrure se fout de sa gueule. A croire que rien ne marche sauf la mémoire des mouvements et peut-être la mémoire vive dans les beaux jours. Dans les jours normaux, elle balance le trousseau sur le meuble à l'entrée et se rate. Consciemment. « Y a quelqu'un ? » qu'elle demande en appuyant un peu fort sur la voix. Ça couvre la musique sur laquelle elle a pas coutume de s’arrêter. La musique qu'elle ignore alors qu'elle fait tomber la veste et délace les chaussures. « Bonsoir. » Oh, elle l'avait pas vu. Mensonge, mensonge, mensonge. Elle s'est loupée d'un regard incontrôlable dans sa direction. « Hey. » Depuis quand y a un piano dans cette pièce. Puis depuis quand on autorise des pianos pareil, elle suppose que tous les autres pianos conventionnels sauteraient par-dessus la falaise en voyant le truc – à considérer que les pianos puissent consciemment penser et décider d'organiser un suicide collectif chez les instruments à cordes frappées. A considérer qu'un piano puisse trouver un moyen de se procurer des jambes, aussi. Improbable et gênant. Elle y pense en se dirigeant vers la cuisine, elle y repense en ouvrant le frigo pour attraper le carton de lait. « Y a plus de lait pour demain matin. » Elle annonce comme si on annonçait le messie pour une seconde fois. Toujours aussi excitée, avec un semblant d'insolence propre aux gens qui savent ce qui va se passer. C'est prévisible, de la voir revenir près du piano seulement pour forcer Asher à se décaler et poser son cul à moitié sur le siège, à moitié dans le vide. Elle s'excuse d'un haussement de sourcils, une gorgée de lait plus tard. Elle a pas pris de verre au passage, c'est plus marrant de regarder le carton jouer l'équilibriste sur le piano. « Tu veux qu'on se flingue ? » Il a l'air ailleurs, barré dans un autre monde qu'elle peut pas atteindre bien qu'elle essaie très, très fort. Elle se tue à tenter le coup quand même. « C'est pas une proposition, je constate juste. Manque plus les violons et on peut faire un truc sympa tous les deux. Prend l'alcool, je ramène mes cachets. Partant ? » La belle façon d'ignorer qu'il a. Senza tempo ; l'abandon plat de la routine. « Relax, Mozart. » Elle finit la phrase d'un coup dans les côtes, et d'une montée de yeux au ciel. Erreur, elle se surprend à fixer le plafond et la couleur des notes qui vient tout tâcher la toile. C'est beau. C'est con à avouer mais c'est beau. Elle a peur de pleurer, ou de sourire, ou de mélanger les deux et qu'il voit ce que ça lui fait. Elle a peur qu'il prenne des idées bizarres, des idées qu'elle a quand personne regarde. Elle mérite pas ces idées, elle est loin de mériter Chopin, mais elle aime la musique. Vérité de chez vérité, elle aime. Maintenant, faut penser à la faim dans le monde et à noyer des chatons pour pas qu'il puisse lire ça. Elena Popescu n'aime pas la musique, Elena Popescu n'aime rien. Elena Popescu refuse, peut-être que Lena peut se montrer plus clémente. Non. « Mais sérieusement, il est mort quand le gars qu'a écrit ça ? On dirait qu'il agonise encore. »  qu'elle marmonne en sortant de sa torpeur. Elle a envie de demander si le pauvre piano il agonise aussi, on dirait qu'il a vécu plus longtemps que eux deux réunis.
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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyMar 18 Avr - 21:47



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Elle avait été comme un cancer, Lena. La métaphore n’était pas flatteuse, peut-être même diffamatoire, et elle l’aurait sûrement buté s’il lui avait dit en face, mais elle avait été comme un cancer. Il s’en souvient comme si c’était hier, de la fois où elle avait forcé sa porte pour jouer les gros bras, là où il l’avait prise la main dans le sac mais où elle avait été infoutue d’admettre ses torts. Il s’en souvient parce qu’elle l’avait gonflé, la merdeuse, trop vieille pour qu’on supporte ce genre de conneries venant d’elle, trop jeune pour qu’on l’accuse d’être sénile et d’agir par pure démence. Il s’en souvient parce qu’elle l’avait zieuté du haut de son mètre soixante, parce qu’elle avait froncé les sourcils et qu’elle avait gueulé un coup, parce qu’il s’était retenu de rire et qu’il avait compris qu’elle aussi, elle bataillait pour pas étirer ses lèvres. Il s’en souvient parce qu’il avait demandé à la dérobée d’où elle venait et ce qu’elle faisait avant d’être une paumée, parce qu’elle avait haussé les épaules, éludé le sujet, mais qu’elle était revenue la nuit suivante et s’était installée sur le canapé. Il s’en souvient parce qu’elle avait posé ses culottes sur une étagère du placard et qu’elle avait laissé trainer des bonbons dans les plis d’une couverture, il s’en souvient parce qu’elle avait fini des dizaines de packs de lait sans jamais s’excuser. Il s’en souvient parce qu’il avait commencé à ressentir, sournoisement, insidieusement, une piqûre au creux du cœur, quelque chose de plus que son ordinaire curiosité, un truc indéfinissable qui lui tordait les boyaux comme on essore un torchon mouillé. Lena avait été comme un cancer. Elle s’était glissée sous sa peau et dans sa tête jusqu’à métastaser tout ce qu’il y avait autour, tout ce qui avait plus d’importance qu’elle, au fond. Un putain de cancer.
Là encore, elle attrape le pack de lait dans le frigo et il bout. Il déteste ça, putain. Elle le sait, c’est pour ça qu’elle le fait. Elle respire pour l’emmerder, Lena, elle vit pour sentir l’agacement dans sa voix lorsqu’il lui demande de le laisser, elle se nourrit des expressions faciales qu’il manifeste quand elle fout ses nerfs en pelote. Il joue, Asher, pour pas lui dire merde, pour pas la regarder, pour pas louper une note quand il croisera ses pupilles. Il joue, et elle cause, cause, cause, parce que Lena c’est beaucoup d’esbroufe, Lena c’est beaucoup de je suis une grande fille et les grandes filles ça pleure pas, Lena c’est beaucoup de sentiments cachés parce que ça serait douloureux de montrer qu’on a le cœur qui palpite. Il ne comprend pas, Asher. Déjà, parce qu’il ne trouve pas que ce morceau soit triste, fondamentalement. Il est plutôt joyeux, en fait. La sérénade au clair de lune de Beethoven, ça c’est triste, mélancolique, grandiose. Il soupire, loupe une note lorsqu’elle donne un coup dans ses côtes. Puis il sourit. Elle l’amuse, avec ses remarques d’enfant. « T’es aussi sensible qu’une enclume, Popescu ». Il arrête de jouer, parce que l’air tourne en boucle et devient lassant, à force, en partant du postulat que Chopin puisse devenir un jour lassant. Il tourne la tête, Asher, lui prête un regard un peu moins distrait, un vrai regard, une mini caresse des yeux. Il tend soudain le bras pour attraper la brique de lait, en avale une gorgée, goguenard, superbe dans son orgueil. « T’iras racheter du lait ma p’tite, ça payera ton loyer pour toutes ces fois où j’te demande rien ». Il repose le lait, détourne son attention du monstre pour mieux lui pincer l’épaule quand elle cesse à son tour de l’observer. Sourire à la commissure des lèvres, il recommence à pianoter.

Les notes s’enchaînent de nouveau, un peu plus rapidement, avec davantage d’assurance. On croirait qu’il est revenu quelques années plus tôt, sur le grand piano à queue à cinq-cent-mille boules. Il a dévié sur Liebestraum, parce que si Lena ne fond pas sur du Chopin, il a de fortes chances qu’elle craque quand même pour Liszt. Elle a l’air de s’en foutre, encore, mais il poursuit inlassablement, Asher, avec ses digitales qui frôlent l’ivoire et ses yeux qui se ferment un peu. Y a des moments où il s’étire pour cogner des notes plus aigues, des moments où son bras frôle celui d’Elena et où il fronce les sourcils, comme l’éternel insatisfait qu’il est trop souvent, pas parce que la musique sonne faux (même si son accordage de la dernière chance n’a pas fait des miracles, faut l’avouer) mais parce qu’il aime ce contact qui n’en est pas vraiment un, il aime leurs peaux qui se frôlent et il aime la confusion que ça implique chez lui, un peu partout sous son épiderme. « T’as pas quelqu’un d’autre à emmerder » il demande, toujours absorbé par sa musique. C’est pas vraiment une question, plutôt une affirmation. Il sait qu’Elena est entourée de plein de personnes, qu’elle a sûrement mille autres chats à fouetter. C’est pas une question stupide, de savoir pourquoi elle revient toujours le voir lui. Peut-être même qu’il aimerait une réponse osée, une réponse qui dérange, une réponse qui secoue. Peut-être qu’il aimerait qu’elle lui dise qu’elle aussi, elle a ce sursaut conflictuel qui lui bouffe les tripes, qu’elle aussi, elle sait pas trop pourquoi elle est là et pourquoi elle aime être là. Il rouvre un œil, lui jette un regard, entrechoque doucement son bras contre l’épaule d’Elena. « J’sais pas pourquoi tu t’infliges ça, c’est pas comme si t’aimais ce que je fais », il souffle, moitié amusé, moitié sérieux. Il n’a pas confiance en lui, Asher ; il n’a pas confiance en eux non plus. En leur amitié, en leur je-ne-sais-quoi, en cette espèce de cohabitation bizarre qu’ils s’imposent, la grognon et le musicien, la délinquante et le flic, la pauvre et le bourgeois, tous ces antagonismes qui les qualifient pourtant si bien. Il n’a pas confiance mais il l’observe, sourit. Il n’a pas confiance mais les doigts pianotent moins vite, parce qu’il est trop occupé à perdre ses yeux dans sa tignasse brune de petit monstre. Définitivement, il est désespérant.

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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyMer 19 Avr - 23:42


Il existe tellement de choses pour lesquelles Lena préférerait se couper la main plutôt que de se montrer honnête. La vérité – que du subjectif, non ? Non ? Est-il au moins possible de changer des habitudes ancrées aussi profond, embrochées dans la chair comme des foutus crochets d'abattoir ? Ça avait commencé tôt, un matin, elle se souvient. Du soleil qui passe par la fenêtre, entre ses doigts, rassurant comme irradiant. Elle en a fait jouer, des lucioles sur les phalanges. Elle se souvient de la poussière, du regard de son père, perçant. Des yeux qui la soulèvent aussi facilement qu'une poignée de son t-shirt dans les mains usées. J'ai pas piqué dans le placard. La vérité, que du subjectif – elle a emprunté dans le placard. Et c'était même pas un placard, si on insiste sur les technicités. Un tiroir, tout au plus, sans poignée qui plus est. J'ai pas pleuré, c'est les allergies printanières du mois d'Octobre. J'ai pas fumé, ma veste sent juste la clope des potes. J'ai pas bu, je suis saoule des effluves environnantes. J'ai pas avalé tous ces cachets exprès, j'ai mal lu les doses prescrites sur la notice. J'ai pas fui le domicile familial, j'ai marché tranquillement après avoir ouvert la porte. J'ai pas disparu de la circulation, j'ai bien su me cacher des trafics. J'ai pas le cœur qui explose en te voyant, ni les mains qui veulent marquer ton cou en t'écoutant jouer, ni les yeux qui te suivent systématiquement quand tu changes de pièce. J'ai pas envie de vivre là indéfiniment, je veux seulement que tu te souviennes de moi quand je suis pas là. Non j'ai pas le cœur qui explose, t'as le cœur qui explose, connard. Boom. « T’es aussi sensible qu’une enclume, Popescu », il répond en arrachant les doigts des touches. Mais. Elle sent immédiatement le silence que ça plombe, l'enclume, c'est dans son ventre qu'elle est partie se loger. J'ai pas gémi de déception, je suis enrhumée, ça me prend les sinus en ce moment. « J'aime quand tu me fais des compliments. Je comprends mieux la file de prétendantes devant ta porte maintenant. », qu'elle nargue en maintenant sa position quand il passe un bras devant elle pour attraper le carton de lait. Elle aime pas le lait. Elle déteste le lait. Elle est intolérante au lactose, putain. Il existe tellement de choses pour lesquelles Lena préférerait gerber toute la nuit plutôt que de céder du terrain. Elle garde ses priorités en perspective ; emmerder Asher. Je cherche pas à te faire fuir, j'essaie de voir combien de temps tu tiendras avant de me détester comme les autres.

« T’iras racheter du lait ma p’tite, ça payera ton loyer pour toutes ces fois où j’te demande rien » Il a du répondant, elle a compris tout de suite en le voyant. Penaud dans l’entrebâillement de la porte et elle debout, fière, totalement étrangère au paysage. C'est un bon plan j'te dis, le gars est jamais chez lui. Subjectif, hein. « Dans tes rêves. J'rends ta vie milles fois plus excitante, ça a pas de prix, Bloomberg. », elle rétorque, et y a toute l'insolence de la nana qui se croit indispensable qui ressort et se déverse sur le piano. Il est facile, il est lunatique. Il prend trop de café et pas assez de siestes. Il se douche toujours quand elle veut le faire, il fout toujours sa veste sur la chaise qu'elle occupe. Il la regarde jamais quand elle le regarde. Et des fois, il lui pince l'épaule comme pour lui dire, je te vois. Enfin il se remet à jouer, y a une éternité qui s'est écoulée depuis la dernière minute où ses doigts ont effleuré l'ivoire et l'ébène. C'est différent de l'autre morceau. Plus fluide, plus aérien. Peut-être qu'elle a la tête qui décolle avec, ou peut-être que c'est les émotions qui lui font agripper le siège pour pas partir. Elle s'évertue à maintenir un visage neutre, désintéressé, même lorsque le bras d'Asher vient accidentellement chercher le sien. « T’as pas quelqu’un d’autre à emmerder » Elle sourit, elle replonge dans la neutralité, elle recraque un sourire masqué par le brun de ses cheveux. Je te vois. « Rien que toi. », elle minaude en se rapprochant. Un centimètre sur la gauche, pas plus. Si on insiste sur les technicités, hein. « Tu t'sens spécial, t'as les mains qui tremblent, t'es comme un prépubère qu'attend qu'on l'invite au bal, dis – dis ? » Tu sens le souffle dans ton cou, les mèches qui piquent ta peau, le rire qu'elle retient pas ? Tu sens l'envie de baffer monter, ou faut qu'elle se rapproche encore un peu ? « J’sais pas pourquoi tu t’infliges ça, c’est pas comme si t’aimais ce que je fais » Il saura jamais, vu comment elle ment, et elle saura jamais non plus. Il l'aide pas, à la regarder comme ça. Plante, plante, plante les ongles toujours plus loin. Elle s'envole encore. « Qu'est-ce que tu veux entendre, tu lis en moi comme dans un livre ouvert », comme un manuel ikéa traduit en hébreu par un chinois analphabète. Elle gâche le morceau de toutes ses paroles parasites. « T'as raison. J'aime pas. Ça fait une minute que j'prie que t'arrêtes pour que je puisse aller me coucher, mais hey, faut croire que Dieu existe pas. Désolé si t'es athé. Tu t'en remettras. », elle enchaîne en lui tapotant gentiment l'épaule. Les notes s'emballent, se chevauchent, elle croit reconnaître la trame qui revient sans cesse au point de se retrouver clouée dans un silence impatient. Elle est gamine qu'attend que son spot publicitaire préféré repasse à l'écran. Elle est sa mâchoire qui se détend et ses sourcils qui se rejoignent à chaque suspens. Loupera, loupera pas. Il en manque pas une. « Attend, rejoue ce passage. » C'est pas comme s'il l'écoutait, ses mains ont une vie qui se soucie guère de ses caprices. Alors elle écrase une des siennes dans les aiguës. « Rejoue ce passage. », elle ordonne en le défiant du regard. Je t'engueule pas, j'ai besoin d'entendre à nouveau. Elle refuse de lâcher l'affaire avant qu'il ne reprenne enfin. Alors seulement elle ferme les yeux. « T'es un idiot ... » un idiot de génie, un génie de flic, pourquoi t'es flic, qu'est-ce que t'as loupé.
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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptySam 22 Avr - 0:02



