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 run boy run (swanny)

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MessageSujet: run boy run (swanny)   run boy run (swanny) EmptyDim 16 Avr - 0:08



Alors oué voilà, j't'ai déjà mp, tu vois, je suis le boulet du siècle. J'ai retenue le leçon de : ne pas écrire directement sur le forum. Parce que a chaque fois j'appuie sur "tb" et puis retour/effacer, et du coup ça fait "précédent" (youpiii) et je perds tout ce que j'ai écris. Du coup tu vois, ça j'ai arrêté.Et j'écris sur word. (bravo bravo.
Mais du coup, j'écris sans code, paske sinon faut que je le réccupère pour chaque sujet vu qu'il est différent sur chaque sujet et j'ai la flemme de changer à chaque fois. Bref. Donc quand j'ai finis mon rp, je fais "citer" et je c/c mon rp. Sauf que des fois, parce que je suis un boulet, j'appuie sur "éditer" et... je l'ai profond dans le fondement. Voilà, voilà. Oui bonjour j'écris ça pour remplir le premier post, any problème, j'ai la flemme de réécrire le rp.
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Donc en gros, ce qu'il s'est passé pour ceux qui on raté l'épisode précédent (héhé), c'est que Swann, ou Jac plutôt, because elle se présente plus sous son surnom depuis un bon bout de temps, donne un court de danse classique à des ados. Rien d'hyper pointu, c'est juste des jeunes qui ont un loisir plus sain que world of warcraft ou la cicha (même si wow c'est la vie on est d'accord). Donc voilà, Swann/Jac/la prof de danse la plus cool du monde (omg j'ai presque un sentiment de déjà-vu en écrivant ça héhé) donne son cours. Et puis les jeunes sont déconcentrées par un ado qui les fixe à travers la vitre (c'est toi ça mon Lenny héhé /facepalm). Du coup, Jac elle lui fait signe de se casser à travers la vitre, mas il le fait pas. Du coup elle s'énerve et va le "menacer" (oui bon, c'est un bien grand mot) dans la rue. Enfin elle se met en mode super sayen pas content (ça existe les super sayen content ?) pour lui faire peur et le menace e l'index ('ttention la violence de la nana toi). Enfin, en"vrai" elle est crédible dans son rôle de vilaine pas contente. Et elle lui dit de dégager. Voilà, voilà des bisous. On comble comme on peut l'espace laisser, hein. C'est la déch'. Bisous, bisous.

Et puis vu que ça fais court et moche, j'vais c/c un mini-poème d’Apollinaire (parce que j'ai retrouvé mon recueille de ses poèmes du lycée avant hier alors j'y pense voilà). Je souhaite dans ma maison : Une femme ayant sa raison, Un chat passant parmi les livres, Des amis en toute saison, Sans lesquels je ne peux pas vivre. Un peu de beauté dans ce monde de brute. Genre ce poème c'est le contraire de la vie de Swann. Bonsoir.


et parce que Lenny est une psycho qui garde les réponses des autres...:


Dernière édition par Swann Meads le Dim 16 Avr - 20:28, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: run boy run (swanny)   run boy run (swanny) EmptyDim 16 Avr - 17:45

C’est un jour comme tous les autres où il rentre de l’université à pied, la casquette à l’envers sur la tête pour qu’on ne l’ennuie pas et son regard qui se perd sur à peu près tout ce qu’il croise. Il sursaute, quand il se prend un qu’est-ce que tu r’gardes au coin d’une rue, baisse les yeux sur ses baskets et se met à avancer plus vite. Il change de trottoir, même, alors qu’il reste toujours à droite de cette route, d’habitude. Mais d’habitude, il n’y a pas de taré qui menace de le poursuivre s’il reste là. Au bout d’un moment, quand il est certain de ne plus être suivi, il relève la tête, se tient à nouveau droit, position parfaite due au bâton qui se cognait souvent à ses épaules quand il était gosse. Il n’est pas question de s’arrêter, au début, pas question de lèche-vitrine – Lenny a trop peu d’intérêt pour les vêtements pour pratiquer cela – ou d’aller s’acheter quelque chose à boire ou à manger en passant devant un café – Lenny a plus confiance en ce qu’il prépare lui-même. Et puis, il ne dépense jamais son argent inutilement. Il veut juste tracer, rentrer directement à l’appartement, prendre une douche et étudier pour le cours de demain. Il n’a pas d’examen, non, mais il aime bien lire les chapitres de ses volumes de droit avant d’avoir le cours dessus. Oui, il a une vie passionnante. Il n’a pas prévu de s’arrêter quand il s’arrête, et une femme le sermonne en lui disant de faire attention, qu’elle était derrière lui. Il répond machinalement excusez-moi, la regarde à peine. Elle ne semble pas plus offusquée que cela et reprend son chemin. Lenny, lui, il est plutôt obnubilé par la dizaine d’adolescentes en justaucorps et jupettes qui se dressent devant lui, à travers la vitre. Dis comme ça, ça fait vraiment pervers, c’est sûr, mais Lenny n’est pas intéressé par les filles, mais par ce qu’elles font. Il a passé toute son enfance parmi les danseuses, à observer, à imiter, à corriger, à travailler. Il peut dire exactement ce que chacune d’entre elles fait mal, quels mouvements sont approximatifs, quelles positions ne sont pas tout à fait nettes, parce qu’il le faisait déjà gamin et que, privé de danse en grandissant, il s’est simplement réfugié dans les livres sur le sujet. Il n’y a pas de garçon dans ce cours et ça ne l’étonne pas. Ils n’étaient que deux dans son cours à New York, les places de danseurs sont plus rares, de toute façon, et il suppose qu’aucun garçon normalement constitué ne fait de la danse classique pour le plaisir. Peut-être pour draguer. Il ne sait pas si ça sert vraiment, les filles préfèrent les joueurs de football américain ou de baseball, non ? Lui aussi, d’ailleurs.

Trop perdu dans ses pensées, il ne remarque pas le geste de la prof à son égard, reste planté là à penser à toutes ces soirées passées dans les coulisses du New York City Center à regarder Darja danser, avec ses merveilleux tutus. Il se souvient de la danseuse étoile, aussi, celle que Darja a tuée. Il se souvient à quel point il aimait la voir danser, elle aussi. A quel point elle était légère et gracieuse dans les pas de deux, et il rêvait un jour d’être celui qui porte, fait tourner et met en valeur, mais aussi d’être premier danseur, de faire ces solos masculins tout en force et défiant les lois de la gravité. Il entend une porte claquer, tourne la tête vers là d’où vient le bruit, voit une femme foncer sur lui en tenue de danse et, au lieu de fuir, il la fixe d’un air de faon apeuré. Il suit son doigt des yeux, même s’il sait très bien qu’il n’y a que les imbéciles qui font ça, avant de la regarder à nouveau en bafouillant : « Je… Je suis désolé, je voulais juste, euh, regarder. » Il grimace en se rendant compte que ça porte à confusion. « Pas les filles ! » fait-il pour clamer son innocence, « Juste, euh, la danse. » Il n’ose pas tellement la regarder dans les yeux, ce qui doit revenir au même que s’il avait le mot COUPABLE écrit sur le front, pourtant il ne l’est pas, coupable. Cette voix, ce visage, ces sourcils froncés et ce regard noir. Il a l’impression de la connaître, cette femme, c’est étrange, il ne pense pas l’avoir croisée à Savannah, non, s’il l’a bel et bien déjà vue, ça doit remonter à plus loin. « Vous me rappelez quelqu’un » avoue-t-il du bout des lèvres. Peut-être une danseuse venue prendre sa retraite à Savannah, en devenant professeur de danse.
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MessageSujet: Re: run boy run (swanny)   run boy run (swanny) EmptyDim 16 Avr - 19:03



