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 Trembler ensemble (Jackael)

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Jael Feliciano

Jael Feliciano
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MessageSujet: Trembler ensemble (Jackael)   Trembler ensemble (Jackael) EmptyMer 18 Jan - 19:36

J’ai mal. Tellement mal. Comme une constante, une sensation permanente. J’ai mal, aussi bien physiquement que psychologiquement. Je sens encore ses doigts sur ma peau, la force avec laquelle il a comprimé mes poignets, à quel point il s’est imposé à moi sans me laisser ne serait-ce une seule fois la chance de riposter. J’entends encore sa voix, râpante, coupante, aussi détestable que du verre pilé dans mes oreilles. Saute. Non. Je peux pas. Je veux pas. Inutile. Non. Non. Crève. Et lui qui serre, encore et encore, s’imprimant sur ma peau, des bleus qui fleurissent à vue de nez, marbrant mes bras comme un tableau abstrait. Je m’arrête un instant pour vomir dans une poubelle mais y a rien qui sort, juste de la bile parce que j’ai pas mangé depuis trop longtemps. J’ai rien pris depuis hier soir, et mon organisme commence à me le faire savoir. J’essuie rageusement une larme qui coule et je continue à avancer. J’ai arrêté de regarder où j’allais. Parce que j’ai pas de destination particulière. Je rentre pas. Je peux pas. J’ai échoué et Peter va me détester. Il va se rendre compte à quel point je suis un fardeau, peut-être qu’il écoutera enfin ce que lui dit Tinks depuis le début et qu’il me jettera dehors. Et là j’aurais plus rien. Plus rien du tout. Et ça me terrorise. Je veux pas perdre ma famille une nouvelle fois, pas encore. Je veux pas me retrouver seule la nuit, ne plus pouvoir me lover contre Bren ou bien Milan, venir pourrir la soirée de Lachlan pour lui casser les oreilles en chantant. Et puis Sasha, Sasha et ses sourires trop rares, celle qui arrive à planter des aiguilles dans mon cœur et à rendre ça agréable. Y a que Tinks et Sil que je regretterais pas je pense. Tinks se serait entendu avec Seven. C’est lui qui aurait du faire l’échange, pas moi. Rageuse je donne un coup de pied dans le mur avant de jurer à cause de la douleur. Les gens se retournent et je me demande ce qu’ils doivent penser de moi. Moi et mes cheveux en pagaille, moi et les sillons creusés sur mes joues par le sel, moi et ce pull informe plein de trou, mes chaussures déglinguées et mon jean détruit ? Sale gosse, perdante, déchet. Ouais ; déchet. Putain de déchet qu’on devrait foutre à la poubelle et oublier, brûler, recycler en quelque chose de mieux. Quelque chose d’autre que moi. Je fais un doigt à une femme qui me dévisage avant de me mettre à courir, incapable de supporter la foule un instant de plus.

Et je cours, je cours aussi longtemps que mon corps me le permet, je cours jusqu’à cracher mes poumons, jusqu’à voir trouble, jusqu’à manquer de m’effondrer. Je pousse mon corps à bout, ce corps que je déteste, ce corps qui n’est plus rien, plus rien d’avant. J’ai perdu mes formes, j’ai perdu ma brillance, j’essaye de cacher la misère avec un peu de maquillage, du rouge sur les lèvres et des cheveux décolorés. J’essaye de m’adapter, look pseudo grunge qui ne choque plus tant que ça, bien loin des robes que je portais y a moins d’un an. Ça me manque, souvent, la douceur des étoffes, le parfum de la lessive, les talons, les sourires. Je cours pour ne plus penser à tout ça, à la chaleur de mon chez moi, aux rires de mon père. De mes pères. D’Alijah. Et de ma mère. Je cours pour pas pleurer, pour plus pleurer, pour me libérer. Je cours comme un automatisme vers la plage et m’y arrête, transpirante, haletante, la respiration courte et le nez brûlant. Je saigne. Ça arrive parfois, de plus en plus souvent, parait que mes vaisseaux sanguins sont pas assez résistants. J’essuie rapidement avec ma manche, regardant le blanc sale du pull se colorer légèrement de carmin à l’endroit utilisé. « Merde » Ouais. Merde. Et je continue d’avancer. Plus calmement maintenant, retrouvant petit à petit mon calme, le contrôle de mes poumons. L’air froid marin me fait frissonner et je regrette un instant mon choix avant de continuer. Je sais où je veux aller. J’ai besoin d’y aller. Ma cachette, mon point secret, là où je me laisse tomber sur le sable quand ça va pas, quand je regarde l’océan et que je laisse les vagues emporter tous mes soucis.