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Y a des accents bizarres, dans la voix d’Elena, des bouts de « j’tiendrai à mon siège jusqu’à ce que tu m’en dévisses » et des sursauts, flamboyants, parce qu’elle est belle, Lena, quand elle bougonne, quand elle parle de trucs stupides comme sa soi-disant file de prétendantes. Il n’a pas beaucoup de nanas à ses pieds, Asher, il est trop secret et trop renfermé et trop odieux, il se cache trop derrière sa carapace et s’montre pas assez comme il est. Y a de l’humour dans Asher, y a des mots soufflés juste dans l’espoir d’entendre un joli brin de rire, y a des étreintes loupées parce que le moment est passé, que c’est trop tard, que ça ne serait plus naturel, y a des estocades portées à son cœur à chaque fois que Lena se fout de lui ou l’agace, à chaque fois qu’elle lui dit qu’il n’y a rien que lui et qu’il n’en croit pas un mot. Y a pas rien que lui, y a pléthore d’autres, des moins gentils sûrement, des plus débrouillards peut-être, des mecs qui sont pas nés dans la soie et qu’ont vu plus de choses en quelques poignées d’années que lui en toute une vie. Des mecs qui sont pas comme des prépubères qu’attendent qu’on les invite au bal. Il sourit, un peu, ne la regarde pas. Il ne la regarde que trop rarement, en fait, peut-être parce qu’il est conscient que ses yeux pourraient le trahir, dire implicitement ce que ses lèvres refusent de prononcer, qu’elle le rend bizarre à être assise là à côté de lui, qu’il bout intérieurement lorsqu’elle critique chacun de ses gestes. Il joue sans discontinuer, Asher, peut-être pour pas hurler et lui dire merde, peut-être pour pas la plaquer sur le piano et marquer sa peau blanche de mille traces pourpres. Il se déteste, il la déteste, énormément, pas du tout. Putain de parasite, putain de petit monstre. Avec ses grands yeux sombres qu’ont aspiré l’univers et ses cheveux en pagaille, avec ses petits doigts qui s’écrasent sur l’ivoire des touches et sa voix capricieuse qui réclame sa berceuse du soir. Il sursaute, Asher, pris au dépourvu, pas vraiment préparé à la tornade qui s’abat sur lui. Y a Dalek qui ronfle dans un coin, il se fout que son maître soit en train de se faire vilipender. Saleté de clébard. « Merde, Lena » il souffle dans sa barbe, les yeux rivés sur l’instrument, mains tremblantes en suspens au-dessus des touches. Elle est imprévisible, Elena. Elle est impétueuse et folle et irrationnelle, elle le mène par le bout du pif et ça l’emmerde, ça le fait chier, ça le terrifie. Il recommence à jouer pourtant, doucement, fidèle petit soldat qui obéit toujours aux ordres qu’on lui donne, il joue doucement et lorsqu’il entend t’es un idiot, il s’arrête un court instant, le temps d’avaler, de déglutir, de savoir comment réagir, quoi dire, quoi faire. Elle le laisse toujours un peu sur la touche, Lena, avec ses réparties douloureuses exprès, avec son venin qui bouffe les veines et son fiel qui dissout la peau. Il sait jamais vraiment quoi répondre, quoi dire, quoi faire, comment le faire ; il a jamais su, Asher, avec personne, jamais su comment trouver vraiment les mots justes et comment les exprimer, jamais su comment contrer les coups bas et porter le coup de grâce. Ça l’énerve, quelque part, qu’Elena utilise ça contre lui, cette foutue faiblesse qu’il a de ne pas savoir comment riposter, parce qu’il a grandi avec des gants blancs et des bonnes manières plein la bouche, des s’il te plait et des merci, des congratulations pompeuses et une solennité qui n’a plus cours ici, maintenant. Alors il expire un grand coup, recommence à jouer, crescendo, se met à parler subitement pour dire des trucs qu’il pense mais qu’il aurait voulu garder pour lui. « C’est toi qui es idiote », il commence, focalisé sur les notes qui se déroulent sous ses doigts. Il n’a pas besoin de regarder où vont ses mains, en réalité, parce qu’elles connaissent le terrain par cœur, parce qu’elles s’y sentent à l’aise, rompues à l’exercice par trop d’années de solfège, de coups de baguette sur le bout des doigts quand il n’avait pas assez travaillé, de longues heures à bosser sur des études merdiques au rythme du métronome. « Ça me gave, Elena », il ajoute, les dents serrées, pupille vissées à l’ivoire et à l’ébène. Il distingue plus vraiment l’un de l’autre parce que sa vue se brouille doucement, parce que la musique envahit ses pensées, parce qu’Elena envahit ses pensées, cette conne d’Elena avec ses fringues qui trainent partout et sa manie de finir systématiquement le lait, cette abrutie d’Elena avec sa peur de rester trop et de s’attacher, cette sotte d’Elena avec ses insécurités de merde qu’elle reporte sur lui pour ne pas avoir à les assumer pleinement. « Dis-moi pourquoi je suis un idiot. Dis-moi pourquoi ou l’dis pas du tout, mais si tu décides de balancer des trucs comme ça, assume ». Son ton est le même, calme, plat, froid. Il veut la faire craquer, lui faire dire, l’obliger à avouer qu’elle le déteste, qu’elle en peut plus, qu’elle reste juste là parce qu’elle a nulle part où aller. C’est pas si dur, ce qu’il demande. Juste un peu d’honnêteté, de franchise, de courage, juste un peu de couilles, juste un peu de gueule et autrement que pour l’agresser verbalement comme elle le fait en permanence. Il veut qu’elle lui dise, qu’elle lui hurle, j’pars et j’reviendrai pas, qu’elle se lève et claque la porte, qu’elle emporte les culottes qui squattent un bout d’étagère, qu’elle le gifle, le frappe, qu’elle le violente. Mais qu’au moins, elle le laisse pas comme un con sur son piano, à essayer d’impressionner la fille qui lui plait. « Assume, putain », il souffle alors que la musique devient de plus en plus forte, se terminant sur un accord disharmonieux, désagréable. Il est lunatique, Asher, il est pas très stable et pas très sain, mais juste avec elle, parce qu’elle est pareille, parce qu’elle le trouble et qu’il déteste ça, parce qu’elle le teste et qu’il trouve ça con, parce qu’elle le nargue et que ça lui fait mal. Il claque le couvercle du piano, manquant de peu d’estropier l’emmerdeuse, et il se lève pour s’éloigner. Elle est trop près, Elena, trop près et trop méchante et trop dangereuse. « Tu fais chier » il marmonne pour lui-même alors qu’il s’assied sur le canapé et plonge la tête dans ses mains calleuses d’avoir trop joué. « Tu fais vraiment chier » il rajoute, un rire au bout de la phrase, avant de tourner la tête vers elle, qui n’a toujours pas bougé. « Viens m’embrasser, Popescu. Assume ».
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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyLun 24 Avr - 0:48


Des fois, elle se demande si c'est le hasard qui l'a balancée là, ou si le hasard n'est qu'un complot inventé de toutes pièces par les américains pour emmerder les chinois. Et les roumains, dans toute cette affaire ? Parce qu'elle se sent clairement attaquée par la chose, trompée, bafouée. C'est un bon plan j'te dis, le gars est jamais chez lui. Tu le croiseras pas, fais moi confiance. Des conneries. Asher est bien là, assis sur le banc à cet instant, posté devant la fenêtre au matin, planqué dans sa tête au soir, plié dans sa poche quand elle part, écrasé par sa violence quand elle rêve. Il est là, jamais, ouais, souvent toujours, même quand elle veut pas le croiser et qu'elle se plante devant la porte en espérant qu'il sera pas derrière quand elle ouvrira. T'es un idiot. Et elle l'idiote qui revient frapper à la même adresse en s’étonnant d'y trouver la même personne. Quelle surprise. Un bon plan ; fais lui confiance, elle connaît pas de bon plan qui marche. Des fois, elle se demande si c'est le hasard qui l'a balancée dans cette fatalité, ou si la fatalité s'est jetée tout du long sur sa silhouette frêle. Chute dans la poussière. Plaquage de brute. Elle en ressent encore le contre-coup, lourd sur sa poitrine, charbon dans ses poumons usés. Enfin, c'est peut-être les clopes qu'elle a piquées dans le paquet de Serghei, celles qu'elle a cramées à la suite hier soir contre un mur pas loin d'ici. Ou c'est peut-être Asher qui s'est remis à jouer ses trucs de mecs morts, comme elle lui a demandé. Un effet terrible, ces morceaux de classique. Elle a l’impression d'être nauséeuse mais d'en vouloir encore plus. Tarée. « C’est toi qui es idiote », qu'il lance finalement en appuyant chaque lettre d'une note agacée. Et ça pourrait bien être les mains qui lui répondent désormais, il semblerait que la tête veuille plus s'emmerder avec ça. Trop de responsabilités. C'est lourd sur le dos, de cohabiter avec Elena Popescu. Elle a bien vu comment il est voûté, davantage au fil des secondes, les œillères qu'il aurait mieux fait de porter plutôt que de s'obstiner à ne mater que le clavier. Tout démange de marteler une nouvelle fois ses caprices sur les touches, à condition qu'il accepte de la regarder à nouveau. Regarde moi. Lâche les morts, Asher, écoute un peu. Elle est pas si mal que ça, la partition que compose son palpitant. « Ça me gave, Elena » Y a un truc qu'est bien vivant dans cette pièce, de toute évidence, et c'est pas à eux deux qu'elle fait allusion. Elle en est suffisamment proche pour en sentir son souffle désagréable contre sa nuque ; les relents de l'indécision, et de toutes les choses qu'ils ne se disent pas. Immobile, elle se contente de fixer le profil qu'il offre amèrement. Elle en lit plus sur sa mâchoire que sur ses lèvres, et c'est peut-être le problème. Enfin, un des problèmes. Sur la liste non-exhaustive, c'est peut-être le moins chiant de leurs problèmes. Elle aime bien sa mâchoire. « Et qu'est-ce que je suis censée y faire ? » Il est en rogne. Elle est le calme avant la tempête. Ensemble, ils font vibrer l'air. Elle a le bout des doigts qui piquent d’électricité et de tension non-résolue. « Dis-moi pourquoi je suis un idiot. Dis-moi pourquoi ou l’dis pas du tout, mais si tu décides de balancer des trucs comme ça, assume » Jamais vivante. Et elle l'imite dans son langage corporel, histoire de lui faire comprendre qu'elle sait jouer des trucs aussi. Droite sur le banc, prête à plonger ou se barrer, elle sait pas pour le moment, mais elle s'exécute comme un putain de prodige. Il veut qu'elle assume quoi au juste ? Suffit qu'elle ouvre la bouche pour foutre un truc en l'air. C'est qu'un idiot, il détourne tout ce qu'elle ose penser. C'est qu'un idiot, la première fois, c'était même pas une insulte, à peine une pique. La fois d'après, elle promet rien. La première fois, c'est seulement qu'elle comprenait pas. Elle comprenait pas comment un gars comme lui s'était retrouvé là, à l'engueuler par-dessus un vieux piano retapé, à l'écouter se foutre gentiment de sa gueule, à lui sourire comme s'il savait un truc qu'elle pouvait pas piger, à pas la jeter dehors à la première chance, ni à la deuxième, ni à la troisième, et jamais à la vingtième encore. C'est qu'un idiot, il lui demande de faire ce qu'il peut pas non plus et c'est facile, trop facile pour qu'elle daigne céder du terrain. Il aura pas un centimètre. Pas un seul. « Assume, putain », c'est toujours les mains qui communiquent, noyées dans la frustration, écrasées dans un accord pitoyable, moche. Elle sursaute. « Tu fais chier » Et il a claqué le couvercle tellement fort qu'elle a besoin d'un instant pour comprendre qu'il est parti se réfugier sur le canapé. Bêtement elle regarde la place vacante et les dix doigts qu'elle a toujours ; et elle remercie ses instincts d'avoir évité la boucherie. « Tu fais vraiment chier » Arrête, arrête, arrête, la tempête a pas la patience facile. Ça l'entoure d'un aura menaçant opaque quand elle se retourne. « Viens m’embrasser, Popescu. Assume » Et ça redescend aussi facilement que ça. Sur sa partition, un raté, interminable ligne sans vie qui se confond avec les autres. Quoi. Elle suffoque, elle déglutit, elle arrive pas, elle doute, elle se lève, elle veut se rasseoir, elle avance, elle veut crever sur place foudroyée par un éclair et encore, et encore, et encore. Elle parie que c'est plus agréable que cette sensation de faiblesse, ou que ses genoux qui tiennent pas mais qu'elle comptait poser au sol de toute façon, entre les pieds de Asher, pour que lorsqu'elle se redresse elle trouve moyen d'aligner et les yeux, et les mains de chaque côté de son visage. Le mutisme reste fidèle au rendez-vous, une chandelle à la main pour éclairer les expressions qui défilent en travers de ses joues. Elle le déteste, pas du tout, il l'énerve, un bon paquet du temps, il est chiant, quand il s'y met, elle est pas mieux, quotidiennement, il respire comme un asthmatique, ou c'est sa respiration à elle qui ricoche dans la figure. Il dit rien, elle non plus. La musique lui manque. Assume. Elle pile net à quelques riens de sa bouche. « Ne me demande plus jamais ça. » et c'est tellement murmuré contre ses lèvres qu'elle doit se faire violence pour pas s'attarder plus longtemps. Assume, assume, assume. A contrecœur, elle s'écarte et les mains glissent dans le même mouvement. Idiote.
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Asher Bloomberg

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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyMar 25 Avr - 20:19



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Tu te fous de moi. Dans son souvenir, ça claque dans l’air. Les mots de Samuel alors qu’il venait de lui dire qu’il avait envie de lui, l’expression de dégoût sur son visage, les mains qui tremblent tellement qu’elles en peuvent plus. Les mains enserrant cet imbécile de visage et les lèvres posées sur les siennes, fugacement, qu’avaient à peine eu le temps de s’ouvrir avant qu’il se prenne l’uppercut, les paumes contre son torse qui l’avaient poussé aussi loin qu’elles avaient pu. Tu te fous de ma gueule, répétition accentuée, mot gueule craché, il est hétéro il se souvient avoir pensé, il est hétéro et toi aussi et tu fais de la merde, Asher, il s’était répété. La fuite, après, le moyen le plus facile d’éviter tout ça, le chemin le plus court pour ne pas avoir mal, les bagages faits trop rapidement et le train pour Savannah, le billet de cent dollars en poche et papa-maman prétendant qu’il pourrait très bien vivre avec ça. Connards, il se rappelle avoir pensé, souvenir culpabilisant, parce qu’il n’aime pas dire du mal de ses parents. Mais connards quand même, eux et Samuel. Scarlett, elle a pas grand-chose à foutre dans cette histoire. Elle est juste là pour faire beau, pour prétendre que ç’avait commencé comme des fiançailles idéales, le grand amour, le lit recouvert de pétales de roses. Ç’avait pas été ça. Ç’avait été douloureux et froid et morne jusqu’à ce qu’il se barre. Ç’avait été insignifiant jusqu’à aujourd’hui, jusqu’au réveil brutal de ses sentiments, le petit pincement au creux du cœur et les gargouillis dans le ventre. Jusqu’à Elena. Elena qu’est conne, Elena qui s’approche et attrape son visage, manque de lui péter le cœur à coup d’espoirs toujours déçus. Ça retombe comme un soufflé, le moment, l’impulsion, ça retombe alors qu’elle parle comme Samuel. Ça se barre, et il est une nouvelle fois déçu.
C’est pas grave, au fond. C’est un instant manqué comme mille autres, ceux où il aurait pu prendre le métro et croiser l’amour de sa vie mais où il avait préféré monter dans sa bagnole parce que c’était plus commode, ceux où il était passé devant un petit marchand de fleurs et où il avait voulu en acheter pour Elena sans finalement le faire. C’est un bout de vie loupé, un battement de cœur en l’air et un silence trop pesant parce que la musique ne joue plus. Elle parle et elle le blesse, Elena, maintenant plus que jamais, avec ses mots poignards et ses gestes revolver, avec tout ce qui peut l’assassiner dans son attitude et dans ses paroles. Il se rappelle s’être juré, une fois, après Samuel et Scarlett et d’autres dont il a oublié le nom, de ne plus souffrir pour quiconque. Et c’est cette conne d’Elena qui le fait mentir, qui lui fait briser sa promesse. « Ok », il souffle alors qu’elle recule. Il a l’impression qu’elle évite son regard, qu’elle fait exprès de ne pas le voir. Peut-être qu’elle ne le voit plus, après tout. Peut-être qu’elle ne l’a jamais vraiment vu. C’pas comme s’il était déjà bourré de doutes, Asher. Rien n’est sûr avec Elena. Elle est comme un hérisson, la petite, à ne pas se dévoiler, à se rouler en boule à la moindre anicroche. C’est pas comme s’ils s’entendaient vraiment bien, tous les deux. Ils se détestent, et il ne contrôle pas ses mots lorsque sa voix prononce malgré lui « je te déteste », chaque syllabe bien détachée de l’autre, les yeux plantés dans ceux de Popescu. Faire mal alors qu’il veut la réconforter, la serrer contre lui. L’insulter alors qu’il veut attraper sa lippe et l’embrasser jusqu’à la rendre exsangue. Abruti de flic. Elle ne le croit pas. Il le sait parce qu’elle s’est pas encore barrée, parce qu’elle n’a pas encore tourné les talons, parce qu’elle n’a pas décollé ses genoux du sol. Peut-être qu’elle peut même pas.