T’aimes pas ce qu’il vient de se passer pour plusieurs raisons. Parce ça déconcentre tes élèves, et t’es un peu psychorigide là-dessus, t’aimes pas que les gens soient distraits quand ils font des choses supposées être un minimum importante. Rien que quand ta coiffeuse cause d’autre chose à une autre, ça se stress. Tu préfères que les gens soient concentrés sur ce qu’ils font. Et puis t’aimes pas non plus ce qu’il vient de se passer, parce que les gens ont globalement la fort mauvaise habitude de se façonner dans les yeux des autres. Parce que là, à être observées par un type, les gamins qui ont une haute estimes d’elles-mêmes se sentiront encore plus flattées, et celles qui ne s’aiment pas se sentiront jugées. Et ça, quand t’es ado, c’est pas bien. Surtout quand t’es une fille ado, observé par un mec. C’est pour ça qu’il y a des jours où t’aimes pas les mecs. Même si c’est mal, parce que tu sais pertinemment qu’ils sont pas tous les mêmes.
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Et certainement pas lui. Lui faire face aussi brusquement, ça t’as sans doute aussi surprise que lui. Sauf que toi, tu sais le dissimuler. Mais intérieurement t’as envie de rire. Et d’appeler la SPA. Pour leur dire que t’as trouvé un oisillon tombé du nid. Un faon perdu en ville. Un chiot abandonné par sa maman. Il est… il est… trop chou. Même si ça te tue un peu de te l’avouer, parce que ça réveille de toi des instincts et des souvenirs pas trop glorieux. T’aimes pas, ou plutôt t’aimes plus les gosses par principe. Mais enfin, bon bref. T’as pas tout entendu à ce qu’il a tenté de bafouiller le gamin, mais t’en as compris le sens. Il a pas du tout une tronche de pervers. Et si faut se méfier des apparences, y a des regards qui trompent pas. Et s’il a l’air clairement coupable de quelque chose, c’est certainement pas de ça. T’as un peu l’impression que c’est le genre de personne qui aurait tendance à s’excuser d’exister. Ça t’attendrie encore, cette pensée. Mais t’essaye de rien en laisser paraitre, parce que tu te contredirais toute seule. T’as déjà des trucs de maman, alors que tu l’es pas encore. Ou que tu l’as pas été, question de point de vu. Tu verrouilles ce souvenir, te concentrant sur le gamin en face de toi.

Mains sur les hanches, t’essayes e pas de démonter face à tes souvenirs et à cette bonne bouille. « Vous me rappelez quelqu’un » Tu bloques un instant, te demandant bien d’où il pourrait te connaître, et une idée t’arrache un sourire. Tu te mordilles l’intérieur de la lèvre pour ne pas éclater de rire. Mais oui, non, s’il n’avait pas un air aussi innocent, t’aurais pu continuer sur cet idée de jeune pervers. Qui t’aurais donc vu performer en justaucorps vachement moins couvrant dans un endroit nettement plus tape-à-l’œil. Mais non, il a pas une tête à écumer les strip-clubs, et l’y imaginer ne fait qu’intensifier ton envie de rire. Tsss… C’est pas bien de se moquer des petits. Enfin,… tu essayes de garder ton sérieux et tu le détailles un instant. « Mmh… si tu t’intéresses tant que ça à la danse, tu m’as peut-être déjà vu sur scène. » T’es pas hyper convaincue. T’as pas eu des masses de première rôle (bah oui meuf, t’es noire) et puis c’était à New-York. L’idée du strip-club reste fixée dans un coin de ta tête, et ça t’amuse fortement. Mais t’as aussi remarqué que ce « déjà-vu » était réciproque. Et que lui aussi te rappelait quelqu’un. Mais t’étais pas sûre d’avoir envie de savoir qui. T’es pas du genre à avoir fait du bien aux gens qui ont pu croiser ta route. Cyclone tropical.

Tu jettes un œil à travers la vitre, où tes filles se sont amassées pour voir ce qu’il se passe. Et puis une idée démoniaque te traverse l’esprit. « Tu danses ? » Tu te retournes brusquement vers le jeune, une lumière un peu diabolique dans le regard. « Si la danse t’intéresse… t’en fais ou tu fais que regarder ? Parce que si tu veux te faire pardonner, tu peux rendre la pareille aux demoiselles, et les laisser te regarder danser…» Okkkk… miss cruauté est de retour. Oui, t’es un peu sadique comme fille, mais tu l’assumes clairement. Et puis t’es comme ça toi, t’aimes bien qu’on répare ce qu’on casse, qu’on rende ce qu’on prend. Et oui, bon, oui, t’aimes bien faire chier ton monde, même les petits écureuils effarouchés.  
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MessageSujet: Re: run boy run (swanny)   run boy run (swanny) EmptyLun 17 Avr - 16:11

Lenny chipote avec les manches de son sweatshirt comme un enfant pris en faute, à se mâchouiller la lèvre inférieure, les bras remontés devant lui comme pour lui servir de bouclier contre le monde. Il ne sait pas où se mettre. Peut-être un peu plus loin de la fenêtre, cela dit. Parce que ça ne lui a pas franchement échappé qu’une dizaine de paires d’yeux sont rivées sur lui et la prof. Il l’a un peu cherché, peut-être, à se laisser absorber par ses pensées comme ça devant une vitre. Maintenant, c’est lui le spectacle. Il se sent tout à fait à l’aise et fier. Il n’est pas du tout en train de se répéter jeveuxdisparaîtrejeveuxdisparaîtrejeveuxdisparaître dans sa tête en espérant qu’au bout d’un moment, ça va finir par fonctionner. Pourquoi n’ont-ils pas encore inventé la cape d’invisibilité d’Harry Potter ? Il lance un regard désespéré à la femme qui se dresse toujours devant lui. Déjà vue sur scène ? Possible. Il a pu la voir dans une de ces vidéos de ballet de YouTube qu’il visionne à l’université quand il s’octroie du temps libre. Oui, sa vie est toujours aussi passionnante. Mais sur YouTube, les visages sont tout petits et pas réellement identifiables, et son visage à elle lui est familier, terriblement familier, et pourtant, il n’arrive pas à lui mettre un nom, à le coller à un souvenir précis, comme s’il y avait un blocage quelque part dans son cerveau qui lui disait tu ne veux pas te souvenir de ça. Il ne réfléchit pas plus, parce qu’il commence à essayer de se rappeler les visages des ballerines de New York et que ça le fait penser à Darja, qu’il n’a pas envie de penser à Darja. Il ne veut pas se mettre à pleurer devant une inconnue aussi familière soit-elle et encore moins devant une ribambelle de jeunes filles en jupettes. Il a encore un minimum de dignité. Un très petit minimum, mais ce n’est pas inexistant, c’est l’essentiel.