Le truc c’est qu’une fois arrivé, je me rends compte que je suis pas la seule à avoir eu cette idée. Pendant un instant j’hésite à tourner les talons avant qu’il ne me remarque, à partir aussi vite que je suis venue. Parce que je ne sais pas si je vais pouvoir l’affronter. Pas aujourd’hui, pas maintenant. Puis je vois son visage. Son regard. La crispation de sa bouche et je sens quelque chose se casser en moi. Lentement je m’approche, puis me laisse tomber aux côtés de Jack, essayant de gommer ma tristesse pour lui offrir un sourire maladroit.  « Hey » . C’est drôle ; les coïncidences parfois. Avec Jack on s’est rendu compte assez rapidement qu’on avait la même manie, celle de nous venir cacher ici, loin des autres, loin de tout. Doucement je pose ma tête contre son épaule, bien consciente qu’il risque de me repousser dans l’instant qui suit. Mais j’ai besoin. C’est soudain, comme une urgence, de le toucher, pour laver les restes de la présence de Seven.  « Me dis pas de partir s’il te plait Jack » j’ai une voix minuscule, encore plus petite que d’habitude quand je suis avec lui. Je ferme les yeux et vient chercher sa main pour la saisir dans la mienne, mes petits doigts se liant avec timidité aux siens, comme une supplique pour qu’il ne me laisse pas tomber.
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MessageSujet: Re: Trembler ensemble (Jackael)   Trembler ensemble (Jackael) EmptyVen 27 Jan - 11:00


visage tuméfié, amoché, y a cette agressivité qui brûle au fond de tes pupilles sombres, te trouble la vue. cette colère qui boue au fond de l’estomac ravageant l’esprit et les pensées un tant soit peu raisonnables. le myocarde affolé menaçant d’exploser à l’intérieur de ta poitrine, t’essuies furieusement le sang qui goutte encore de ton nez, ravalant l’épais liquide au goût âcre et métallique désagréable qui a trouvé refuge sur tes papilles. rage aveuglante qui tambourine aux tempes, t’empêche d’insérer correctement la clé dans la serrure de ton appartement devant lequel tu t’échoues après avoir quitté le bar quelques instants plus tôt. après l’ouragan, l’annonce du retour de farrah et la trahison de celui que tu croyais être un frère. sang que vous ne partagiez pas et pourtant, nash était ce qui se rapprochait le plus d’une famille à tes yeux. mais aujourd’hui, le sang, il est imprimé sur ta peau. traces rougeâtres irrégulières se mêlant au violacé des ecchymoses qui fleurissent doucement sur ton visage. et après plusieurs vaines tentatives, tu pénètres enfin chez toi manquant de buter contre les trois quarts des meubles présents dans la pièce, comme si tout avait bougé durant ton absence. mais tout était là, à sa place habituelle. il n’y avait que toi jack, qui ne semblait plus à sa place. incapable de te concentrer, incapable de voir ce qui t’entoure et ressentir autre chose que cette colère assassine au milieu de ces décors qui te sont invisibles. t’arrives pas à calmer le flot de souvenirs qui émergent, envahissent ton esprit. t’arrives pas à chasser le visage de farrah, les derniers instants passés avec nash au bar, cet affrontement douloureux. les coups portés n’avaient eu finalement que peu d’importance face aux pouvoir des mots. face à l’écrasante vérité. l’arrière-goût amer de la trahison, celui de la rancœur et de la culpabilité non avouée te font serrer les mâchoires. mais les faits étaient là. farrah était près, tout près de toi et nash ne t’avait jamais informé de son retour à savannah jusqu’à aujourd’hui. t’as jamais su qu’il était encore en contact, quand toi, tu n’avais pas eu de nouvelles de cette jumelle depuis presque trois longues années. t’avais jamais cherché à en avoir finalement, faussement persuadé qu’elle avait choisi de t’abandonner, de te laisser à quai quand elle, faisait ce choix de s’enfuir loin de toi, loin d’ici. t’as jamais su te remettre en question, parce qu’il était tellement plus simple de reporter la faute sur