« Je te déteste », il réitère, légèrement appuyé sur ses avant-bras. Il a les pupilles plantées sur Elena, les doigts qui tapotent nerveusement contre son jean, tic de stress impossible à camoufler. Il aimerait la voir bouillir davantage, Elena. Etre un volcan au lieu d’une flamme éteinte, avoir de la haine à revendre. Il aimerait qu’elle le cogne, qu’elle le morde, qu’elle le gifle, qu’elle lui fasse mal de n’importe quelle manière. « Et je t’apprécie », mots dérisoires pour exprimer ce qu’il ressent. Evidemment qu’il ne l’apprécie pas seulement. Il est con, Asher, à prendre des pincettes alors qu’il vient de lui demander de lui sauter dessus, alors qu’il est plus honnête ce soir qu’il ne l’a jamais été depuis des années. Il est con, et c’est pour ça qu’il secoue la tête, son corps immobile alors que sa voix semble enfin flancher. « Et je te désire ». Les mots sont ajoutés de but en blanc, sans raccourci. Il en a marre de se voiler la face, Asher. Marre de tourner autour de ce pot imaginaire, d’inventer des issues au lieu d’agir, au lieu de parler, au lieu de demander. Au lieu de comprendre qu’elle souhaite pas tout ça, elle. Elle veut fouiller dans son frigo, prendre sa bouffe, squatter son canapé et regarder des séries sur son ordinateur, elle veut avoir une planque pour les moments où elle en a besoin, pour les jours où c’est mieux de se cacher. Elle veut pas d’un baiser. Elle veut certainement pas d’une relation. Lui non plus, peut-être, sûrement. « T’en veux pas de tout ça, toi, hein », il avait murmuré, légèrement courbé, les yeux cherchant une réponse dans ses mirettes trop obstinées, trop lointaines, trop différentes. Il n’a pas ce petit truc dans le regard, Asher, celui qui dit je ne te ferai jamais confiance, quoi que tu dises et quoi que tu fasses. Il n’a pas ce doute persistant que semble avoir Lena, cette difficulté à céder du terrain, à admettre ses torts, à dire j’me suis planté, retiens-moi. « J’te le demanderai plus », il répond simplement en se levant du canapé, se maudissant lui-même pour sa propre bêtise. C’est pas trop tard. Y a moyen de se rattraper. Y a moyen de se rasseoir et de l’embrasser. « Je vais te laisser dormir ». La voix un peu cassée, le regard fuyant, les mains dans les poches pour en tirer une cigarette. Connard.

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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyMar 25 Avr - 23:21


Je te déteste. Feux d'artifices, effusions de joie, yeux qui brillent des éclats qui retombent incandescents au sol. C'est pas ce qu'elle est censée ressentir, dis ? Je te déteste. Elle a pas peur des mots, Lena, surtout pas de ceux là. Elle connaît la haine comme si elle l'avait fait, elle fréquente les menaces dans les coins sombres, elle boit les atrocités diluées comme le sucre qu'elle prend jamais dans son café noir le matin. Oh, elle a gagné le droit de se considérer comme partie intégrante de la famille. Des vieilles connaissances, disons. Des souvenirs d'un autre temps, loin, si loin, où elle était beaucoup plus jeune mais sans doute pas plus épaisse. Maigrichonne, comme si Iulia avait emporté son appétit dans un baluchon – ou qu'importe ce qu'elle avait eu le droit d'emmener derrière les barreaux. Squelette nourri d'angoisse, perfusé aux rêves qui ne quittent jamais la sphère onirique. C'est que du vide dehors, c'est que de l'air qui rempli son estomac. La nuit noire. Puis des fois, elle recrache les étoiles quand ses instincts lui plantent le couteau dans le dos et dans l'assiette. Recrache tout, respire, vide, vide, vide. Je te déteste, Lena. Y a que la haine qui te fait sentir vivante. Et rien n'a vraiment changé depuis, et tout a tellement basculé de l'autre côté pourtant. Tout sauf elle. Elle est éternellement postée devant le miroir, une main sur les tripes et l'autre au fond de la gorge. Je te déteste. Si Iulia est pas là, Lena sera pas là non plus. Mais Iulia est revenue, et quelque part dans un tournant hasardeux, y a une Lena qu'a pas su gérer le virage et qui s'est bouffé l'angle. Avant de le vomir. Encore une fois. « Je te déteste », il répète, et elle se demande si tout est voué à sonner comme un disque rayé dans ce monde. Voûté sur le canapé, il la regarde avec insistance, et ses mains commencent à jouer d'un instrument étrange sur ses cuisses. Du bout des ongles, du bout de la nervosité. Foutu boulot de virtuose que c'est de savoir faire sonner le désarroi sur la peau d'un jean. Et forcément que ça sonne bien, forcément. Tout est injuste. Je te déteste. Feux d'artifices, effusions de joie, yeux qui brillent des éclats qui retombent incandescents au sol. Elle sent rien de tout ça, écrasée sur les deux genoux qui commencent à se plaindre de l'inconfort. Y a bien le feu qui lui lèche l'échine, et les artifices qui se cassent la gueule et dégringolent devant son regard désabusé. Tout est moche. Effusion de douleur ; elle comprend pas où Asher a frappé pour assassiner aussi efficacement la respiration. Peut-être bien qu'elle crève à genoux, peut-être bien que c'est ironique pour une nana qui croit en rien. Peut-être que c'est pas les éclats qui brillent dans ses yeux, juste le reflet aveuglant du miroir. Je te déteste. Toi et moi, Asher. Toi et moi.

« Et je t’apprécie » Tu peux pas. Merde, est-ce qu'elle vient de le gueuler haut et fort ? « Asher », qu'elle souffle. De toute évidence, non. C'est à elle de le fixer avec incompréhension maintenant. Je t'apprécie. Mais comment, mais pourquoi, mais elle aussi, mais pourquoi. Elle voit le miroir, elle voit Asher, le miroir, Asher, elle vérifie par-dessus son épaule, il est toujours derrière, elle est toujours au tournant, coincée entre deux rues, et il l'apprécie, putain, il l'apprécie. Pourquoi. Où. Quoi. Comment. Elle meurt d'exploser le verre réfléchissant à mains nues sous le poids des sentiments qu'elle ne comprend pas, mais elle a peur de lui faire mal. Asher, pas le miroir. Y a deux silhouettes qui se défient de se regarder en face, et seulement une qu'elle a toujours voulu violenter. Et ça sera pas lui. Elle peut pas le laisser s'approcher. Rien ne garantit que ses poings ne taperont pas, que sa langue ne mentira pas, que ses yeux ne flingueront pas, que sa peau ne transforma pas en armure à chaque approche. « Et je te désire » Armure de titane autour d'elle, elle baisse les yeux dans une expiration difficile. Je te déteste, je te déteste, je te déteste. Miroir, miroir, dis moi qui est la plus belle. Elle vend son rein pour la certitude qu'on lui répondra jamais que ça sera elle. Je te désire. Tu mens. « T’en veux pas de tout ça, toi, hein » Elle peut compter les éclats de verre là où ils sont partis se loger dans Asher. Ça fait subitement mal de le regarder et de réaliser c'est moi qui ai fait ça. « J’te le demanderai plus » Non. « Bien. » Non. Elle le regarde se lever, la négation au bord du souffle et le cœur au bord des lèvres. Recrache, vide, vide, vide. « Je vais te laisser dormir » Et comme ça, en un rien, elle se retrouve à observer le canapé devant elle. Elle veut pas dormir, pas après ça. Lentement, une de ses mains vient agripper le tissu au niveau de son abdomen, comme au bon vieux temps. Je te déteste, Lena, recrache. Il peut pas voir, il peut pas savoir, il peut pas sentir qu'elle est à deux doigts de se relever pour l'embrasser et finir de lui couper la jugulaire à coups de brisures de glace. Alors elle se lève, sans le regarder, le contourne pour récupérer le carton vide de lait abandonné sur le piano avant de se diriger vers la cuisine. Et même suspendue à la merci du pire, elle prend le temps de refoutre ça dans le frigo plutôt que de le jeter à la poubelle. « Je te déteste pas. », qu'elle annonce en revenant sur ses pas. Elle a toujours la main sur le ventre, et le regard qu'arrive pas à tenir les secondes. La trotteuse sprint plus vite que sa bravoure. Elle se concentre plutôt sur la fumée de la clope qu'il a allumée entre-temps. « Je te déteste pas. » Elle goûte de nouveau aux mots sur sa langue ; âpres, cuivrés comme le sang. C'est un abcès dans la bouche de déballer ce qu'elle ressent. Il voit pas qu'elle peut pas ? Il voit pas que ça vient d'elle et du nuage qu'elle traîne au-dessus de sa tête ? « Pour la précision. » La voix soudainement douce, les pas qui perdent l'équilibre, l'autre bras qui vient enserrer son torse pour stopper les voix qui ravagent tout. Je te déteste. Je t'apprécie. Je te désire. Vide, vide, vide. « Je te déteste pas. T'assumes ça ? » parce que Asher, elle peut pas le faire toute seule. Au tournant, elle passe son poids d'un pied et l'autre et elle le regarde passer de l'autre côté. Un instant. Une seconde. Juste le temps d'un battement. Elle est trop occupée à se lacérer les côtes pour tendre la main.
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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyMer 26 Avr - 20:14



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Ces plaisirs violents ont des fins violentes. Dans leurs excès ils meurent, tels la poudre et le feu que leurs baisers consument.
Il y a un moment de flottement lorsqu’Asher se relève, lorsqu’il lui souhaite bonne nuit, lorsqu’il voit parfaitement qu’elle ne tient pas droit sur ses pattes mais qu’il détourne le regard. Il y a un moment de vide, un moment d’entre, entre l’amitié, entre le rire, entre les larmes, entre la douleur de s’ignorer et le plaisir qu’ils prennent implicitement à enfoncer le couteau dans la plaie béante de ses révélations. Les mots semblent taper contre les murs, se répercuter, je te déteste, il s’en veut, je te désire, il se hait, il voudrait crever, d’avoir dit ça sans assumer alors que c’est ce qu’il lui demande de faire, de la façon la plus moralisatrice qui soit. Le fait est qu’il n’a pas de leçon à lui donner, parce qu’il est pire. Il est pire, Asher, parce qu’on ne lit pas vraiment dans ses yeux, parce qu’il ne dit pas vraiment tout, parce que s’il était une chanson, il serait Because des Beatles, entre rêve et réalité, les pieds sur terre mais la tête dans les airs, les mots contrôlés qui ricochent et retombent, les mots qui blessent en s’écrasant sur le sol. Enchaîné comme je le suis, je ne saurais m'élever au-dessus d'une immuable douleur, je succombe sous l'amour qui m'écrase. Il se compare à Roméo. Putain d’intello, putain de flic, putain de connard, à faire chialer la fille qui te plait, à la faire se recroqueviller comme une feuille morte qu’a l’air de prier pour disparaître. Il n’assume pas. Il n’assume pas et se détourne d’elle, la regarde à peine alors qu’elle va chercher le pack de lait vide pour le remettre au frigo, bat des cils pour chasser l’humidité de ses yeux quand elle lui dit qu’elle ne le déteste pas. C’est pas suffisant. C’est rien. Lui non plus ne la déteste pas, jamais, ne le pourrait pas même s’il y mettait tout son cœur, même si elle le laissait pour mort dans le caniveau. Il n’y a pas un univers, une réalité où il pourrait détester Elena Popescu. Elle a percé son cœur d’un harpon, l’idiote, elle l’a accroché et a tiré de toutes ses forces jusqu’à l’extirper de sa poitrine. Elle le tient entre ses doigts, son cœur, elle peut en faire ce qu’elle veut. Et le fait est qu’elle pourrait tout à fait le briser, le serrer entre ses phalanges jusqu’à ce qu’il explose, jusqu’à ce que l’hémoglobine se glisse sous ses cuticules, jusqu’à ce qu’elle puisse plus en faire partir l’ocre. Elle pourrait, mais elle ne le fait pas. Il lit entre ses mots, il essaye. Je ne te déteste pas, elle dit, la douleur au bout de la voix. T’assumes ça ? C’est une bonne question. Une putain de question. Il a peur, Asher, jusque dans ses tripes, il a peur d’oser et de se vautrer, il a peur de foncer dans la gueule du loup et de s’y retrouver piégé, entre les dents acérées du mensonge, du masochisme. Il n’assume pas. Mais il assume encore moins de la voir comme ça, au bord du gouffre, les bras resserrés contre elle comme si son corps était une prison, comme si elle se supportait plus. Ça le brise, cette image, celle d’une Elena en un million de morceaux qu’il n’est pas persuadé de pouvoir recoller.
Il écrase sa cigarette contre le mur le plus proche, la laisse s’échouer par terre sans un bruit. Il n’y a pas trois secondes qui s’écoulent avant qu’il ne l’ait prise dans ses bras, partagé entre désir, amitié, amour, besoin de la protéger et de faire en sorte qu’elle aille mieux, qu’elle aille bien, qu’elle arrête de se refermer, qu’elle le laisse se faire une place entre son abdomen et ses avant-bras. Il s’empêcherait de respirer, de vivre, de fonctionner si ça pouvait lui faire desserrer les muscles, lui faire lâcher prise. « Lena », il murmure au creux de son oreille, soudain plus réconfortant qu’il ne l’a jamais été avec elle, avec personne, Scarlett, Samuel et tous les autres complètement relégués à de banales anecdotes. « J’assume ». Il rajoute ces quelques syllabes, ne sait pas quelle portée elles vont avoir. Il n’a pas le temps de réfléchir, Asher, il a déjà reculé de quelques centimètres et a approché ses lèvres de celles d’Elena, ses lèvres qui sont encore imprégnées de tabac, il se dit que s’il l’embrasse il dira moins de conneries, il fera moins de promesses, il regrettera moins de choses. Y a comme un éclat dans l’air lorsque leurs bouches se touchent enfin, lorsqu’il ferme les yeux et remonte une main qu’il pose comme une plume sur la joue pâle d’Elena, doucement parce qu’il faudrait pas la briser davantage, tendrement parce qu’il sait l’être lorsque la situation l’exige. Y a comme des papillons dans le bide lorsque sa langue s’immisce dans le débat, lorsqu’elle vient caresser les lèvres jusqu’alors inconnues, rencontrer sa jumelle, y a des picotements au creux de l’estomac qui ne semblent pas vouloir partir. Il ne veut pas qu’ils partent. Il est bien, terriblement bien, s’enquiert soudain de savoir si sa partenaire de tango buccal se sent aussi bien que lui. Il recule un peu, la regarde, « ça va » il demande, une question, une affirmation. Il a l’impression que rien ne pourrait mal aller, à cet instant. Pas même leurs vies minables, pas même leurs comptes en banque vides et leurs occupations stupides de gens qui ne vivent jamais vraiment mais survivent juste. « Je t’apprécie, Lena », il répète contre ses lèvres, ça lui donne l’impression qu’elle le croit, qu’elle lui fait confiance, qu’elle s’apprécie elle aussi, un peu. Ses bras l’entourent de nouveau, prison de chair et de sang, prison qui a des dents et qui boufferait quiconque oserait violenter la détenue, alors que sa bouche s’attarde au creux de son cou, le marque gentiment, temporairement, le marque comme il fait avec chaque chose de sa vie, sans que la trace ne soit indélébile. Sa bouche, c’est un ex-libris qui s’approprie une page inconnue. Elle parle mieux que lui, elle est plus éloquente, elle se fait mieux comprendre. Il soupire contre son cou, incapable de parler encore, parce que sa seule envie est de donner à Elena le sentiment d’être aussi importante pour le monde entier qu’elle l’est pour lui.