A cet instant, il doit bien avouer que le regard de la prof lui fait un peu peur. Elle a l’air d’une femme qui vient d’avoir une idée machiavélique. Est-ce qu’il a le droit de fuir ? Ce serait si malpoli que cela ? Il est complètement pris de court par la question. Tu danses ? Désemparé, il ne trouve pas de quoi répondre du tac au tac et attend la suite comme si on le menait à l’échafaud. C’est pire que l’échafaud. « Euh… Je… Je n’ai pas de tenue ! » Il met une seconde à comprendre ce qu’il a dit, veut se taper la tête contre un mur, secoue la tête, recommence : « Enfin, non, je veux dire, ça fait sept ans que je n’en ai plus fait. Je ne peux pas… Je ne saurais plus… » C’est plus convaincant, comme excuse, non ? Il bafouille toujours un peu, mais il arrive à formuler des phrases plus ou moins cohérentes. Il croit. Parce qu’en vrai, tout ce qu’il entend, c’est le bourdonnement de son cœur qui bat trop fort. Stress. Il perd tous ses moyens. « J’étais tout petit quand j’ai arrêté. Je ne me souviens pas très bien… » Mensonge. S’il a intégré quelque chose dans sa vie, c’est bien les pliés, les entrechats et les ports de bras. Il insiste sur le tout petit comme si c’était de la plus haute importance, comme si ça allait lui sauver la mise.  Ce n’est pas qu’il n’a pas envie de danser. Une partie de lui meurt d’envie de danser depuis qu’on lui a dit qu’il devait arrêter quand il avait dix ans. Une partie de lui qu’il a enfermée dans un placard dont il a jeté la clé, certes, mais elle est toujours là, au fond de lui, l’envie faire des pirouettes et des grands-jetés, ce sentiment de joie quand il parvenait à reproduire un mouvement parfaitement, quand même Darja lui disait que c’était très bien. Et Darja ne disait pas ça en plaisantant, c’était quelque chose pour lequel il devait travailler d’arrache-pied. Il se souvient qu’il avait l’impression d’être aimé, à l’époque. Mais ce n’est pas pareil. Ce n’est pas pareil parce qu’elle lui demande de danser devant dix filles et pas d’être un élève parmi d’autres dans un cours de danse. Il ne veut pas être au centre de l’attention. Il n’était pas comme ça, quand il était gamin, il aimait qu’on le regarde, qu’on le félicite pour les choses intelligentes qu’il pouvait dire et pour sa posture parfaite. Il est toujours aussi désespéré d’avoir de l’attention, c’est sûr, mais en plus petit comité et si l’attention peut ne pas être dirigée sur son corps, ça l’arrange beaucoup. L’adolescence est passée par là, au final, même si les seuls signes d’une crise d’adolescence chez Lenny ont été d’enfiler des sweatshirts trop grands et trop moches et de mettre sa casquette à l’envers. « Je peux leur présenter des excuses si vous voulez, je ne voulais pas les déconcentrer, je suis désolé. » Il a failli ajouter je vous ferai smoothies et des gratins de courgettes, je cirerai le plancher de la salle et je porterai vos tenues au pressing, mais il s’est dit que ce serait atteindre un degré un peu trop élevé dans le pitoyable.
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MessageSujet: Re: run boy run (swanny)   run boy run (swanny) EmptyLun 17 Avr - 19:04



Ca tremble, ça panique, ça te fais doucement marrer. T’es vraiment le diable en fait. T’es terrible, horrible. Parce que le pire, c’est que tu lui veux aucun mal à ce pauvre petit. T’es à deux doigts de le prendre dans tes bras pour le réconforter. De lui payer un chocolat chaud et un cookie. T’es pas nette. T’as vraiment un truc qui cloche. C’est quoi le problème entre toi et les relations humaine ? Encore un problème avec le père, ça. Ce con de géniteur qu’à sans doute trouvé que t’étais moins mignonne petite fille que bébé et qui s’est tiré. Ou alors ça avait rien à voir avec toi. Ce qui serait peut-être pire nan ?  
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Mais arrête donc de te chercher des excuses, Jac. T’es le diable, on est tous au courant. La lune qu’il dit Caïn. Caïn bordel. Pourquoi tu penses à lui. Faut pas que tu penses à lui. Sinon t’es triste et de mauvaise humeur. Et là, c’est clair que t’es plus la lune. Plutôt une éclipse solaire. T’es pire que ça quand tu veux. Allé ça suffit. Arrête de le tyranniser. Il va finir pas pleurer, ou fuir, et tu vas t’en vouloir. Parce que t’es pas méchante en fait. T’es juste un peu nulle. Alors tes bras retombent le long de tes flancs, et tu souris. T’es belle quand tu souris, t’as tendance à l’oublier. Parce que tu souris plus tant que ça. Et certainement pas à ton con de reflet. Mais à lui et sa bouille de chaton, tu leur souris. Et puis ce qu’il te dit ça résonne un peu en toi. Et puis tu te souviens du môme, du gosse de la danseuse de New-York qui a tournée tarée. Dire que tu l’aimais bien cette nana. Comme quoi y a un truc qui cloche chez toi. Tant pis, hein, tu fais avec.

« Je peux leur présenter des excuses si vous voulez, je ne voulais pas les déconcentrer, je suis désolé. » Ton sourire s’étale définitivement sur ton visage. « Ca c’est une excellente idée jeune homme. Allé, viens, je vais pas te manger. Et elles encore moins. » Tu l’attrapes par le bras, parce que tu ne veux pas qu’il t’échappes, t’as encore une idée derrière la tête. T’es infernale. Mais c’est comme ça qu’on t’aime (ou pas). Mais c’est avec douceur que tu passes ton bras autour du sien, et le tire à ta suite. Tu lui souris, te voulant rassurante. Mais t’es pas rassurante comme fille. Inquiétante, terrifiante, fatigante, exaspérante, oui. Mais rassurante, pas vraiment. Alors tu l’emmènes avec toi dans le couloir qui sert d’entrée au bâtiment dont ta salle de danse occupe le rez-de-chaussée. Tu désignes l’alignement de chaussures le long du mur du doigt. « Par contre personne ne rentre dans ma salle en chaussures, mais ça tu dois le savoir si on t’a bien éduqué. » Tu lui fais un clin d’œil et essuies tes propres patins sur le paillasson devant la porte. Mais tu restes attentive aux mouvements du jeune et l’embarque aussitôt ses baskets retirées de ses pieds. T’as pas envie qu’il t’échappe. Tu le pousses doucement devant toi dans la salle de danse où les filles vous attendent. « Dîtes bonjour mesdemoiselles. » Faut pas oublier les bonnes manières non plus. Et puis tu veux surtout attirer leur attention sur toi, le temps de leur jeter un regard suffisamment évocateur. C’est toi qui gères sa « punition » et elles ont pas à en rajouter une couche. T’es contre le bullying, sauf si c’est toi la tortionnaire. (Faites c’que j’dis mai pas c’que j’fais – en même temps t’es pas un exemple.)