les autres plutôt que se flageller soi-même. tellement plus simple d’être égoïste que d’affronter la terrible réalité. alors t’es impossible à calmer, incapable de t’asseoir et de faire autre chose que les cent pas entre ces quatre murs vides et étouffants. tu te passes le visage sous le robinet pour te nettoyer, mais pas même le picotement de ton épiderme sous l’eau glacé tintée de rouge n’arrive à te tirer de la noirceur du monde dans lequel t’es enfermé. prisonnier d’un flot de sentiments trop difficile à gérer, captif d’une douleur sourde, d’une sensation de vide évidente et oppressante au creux du palpitant. alors tu t’enfuies, rejoins l’extérieur en dernier recours pour anesthésier cette colère bouillonnante. tu t’enfonces dans les profondeurs de la nuit sous la voûte céleste particulièrement dégagée avec pour seule compagnie, ton unique solitude et cette flasque de whisky qui trainait dans l’entrée. tu marches, courrais presque. tu vagabondes sur le bitume sale des rues. la plage n’est plus très loin maintenant et tu parcoures les derniers mètres dans le seul but de sentir le sable froid crisser sous tes chaussures, retrouver un instant de répit face à l’océan qui s’agite, face à la brise effleurant ton visage et au bruit apaisant des vagues. l’endroit où tu as parfois l’habitude de venir est désert, l’océan ne semble être qu’à toi en cet instant et lourdement, tu te laisses tomber sur le sol la tête entre les mains. tu te fais violence, t’essayes de reprendre le contrôle de ton esprit aidé par le liquide ambré contenu dans la flasque. les premières gorgées brûlent l’œsophage, provoquent ce frisson, ce picotement presque agréable et tu continues de boire jusqu’à en noyer les tourments, apaiser la rage soulevant l’estomac. douce chaleur presque réconfortante qui t’enivre, cautérise la plaie béante aidé par l’air marin. les pupilles accrochées à l’écume en contrebas, tu t’évertues alors à oublier nash et farrah rien qu’un instant. une seule misérable seconde. colère, tristesse, rancœur, déception. tout se mélange en un bordel désolant et il t’est impossible de mettre des mots sur ce que tu ressens réellement. et tu sembles tellement concentré, le regard perdu sur l’eau à perte de vue que tu n’entends même pas qu’on se rapproche furtivement. ce n’est que lorsque la présence s’installe à tes côtés que tu tressautes légèrement. jael. poupée minuscule aux lèvres rosées si fragile, trop fragile, qui te salue fébrilement de sa voix enfantine. ses lippes s’agitent en un maigre sourire de façade sous les ombres nocturnes qui dansent sur son visage, mais t’es pas dupe, tu sens que quelque chose ne va pas. que quelque chose ne colle pas. au fond, tu ne la connais pas tant que ça jael. elle est jamais vraiment très à l’aise quand elle entre dans le bar, jamais très à l’aise quand il s’agit de t’adresser la parole. alors tu t’en amuses, tu pousses un peu le vice, la titilles. mais t’as jamais réellement appris à la connaître finalement. mais ce soir, t’as pas envie de jouer, t’as pas envie de chercher les limites. t’as plus le cœur à ça. t’as plus le cœur à rien. sa tête vient se poser sur ton épaule, ses doigts gelées s’entremêlent aux tiens et tu tressailles légèrement, immobile. les marques d’affection sont jamais réellement bien accueillies avec toi. t’as jamais eu l’habitude des câlins et des gestes tendres. non, t’as jamais été très à l’aise avec ce genre de démonstrations et d’habitude, tu mets tout en œuvre pour te sortir de ces situations gênantes pour toi. mais ce soir, t’as plus la force de tenter quoi que ce soit. tes opales rencontrent les siennes alors qu’elle te murmure son intention de vouloir rester, de ne pas la repousser. et même si tu vois légèrement trouble, tu le perçois, que la petite flamme au creux de ses iris s’est éteinte depuis bien trop longtemps. tu la ressens, cette douleur mal dissimulée chez elle. parce que cette douleur, elle ressemble