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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyDim 30 Avr - 18:57


Contact. État ou position de deux corps ou substance qui se touchent. Et de chaque côté de son torse, elle inscrit la définition de la phobie en croissants de lune écarlates. Ils brilleront pas dans la nuit, ceux-là, jamais aucune de ses cicatrices a su se montrer belle au point qu'on en plante une tente dans le jardin pour la mater à travers un télescope. On en fera pas des poèmes mélancoliques, et on en fera pas des déclarations dépressives. On en fera même pas des panneaux mal photoshoppés de prévention, parce qu'elle dira rien de ce qui se trame sous son t-shirt, ou aux niveaux de ses cuisses, ou sous les manches longues qui se retroussent dans les mouvements de retrait. Ne me touche pas, ne me touche pas, ne me touche pas. Elle tremble, un  peu. C'est monstrueux, beaucoup, d'avoir l'impression de se retrouver à nue, les mains trop fines pour dissimuler la misère. Elle a beau lever les yeux vers Asher, ça passe facilement à travers, et ça se ravale royalement la face sur un trottoir en contre-bas, des années en arrière. C'est un autre brun qu'elle voit, plus frêle, plus triste, plus maigre, plus elle. Seven. Lâche-moi j't'ai dit. Me touche pas. D'accord. Elle touchera plus rien, à condition qu'on la touche pas non plus. Contact. Sensation produite par quelque chose qui touche la peau. C'est sûrement pas que de la faute à Seven, c'est trop simple de lui balancer tous les traumas sur le dos. Elle a entretenu le truc, inlassable, infatigable. Ne me touche pas, ne me touche pas, ne me touche pas. De retour à la réalité du salon, elle tremble toujours. Elle flippe. Elle attend. Elle s'impatiente. Elle flippe. Elle l'a déjà dit ? Elle s'en fout. Tout ce qu'elle souhaite, c'est qu'il continue de se brûler les doigts à la nicotine en l'ignorant. S'il dit rien, peut-être, alors peut-être seulement elle a une chance de s'en sortir indemne et de se réveiller demain matin dans la même routine barbante, où son cœur est bien dans sa poitrine, et pas quelque part à ses pieds entre la poussière et les acariens. Elle réalise pas que c'est trop tard, et qu'il y a autre chose que la frustration qui pique derrière ses mains. Elle réalise pas qu'il a écrasé sa cigarette contre un mur – putain, le propriétaire va le tuer pour ça, non ? - avant de l'écraser elle dans l'étreinte de ses bras. Puis d'un coup, ça claque. Elle respire plus. « S'il te plaît … » et la voix est tellement faible qu'elle essaie pas de réitérer la plainte. Elle peut pas. Y a pas assez d'oxygène dans ses poumons pour potentiellement faire taire le pouls qu'elle sent battre contre elle. Il est trop proche et la différence de tailles n'est qu'une pute qui s'éclate à lui plaquer le front contre le torse d'Asher. Contact. Liaison établie entre deux points d'un circuit électrique. Il vient de renverser des litres de flotte sur toutes les connexions. Ça court-circuite sa capacité à penser et fonctionner comme la personne normale qu'elle n'est pas. « Lena » Lâche moi, bordel. Elle a toujours les bras repliés sur son abdomen, fort, un système de défense pour prison aurait pas pu faire mieux que la barrière de ses membres. Plus elle veut lâcher, et plus elle resserre. Plus elle prend conscience de la proximité d'Asher, et plus elle veut lâcher. Cercle à la con. Elle s'épuise à rien, emportée dans le conflit de sa tête et de son corps. « J'assume » Un bout de barrière en moins. Il vient de se prendre un explosif dans les dents. Elle ose relever la tête, un peu, suffit pas de beaucoup. Parce qu'ils sont que des étrangers à la distance, et qu'elle a seulement une seconde pour observer son regard avant la collision de leurs lèvres. On en fera pas des poèmes mélancoliques, et on en fera pas des déclarations dépressives. Elle en fera rien, parce qu'elle gardera tout pour elle. L'électricité qui vibre, les poings qui se desserrent, la langue qui s'aventure, le goût de la clope, l'entêtement qui flanche, les genoux avec, l'air qui revient pas, la main qu'elle sent timide contre sa joue, celle qu'elle fait glisser de la naissance des épaules jusque sous la mâchoire, pas plus fière. Et la tête, vide, vide, vide. Elle fait confiance au silence. « ça va » Pas de question, pas de réponse. Elle hoche juste de la tête, les paupières closes et le front contre le sien. Puis d'un coup, ça claque. La respiration revient enfin. Putain, c'est pas trop tôt. « Je t'apprécie, Lena » Elle aussi, mais ta gueule si tu comptais le répéter à quelqu'un d'autre. Peut-être qu'elle sourit, ou peut-être que c'est le trop plein d'oxygène d'un coup qui la fait halluciner. Mais il a la tête dans le creux de son cou, et les lèvres qui cartographient et marquent tranquillement la peau. Putain. C'est pas grave, fais toi plaisir Asher, elle a jamais aimé bien respirer de toute façon, hein. « J'espère, où ça risque de devenir très gênant comme situation » Y a une main perdue dans ses cheveux, et l'autre qui résiste encore contre leurs ventres. Ne me touche pas, ne me lâche pas. Les contradictions fusent de partout, de nul part, des soupirs qu'elle lâche, des claques qu'elle a pas le temps de se mettre, du ridicule qui lui brûle les joues, et les bras, et les mains, et la poitrine, et le reste du cours d'anatomie qu'elle a jamais bien suivi. « Attends. Reviens. » Pas qu'il soit parti entre-deux, elle croit pas – une autre excuse pour que ça devienne gênant. Mais elle force son visage contre le sien, juste le temps de l'observer avec l'air suspicieux de la gamine qui s'attend à ce qu'on lui raconte des craques. « Salut. » qu'elle souffle au bout d'un long moment. C'était peut-être pas si long que ça. Le temps existe plus de toute façon. Y a que de l'air, et une brûlure de cigarette sur un des murs, et un carton de lait vide dans le frigo, et un piano déglingué, et deux déglingués qui peuvent pas se lâcher, pas une seconde, pas deux de secondes, pas quand les dents s'en mêlent et viennent inquiéter la lèvre inférieure jusqu'au sang. « Merde. Désolé. »
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Asher Bloomberg

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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyDim 30 Avr - 23:20



Elena & Asher
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Aimer Elena, c’est comme ouvrir les yeux sous l’eau. D’abord on voit trouble, on a l’impression que ça brûle, on a peur que ça ne le fasse vraiment. On se dit qu’il vaudrait mieux refermer les paupières, au cas où, même si on aimerait bien voir ce qu’il se passe sous l’eau, là où personne ne va vraiment, là où peu de gens osent s’aventurer. On ouvre encore. Ça brûle, mais moins. C’est devenu un petit pincement, une petite pichenette donnée sur la pupille. Y a le rouge qui teinte le globe oculaire mais il n’a rien de violent, rien de sanguinaire. C’est un rouge doux, un rouge pastel, un rose un peu pâle. C’est une couleur à la sonorité particulière, aux accents de toujours et de jamais. Je ne plongerai plus jamais dans la flotte, on se promet un instant. Ne jamais y retourner, ne jamais refaire surface. Une envie entre les deux parce que l’air commence à manquer et parce que ça commence à être douloureux, à irradier dans les sinus. On s’en fout parce que la vue est belle, soudain, parce que les couleurs sont bigarrées, semblables à nulle autre sur terre. On a l’impression d’être dans un rêve. La tête devient embrumée, les pensées solubles. On se perd. Il se perd, dans le cou d’Elena, dans la courbe toute particulière qui relie sa nuque à ses épaules, dans la forêt indomptable de ses cheveux bruns dont les pointes lui chatouillent la lippe. Il a toujours aimé ce carré qu’elle porte si bien, toujours aimé ce qu’il dévoilait de son cou, toujours aimé le parfum qu’il pouvait sentir lorsqu’il était suffisamment proche d’elle. Il n’a jamais été aussi proche, pourtant. Il sait pas si c’est vrai, Asher, ou s’il va simplement se réveiller dans quelques secondes, perdu entre rêve et réalité. Dans l’eau ou sur terre. Ça a l’air vrai, pourtant, les doigts qu’il sent tricoter derrière sa tête et la voix d’Elena dans son oreille qui lui demande de revenir. Il n’est parti nulle part mais il obéit, impose une distance entre son visage et la peau qui recouvre sa jugulaire, juste une seconde. Il a cru entendre le cœur de la poupée battre plus fort contre sa bouche, ignore encore s’il s’agit d’une illusion ou de la réalité. Elle aussi, elle semble douter, l’observe comme si elle avait peur qu’il ne s’échappe entre ses doigts. Il n’ose rien dire, Asher. Il a appris depuis longtemps qu’il ne faut pas la brusquer, qu’elle est une espèce sauvage et protégée, qu’elle peut le considérer comme son ennemi au moindre faux pas. Elle mord, d’ailleurs, Elena. Elle mord et s’en excuse dans la seconde, le regard presque apeuré, la biche dans le piège du chasseur. Il a laissé sa main contre sa joue, Asher, prédateur et proie à la fois, plus vulnérable et courageux que jamais, maintenant qu’il la tient fermement serrée contre lui. Le bout de sa langue attrape une goutte de sang à la lisière de ses lèvres, ses doigts cueillent la mâchoire de la mordeuse. « Ne t’excuse pas », il murmure avant que leurs bouches n’entrent de nouveau en collision de manière aussi brutale qu’absolument délicate. Ça devient difficile, difficile d’ignorer les palpitations qui s’accélèrent dans sa poitrine et difficile de réfréner le désir qui s’insinue sournoisement dans sa chair. Il n’a pas envie de presser les choses, bizarrement, pas envie de terrifier Elena. Elle peine à lâcher prise, la Popescu, avec sa main toujours fermement resserrée contre son abdomen. Il soupire dans le baiser, Asher, soupire ou exulte ou grogne, quelque chose entre tout ça, quelque chose de tendre et énervé à la fois, d’animal et de terriblement humain. Il glisse une main sous le t-shirt, sent la résistance de l’avant-bras. Son pouce s’arrête au creux de son nombril, et il recule le visage, à peine, juste pour pouvoir lui murmurer « essaie de me faire confiance, Elena ». Il sait à quel point c’est dur pour elle, à quel point elle est esquintée, à quel point elle peut pas livrer sa confiance à n’importe qui, surtout à lui. « J’te demande pas d’y arriver. Juste d’essayer ».

Il sait pas ce qu’elle pense de lui, Asher. C’est peut-être sa plus grande faiblesse, en fait. Le truc qui le pourrit de l’intérieur, qui l’empêche d’être vraiment serein. Il sait qu’il doit lui sembler louche, avec son grand appartement qu’il partage avec une autre nana sans la sauter, avec son boulot de merde dans cette ville de merde, avec sa bonne éducation, avec son putain de talent de prodige au piano. Il lui a jamais dit, ou du moins, il ne s’en souvient pas. New-York, l’éducation dans une école privée, l’appartement dans l’Upper east side, ses parents blindés de thunes et son mariage à plusieurs centaines de milliers de dollars. Il lui a jamais dit qu’il était un faux, un ersatz de pauvre, une pâle copie du guy next door sûrement mille fois plus fréquentable que lui. Il lui a jamais dit qu’il était un sale mec, avant, parce qu’il se foutait des conséquences et qu’il claquait du fric un peu partout sans trop de soucier de la misère du monde. Sale type, c’est un peu fort, en vrai. Il n’a jamais été un connard, Asher. Il a simplement été quelqu’un d’autre pendant trente ans. Peut-être que c’est ce qu’il aime, quand il est avec elle, pouvoir être totalement lui-même sans prétendre au titre de meilleur fils, ou de meilleur fiancé, ou de meilleur parti pour ce que ça vaut. Scarlett s’en était sacrément mordu les doigts, s’il fallait une preuve qu’il est déglingué. C’est pas un mystère s’ils se sont trouvés, Elena et Asher. Ils sont aussi viscéralement pétés l’un que l’autre.
Sa main est toujours arrêtée sur son bas-ventre, comme si elle avait peur de s’imposer, de ne pas être la bienvenue. « Elena ». Il a relevé les yeux vers elle, l’observe. Elle sait pas comment réagir, sûrement. Elle n’est pas habituée à ces sentiments-là, Elena. Elle préfère quand ça blesse, quand ça frappe, quand ça crie. C’est pas eux. C’est tous les autres, mais pas eux. « Mords encore », il souffle contre sa bouche, les yeux navigant de ses lèvres à son regard incandescent. C’est un défi, c’est une requête, c’est une promesse, mords encore il murmure avec un sourire, à sa merci de la façon la plus exquise qui soit.

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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyLun 1 Mai - 19:02


Stop. Pause. Rembobine un peu. Viens m’embrasser, Popescu, je te déteste, tu t'sens spécial, t'as les mains qui tremblent, assume, putain, dis, tu veux qu'on se flingue, hey, bonsoir, dis ? Arrête, pas aussi loin que ça. Tu fais chier, merde, qu'est-ce que vous foutez là, le gars est jamais chez lui, si t’as besoin d’aide je serais là, qu'est-ce que t'as grandi, Lena, t’es ma sœur je pourrais jamais te détester, t'façon tu m'oublies chaque fois Lena, t'oublies toujours tout. Arrête, ça suffit. Tu m'as laissé alors tu fermes ta gueule. J'ai dis arrête. « Ne t’excuse pas » Mais regarde, tu vois pas ? Y a une liste plus longue que son bras d'excuses qu'attendent qu'on les livre à la bonne adresse. C'est recalé, à chaque fois. Elle le sent pas aujourd'hui, elle le sent pas demain, écoute les instincts, ils le sentent jamais bien ce concept suspect de rédemption. T'as ton enveloppe aussi, Asher. Quelque part paumée dans le tas, dans la masse des courriers périmés. Elle se souvient plus de combien pages y a là-dedans. Deux ? Trois ? Tu veux l'écouter ? Désolé. D'avoir forcé la serrure ce soir là, y a encore les marques de l'effraction sur la porte. Désolé, d'avoir balancé une partie de tes fringues pour mettre les siennes à la place – c'est pas un hasard si tu galères à retrouver cette putain de chemise. Désolé. D'avoir écoulé toute l'eau chaude ce samedi là parce que t'as souris et qu'elle aime pas ton foutu sourire. D'avoir décalé le canapé parce qu'elle est pas habituée à dormir la tête de ce côté là. De pas se pointer pendant des semaines et de revenir comme si de rien n'était. De t'engueuler parce que tu demandes quand même comme elle va depuis, comme si tu t'intéressais un peu. Désolé, de pas s'intéresser autant. D'avoir peur de prononcer « et toi ? » dans un sens et de se recevoir une vraie réponse dans l'autre. Désolé, elle s'excuse. Tu l'excuses ? Attends, réponds pas. Stop. Pause. Avance rapide. T'as plus de lettre à attendre d'elle dans le présent, Asher. Juste le sang à effacer de tes lèvres, et tu le fais déjà alors qu'elle s'en tord les doigts. Elle est violente, elle est imprévisible. Elle te bouffe vivante, la cannibale. Encore une fois, désolé. Si elle a les yeux plus gros que le ventre et le ventre serré parce que tu l'embrasses encore et qu'elle arrive pas à lâcher prise. T'as ta dose de flippant, tu sais, Bloomberg. Pas dans le genre film d'horreur angoissant ou endroit confiné. Quoique, tu la rends un peu claustrophobe parfois. T'es flippant, quand tu l'embrasses comme si ça avait de l'importance. Pas juste pour tester une théorie, ou parce que t'avais que ça à faire. Si t'avais que ça à faire, t'aurais pu choisir ton autre colocataire, quelqu'un comme Swann, quelqu'un qui avance avec une légèreté qui fait paraître l'air lourd. T'aurais pu choisir quelqu'un d'entier, sans bagages aux roues cassées. Ou la voisine de palier, elle a vu que t'as remarqué qu'elle était pas mal. Hey, elle t'en veut pas de penser. C'est sur son ventre à elle qu'y a ta main, pas sur celui de la voisine. Elle voudrait que tu montes plus haut, ou que tu descendes plus bas, elle baisse la tête pour comprendre pourquoi tu le fais pas. Tu changes d'avis ? Tu réalises dans quoi tu t'embarques ? Tu veux retourner jouer d'un truc que tu maîtrises vraiment ? Le piano sonne mieux que les saccadés de son souffle ? Le bras, Lena. Quoi le bras, oh, le bras. Il est encore plaqué contre le bas-ventre. Merde. « essaie de me faire confiance, Elena » Tu lui demandes la lune, elle touche à peine les étoiles. Stop. Pause. Rembobine. C'est plus agréable de sentir tes lèvres bouger que de les regarder poser les affirmations qui fâchent. « J’te demande pas d’y arriver. Juste d’essayer » T'es beau, c'est chiant. Puis t'es gentil, c'est encore plus chiant. Elle connaît rien de toi, t'as jamais réalisé ? Un petit détail, hein, que des petits détails. Elle sait que t'es flic, et que tu préfères boire du lait que du café, et que tu clopes comme une chaudière, et que tu te couperais toi-même un pied si ça veut dire qu'on te file une troisième main pour encore mieux pianoter. Elle sait que tu lui demandes des trucs impossibles, parce que tu vises toujours un peu plus haut que ce que tu as. C'est peut-être ton audace qui la fait flipper. Stop. Pause. Rejoue ce passage. Je te déteste. Et je t'apprécie. Et je te désire. J'assume. T'es un idiot. Tu dis toujours ce qu'il te passe par la tête ? Et par le cœur ? Pourquoi t'es honnête, tu veux la faire partir ? « Elena » Arrête. Mens pour une fois. « Mords encore » Désolé. Il mord aussi le froid, quand elle fait tomber le t-shirt sans trop réfléchir. Ça tombe sans bruit, c'est amorti par vos respirations respectives. Stop. Pause. Arrêt sur image. Elle suspend l'air entre ses doigts, elle fait tourner les poussières invisibles d'un coup de poignet, elle tord le cou à l'angoisse en serrant et desserrant les poings le long de ses flancs. Ton enveloppe. Tu veux écouter ? On relance le film. Désolé, de se presser tellement fort contre ton corps que tu recules dans le déséquilibre. De lancer l'assaut à coups d'ongles dans ton dos, ouais, elle a eu le temps de passer les mains sous ton haut maintenant qu'elle sont libres. Désolé. Elle t'a foutu les cheveux dans une pagaille sans nom. Et elle croit qu'elle vient de se prendre les pieds dans ton t-shirt, ou c'est le sien, elle sait pas, tu l'as perdu quand ? Stop. Pause. Rembobine un peu. Je te dét... Non, plus loin que ça, putain, t'es con ou quoi. « Attends, attends, attends » Elle pose deux mains sur ton torse, juste le temps de te repousser gentiment. Gentiment ? Elle fait pas dans le gentiment, pas les filles comme elle. Les filles comme elle ont pas de gentillesse. Les filles comme elle ont des soucis de paternel et des gouffres à la place de l'ego. Les filles comme elle cherchent leurs t-shirts par terre en se tenant le soutif d'une main. « J'suis désolée » Sois heureux, t'as grillé plusieurs noms sur la liste pour passer prioritaire. « Une seconde, d'accord ? » une minute, une heure ? Combien de temps faut pour calmer un cœur en vrac et une moue déçue ?
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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyLun 1 Mai - 22:34