Tu laisses le pauvre jeune se débattre tout seul, dévisagé par les adolescentes. Mais dès qu’il a fini, que les plus gentilles lui ont adressé un sourire compatissant, tu relances la musique et les rappelle à l’ordre. T’es pas payée pour donner des cours d’éducation morale. Toi et la morale, ahah, quelle bonne blague. Les filles se remettent à danser. Tu fais signes au jeune homme de te rejoindre. « Alors tu dansais tu l’as dit ? C’est dommage que tu ais arrêté. Ça manque d’hommes dans le milieu. Enfin, même en amateur j’veux dire. J’avais mon…» Ta voix s’éteint. Ton quoi, hein, Jac ? Tu crois franchement que t’as encore le droit de mettre du possessif quand tu parles de lui ? « un ami qui dansait avec moi à l’époque. » Tu vas pas au fond de ta pensée. Tu l’as oublié en fait. Faut pas que tu penses à lui. T’adresses un pauvre sourire au gamin et fait mine de te ré intéresser aux pas des danseuses.

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MessageSujet: Re: run boy run (swanny)   run boy run (swanny) EmptyMar 18 Avr - 1:34

Il se demande sérieusement dans quoi il s’est embarqué en proposant d’aller présenter ses excuses à toutes ces ballerines en devenir. Ce n’est pas les demoiselles qui l’inquiètent, mais plutôt leur prof. Elle a l’air de quelqu’un qui fomente un mauvais coup et qui fait tout pour faire passer la pilule avec un sourire avenant. Elle tente clairement de le rassurer, et ça le rend encore plus mal à l’aise, surtout lorsqu’elle le tire par le bras pour l’entraîner à l’intérieur. Lenny est naturellement paranoïaque. Mais il est à peu près sûr qu’il va tout droit dans un piège, même si elle ne semble pas lui vouloir tant de mal que ça. Elle veut sans doute juste le taquiner un peu. Il y a plein de gens qui veulent lui faire ça, il ne sait pas, il a une tête à se faire taquiner. Il s’exécute sans protester quand elle lui demande de retirer ses chaussures, enlevant ses baskets de deux coups d’orteil sans même défaire les lacets – oui, elles sont trop grandes – avant de les déposer soigneusement à côté de la file de souliers qui s’étend dans le hall d’entrée. Toute tentative de fuite risque d’être encore plus délicate. Ça ne l’enchante guère. Sans plus attendre, elle le pousse au milieu des adolescentes et se prend à avoir des difficultés à déglutir, boule dans la gorge et tout le tralala. Il n’a jamais vraiment plu aux filles, Lenny. Il est mignon, certes, avec ses boucles blondes et ses sourires timides, mais beaucoup trop bavard. Dès qu’il l’ouvre, c’est fini, il perd tout le monde, parce que ce n’est jamais pour parler météo ou des beaux yeux de la personne en face de lui, non, lui, il cause sciences, histoire, philo et littérature. Trop intello, du coup, le nez trop souvent dans les bouquins. Pas assez sportif, aussi. Alors qu’il en fait, du sport, pour garder son esprit sain dans un corps sain, mais pas ces sports collectifs qui font s’égosiller les pom-pom girls, seulement de la course à pied et de quoi entretenir ses muscles de danseur, même si c’est stupide, puisqu’il n’en fait plus. Curly a bien tenté de lui apprendre à parler aux filles (en lui disant surtout qu’il devait parler moins). Mais ça n’a pas porté ses fruits. Majoritairement parce que « parler aux filles » pour Curly signifie « draguer les filles », et Lenny n’a aucun intérêt pour les filles dans cette matière-là. Tout ça pour dire qu’il ne se sent pas dans son élément au milieu de toutes ces ados qui gloussent et il fait des efforts surhumains pour réussir à articuler des excuses cohérentes. Au final, il y parvient, et leur professeure lance la musique en les invitant à se remettre au travail.

Il se retourne, à moitié désireux de s’enfuir à toutes jambes. En plus, il n’a plus rien à faire ici. Mais la prof lui fait signe de revenir vers lui et il obéit comme un petit chiot bien dressé, toujours un peu honteux de son comportement. Lenny n’est pas franchement pas du genre à se rebeller contre l’autorité. Lorsqu’elle termine sa phrase après une longue seconde de silence, il n’a pas l’impression qu’elle l’a vraiment finie. Du coup, il attend, comme un crétin, qu’elle lui pose une question ou lui dise de déguerpir. Mais elle semble pensive, soudain, paraît se reconcentrer sur le cours qu’elle donne. Il ne sait pas s’il doit dire quelque chose ou s’éclipser discrètement. Au bout d’un moment, il vainc sa peur. « Je ne voulais pas vraiment arrêter, mais on m’a dit que c’était mieux pour moi » déclare-t-il, songeur, les yeux rivés sur les chaussons d’une des danseuses. Il n’a pas tellement envie d’expliquer et préférerait qu’elle s’imagine que c’est à cause d’une blessure. « Ma mère était danseuse, avant… » Avant de buter deux personnes et de gagner un super séjour en prison ? Il ne sait pas s’il comptait le dire tout haut, mais il ajoute « Avant. Au New York City Ballet », comme pour clôturer ses paroles. Il a toujours cette même fierté quand il prononce le nom de la compagnie. C’était son rêve de gosse, au fond. Inabordable aujourd’hui. Mais il a quand même envie de sourire en y repensant. Ou de pleurer, il ne sait pas trop.
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MessageSujet: Re: run boy run (swanny)   run boy run (swanny) EmptyMar 18 Avr - 19:00



T’es pas maligne des fois. Comme se prendre les pieds dans tes propres coups montés. On dirait que t’as posé un piège à loup pou chopper un bébé renard, que t’as trébuché dedans, et que t’as atterrie au milieu de la route  qui bordait la forêt. Et que tu te figes, comme ces cons de bestioles, au milieu de la voie, yeux écarquillés reflétant les phrases de la bagnole qui va éjecter ton âme hors de ton corps sous l’impact. C’est pourtant pas toi la biche. Va falloir que t’arrêtes tes conneries un jour.
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« Je ne voulais pas vraiment arrêter, mais on m’a dit que c’était mieux pour moi » Tu tournes la tête vers le jeune. Tu détournes ton regard des phares qui s’approchent et tu dégages de la route. Tu ne te prendras pas de coup dans le bide cette fois. Pas tout de suite. T’iras pleurer ta mère plus tard. T’es encore trop perturber pour articuler une phrase. Et t’as pas encore remarqué que tes mâchoires se sont contractées, verrouillées, pour étouffer un cri silencieux. Alors tu hoches juste la tête. Tu m’étonnes… T’as envie de lui répondre que c’est mieux pour tout le monde. Qu’il ne sera pas sous analgésiques à quarante piges, toi t’as déjà mal aux changements de saisons. Que ça lui évite de tout consacrer à un rêve qui n’arrivera jamais, qu’il aura plus de chance d’être sénateur ou neurochirurgien. Et que ces gamines feraient mieux d’aller courir au grand air, plutôt que de se torturer entre quatre murs. Mais tu ne le dis pas. Parce que t’as seulement capté qu’il faut desserrer tes dents. Et parce que tu sais qu’il ne faut pas t’écouter quand tu vas mal. Tu serais capable de faire un procès au pape pour malveillance.