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C’est un genre de chaos impalpable, quelque chose de bizarre et de différent. La tête est vaporeuse, pas tout à fait sur terre, lorsque les textiles tombent au sol sans que leurs lèvres ne se décollent vraiment. Il ne sait pas comment on lui enlève son t-shirt, Asher, si c’est elle ou lui, ou eux, il ne sait pas mais il sait que bientôt, ses mains dessinent les courbes d’Elena sans prendre de gants, les ongles retraçant la ligne du soutien-gorge pour en trouver l’attache. C’est rapide, ça ne l’est pas vraiment. Y a des mois qu’ils se tournent autour, peut-être même des années, depuis qu’ils se connaissent, y a un bout de temps qu’ils se regardent comme deux friandises prêtes à se bouffer entre elles. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, l’alchimie malgré la distance, l’attirance malgré l’énervement constant. Foutue connasse d’Elena qui finissait le lait et laissait trainer ses affaires, qui squattait le canapé et qui semblait toujours le trouver stupide. Il avait mordu sa lèvre, à cette pensée, parce qu’il l’aurait bouffée, parce qu’il l’aurait déchiquetée, parce qu’il pensait toujours la dévorer mais d’une autre manière. Y a eu personne depuis Scarlett et Sam et voilà qu’elle se pointe avec ses grands yeux et ses gros sabots et qu’elle marque sa vie au fer rouge. Imbécile. Elle lui dit d’attendre, il s’arrête en plein élan. « Quoi ? » il demande, pas un quoi pressé ni hargneux, mais un quoi empreint de sollicitude. Elle parle de nouveau, enchaîne les mots à un débit trop rapide. Il aimerait qu’elle ait un bouton stop pour pouvoir mieux la comprendre. Elle a des mots plein la bouche, Elena, des mots qui sonnent le doute et la défaite et l’abandon, des mots qui font comprendre à Asher qu’elle est paumée comme jamais elle ne l’a été. Il est sur le point de demander ce qu’il a fait de mal mais il se ravise, soudain conscient de l’idiotie de sa question. Il n’a rien fait qu’il puisse se reprocher, en réalité. Elle est juste elle, Elena, des doutes plein les poches et jamais une seule dose de laisser-aller. Ça pourrait être douloureux d’ouvrir son cœur, sait-on jamais, même si elle n’a pas une seule véritable raison de douter d’Asher. Le seul argument valable qu’elle pourrait lui opposer, c’est qu’elle ne le connait pas. Mais ça, on y remédie facilement, suffit de parler. Encore faudrait-il qu’Elena s’en donne la peine. Soupir agacé alors qu’il la regarde chercher son t-shirt au sol. Il déteste cette putain de situation. L’amour qui lui ronge les tripes et l’arrogance qui insinue l’hésitation au fond de ses veines.
« Elena », il appelle une fois, doucement. Elle ne répond pas, trop occupée à rattraper son t-shirt et à l’enfiler maladroitement. Il ignore pourquoi elle fait ça, et il n’a pas vraiment envie de le savoir. C’est vexant, en réalité. « ELENA », il répète, appuyant chaque syllabe, Elena arrête de faire de la merde et reviens contre moi, Elena j’partirai nulle part alors jette ce foutu t-shirt. Nouveau soupir de consternation, d’épuisement, nouveau soupir d’orgueil qui franchit la barrière de ses lèvres. Y a pas grand-chose à faire quand Elena Popescu a une idée en tête. En l’occurrence, elle semble gagner du temps. Sur eux, sur le temps, sur le sexe, sur la vie. Pour Asher, c’est pas si compliqué, sûrement parce qu’il n’a pas baisé depuis deux ans et que la dernière fois, il n’était même pas allé jusqu’au bout. Ça faisait un bail que Scarlett ne l’excitait plus, un bail qu’il prétendait avoir envie d’elle alors qu’elle lui collait la nausée. Pour Asher, c’est pas compliqué, parce qu’il a envie d’Elena, la vraie, la brute, celle qui mord et qui insulte et qui tape, celle qu’a peur de son corps, qui s’agrippe les côtes pour se rendre encore plus fine qu’elle n’est déjà. Il aime l’Elena bosselée, celle qui est toute bourrée de défauts, celle qu’est rayée comme un vieux disque et qu’a les bras couverts de marques devenues blanches avec le temps. Elle lui brise le cœur, cette Elena, mais il l’aime (il l’aime ? il reviendra sur ça tout à l’heure, c’pas le moment) et il la veut, tellement qu’il n’arrive pas à comprendre qu’elle doute. Qu’elle puisse, l’espace d’un instant, ne pas avoir envie de lui autant qu’il a envie d’elle.

Il l’observe toujours, à se battre avec ce bout de tissu, et ne réfléchit pas longtemps avant que ses mains ne s’affairent à le déshabiller. Le jean, les chaussettes qu’il balance négligemment dans un coin de la pièce. Et le caleçon. Il n’est pas gêné par la nudité, Asher, pas vraiment. Faut pas croire ses joues qui deviennent roses, ses mains qui savent plus vraiment où se mettre. Il pince ses lèvres, siffle un coup, histoire d’attirer son regard. « J'ai ton attention ? », il demande simplement, ignorant le regard qui dévie forcément sur son entrejambe. Bien sûr. Il écarte un peu les bras, histoire de dire qu’il se livre. Y a plus rien à enlever, si c’était ça qui te faisait peur. « J’ai envie de baiser, Popescu, alors tu peux te rhabiller et aller dormir sur le canapé, ou tu peux me parler et me dire ce qui te bloque. Et si c’est le fait d’être nue, dis-toi que tu ne peux pas avoir l’air plus stupide que moi ». Il sourit, un peu trop, ses fossettes creusées en dessous de ses cernes. Il sourit rarement, Asher, seulement quand on ne le regarde pas, quand il est tout seul, quand il repense à une anecdote qui le fait marrer ou quand il est amoureux. C’est pas arrivé depuis Samuel. C’était plus arrivé jusqu’à Elena. « Et j’ai pas envie de baiser avec n’importe qui », il ajoute, ses bras retombant le long de son corps. « Avec toi, seulement toi ». Ça ne marchera peut-être pas, l’humour avec Elena Popescu. Mais ça vaut le coup d’essayer, ça vaut le coup de graver des rides dans ses joues trop lisses. Ça vaut le coup de tenter, juste un instant, de la rendre heureuse.

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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyMar 2 Mai - 0:53


Faut qu'elle sorte, maintenant. Faut que tu restes, connasse. Dehors. Dedans. Dehors. Ça sonne étrangement pervers ton histoire, j'te jure. C'était pas fait pour – j'y peux rien, mais ça le fait vraiment. Ferme la. De manière générale, quand la schizophrénie tape aussi fort au carreau, elle sait que ça va mal. Mais au fond, elle a pas besoin d'une preuve aussi tendancieuse, elle voit à moitié flou tellement ça pense fort dans son crâne. Pire que la pluie battante sur les vitres pendant l'ouragan. Et pour dire, la pluie, elle en a pété des fenêtres ce jour là. Et le t-shirt, le t-shirt putain, elle le trouve pas, et quand elle le trouve elle le fait tomber, et elle remarche dessus, et elle perd à moitié le soutien-gorge en chemin quand elle a enfin une bonne prise dessus, et elle sait pas comment on peut réellement marcher sur un soutif à moitié détaché à l'arrière, franchement, elle sait plus rien de la vie. Elle sait juste qu'elle a les joues qui chauffent, et le cœur qui tape, et le courage qui flanche, et la coordination qui prend une éternité à tout reconnecter la mécanique dans les coulisses. Ça tire les mauvaises cordes, et le bras droit quand elle se tue à vouloir bouger le gauche. T'es handicapée, Popescu. C'est pas une insulte, tu l'sais ça ? D'accord, t'es pas handicapée, Popescu. T'es pire. T'es comme les autres, t'es pas plus forte, t'as pas regardé au tournant et tu t'es pris ton propre soutif dans le coin de tes godasses. Triste. T'es pire, tu l'aimes bien. C'est compliqué d'avoir l'illumination à moitié à poil dans un salon qu'est pas le tien parce que t'as vingt-huit ans, pas de salon, pas de maison, un quart et demi de famille, et trois quarts de cœur noir goudron qui colle. « Elena » Rhabille toi et sors, tu le connais pas au point de lui devoir quoique ce soit. C'est la panique qui la fait penser à l'envers, elle reconnaît plus les lettres devant ses yeux ou les mots que ça forment dans ses oreilles. « ELENA » Enfin, l'encolure a arrêté de se la jouer inaccessible. Essoufflée, habillée, fatiguée, elle jette un regard à Asher. Sauf qu'avant, faut qu'elle dégage les mèches qui dressent un rideau opaque devant ses yeux. Gamine, les rideaux, ils étaient pas opaques. On voyait toujours quand le jour se levait, ou quand il mettait trop de temps à combattre l'insomnie en été. Elle sait pas pourquoi elle y pense, c'est juste des trucs qui arrivent. Y a beaucoup de trucs qui ne font que arriver en ce moment. Elle a plus son mot à dire. Peut-être qu'il y a quelqu'un qu'a pris le contrôle du volant et qui la conduit droit dans un beau, grand mur. Surtout grand, en béton, bien, bien bétonné. Mais avant, on lui montre quand même un peu de paysage. Cruel. De tout cœur, elle admire, elle aurait pas fait mieux. Si c'est une partie de son inconscient le responsable, elle s'attribue dix pourcent de mérite. « Gueule pas, j'suis juste là » qu'elle balance entre ses dents alors qu'elle regarde autour d'elle pour retrouver sa veste. Dans la course aux objets inanimés, elle a pas quitté la ligne de départ. Coup de flingue. Poussière. Elle bouffe tout. Surtout le mur et toutes les pierres fondatrices quand elle fait un dernier tour et se retrouve à mater, sans trop comprendre pourquoi, un Asher totalement nu. C'est son esprit qu'a lâché, c'est bon, elle est dingue. J't'avais dis que c'était étrangement pervers ton truc. Mais putain, ta gueule. Tu peux pas penser à ta santé mentale avec un mec à poil dans la même pièce. C'est formellement interdit dans au moins dix états et quarante pays, pour sûr. « Asher. Qu'est-ce que tu fous. » Explique lui, elle pige pas trop là. Elle croise les bras sur sa poitrine, rien de confortable parce qu'elle a pas eu le temps de ragrafer le sous-vêtement dans le dos. Et maintenant, elle retient le rictus, à défaut de retenir le regard. Il l'a cherché. « J'ai ton attention ? » Hum-hum. Et elle regarde en l'air le temps de réaliser que merde, elle va se marrer. Oh non, non, non. Elle sent le rire se former dans le fond de sa gorge, lui étirer les coins de la bouche, se battre contre sa langue pour finalement passer le barrage des dents. Non. Elle peut pas rire. Pas comme ça, pas pour ça. Y a la main qui se plaque en dernier recours sur sa bouche, putain de bouche qui trahit déjà ses humeurs. C'est désespéré comme geste, elle se tient les côtes pour calmer la prochaine expiration. « J’ai envie de baiser, Popescu » D'accord, ouais, évidemment, certes, sûrement, tout à fait, elle a pigé cette partie là, ça va. « alors tu peux te rhabiller et aller dormir sur le canapé, ou tu peux me parler et me dire ce qui te bloque. Et si c’est le fait d’être nue, dis-toi que tu ne peux pas avoir l’air plus stupide que moi » Y a des moments qu'elle pensait pas rencontrer dans son existence. Des choses qu'elle sait qu'elle vivra jamais. Son propre mariage, non merci, son propre enterrement, elle a pas trop le choix, écoute ? Et y a le moment présent, qu'elle a pas foutu dans une catégorie particulière encore. A définir. Un jour ou jamais. Elle peut oublier tout de suite l'air ébahi et consterné et confus et tout ce qui se trame dans son ventre. Elle peut répondre ou se casser ou continuer de rire. Merde, elle rit. Elle a même pas compté depuis combien de secondes maintenant. Minutes ?!  Elle va devoir se taper l'enterrement de sa réputation. « Et j’ai pas envie de baiser avec n’importe qui » Sans blague. « Avec toi, seulement toi » Elle s'accorde le droit de piétiner sur place, tourner sur elle-même, rassembler ses cheveux et les laisser redescendre, mater, faire comme si elle matait pas, mal. « T'es dingue. » Elle veut rajouter mais elle trébuche sur la suite et se retrouve à brasser l'air de ses mains. Du coup, elle mime. « Complètement. Dingue. Genre sur une échelle – tu vois l'échelle ? - t'es pas ici. » Elle désigne le bas de la jauge imaginaire. « T'es , putain. » Ouais, c'est le mur qu'elle montre. Celui qui tient la porte d'entrée. Loin derrière. « Tu peux pas faire ça à chaque fois... » à considérer une prochaine fois. Elle s'est vendue toute seule sur ce coup là. Merde. « … A chaque fois qu'on s'engueule, enfin » Sa capacité à parler repart en courant, vent en poupe. Elle finit par lâcher les bras et soupirer de façon exagérée. De l'air, elle brasse de l'air. « Une fois. Ça marchera une fois. Si je te retrouve encore nu n'importe où dans la maison, je te frappe. Entendu ? » Elle pense pas qu'il l'écoute vraiment, elle a déjà bataillé avec son t-shirt et maintenant elle s'affaire à défaire la fermeture de son jean. Tant qu'y a du rire, y a de l'adrénaline. Tant qu'y a de l’adrénaline, y a plus son pantalon.
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Asher Bloomberg

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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyMar 2 Mai - 18:59



Elena & Asher
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Qu’est-ce que tu fous, les mots d’Elena qui surlignent les gestes d’Asher, la seule question sensée de cet échange surréaliste. Qu’est-ce que tu fous elle demande, et il n’est plus tellement sûr de la réponse. Il se… met à poil, il pense, sans doute. Il se met à poil et elle éclate de rire, naturellement, spontanément, elle rit comme il ne l’a jamais entendue rire et il sourit de plus belle. « Quoi ? », comme tout à l’heure mais un quoi amusé, cette fois, un quoi qui voit s’étirer ses lèvres davantage, un sourire rare qui fait écho au rire d’Elena. Il aurait pu douter, se dire que ç’avait peut-être un rapport avec son sexe mais faut voir les choses en face, il n’a rien à envier aux autres mecs à ce niveau-là. Elle parle de nouveau. Il préfère ça à son mutisme, en réalité. Il préfère quand elle lui dit qu’il est ravagé, qu’il est gravement atteint, ose même répondre « merci » parce que ça n’a jamais été une tare, à ses yeux. Elle aussi, elle a un problème. Un sérieux problème. Tous les Popescus d’ailleurs, s’il en croit ce qu’on raconte, tous ceux qu’ont plus ou moins le même sang qu’elle. Il saurait plus dire les prénoms, y en a trop et quand il ne connait pas les gens, il a tendance à s’en foutre. Tout ce qu’il sait, c’est que c’est congénital, qu’ils ont tous un grain et qu’il faut bien faire avec. Bon, là, il aimerait quand même qu’elle arrête de se marrer, ça pourrait devenir vexant. Même si encore une fois, il n’a pas de problème avec son corps. Bon, juste pour l’aider, il a placé ses mains devant son entrejambe, histoire de, mais c’est pas par gène. Par pur altruisme, on va dire. Pour éviter que le rire d’Elena rende l’atmosphère toxique, à force de trop s’échapper. On sait pas, c’est peut-être le genre de truc qui est fait pour rester dans son corps et ne jamais en sortir. Remarque, sûrement pas. Il est trop beau, son rire. On dirait le soleil et les nuages et la pluie et le vent, tout à la fois, on dirait les soirées en terrasse et les bonshommes de neige, on dirait Paris, New-York et Moscou illuminées toutes à la fois. Il est magnifique, le rire d’Elena, on dirait un gosse à qui tu viens d’offrir un magasin de jouets tout entier. A cet instant, il aurait envie de lui dire tout ce qu’il pense d’elle, tout ce qu’il pense de bien, le fait qu’elle soit pas aussi irrémédiablement bousillée qu’elle le pense, le fait qu’il soit persuadé de pouvoir la réparer. L’absolue certitude qu’il a d’en tomber amoureux, un peu plus à chaque seconde qui passe. Elle parle, elle lui laisse pas le temps d’en placer une. Tu peux pas faire ça à chaque fois. Y aura d’autres fois et à l’entendre, y en a eu d’autres. Comme si c’était une vieille habitude de se désaper entièrement devant elle. Il a le cœur au bord d’un gouffre, Asher, prêt à se précipiter dans le vide si elle lui dit encore quoi que ce soit, et il pourra pas le récupérer parce que ses mains sont trop occupées à tenir sa bite. Soupir. Il a même pas le temps de vraiment réfléchir qu’elle enlève déjà son pantalon. Il a gagné, elle a perdu. Fin de la première manche. Début de la seconde.