Alors oué voilà, tu hoches la tête, et tu tâches de détendre un peu ta mandibule inférieure. Et de sourire aussi. Souris Jac ! La vie est belle. Enfin elle l’était avant que t’y foute le feu, alors râle pas et souris ! « Au New-York City Ballet. » Tu répètes, en écho à ses paroles. Tu lèves des sourcils interrogateurs et l’observe à nouveau. « Et bah j’ai dû la connaître parce que… » T’y étais. Mais tu finis pas ta phrase. Parce que tu clignes des yeux, et entre deux battements de cils, le jeune, il devient encore plus jeune. Tu revois brièvement l’image de ce gamin aux boucles blondes et aux grands yeux sombres. Ce gamin qui encombrait Darja, et dont t’as pris soin comme tu pouvais. Ce pauvre gamin aux yeux implorant, qui voulait pas grand-chose de plus qu’un peu d’attention. Et elle avait pas le temps. Sa mère. Toi non plus, mais t’avais encore moins le cœur à le laisser sur le bord du chemin. C’est ce gamin que tu revois entre deux battements de paupières. Bordel. Tu ris, nerveusement, pas trop fort parce que ça serait mal sain. Mais la vie se fout définitivement de ta gueule. Ou alors c’est le karma. Tu pensais pas avoir un karma aussi pourrit que ça. Tu portes une main à tes lèvres pour dissimuler ton sourire qu’a pas grand-chose de joyeux. « Excuse-moi deux secondes. »

Tu coupes la musique, et tu expliques aux filles que le cours est fini pour aujourd’hui, et que si elles y tiennent leurs familles pourront faire déduire les dix minutes restantes de leur prochain paiement. Elles ne comprennent pas tous les gamines, mais elles ont l’habitude. Au moins cette fois, tu t’es pas mise à chialer sans raison apparente. Mais t’as pas l’air dans ton assiette, non plus, même si t’essayes encore de sourire. Tu passes nerveusement tes doigts dans les boucles noires de tes cheveux et te tournes à nouveau vers le gosse pendant que les filles quittent la salle en spéculant sur les raisons de cette interruption prématurée et sur leur choix de parfum de glace. Le gosse. Tu plonges ton regard noisette dans le sien, tu cherches comment t’exprimer. Finalement, ça sort comme ça. « Tu t’appelles Lenny Kucera n’est-ce pas ? »Tu le demandes, mais rien qu’à le prononcer, t’as plus de doute. A croire que ton passé te cavale après. Avec un peu de chance, tu croiseras peut-être ton père…
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MessageSujet: Re: run boy run (swanny)   run boy run (swanny) EmptyJeu 20 Avr - 0:58

Elle répète. Au New York City Ballet. Ça fait longtemps qu’il n’a plus prononcé ces quatre mots, Lenny, longtemps qu’il n’a plus dit à qui que ce soit ce que faisait sa mère dans la vie, ni où elle est en ce moment. Il n’en parle plus, n’a jamais eu envie d’en parler. Il a occulté une bonne partie de ses souvenirs, qui ne remontent à la surface qu’en de rares occasions, quand, par la force des choses, il est bien incapable de ne pas se rappeler. Ce sont des bêtises, comme des chaussons de pointe dans la devanture d’un magasin, une affiche pour le prochain ballet en ville ou dix ados à un cours de danse, qui le ramènent toutes ces années en arrière, là où il n’a pas envie d’être. Pourquoi ? Parce qu’il regrette, évidemment. Il n’est pas encore assez cinglé pour se dire que Darja a flingué deux personnes et est en prison par sa faute, bien sûr, et même s’il en porte un peu la culpabilité, parce qu’on lui a déjà dit qu’en tant que fils d’une meurtrière, il était lui-même foutu. Mais c’est plutôt ce qui s’est passé après, qu’il regrette, son absence de combattivité pour continuer à danser, ne serait-ce qu’en amateur. Parce qu’il aimait ça, Lenny, il aimait sautiller et tournoyer et faire tous ces élégants mouvements devant un miroir. Pas seulement parce qu’il avait l’impression que Darja l’aimait alors, aussi parce qu’il se sentait bien, il se sentait fort, presque invulnérable quand il réussissait quelque chose après des heures et des heures de travail acharné. Ce n’était pas pareil que l’école, parce que tout était d’une simplicité enfantine pour lui, mais la danse, la danse c’était différent. C’était respirer, c’était vibrer, c’était vivre. Une sensation qu’il n’a plus eue depuis ses dix ans. Il se dit parfois qu’il ferait mieux d’être cinglé. Ce serait plus facile à supporter.