Elle a pas débarrassé ses pieds du jean depuis deux secondes qu’il rattrape sa mâchoire par surprise, lèvres clouées aux siennes, les paumes contre ses fesses encore trop recouvertes. Foutue culotte. Il la fait pivoter, la bascule sur le canapé troué par les mites, se penche au-dessus d’elle. Il ne sait pas à qui incombe la faute mais le t-shirt de la roumaine tombe finalement au sol. Y a un peu trop de sang qui bat dans les tempes d’Asher, lorsqu’il réalise ce qu’ils s’apprête à faire et lorsqu’il comprend qu’Elena n’a peut-être pas fait céder tous les barrages, un peu trop de sang qui embrume ses pensées lorsqu’il s’aperçoit qu’elle ne le souhaite peut-être pas autant que lui. Y a ses mains qui s’aventurent en haut, s’aperçoivent de la présence parasite du soutien-gorge. Les lèvres se décollent, les souffles se reprennent. Il l’observe droit dans les pupilles, à l’affût du moindre signe qui signifierait un refus brut et simple, un je ne veux pas qui avorterait ce qu’ils ont commencé. Y a rien qui lui indique ça, ou alors, il comprend mal. Pas le temps de vraiment interpréter, ses mains ont déjà détaché le tissu futile, l’ont laissé tomber sur le sol à côté d’eux. Ses doigts effleurent les seins d’Elena sans qu’il ne détache un instant son regard de son visage. Elle est trop belle pour qu’il puisse s’en détourner. Belle comme la putain de Mona Lisa sans son sourire énigmatique, belle comme une vedette de cinéma sans son maquillage de scène, belle comme une fleur sortie de l’hiver sans un seul pétale gelé. Elle est comme un piano dont il ne connaîtrait pas encore le son parce qu’il ne l’aurait jamais effleuré, comme une mélodie en suspens dans la tête d’un compositeur. Y a tout à écrire, sur Elena, y a tout à graver et y a tout à souffrir, mais il court volontiers le risque, se jette dans la gueule du loup. Au fond, il la connaît, la ritournelle que joue Elena lorsqu’on la touche, il l’a trop imaginée et romancée pour qu’elle puisse le surprendre. Ils composent, les doigts d’Asher, descendent lentement le buste, échouent un instant sur le nombril, poursuivent leur dégringolade à la lisière du dernier tissu encore présent. « Je peux ? », il murmure, interrogation du bout des lèvres, et les doigts trop curieux s’abandonnent sous la culotte. Ça dure des secondes, des minutes, une éternité. Y a le corps d’Elena qui se cambre un peu, ses traits qui changent lentement, y a le regard d’Asher un peu trop perdu sur son visage, à guetter la moindre de ses réactions. Et la bouche qui, entrouverte, expire elle aussi un plaisir qu’elle n’avait plus connu depuis longtemps.

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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyMer 3 Mai - 13:22


T'es dingue. C'est pas un compliment dans sa bouche, Asher. C'est pas un compliment dans beaucoup de bouches, elle croit, et elle sait que tu crois aussi. Elle t'as vu opiner de la tête en secret. T'es dingue, Popescu. Elle l'a déjà entendu un million de fois, claqué sur ses joues roses, incrusté dans l'angle tranchant de sa mâchoire, tatoué permanent par-dessus les veines violacées de ses bras. Elle l'a gueulé dans le miroir, fort, pour le plaisir tordu de savoir que ça allait ricocher en pleine face et faire onduler le reflet de la flaque. Et pulse, pulse, pulse la folie furieuse derrière ses tempes. Un jour, ça explosera, elle craint. Peut-être même que c'est imminent, et que plus le temps passe, plus le temps pousse. Un centimètre de plus, une seconde en moins sur le compteur. Déjà, le rire l'a eue en plein vol. Si c'est pas un signe, franchement, tout espoir de s'y préparer est perdu. Et y aura beau avoir des jambes pour courir, et des pas pour fouler les braises, et des poumons pour brûler le fuel et la peur, y aura plus de tête vissée au cou pour superviser la catastrophe. Plus d'yeux pour chialer la ruine de la raison, que des dommages collatéraux en pièces détachées autour d'elle. Boom. Cadavre chaud du bon sens au creux de ses bras. T'es dingue. Ça te dit, on explose à deux ? Ouvre les paris. On la kamikaze quand, notre putain de relation ? « merci » C'est toujours pas un compliment, Asher, même perdu dans le néant entre vous deux. Pourtant il sourit, encore, un peu plus. Continue d'acquiescer, comme s'il connaissait un truc extraordinaire mais que jamais il lui dirait. C'est injuste. T'es dingue. En haut de l'échelle, observe, comprend, elle vient de le démontrer. La foutue échelle qu'utilisent les pompiers à ce stade ; ouais, il est tout en haut de l'immeuble, fantôme contre la folie des grandeurs. Mais il est pas invisible dans le salon, non, il bouffe toute la présence et elle se retrouve minuscule et prise des angoisses d'une claustro chevronnée. Objectivement, c'est marrant – c'est elle qui détient le monopole des fringues, et elle sait pas où foutre l'immensité de sa gêne. Au secours. Puis subjectivement, c'est moins drôle – elle sait pas où se foutre parce qu'elle sait pas ce qu'ils foutent. A se toiser de loin comme des inconnus. Si elle ignore de toutes ses forces comment ça brûle dans le regard qu'il lui lance, c'est parce que c'est plus simple de jouer la conne. Les connes ont la vie facile, dans l'utopie de ses aprioris. Vrai de vrai. Les connes sourient plus joli que jamais elle ne se marrera. Les connes ont pas peur de se désaper et faire tomber les pétales en pleine lumière ou dans le noir. Et à s'imaginer l'obscurité, elle y revoit d'autres corps sous ses lignes de vie, d'autres corps pressés comme du plomb sur le sien. Imprimés, estampillés. Les connes comme de la monnaie à collectionner entre leurs mains moites. Ils auront pas son édition. Les visages reviennent pas, elle a pris soin de gratter les portraits du bout de l'ongle sur les photos. Elle se moque des faciès, honnêtement. Tout ce qui l'intéresse, c'est de marquer et comprendre les différences. Qu'est-ce qui fait que c'est compliqué. Et pourquoi elle appréhende avec Asher, pourquoi elle se met à douter, pourquoi elle veut courir dans l'autre sens, pourquoi elle peut pas déconnecter le cerveau juste une petite seconde, juste une minuscule seconde. Franchir le pas encore de l'autre côté, où tout est beau, et tout est magique, et tout est stupide parce que tout est éphémère. . Elle pense enfin tenir quelque chose d'important, l'entoure d'un cercle rouge vif, mais le temps se fait encore la malle avec. Soupir. Vive les connes, franchement. La jalousie la tire vers le fond, mais elle réémerge en moins de deux. Respire, Popescu. T'es là. Il est là. T'es pas conne, tu sais pourquoi ? Les connes s'arrêtent pas avec le pantalon qui flottent aux chevilles. Salut. En moins de deux Asher recapture ses lèvres, se raccroche à la chute de ses reins, la fait reculer jusqu'au canapé sur lequel elle a tant de fois dormi. Elle a plus tellement envie de dormir maintenant. La précipitation lui laisse à peine le temps de passer les bras autour de son cou, le temps les porte pas dans son cœur, de toute façon. Le temps se défile et récupère égoïstement les minutes pour leur balancer des secondes. Lena a pas le luxe de penser dans les détails, Lena aime pas ce canapé miteux, Lena aime bien Asher. Quelque part dans son jugement, ça contrebalance. L'équilibre fragile tient pas longtemps pour autant, déjà la tour infernale s'écroule et emporte dans son sillage son dos contre le revêtement. C'est un enchevêtrement sans nom de bras et de jambes, de curiosité insaisissable, d'addictions qui se nourrissent de la nicotine qu'elle peut encore goûter sur sa langue. Il l'observe et elle force la longueur de son buste contre le sien en réponse, toujours plus proche, tandis que ses mains trouvent refuge dans le délié de son dos. Respire, t'es là. Il est là. Vous êtes dingues. Elles plantent les ongles dans la chair juste pour s'assurer qu'elle délire pas. Faut qu'elle récupère un peu de présence, foutu Bloomberg qu'est partout. Dans sa tête de névrosée, confondu dans son ombre, allongé entre ses jambes, inquisiteur sous son t-shirt, rectification, y a plus de t-shirt. Soit. Elle le déteste. Complètement, sensiblement, définitivement. Elle le déteste tellement qu'elle en ressert un peu plus l'emprise de ses cuisses sur son bassin pour pas qu'il parte. Quoi, attends. Y a quoi de haineux là-dedans ? Qu'importe, elle s'égare dans la chaleur douce, les caresses incandescentes, les souffles désireux, les yeux qui en disent plus que leurs lèvres malmenées. Et il descend, descend, descend. Elle a le cœur au bord de l'implosion. « Je peux ? » C'est qu'un détail de paperasse ; il s'est déjà accordé la permission de frôler son bas ventre pour laisser ses doigts habiles passer sous le tissu fin. Putain. Elle le déteste quand elle arque le dos, elle le déteste quand c'est plus que des gémissements qui passent ses lèvres, elle le déteste quand elle doit se faire violence pour l'embrasser fébrilement et articuler silencieusement son accord. Sois pas éphémère, sois pas éphémère, sois pas éphémère.
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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyVen 5 Mai - 19:44



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Elle est tellement belle, Lena, quand elle prend du plaisir. C’est pas quelque chose qu’il aurait cru ressentir un jour, la chair de poule qu’elle lui colle avec ses expirations langoureuses, le trac qu’elle lui fout parce qu’elle est tout en haut du podium des personnes qu’il n’aurait jamais pensé séduire. Lorsqu’elle l’embrasse, il décolle, il est plus sur terre, il a la tête à mille lieues au-dessus d’eux et c’est pas dû à l’alcool, pour une fois. C’est autre chose, c’est plus puissant, ça lui glisse des je t’aime sous l’épiderme mais le mot amour est trop précoce, indésirable, déplacé. Il sait pas s’il l’aime. Il sait juste qu’elle déplace des trucs, des bouts de lui dont il ignorait l’existence, elle repousse les limites de sa patience, elle teste sa gentillesse, elle met à l’épreuve sa bonté d’âme et putain, il l’aime. Il l’aime totalement, avec tout ce qu’il connait d’elle, avec les mois de cohabitation et d’engueulades, avec les litres de lait dépensés pour la pomme de mademoiselle, avec les grasses matinées à regarder des conneries à la télé. Il l’aime totalement et irrémédiablement, comme on aime une vieille blessure à laquelle on s’est habitué au fil des années, comme on aime les rediffusions de Sesame Street même si on n’a clairement plus l’âge de regarder ça. Il l’aime mais il ne dit rien. Il la touche, il la lèche, il la baise comme il dit lui-même. Merde.
Je suis doué d’une sensibilité absurde, ce qui érafle les autres me déchire. Gustave Flaubert. Y a pas un proverbe qui s’applique mieux à Asher, trop fleur bleue, sensible, trop rêveur et naïf, trop tout hormis ce qu’il est actuellement. Faudrait pas le prendre pour un enfant de chœur non plus, il avait connu son lot d’emmerdes, avait baisé avec pas mal de femmes sans se préoccuper de l’existence d’un lendemain, il avait vécu une vie assez chouette jusqu’à présent, tant qu’il était encore jeune et insouciant. La barrière des trente ans passée, c’est plus si simple. Y a des choses qui s’ajoutent, un amoncellement de gouttes d’eau, les rides qui apparaissent, les potes qui se maquent pour de bon, pondent des mômes, y a les gosses des autres qui le regardent comme s’il était leur père. Y a des murs qui s’effritent sous ses doigts, parce qu’il a la sensation de pas contrôler grand-chose, de pas vraiment être maître de sa vie. Y a Elena qui lui fout une trouille monstre, avec les sentiments qu’elle nourrit au creux de son cœur, avec la certitude bourgeonnante qu’elle pourrait pas éteindre l’incendie qui le ravage même si elle essayait. « Lena » il glisse au milieu de ses soupirs, ralentit les mouvements de sa main jusqu’à la laisser complètement immobile. Y a des trucs qui se bousculent dans son cerveau déglingué, l’envie de garder les digitales pressées contre sa féminité, celle d’arrêter tout maintenant. La dernière fois qu’il a baisé sur un coup de tête, ça a mal fini, et s’il y a un truc qu’il ne veut pas, c’est que ça se finisse mal avec Elena. Mais c’est pas le moment, maintenant entre tous, pas le moment de flancher, pas le moment des confessions sur l’oreiller. Ça viendra plus tard. Pas vrai ? « Lena ». Répétition fugace, mais suffisamment claire pour qu’elle l’entende. Il enlève à contrecœur sa main du nid qu’elle s’était approprié, la remonte le long de ses côtes pour la poser à la naissance de son sein. Il comprend pas vraiment pourquoi il fait ça, pourquoi y a une boule qui grossit dans sa gorge, pourquoi il réfléchit à un moment où il devrait faire tout sauf ça. « Lena, crois-moi, c’est pas l’envie qui manque, t’as même pas idée de comment je te trouve belle ». Y a l’arête de son nez qui percute le cou d’Elena, comme s’il avait honte, comme s’il assumait pas de s’arrêter en plein milieu de quelque chose d’aussi important. Si, elle a sûrement idée, il est complètement nu alors y a pas grand-chose à cacher. Il glisse les lèvres sur sa mâchoire toute fine, l’embrasse doucement, se redresse et attrape de nouveau ses lèvres, les mains agrippées à son dos nu. Il sait mieux agir que parler, Asher. Il sait mieux montrer, caresser, toucher, embrasser, il sait mieux mordre et ronronner, il sait mieux hurler et ignorer. « Tu me plais », il murmure entre deux baisers, le souffle proche du sien, leurs corps désespérément entremêlés. Y a pas beaucoup qui les sépare de l’acte amoureux, trois battements de cœur et un peu de courage. Y a l’une de ces choses dont ils manquent cruellement, autant l’un que l’autre. « Tu me plais tellement que j’en ai le cœur au bord d’un gouffre ». Il parle trop, il le sait. Il parle trop et s’essouffle, ses derniers mots sont à peine compréhensibles. « Et j’fais des conneries et je me mets à poil et je prétends que c’est pas important mais ça l’est, et j’veux pas que ça déconne à cause de moi, j’aurais du mal à me regarder en face si je ruinais tout ça, tout ce qu’on pourrait devenir, tout ce qu’on n’est pas encore. On n’a peut-être rien à foutre à poil sur ce canapé, je sais pas ». Les idées sont confuses, les mots aussi. Il a pas l’habitude d’en dire autant, d’en dire tout court, il parle jamais vraiment beaucoup Asher, et surtout pas avec Elena. C’est dire s’il a raison, c’est dire si son cœur est bien au bord d’un précipice et qu’il faudrait juste un coup de vent pour qu’il perde l’équilibre et qu’il aille tutoyer les enfers. Il se redresse, s’appuie un peu contre le dossier du canapé, tu me plais il pense, parce qu’elle a un goût d’éternel et d’infini, elle sent la fleur, la menthe, le sucre, elle goûte comme un bonbon caramélisé, elle pique un peu la langue, aussi. « Empêche-moi de parler » il implore, une main sur sa cuisse qu’il effleure du bout du pouce, légère caresse, geste tendre qu’il ne devrait réserver qu’à une véritable histoire d’amour. Pour l’instant, ils sont pas ça. Ils sont quoi ? Il sait pas mais en tout cas, lui, il a le cœur au bord d’un gouffre, et c’est sans doute la seule chose dont il soit sûr.