Elle a dû connaître Darja, dit-elle. Lenny n’ose plus la regarder, de peur de se rappeler. Elle a ce rire nerveux qui l’angoisse, ce rire qui semble dire qu’elle se souvient de lui, elle, et que ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle. Lenny sait déjà, en vérité, il essaye de se rouler dans le déni, mais il n’a jamais vraiment été ce genre de personnes. Il regarde d’un air vide les jeunes filles récupérer leurs affaires et quitter la salle en murmurant, s’interrogeant probablement sur la soudaine lubie de leur prof. Il se dit que peut-être il devrait partir, lui aussi, avant qu’elle ne pose des questions, avant qu’elle ne demande où il habite, ce qu’il devient, qui il fréquente. Il aurait sans doute préféré que ce soit quelqu’un des services sociaux qui le repère, ou un de ces bons samaritains qui croient avoir pour devoir de signaler les enfants disparus. Mais ce n’est pas le cas, là, pas vrai ? Il sait. Et il ne sait pas pourquoi ça fait aussi mal, mais il a envie de pleurer. Toutes les filles sont sorties, il n’y a plus qu’elle et lui dans la salle. Il reste figé, alors que la seule chose à laquelle il pense, c’est courir. Le plus loin possible. Mais il continue de regarder ses chaussettes blanches et d’agiter les orteils comme si ça pouvait le faire sourire. Au bout d’un moment, il relève la tête vers elle et le fait qu’elle le regarde dans les yeux, aussi franchement, ça le met terriblement mal à l’aise, encore plus qu’entendre son nom. Il détourne les yeux, se concentre sur une des barres fixées au mur. Kucera. Ça fait au moins une année entière que plus personne n’a articulé ces trois syllabes, pas même lui, si pas plus, parce que ses familles d’accueil faisaient souvent comme si ce nom n’existait pas. Il ne l’a jamais changé, pourtant, c’est juste qu’il a pris l’habitude de n’être que Lenny. « Kmotra », cède-t-il enfin, tout bas. C’est comme ça qu’il l’appelait, à l’époque, le mot tchèque pour marraine, et ça semble ridicule, maintenant, dénué de sens et profondément désespéré. Elle l’a abandonné. Un peu quand il avait le plus besoin de quelqu’un dans sa vie. Quelqu’un d’autre que Darja, puisqu’elle partait pour le pénitencier. Mais il ne peut pas lui en vouloir, parce que tout le monde le fait, disparaître en le laissant derrière. C’est un peu le comportement de tous les adultes de sa vie. Il n’a jamais eu la moindre importance. Il ne sait pas ce qu’il doit faire, s’il doit se lancer dans ces conversations stériles qu’on a avec les gens qu’on n’a plus vus depuis longtemps et à qui on n’a plus rien à dire, ça va ? que fais-tu maintenant ? ah, je te souhaite plein de bonheur et à la prochaine, peut-être. « Je dois rentrer, je crois. » Il fait mine de jeter un coup d’œil à son poignet, bien qu’il n’ait aucune montre pour lui donner cette heure trop tardive imaginaire qui pourrait le sauver d’une discussion qu’il ne veut pas avoir. Pourtant, il reste planté là, grandement intéressé, apparemment, par les motifs du parquet. A croire qu’il ne se rappelle plus comment on fait pour bouger. Ça devient systématique.
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MessageSujet: Re: run boy run (swanny)   run boy run (swanny) EmptySam 22 Avr - 22:58



T’aimes pas ces moments-là. Ceux où t’as l’impression de voir chaque secondes s’écouler. Où les couleurs deviennent trop vives, où les détails de ton environnement prennent de la clarté. Où tu sens même les frottements de l’air glisser sur ta peau dans tes mouvements. Où tu sens tout tes muscles ses contracter, mais que t’as l’impression de devoir remplir et vider ta cage thoracique volontairement pour pouvoir continuer à respirer. Ces moments où t’arrives pas à penser assez vite, et à réagir de façon constructive, un peu soumise à ce qu’il se passe autour de toi. Et là, c’est l’un de ses moments. Ceux où ta vie te glisse entre les doigts, pendant quelques fractions de secondes.
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Alors tu serres les poings. Rien d’agressif, t’essayes juste d’attraper… quelque chose. Sauf qu’il y a rien à par l’air qui se faufile entre tes doigt. Insaisissable. Comme le regard du gamin, Lenny, qui détourne à nouveau son regard du tien. Il n’arrive pas à te regarder en face. Honnêtement, si lui l’avait pu, ç’aurait sans doute été quoi qui aurait dévié tes pupilles. Vers un sujet plus simple. Un sujet d’attention sans charge affective. C’est bien, les trucs sans bagage émotionnel. Même si c’est vide. Comme ce mot qui échappe des lèvres de Lenny. « Kmotra » Ça tombe, sentence. Et ça te sert le cœur. Plus que quand Asher t’appelle Swann. Sans doute moins que tu entendras ce même nom de la bouche de Caïn, mais ça, tu n’y es pas encore. Tu croyais que t’avais deux personnes à venir réparer à Savannah, et voilà qu’une troisième venait pointer le bout de son nez. Et tu te dis que t’es vraiment nulle. Que tu sais faire qu’abandonner les gens, et les faire souffrir. Ta mère la première en te cassant avec Bambi. Et si ton daron l’avait senti ? Et s’était sauvé et t’avais fait du mal, avant que toi tu ne le lui en fasses. Ou alors tu copies juste. C’est c’qu’on dit nan ? Qu’on devient comme ses parents. Mais t’as pas envie. T’as plus envie d’être une pauvre égoïste, même si ça reste, ça aussi, un sentiment égoïste. De toute façon, tu l’as compris depuis un temps, personne ne fais jamais rien de désintéressé.

Tu soupires, t’approche du gamin silencieusement et passe tes bras autour de ses épaules. Tu sais pas s’il veut bien de ça, mais t’arrêtes de te poser des questions. T’es coincée entre ton envie de ne plus forcer quiconque à rien et de les aider. Et à force de te poser des questions à ce sujet, deux mois après ton arrivée ici, t’es toujours pas allée voir Caïn. Ni Bambi. Va falloir que t’arrêtes de réfléchir. Et que tu commences à donner, et tant pis pour ta tronche si on ne veut pas, ou plus, de c’que tu as à donner. Alors oui, tu passes tes bras autour de lui et le serres contre toi. Comme tu le faisais comme il était plus petit, sauf que là, t’as plus besoin de te baisser. Et cette pensée te fait sourire autant qu’elle t’attriste d’avantage. La mélancolie est ta meilleure amie depuis quelque temps. « Je suis désolée Lenny. » T’as pas grand-chose d’autre à dire, mais t’es on ne peut plus franche. T’étais inconsciente, et maintenant que tu t’en es forgé une, tu te mords les doigts.

Tu le gardes encore un peu contre toi, mais pas trop longtemps. T’évites de l’étouffer. Tu t’écartes un peu, lui sourit timidement, le regardant de biais. Tu fais quelques pas pour rejoindre les barres fixes contre lesquelles tu t’appuies. Tes doigts glissent sur leur bois et les yeux suivent un instant le mouvement avant de revenir sur Lenny. « C’est dommage que tu aies arrêté de danser… » Tu parles, pensivement. Et puis tu te dis qu’avec l’histoire autour de sa mère, ce n’est pas surprenant. Mais dommage quand même. « En vrai ça fait plus de six ans que j’ai plus vraiment dansé non plus. Enfin comme ça. J’ai fait d’autres trucs mais… » Tu hausses les épaules. Ça n’avait rien à voir. Ce n’était pas aussi exigent, technique et cruel. Mais tu ne t’attarde pas sur ces souvenirs-là. Tu souris, esprit voguant vers les images de Lenny, plus jeune. Encore plus jeune. Il a encore cette candeur et se désespoir dans le regard. « Tu étais doué. Et super mignon. J’adorais te regarder t’entrainer sur Casse-Noisette. C’est hyper exigeant Tchaikovski. Mais quand t’y arrives c’est tellement… Enfin mon ballet préféré ça reste Carmen. Surtout le danser avec Caïn… » Tu te mords la lèvre. Voilà. Tu parles, tu parles pour remplir les blancs, tu parles trop du coup, et tu dis des conneries. Tu bloques encore, comme quelques minutes plutôt. Tu papillonnes brièvement des cils pour t’empêcher de pleurer. Et puis tu souris à nouveau à Lenny.  Lui d’abord, tu verras les autres après.
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MessageSujet: Re: run boy run (swanny)   run boy run (swanny) EmptyDim 30 Avr - 23:27

Il a une sensation étrange au creux du ventre, l’estomac noué, peut-être, mais partagé avec la liesse de retrouver quelqu’un. Comme deux sentiments contradictoires qui se disputent son cerveau. Il ne sait pas s’il doit sourire ou pleurer ou s’énerver. Il se contente de la surprise, de battre des cils d’incrédulité, de se dire qu’il va bientôt se réveiller, en fixant résolument le plancher. C’est bizarre, parce que c’est quelqu’un de familier, de connu, quelqu’un de son enfance, quelqu’un auquel il s’est attaché au fil des ans. C’est de la tendresse qui dure depuis longtemps, et qui dure encore, même s’il n’y pensait plus. Ça réveille tout de la voir, sa marraine, en chair et en os, et il se demande comment il ne l’a pas reconnue plus tôt, à l’instant même où il l’a vue. Les années se sont écoulées, les coupes de cheveux ont changé, peut-être l’attitude aussi, un peu, mais c’est elle, bien elle, et il repense à tous les sourires qu’elle lui a arrachés quand il était gosse, aux regards qu’elle lui accordait quand Darja ne faisait que détourner le visage, à ce qu’il pensait être de l’amour, au fond. Amour et abandon vont de pair, dans son univers. Il sent ses bras autour de lui et il tressaille, garde les bras raides, le long de son corps. Ça lui rappelle quand il était petit, quand le creux des bras de Swann était un endroit sûr et confortable où il pouvait se réfugier. C’est un geste que Darja n’a jamais eu à son égard, et ça comptait beaucoup pour lui. Ça compensait. Ça rétablissait son équilibre. Il ne sait pas comment il aurait tourné s’il n’y avait pas eu Swann et Caïn pour contrebalancer les exigences de Darja. Darja qui ne lui donnait pas une once d’amour en retour, à peine un sourire, de temps en temps, quand il l’avait dûment mérité. Peut-être aurait-il viré psychopathe. Lenny aime Darja, pourtant, personne ne lui fera jamais dire qu’elle était (et est toujours) une mauvaise mère. Personne. Elle était bien, dans son genre. Comme Swan était bien dans le sien. Du coup, c’est étrange, ces bras autour de lui, à présent, il s’y sent presque maladroit. Il est trop grand pour ça, elle n’a plus besoin de se pencher, et ça ne lui apporte plus le réconfort que ça lui apportait gamin. C’est plutôt le contraire, il est tendu, mortifié, bouffé par l’insécurité qui le tenaille. Et si, et si, et si, fait son cerveau, alors qu’elle lui dit qu’elle est désolée. Et si elle téléphone à la police ? Et si elle découvre pour Peter ? Et si elle me renvoie en famille d’accueil ? Elle s’écarte et il relève à peine les yeux, cherche à calculer la distance entre lui et la porte.

Il écoute. Il se souvient, lui aussi, des chorégraphies trop complexes pour un gosse de son âge, il se souvient la frustration, il se souvient qu’elle le consolait comme elle pouvait. Il se souvient qu’il la regardait depuis les coulisses et qu’il l’admirait sur scène. Il grimace, parce que, comme toutes les danseuses, Swann a dû arrêter. Même si elle a quitté la compagnie, elle aurait pu en trouver une autre, mais la danse classique requiert tellement de sacrifices, et même lorsqu’on consent à les faire, la retraite est souvent anticipée. Au moins, elle est professeur de danse, maintenant, et ne croupit pas dans une cellule comme Darja. Darja qui, à vingt-six ans, voyait déjà sa carrière s’achever sans aucune gloire. Lenny sursaute à moitié en entendant le nom de Caïn. Il ne sait pas comment vont les choses entre Swann et lui, tout ce qu’il sait, c’est qu’il ment à Caïn depuis quasiment un an en lui disant que tout va bien dans sa famille d’accueil en Floride. Où il n’est plus. Les et si recommencent à envahir son crâne. Si jamais elle parle à Caïn de leur rencontre, un devine qui j’ai croisé hier à Savannah et il est fichu. Lenny déteste mentir, surtout à Caïn, mais il n’a pas trop le choix, il a trop peur de sa réaction s’il réalise ce qu’il fait de sa vie. Il craint la réaction de Swann, aussi, il récite déjà ce qu’il doit répondre si elle pose des questions. « Toi et Caïn, vous êtes de nouveau ensemble ? » fait-il d’une toute petite voix, les yeux toujours pas très enclins à la regarder en face. « Désolé. Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. C’est juste que… Je me souviens comment c’était. C’était bien. Enfin, je. J’aimais bien comment c’était. » Il sourit légèrement en repensant à tout ça, se détend un peu en observant Swan d’un œil plus franc, avant de baisser la tête, à nouveau embarrassé.
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MessageSujet: Re: run boy run (swanny)   run boy run (swanny) EmptyMar 2 Mai - 19:22



C’est étrange, cette façon dont Lenny n’a jamais l’air d’être à sa place. Ou qu’il soit. Alors qu’il l’a totalement, ici, dans une salle de danse, dans ta salle de danse, et avec toi. Il fixe bêtement le sol, comme s’il n’y avait que lui pour l’accepter en ce bas monde. Ce n’est peut-être pas complétement faux. Rares étaient les moments où tu le voyais rayonner à « l’époque ». Et le plus souvent, c’était quand il dansait. Et plus que le terrien moyen, le danseur sait l’importance du dur sous ses pieds. Le sol, vous le connaissez par cœur. Tout ça attriste un peu ton sourire. Dommage, pour une fois que tu souris.
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Et tac, le clou qui s’enfonce un peu plus dans ta peau. Le couteau qui se retourne dans ta plaie chaque jour un peu plus purulente. Mais te ne cilles pas. Tu ne trésailles pas non plus. Tu te fais violence, plus que d’habitude pour ne pas flancher. Parce que sinon, il va s’en vouloir Lenny. Tu le sais. Tu le connais, même après les années. Tu sais qu’il va s’en vouloir si tu t’éteinds. Et encore plus si tu pleures. Et il y peut rien Lenny. C’est pas sa faute, il peut pas savoir. Alors faut juste que tu tiennes debout. Et ça ira. Tu passes ta langue entre tes lèvres, manie de concentration. Tu soupires, doucement. Pas trop non plus. Pour ne pas lui laisser le temps de se transformer en sanglot. « J’aimais bien comment c’était. » Tu hoches la tête. « Oui. Moi aussi. » Même si t’étais pas vraiment consciente d’à quel point c’était bien. A quel point tu avais de la chance. T’étais une imbécile heureuse, mais éternellement insatisfaite. Et voilà. On ne peut pas dire que tu sois devenue particulièrement intelligente, mais niveau bonheur, tu peux repasser. Tes yeux à toi, ils ont aussi rejoint le sol, après avoir perdu le contact avec les iris de Lenny, encore une fois. Tu scrutes les veines du parquet comme Caïn scrutait ses maudites cartes. Comme si t’y cherchais une réponse. Un signe. C’est peut-être Lenny le signe. Un bout de ton passé qui t’es renvoyé. Pour t’inciter à aller chercher les autres. Peut-être. T’espères. Même si te fais flipper d’avantage. Et que t’appréhendes encore plus le jour où tu auras les couilles d’affronter Caïn.