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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyLun 8 Mai - 16:13


« Lena » Toujours présente, elle croit. Y a la tête qui s'est barrée avec son souffle, main dans la main pour y rencontrer le plafond. Elle suppose le plafond, elle voit pas le plafond. Elle a scellé les paupières y a un bon moment pour se concentrer sur les sensations dans son ventre. Sur le palpitant qui suit plus la cadence. Sur le poids rassurant d'un corps sur le sien. Rassurant, réconfortant,  alarmant, flippant, menaçant, effrayant. La rumeur veut qu'elle se balade avec de l'hélium dans les veines. Insaisissable. Perchée. C'est peut-être pour ça qu'ils se comprennent autant, le plafond et elle. Elle a tendance à flotter loin de tout quand ça devient de trop. Quand maman peut pas aider, et que papa s'en fout, et que le monde entier s'en fout parce qu'un flingue a plus de valeur que le mal-être de sa sœur. Pour ça, elle vole. La rumeur veut qu'elle se balade avec de l'hélium dans les veines. La rumeur veut qu'elle y ait déversé une bonbonne entière dans chaque menotte. Vole, vole, vole. Mais la rumeur ignore que c'est pas fait exprès. Un simple accident de parcours. Les ragots savent pas qu'elle crève de trouver comment être clouée au sol. Comment attacher les chevilles, ligoter les jambes, convaincre les poumons de tout expulser. Soupirer, c'est un bon début. Et elle a pas cessé de soupirer depuis que son dos a rencontré le canapé. « Lena » quoi ? « Quoi ?! » Pourquoi il arrête, pourquoi il retire sa main ? Il a les sourcils inquiets, presque, elle pourrait croire qu'il regrette. Ça attise la colère, plus fort que de balancer de l'éthanol sur les braises. Pourquoi, pourquoi, pourquoi. Putain, mais elle croyait quoi ? Qu'elle était jolie ? Qu'il était sérieux ? Qu'il pouvait la retenir ? C'est pas ta solution miracle, Lena. C'est qu'un autre gars aux doigts baladeurs. C'est qu'un autre type qui peut poser ses mains près de ta poitrine comme si c'était à lui. Elle croise les bras. « Lena, crois-moi, c’est pas l’envie qui manque, t’as même pas idée de comment je te trouve belle » Alors pourquoi tu continues pas ? Elle se la ferme, fixe son pote le plafond et son acolyte de luminaire quand Asher plonge la tête dans le cou, effleure la mâchoire frustrée de ses lèvres. Elle lui fait tellement la gueule qu'elle répond sans résistance au contact de sa bouche. Non, elle voulait pas faire ça. Foutu ventre qu'aime trop capturer les papillons dans ses filets. « Tu me plais » C'est à elle de forcer la ride sur son front, parce qu'elle donnerait tout pour le croire mais qu'il se contredit d'une seconde à l'autre. « Clairement. » qu'elle souffle en se réajustant sous lui. Vole, vole, vole. Elle se sent légère. C'est jamais bon signe. « Tu me plais tellement que j’en ai le cœur au bord d’un gouffre » Quoi. Et aussi simplement que ça, elle sent le sol revenir sous ses pieds. Doucement, la gravité accepte gracieusement de lui céder un peu de terrain, et son corps se détend. « Et j’fais des conneries et je me mets à poil et je prétends que c’est pas important mais ça l’est, et j’veux pas que ça déconne à cause de moi, j’aurais du mal à me regarder en face si je ruinais tout ça, tout ce qu’on pourrait devenir, tout ce qu’on n’est pas encore. On n’a peut-être rien à foutre à poil sur ce canapé, je sais pas » Elle sait pas non plus. C'est plus simple de s'engueuler, de se saigner à blanc, de s'en vouloir pour des trucs qui en valent pas la peine. Quand ça vaut pas la peine, ça vaut pas de s'embourber dans des états d'âme. Le lendemain c'est comme hier, et le jour d'avant, et celui d'avant encore. Hier c'était mieux, hier fallait pas penser ou prendre de décision hâtive. Hier y avait des cœurs planqués dans leurs coffres respectifs, et des corps couverts de la tête aux pieds. « Empêche-moi de parler » Empêche-moi de voler. J'le fais si tu l'fais. « Désolé, c'est pas dans mes cordes. » Puis empêche la d'aimer, toi qui peut pas faire taire la musique dans tes mains. Elle l'imite en se redressant un peu, de quoi l'empêcher de regarder ailleurs. « Écoute. Y a peut-être quatre-vingt-dix-neuf pourcents de chance que je foute ça en l'air. », elle montre l'infime distance entre eux. Y a peut-être quatre-vingt-dix-neuf pourcents de chance qu'elle les foute en l'air. Tout ce qu'ils pourraient devenir, tout ce qu'ils ne sont pas encore. Tout ce qu'ils se forcent à mettre de côté en espérant que le vrai du faux se démêlera tout seul. Elle t'en veut d'avoir arrêté. Vrai. Elle t'en veut d'avoir commencé. Vrai aussi. Elle t'en veut au delà de l'irréparable. Faux. Elle te pardonnera pas avant plusieurs jours. Faux, faux, faux. Elle hausse des épaules avant de continuer. « Et y a peut-être quatre-vingt-dix-neuf pourcents de chance pour que tu fasses pareil. C'est déjà ruiné, on part mal dans tous les cas. » Elle pose un revers de main contre son torse, joue les kaléidoscopes avec la lumière. « Alors ça sera de ta faute, d'accord, ou ça sera de la mienne. Ou on peut alterner si ça peut te calmer la conscience. Comme ça on saura pas. » Et si ça finit mal – puisque ça finira mal, on pourra continuer de vivre au lendemain de la fin du monde. Fin de l'histoire. Et il finirent heureux, et eurent beaucoup d'autres engueulades insignifiantes sur l'assiette qu'a pas vu le lavabo ou les godasses qui traînent dans la chambre. Ça la fait sourire, un peu. Ça la rend triste, aussi. « Tu veux te rhabiller ? Tu sais, sinon je fais ça, et on dira que j'ai rien vu. » Elle plaque la main libre sur ses yeux, bandeau qui cache rien du tout. « T'es à poil ? J'suis à poil ? J'en sais rien, j'ai pas de preuves. »
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Asher Bloomberg

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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyMer 10 Mai - 21:57



Elena & Asher
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Ils sont fatalistes comme des petits vieux qu’attendraient juste la fin de leurs jours pour crever. Y a quatre-vingt-dix-neuf pourcents de chance qu’ils foutent ça en l’air, comme des grands, des grands guignols qui savent pas bien aimer, qui savent pas bien comprendre pourquoi leurs cœurs battent plus vite quand ils sont ensemble, quatre-vingt-dix-neuf pourcents de chance qu’ils se perdent, qu’ils se détestent, qu’ils se désavouent et qu’ils se quittent fâchés, parce que ça arrive à tout le monde. Y a quatre-vingt-dix-neuf pourcents de chance qu’ils gâchent leurs matins à rester au pieu ensemble quand ils savent pertinemment que ça ne va pas durer, quatre-vingt-dix-neuf pourcents de chance qu’ils finissent par se jeter des trucs à la gueule quand ils en auront assez de se hurler dessus. Ça laisse peu de place à la réussite, peu de place au bonheur, un minuscule pourcent qui tente de se faire sa place, qui bouscule les quatre-vingt-dix-neuf autres. Ça laisse un petit bout de chance au milieu des énormes risques de fiasco, ça laisse un brin d’espoir, l’éclat de lumière dans l’obscurité qui les engloutit trop souvent. Y a quelque chose de doux chez Elena quand elle lui explique tout ça comme s’ils n’y pouvaient rien, comme s’ils devaient faire avec. Ils doivent faire avec, y a pas à tortiller du cul, ils doivent s’en accommoder et essayer de pas laisser leurs sentiments les noyer. C’est effrayant, en un sens, parce que ça signifie plonger mais sortir rapidement la tête de l’eau pour pas risquer de couler, ça veut dire voler mais pas trop haut au cas où les ailes se détacheraient. Ça fait peur, vraiment peur, mais Elena sourit un peu, glisse une main sur le torse d’Asher, joue avec les reflets irisés de la lumière, Elena lui donne envie de lui souffler qu’elle est belle comme un trésor, belle quand elle est presque nue et belle quand elle dit des idioties, quand elle ne leur laisse qu’un petit pourcent alors qu’ils en méritent au moins cinquante, une chance sur deux, un risque sur deux, on lance la pièce en l’air et advienne que pourra. Elle est belle et drôle et essentielle, et quand elle place une main sur ses yeux pour faire mine qu’elle n’a pas vu à quoi il ressemblait sans aucun vêtement, il ne peut s’empêcher de rire, naturellement, de rire comme ça ne lui arrive presque jamais. Il sait pas trop comment faire, quoi dire, parce qu’il a les doigts qui tremblent un peu et qui s’efforcent de ne pas le montrer. Alors il plaque doucement la main d’Elena contre sa poitrine, là où son cœur bat. « Tu me fais ça, Popescu. » Il bat plus fort parce qu’il le dit tout haut, parce qu’il a peur et qu’il a envie, parce qu’il est toujours au bord de ce putain de fossé mais qu’il ne tombera pas, il pense, pas tant qu’il le retiendra du bout des pinces, presque penché au-dessus du vide. « Tant que tu me feras ça, je m’accrocherai à notre pourcent de chance, même si tu risques à quatre-vingt-dix-neuf pourcents de tout faire foirer, même si c’est pareil pour moi. Et si on se plante, plantons-nous royalement. » Elle le fait chavirer, putain, comme une sirène qui chanterait à côté du bateau dont il est le capitaine, elle le fait chavirer et dériver et peut-être même couler. Il tangue et s’essouffle, atterrit doucement sur sa bouche dont il force encore l’entrée, comme elle avait quelques mois auparavant forcé la porte de ce foutu appartement. Ça tremble, encore, quand son torse se plaque sur la poitrine nue de la roumaine qui retombe sur la banquette du canapé, quand il sent ses cuisses fines emprisonner de nouveau ses hanches, quand il s’aperçoit qu’elle porte toujours sa foutu culotte et que c’est la dernière barrière entre leurs corps. Il ne se détache pas d’elle, Asher, ne le peut pas, c’est au-dessus de ses forces et de ses envies, au-dessus de tout ce qu’il pourrait possiblement faire, et c’est à tâtons qu’il accroche le dessous du bout des doigts et le tire lentement jusqu’à ce qu’elle en soit partiellement débarrassée.
Ça dure trois secondes, à peine, et puis y a un truc qui fait tilt dans son esprit, merde con de con de Asher il pense, alors que leurs corps sont bien trop proches. Il recule un peu, se marre. Il est débile, bordel, il a pas pensé au principal, c’est ça de passer des mois sans vraiment baiser, parce qu’il compte pas vraiment Serena et leurs cinq à sept sans lendemain. « Reste là, s’teuplais », brève supplique alors qu’il se lève et s’éloigne du canapé, file droit dans la chambre. Il est à poil et voilà qu’il se met à chercher une capote au milieu de son foutoir, plus pour Elena que pour lui. Il aurait peur de lui refiler un truc, même s’il est complètement clean à ce niveau-là (fausse excuse, donc), et il voudrait pas non plus la foutre enceinte, manquerait plus que ça. Son cœur loupe un battement à cette pensée, il s’était fait peur une fois avec Scarlett mais n’avait plus vécu ça depuis trois ans, depuis avant le mariage, depuis le petit test et le petit plus qui ne s’était jamais affiché. En attendant, il trouve pas ce putain de préservatif et ça fait une minute ou deux, maintenant, Elena est peut-être partie, il tente un « t’es toujours là ? » pas très optimiste, elle a la culotte sur les genoux, elle est sur le canapé, il est con putain, il est con. Si ça se trouve elle s’en fout, si ça se trouve c’est pas important, mais il était sûr qu’il avait ça quelque part, dans un tiroir ou au coin du bureau, ou sous le plumard même, quelque part dans cette foutue chambre. Y a des bruits de pas qu’arrivent derrière lui, sans doute Lena, si c’est Swann c’est la merde parce qu’elle a beau l’avoir vu à poil, c’était pas dans ces circonstances-là. Du coup, il préfère ignorer, il préfère continuer à jeter ses fringues par-dessus son épaule et à fouiller le moindre recoin. Il préfère continuer à foutre leur soirée en l’air. Le roi des boulets, putain. Et elle part pas. Elle part pas, elle reste derrière, y a sa présence qui semble lui faire des signes dans le dos, des doigts d’honneur bien levés en hommage à sa stupidité. « J’ai pas de capote », il râle, comme pour se justifier. C’est une bonne raison, pour lui, une bonne raison pour être parti, une bonne raison pour retarder un peu l’acte parce qu’il a un peu la trouille, parce que Lena est impressionnante et parce que ça va tout changer. Ses mains tremblent alors qu’il referme un énième tiroir et il reste là, accroupi, dos à la porte, priant pour qu’Elena comble rapidement le silence gênant qui commence à s’installer.

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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyJeu 11 Mai - 0:49