Et puis tu te rends compte de ton silence, et ton immobilité. Tu relèves la tête, et sourire, vague sourire mélancolique aux lèvres. « Mais non. Non. En réalité, il ne sait même pas que je suis là. Je suis pas encore allé le voir. J’ai… peur. » Tu l’as dit. Tu le dis pas souvent. Tu le dis jamais en fait. Pas avec des mots sonores, qui sortent de ta gorge, et à l’attention de quelqu’un. Tu te mords la lèvre inférieure. Tic nerveux de merde que tu as choppé ces dernières années. Tu hausses les épaules. Comme si tu relativisais la situation. Tu relativises que dalle en vrai. Mais t’arrives à rester calme pour Lenny. Ou grâce à Lenny. Il t’a toujours apaisé ce gosse. Toi le feu grégeois. Dévastatrice. Mais pas maintenant. Tu l’as suffisamment brulé comme ça ce petit. Mais… tu fronces doucement les sourcils, prise d’une soudaine angoisse. « Tu… » Tu sais pas comment t’exprimer. Et t’as la bouche soudainement sèche. Alors tu récupères une bouteille d’eau dans ton sac. Tu prends le temps de boire, le temps pour trouver tes mots. Parce que c’est pas évident ce que t’as à lui demander. C’est pas bien. Mais il ne faut pas qu’il parle. Tu revisses nerveusement le bouchon en plastique et cherches des yeux ceux de Lenny. Tu veux être sûre d’avoir son attention. « Tu peux… je suis désolée de te demander ça mais… enfin si tu le vois encore, lui dit pas que je suis là. Faut que je le vois avant. Moi. Tu comprends ? » C’est une situation de merde. Mais il faut pas qu’il l’apprenne de quelqu’un d’autre. Tes canins viennent encore martyriser tes lippes. Oui. Cette encontre avec Lenny risque de précipiter les choses. Enfin précipiter. Ça fait trois mois que tu tournes en rond quand même. A repousser l’échéance chaque jour un peu plus.
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MessageSujet: Re: run boy run (swanny)   run boy run (swanny) EmptyDim 14 Mai - 16:58

Caïn est en ville. Caïn est à Savannah. Son malaise s’accroît doucement, insidieux, rejoint ses doigts qu’il serre pour en cacher le tremblement. Revoir Swann n’est déjà pas une chose facile. Mais il ne lui a pas menti, au moins. Elle ne sait pas ce qu’il a vécu, depuis toutes ces années, elle ne sait pas pour les familles d’accueil avec qui ça se passait relativement bien, ses notes excellentes et tout le reste, elle ne lui a jamais téléphoné, ou envoyé un texto, une lettre, un colis, rien. Caïn, si. Caïn s’est toujours soucié de lui, même quand il est parti de New York, même quand Swann l’a quitté. Certes, ça n’a pas été tout rose et tout simple, Lenny a bien remarqué que Caïn l’appelait moins souvent, à cette époque-là, mais il y avait toujours un petit quelque chose, même si c’était au bout d’un mois au lieu d’une semaine. Lenny s’en veut, évidemment, de s’être inventé une nouvelle famille d’accueil, un déménagement, n’importe quel prétexte pour ne pas devoir donner d’adresse à Caïn, de lui avoir dit que tout allait bien quand tout allait mal. Mais Lenny a toujours été comme ça, incapable de compter sur la bonne personne, de dire honnêtement ce qui ne va pas lorsqu’on parle d’autre chose que de débats philosophiques. Il avait peur, au fond, que Caïn ne comprenne pas, qu’il lui conseille de retourner voir l’assistante sociale, qu’il le repousse dans le système dans lequel Lenny avait cessé de croire. Il a toujours peur, et savoir que Caïn est à Savannah est la pire des nouvelles qu’il pouvait avoir. Non pas qu’il serait triste de revoir Caïn, il serait ravi de le revoir… Dans d’autres circonstances. Pas quand il a menti, pas quand il a dissimulé la vérité sur Peter et les Lost Boys, et sa vie un peu moins rêvée qu’il ne le dit.

La présence de Caïn dans la ville même où il a fui, c’est du revers de karma pur jus. En termes de probabilités, c’est totalement improbable, et aucun des calculs qu’il fait dans sa tête pour ne pas montrer son stress ne lui permet d’expliquer cela. Il a envie d’invoquer la loi de Murphy, comme tous les profanes qui l’énoncent sans y saisir toute la subtilité. Heureusement – et cet heureusement est un peu ironique, dans la situation actuelle –, Swann n’a pas revu Caïn, elle non plus. Heureusement, parce que Lenny n’aurait pas pu gérer un mais Caïn m’a dit que tu étais à Washington ou d’autres questions du genre. Comble du comble, elle lui demande de ne rien dire à Caïn s’il le voit avant elle. Il acquiesce en silence, un sourire grimaçant sur les lèvres. Il ne sait pas comment réagir, ni ce qu’il peut dire. C’est une catastrophe. Lenny préférerait changer de ville que de devoir affronter le regard d’incompréhension et de déception de Caïn. Et comment peut-il demander à Swann de ne pas dire à Caïn qu’elle l’a vu, lui ? Comment le faire sans que cela ne soit suspect ? Impossible. Il n’a que dix-sept ans, n’est pas censé avoir des problèmes compliqués d’adultes, et n’a aucune raison valable de ne pas vouloir revoir Caïn. En tout cas, aucune raison qu’il ne peut dire tout haut. Il n’a plus qu’à espérer que Swann ne mentionne pas le fait qu’ils se sont croisés, le jour où elle décidera d’aller le voir. Ou qu’elle n’ait jamais le courage d’aller le voir, mais Lenny se sent un peu cruel, rien que d’y penser. Il se souvient encore de quand ils étaient ensemble, tous les trois. C’est sans doute les plus beaux souvenirs qu’il lui reste de son enfance, lorsque, dans son for intérieur, il faisait comme si Caïn et Swann étaient ses parents. Il sourit tristement à cette pensée, avant d’ajouter un « Oui, d’accord, je ne lui dirai rien », ce à quoi il a déjà consenti sans un mot sans minute plus tôt. Mais il ne sait pas quoi dire d’autre. Il espère seulement que ça ne compte pas comme un mensonge. « Je. Je dois y aller, euh, j’ai cours. » Il fait mine de jeter un coup d’œil à l’horloge murale. Il n’a plus cours, aujourd’hui, mais c’est plutôt l’inquiétude à l’idée qu’elle ne lui pose des questions sur ce qu’il fait en ce moment qui lui donne envie de fuir. « Je suis content de t’avoir revu, et que tu ailles bien. » Ça sonne légèrement artificiel, comme ça, mais ça n’empêche pas qu’il le pense. Lenny n’a jamais voulu de mal à une mouche, certainement pas aux personnes qu’il aime, quand bien même elles se sont éloignées de lui.  
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