J'en sais rien, j'ai pas de preuves. Et pour la deuxième fois de la soirée elle se retrouve momentanément aveugle, et elle ignore s'il faut seulement y voir une énième coïncidence, ou y comprendre une mauvaise métaphore tirée par les cheveux. Par les bras, par les jambes, cruellement écartelée parce que le destin n'offre jamais rien de concret aux miséreux. Lena est misérable. Certes, c'est d'ores et déjà établi. Misérable et non-voyante. Parfait. Elle désespère sous sa main moite, éternellement écrasée sur les deux paupières. Elle voit pas. A peine les orangés qui paradent de temps à autres derrière les phalanges, juste de quoi se souvenir qu'elle est encore de ce monde et que la lumière ne l'a pas encore abandonnée. Elle voit pas, comment ça fait rire Asher, comme si c'était facile. Peut-être que tout l'est, quand on se donne la peine d'accepter les choses comme elles viennent. Mais Lena est aveugle, et elle voit pas les choses arriver. Elle voit pas, comment ça évolue, comment ça se mouve, comment ça se tord les tripes pour emprunter une direction radicalement opposée à l'itinéraire de base. Les choses arrivent à l'envers, c'est ça, voilà pourquoi c'est aussi rude. On n'a rien à foutre à poil sur ce canapé, je sais pas. Elle croit qu'elle sait, maintenant. Ils n'ont rien à foutre sur ce canapé, comme ils n'avaient rien à foutre dans ce hall d'entrée le premier soir où ils se sont rencontrés. Ça aurait pas du se passer dans ce scénario là, ça aurait pu être différent. Une autre page, peut-être seulement le verso. Pas loin, pas impossible. Pas par effraction, pas par violence. Ils sont victimes des mauvais débuts, destinés à se prendre les mauvaises fins. Un verso, juste un verso. Quand les choses ne se racontent qu'à l'envers, des fois, elle suppose qu'il suffit de retourner la feuille et de lire différemment. Remettre les lettres dans l'ordre pour lécher les bottes de l'alphabet, faire plaisir à en faire jouir la morale, cirer les pompes de la coutume jusqu'à en voir son reflet dedans. Si ça lui rend la vue, elle prend. Elle prend sans poser de questions. Dans son monde à l'envers, elle est toujours aveugle, mais elle rit. Cristallin, à moitié étouffé par sa position allongée. « Tu me fais ça, Popescu. » Elle voit pas, mais elle sent. Elle sent quand il lui prend la main, elle sent quand il la plaque fébrilement contre la cage de ses côtes, elle sent un pouls qui détale, trompe la mort. Ça bat, ça bat, ça bat. Y a un son crève-cœur qui s'échappe de ses lèvres, parce qu'elle a pas envie que le sprinteur arrête sa course. Elle a peur de le voir claquer, elle a peur d'être celle qui tend le pied pour le faire tomber. Et si je le fais pas exprès, tu m'en voudras ? Et si je le fais exprès, tu m'en voudras toujours ? Soucieuse, elle daigne enfin rabattre sa visière de main, et les rétines implosent au contraste. Elle veut juste regarder la main qui monte et descend tranquillement sur son torse. Elle veut juste voir comment les doigts se resserrent de façon à peine perceptible sur le cœur, celui qu'elle imagine battre en-dessous. Elle serre, doucement. T'inquiète pas, s'il tombe, elle est là pour le rattraper. « Tant que tu me feras ça, je m’accrocherai à notre pourcent de chance, même si tu risques à quatre-vingt-dix-neuf pourcents de tout faire foirer, même si c’est pareil pour moi. Et si on se plante, plantons-nous royalement. » Et quitte à ce que ça finisse mal, autant que ça soit avec un sourire plutôt que des larmes. Ça tombe bien, elle en a justement un de sourire, tiré sur le côté au point d'embrasser les commissures des lèvres au lieu de frapper dans le mille. Pas que ça dérange, rien ne dérange. La pression sur sa silhouette, les mains sur tout le reste, et le reste de tissu qu'elle sent glisser un peu plus bas sur ses jambes. Rien ne dérange, sauf les secousses quand Asher se remet à rire au-dessus d'elle. Ils ont rit leur quota annuel, demain, ils feront la gueule. Sûrement. « Reste là, s’teuplais » c'est une demande sans appel, une question sans réponse et sans cérémonie. Et il se lève dans une précipitation qui ne veut plus lâcher son ombre. Sur le canapé, l'absence d'une deuxième corps appelle le froid. Y a un frisson qui parcourt sa peau nue. « Je comptais pas vraiment partir … ? » qu'elle lance au hasard de ce qu'il peut bien entendre à cette distance. Elle reconnaît le chemin, elle sait où se situe sa chambre. Alors ça prend pas plus de trois secondes pour établir la connexion entre les bruits qu'elle perçoit et la situation actuelle. « Arrête de tout retourner, j'en ai des capotes. » Sauf qu'il entend rien, enfin il répond pas, donc c'est tout comme pour elle. En vérité, elle sait qu'il a des capotes aussi. C'est normal s'il trouve pas. Y a peut-être une grande possibilité qu'ils pensent aux mêmes, celles qu'elle a volées y a un moment dans ses tiroirs pour le faire chier. L'ironie du sort. Moque toi du concept, et le concept se moquera de toi. « t’es toujours là ? » Et puis mince, s'il peut se balader nu et gueuler à l'autre bout des pièces, elle le fera aussi. « Arrête de chercher, j'te dis. Putain. » Elle met un temps ridicule à retrouver son tas d'affaires, les capotes – ses capotes ? Ils peuvent avoir la garde partagée de capotes ? – et le chemin jusqu'à la chambre d'Asher. Au fond d'elle, y a le ridicule qui la poignarde à répétition. Avec une petite cuillère. Histoire de bien sentir passer le malaise. Et le pauvre Asher qui continue de retourner ses placards et balancer ses fringues. Elle se racle la gorge pour indiquer sa présence. « J’ai pas de capote » Donc, il ne l'écoutait pas. Soupir. « J'sais pas, tu pouvais pas me demander ? » Elle brandit le paquet avant de lui balancer dans les mains. Merci les réflexes, elle est pas prête à chercher dans le bordel si ça tombe. « C'est les tiennes à quatre-vingt-dix-neuf pourcents sûr, je me garde un pourcent de marge. Vu qu'on parle plus de maths qu'autre chose. » Autre chose. Comme, elle sait pas, le fait qu'ils soient nus à se regarder comme des cons. Elle ravale un bout de distance. Si c'était pas lui, elle se serait déjà cassée. Elle manque de patience quand son ego est mis en jeu. « Donc par extension de vol, c'est aussi les miennes. » Elle l'oblige à se relever, à foutre sa foutue capote, sinon elle risque de claquer la porte et d'avoir du mal à le regarder en face la prochaine fois. « Donc. Je t'autorise à les utiliser. Ne me remercie pas, je sais, je suis trop aimable bla bla bla, et généreuse aussi, faut pas oublier, bref, on zappe. » Zappe, recule, tombe sur le lit, à la renverse, toujours cette putain de chronologie qui tourne pas à l'endroit, puis aveugle une troisième fois quand elle se laisse aller contre les draps.
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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyVen 12 Mai - 23:27



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Ses doigts remuent les affaires pour éviter à son esprit de trop remuer les choses qu’il a dans le cœur à cet instant. Il a conscience qu’une partie de lui essaye simplement de retarder le moment, parce qu’il n’a pas envie que ça file, parce qu’il n’a pas envie que ça parte, que ce soit trop vite fini et qu’ils doivent passer à la suite, au train-train et aux engueulades, à la routine et à la haine. Y a qu’un pas de l’amour à son contraire, y a qu’un pas et ils sont tellement cons qu’ils le franchiront sûrement trop vite, en un clignement d’œil, paf je te déteste, ça leur pend au nez, ça suinte de partout. Mais comme toutes les idées stupides, Asher fonce, tête baissée, scrute l’intégralité de sa chambre à la recherche de préservatifs, écoute à peine Elena quand elle lui dit qu’elle en a. Il capte seulement quand le paquet atterrit dans ses paumes, fronce les sourcils quelques secondes, il sait pas trop ce que ça veut dire mais il n’aime pas vraiment ça, ça fait tilt dans sa tête, y a d’autres mecs qu’on peut-être enfilé ça sur leurs bites, d’autres types qui se sont retrouvés dans la même situation qu’eux, et il relève un regard contrarié vers elle. « T’as intérêt qu’y en ait le même nombre dedans que quand tu me l’as chouré », et il est soulagé quand il ouvre la boîte et qu’il voit qu’il en manque qu’un, comprend que c’était lui qui l’avait utilisé et que c’était pas franchement une bonne idée, de ce qu’il se rappelle. Il est jaloux, il a peur de passer après quelqu’un de mieux, quelqu’un de plus fort et plus intelligent, quelqu’un qui porte ses couilles et tient tête aux gens, pas comme lui qui se carapate la queue entre les jambes quand on le prend à coucher avec un autre type. Il est jaloux aussi, un peu, parce qu’il sait qu’Elena a sans doute eu plein d’aventures avant lui, plein d’autres, plein de mecs moins bancals, moins cassés, moins tordus, plein de mecs qui prétendent pas être de bons samaritains comme lui le fait, avec l’arrogance qui le caractérise, plein de types qui valent peut-être cent fois mieux que lui. C’est pas difficile, ça, suffit d’être naturel, de ne pas prétendre, suffit de ne pas se mettre à l’écart du reste du monde. Suffit de pas se prendre pour un héros, de pas penser qu’on peut sauver tout le monde, de pas croire que c’est possible. C’est pas difficile d’être meilleur qu’Asher, moins prétentieux, moins fier, c’est pas difficile et il essaie de ne pas y penser quand il tourne le dos à Elena pour enfiler sa capote, parce qu’incroyable mais vrai, ça ne l’aide absolument pas.
Y a pas cinq Mississipi qui s’écoulent avant qu’il ne s’étende sur le lit au-dessus de sa partenaire, pas deux avant qu’il ne l’agrippe doucement par les épaules et qu’il ne lui arrache un premier soupir. Il y a quelque chose de beau dans l’amour, quelque chose de terriblement sauvage, inédit, quelque chose d’intime et d'excessivement complexe, de la beauté dans le changement des traits, dans leur déformation sous le plaisir, de la magnificence dans les souffles qui se mêlent et qui agonisent. Il y a de la douceur dans les coups de rein, de l’amour dans les baisers que s'offrent leurs lèvres assoiffées et une tendresse toute neuve dans l’échange de leurs respirations, dans la manière qu’elles ont de se saccader, de s’étouffer, de s’accélérer avec leurs gestes. Il y a quelque chose d’infini dans leurs doigts emmêlés, dans leurs cheveux qui se collent à leurs peaux bientôt moites, trop chaudes, trop proches et de plus en plus avec les secondes qui s’égrènent, de plus en plus lorsque les gémissements se transforment en exclamations fugaces, se muant elles-mêmes en cris mous, les cris d’amours, ceux qui ne font pas état de la peur mais de la passion et du courage qu’ils ont de la dévoiler. De temps en temps, les dents mordent un peu, de temps en temps, les corps suivent le rythme lancinant du matelas, son couinement familier, et il y a des heures qui semblent s’être écoulées lorsque l’un des cris perce parmi les autres, se laisse mourir en fin de phrase, lorsqu’ils s’arrêtent lentement, comme un train qui arriverait en gare. Les membres sont tremblants lorsqu’Asher lève une main vers le visage d’Elena, éloigne quelques mèches de son front, embrasse sa tempe. Automatiquement, il respire un peu, reprend son souffle, hume l’odeur de ses cheveux comme si c’était la chose la plus exquise qu’il n’avait jamais sentie. « T’es magnifique » il souffle contre sa joue, et y a un sourire qui se trace sur ses lèvres, qui les fend d’un coup, y a un rire qui perce dans le fond de sa gorge et il attrape sa bouche, une fois, deux, trois, réitère « t’es vraiment magnifique » avant de rouler sur le flanc droit, à côté d’elle, coude replié sur le matelas et tête posée dans le creux de sa main. Y a son autre main qui traine du côté de la hanche de sa compagne, les doigts caressant légèrement la peau en vas-et-viens cycliques, y a son regard qui détaille des trucs stupides, la courbe de ses cils et la couleur de son teint au niveau de la clavicule, les grains de beauté qui parsèment sa poitrine jusqu’à son nombril, les marques blanches qui la lacèrent par endroits. Elle est belle même avec tout ça, même avec tout ce qu’elle n’aurait jamais dû porter sur son corps, les stigmates d’une autre époque, d’une période douloureuse et ingrate et folle. Y a quelque chose qui le fait souffrir quand il pense à ça, quelque chose qui lui fait brailler que c’est injuste, qu’elle n’aurait jamais dû être malheureuse. Il les dessine du bout des doigts, les traits sur son bras, ne sait pas si elle appréciera, se dit qu’elle n’apprécie rien, de toute façon. « J’vais tenter », il commence, s’arrête de nouveau sur les yeux de son amie. « De bien faire. De mieux faire. Et de te rendre heureuse, si j’peux ». C’est pas une promesse d’y arriver, c’est une promesse d’essayer, comme il lui a demandé un peu plus tôt. C’est tout ce qu’ils peuvent faire, les deux barjots.
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MessageSujet: Re: i'm on your side when times get rough (Elena)   i'm on your side when times get rough (Elena) EmptyLun 15 Mai - 0:44


Lena aime comme elle déteste, et Lena déteste comme elle respire. Fort. Contre la joue d'Asher, contre son cœur dérouté, contre l’improbabilité intenable de l'instant. Des fois violentes où ils ont juré se haïr, ongles plantés dans le nu du dos. Des fois où ils y ont mis toute leurs convictions, soupirs désespérés sur sa bouche. Et des fois où c'était vrai, mains resserrées autour de son cou, digitales imprimées à l'encre des hématomes sur la peau. Et elle a l’organe violacé qui s’effrite rien que d'y penser, quelque part à travers la cage thoracique, les débris chutent sans faire de bruit. Y a seulement les échos des respirations saccadées, la voix pressante des gestes, les exclamations dans sa tête et entre ses lèvres. Y a tout ce qu'elle ne dit pas, mais qu'elle traduit sur l'écran noir de ses yeux. Un mémoire entier sur le prompteur. Des pages, et des pages, et des pages de lignes raturées, de mots ajustés, de lettres qui ne se lisent plus tellement on est repassé dessus. Elle a corrigé beaucoup de choses, avec les mois. Chaque jour qui passe, une rature nouvelle. Chaque heure qui fuit, une nuance de plus sur l'éventail. Et elle le déteste sur une multitude de couleurs, sur un million de palettes. Dans un millier de vies, dans une vingtaine de situations, et une dizaine de lits. Elle le déteste, elle le déteste, elle le déteste tellement que c'est faux. Lena aime comme elle déteste, et Lena déteste comme elle se ment à elle-même. Constamment en effervescence sous sa peau, toujours à deux doigts de craquer. La vérité se fait violence, explose de ses poings la façade monstre des mensonges. Et elle s'empare du visage d'Asher, il faut qu'il voit plus loin que ça. Au delà de la façade, bien, bien plus loin que ça. Je te déteste pas, t'assumes ça ? Je crois bien que je suis en train  de tomber amoureuse, t'y crois, toi ? Pas elle. Putain, pas elle. Elle refuse d'y croire. Et elle tremble une dernière fois sous lui, étouffe le genre de son qui lui donne l'envie furieuse de rougir et de se planquer dans la pièce à côté. Ils restent comme ça un moment, dans le vide, dans le rien. Elle se souvient du piano, et se rappelle les mains, et elle détaille son visage avant qu'il ne se penche en avant pour embrasser sa tempe. Pas elle. Putain, pas elle. Le cœur claque un raté monumental. Peut-être qu'elle est pas amoureuse, peut-être bien qu'elle crève. C'est possible ? Ça tient la route ? Elle a pas le pouls d'une personne normale. Elle a le pouls tachycardique. Putain, elle crève pour de bon. « T’es magnifique » Deuxième raté, parce qu'il décoche un sourire et qu'elle a davantage l'habitude de les arracher de force des visages qu'elle rend malheureux. Les sourires à l'envers, son domaine d'expertise. Y a peut-être Caïn qui échappe à la règle, et là encore, elle suppose qu'il échappe à beaucoup de règles dont elle ignore l'existence. Serghei et Tereza, elle hésite. Non. C'est l'effet miroir qui étire le même rictus sur ces lèvres, c'est un baiser sur ces dernières, et un autre, et un autre, et un dernier qu'elle fige dans le temps. Entre deux notes. Entre deux battements. Là, c'est bien. Là, elle a tout le temps du monde, et elle en profite pour remonter une main le long de la mâchoire du brun, et tirer gentiment de son pouce la lèvre inférieure. Elle veut pas inscrire de sourire, ni arracher de fausses réactions, elle veut marquer plus. Alors elle s'attarde, seulement parce qu'elle veut, seulement parce qu'elle peut. Et quand le temps repart enfin dans sa course interminable, il est toujours là. Lui et son foutu sourire d'imbécile heureux. Lentement elle réalise l'évidence – quelles chances infimes espérait-elle avoir contre un truc pareil ? « t’es vraiment magnifique » Et elle est vraiment irrécupérable. Elle le regarde rouler sur le côté et relève, amusée, qu'il ne faut pas deux secondes pour que le contact fasse sa crise de jalousie et le ramène à l'ordre en lui faisant dessiner des cercles fantômes sur sa hanche. Sous sa hanche, la peau striée de lames blanches. Elle n'essaie pas de dissimuler à la vue d'Asher, elle regarde juste bêtement les cicatrices. Nostalgique, presque. La tristesse est pas éphémère, la douleur est une compagne qu'elle a lâchée et qui refuse la séparation. Alors de temps à autres, elle revient. Elle frappe à la porte. Elle s'invite sur ses jambes, ses bras. La douleur est sans-gêne, la douleur sait se faire apprécier. Y a des éclairs sur ses cuisses et une tempête dans son cœur. Elle aime l'orage, et se tenir sous la pluie battante. « J’vais tenter » Hm ? Voilà qu'il la regarde, et qu'elle le fixe en silence. La vue est plus sympa que le plafond. « De bien faire. De mieux faire. Et de te rendre heureuse, si j’peux » Je t'aime. Je te déteste. Je mens. Attends. Pause. Trouve le moment exact où son cœur a soupiré de soulagement. Trouve le moment exact où incrédule, elle l'a questionné du regard. Sans attendre, elle appuie sur son coude pour se hisser au-dessus de lui. Répète, elle veut demander. Mais elle se mur dans son incompréhension aphone. La voix érafle sa gorge, elle passe donc le relais à la main qui ne maintient pas le poids de son corps. Et elle trace les traits de son visage familier, de son front à la tempe, aux pommettes puis en passant par les cercles de sous ses yeux, à l'arrête du nez, et la bouche sur laquelle s'arrête. Répète. Du bout des doigts, elle retrace le chemin, fronce les sourcils, cherche attentivement l'erreur. La supercherie. Le mauvais plan. Tout ça est un mauvais plan. Tout ça est déjà rédigé d'avance, et la trace d'un sourire aux lèvres, elle trouve les mots. J'ai hâte de t'écrire « D'accord. », ma putain de tragédie.
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