à la tienne. parce que tu t’y retrouves. et en cet instant, t’es incapable de la repousser, incapable de lui dire non. la tristesse, l’alcool, cet endroit que vous partagez. tu ne sais plus vraiment, tu t’éclaircis la gorge mais tu décides de la laisser faire. de te laisser aller rien qu’une minute. pour voir. tu bouges la tête de droite à gauche en signe de réponse silencieuse avant de lui tendre la flasque. « je ne le ferai pas. tu peux rester. » les mots sortent difficilement et c’est tout ce que tu trouves à dire pour lui intimer de rester là, avec toi. comme deux âmes en peine à la dérive réunies sur le même pan de sable. « mais te force pas à sourire comme ça si t’en as pas envie. » t’as pas besoin, pas ici. pas avec moi. le sourire railleur frisant l’amertume apparaît sur tes lèvres, disparaissant aussitôt que ton regard accroche cette vision étrange de vos mains enlacées, et les tâches brunes sur ses manches qui retiennent subitement ton attention. « qu’est-ce que c’est, du sang ? » t’attrapes doucement ses poignets, l’attirant vers toi pour voir de plus près. sourcils froncés, t’examines légèrement la manche, aperçois les marques plus sombres qui zèbrent sa peau claire. « qu’est-ce qui t’est arrivé ? »
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MessageSujet: Re: Trembler ensemble (Jackael)   Trembler ensemble (Jackael) EmptySam 4 Fév - 15:33

Il a la gueule explosée Jack. Vraiment une sale gueule. Je m’en rends compte un peu en retard, sans doute trop obsédée par l’idée qu’il puisse me demander de partir. Parce qu’avec Jack j’ai l’impression de danser continuellement sur des charbons ardents. Un coup il me laisse approcher, le lendemain il me rejette sans aucune explication. Je sais pas faire avec les gens et avec Jack encore moins. Pourtant aujourd’hui Jack ne me repousse. Jack ne s’esquisse pas, ne disparait pas. Il reste consistant, existant. Ce n’est pas un fantôme, même si son regard cri le contraire. je ne le ferai pas. tu peux rester. Il me tend sa flasque et je l’attrape avec timidité. L’alcool je maitrise pas bien, je tiens pas bien, mais je crois que c’est quelque chose de nécessaire dans les cas comme aujourd’hui. Parce qu’il n’y a rien qui pourra faire taire les hurlements au fond de mon crâne et qu’avec l’alcool je sais qu’au moins je pourrais atténuer la chose. Un peu, rien qu’un peu. Oublier un instant toutes les conneries qui me tourmentent, mes démons qui refont surface, qui grattent, qui griffent, qui grincent dans mon squelette. Je porte la flasque à mes lèvres, avalant une gorgée du liquide ambré avant de grimacer. Whisky. Mais bien vite la douce chaleur se fait sentir et je ferme les yeux un instant, avant de répéter mon geste une deuxième fois puis je rends sa flasque à Jack. Il en a besoin lui aussi. On en a tous les deux besoin. mais te force pas à sourire comme ça si t’en as pas envie. Toi non plus Jack te force pas. Et d’un commun accord on laisse tomber le masque, plus de sourire forcé, plus de faux-semblants. Je pousse un soupir de soulagement, parce que je ne sais pas combien de temps j’aurais pu continuer. J’ai pas envie de sourire ce soir. Pas du tout. J’ai juste envie de chialer, de me rouler en boule et de disparaitre, de cesser de ressentir ce que je ressens, toutes ces émotions, cette douleur, j’ai l’impression que Seven a brisé un mur. Un mur que j’avais construit avec adresse pour endiguer tous mes sentiments. Mais lui, avec quelques mots, quelques gestes il a tout détruit. Est-ce qu’il en a conscience ? Non. Non. Sans doute pas. Je ne veux plus jamais le croiser, plus jamais le revoir. Je sens encore son regard chaotique sur moi et j’ai envie de vomir. qu’est-ce que c’est, du sang ? La voix de Jack me fait sursauter, du sang ? Où ça ? Ah. Ca. Il m’attrape les poignets et pendant un instant je me remets à paniquer. Pendant un instant ce n’est plus Jack qui me tient mais Seven. Puis ce n’est plus Seven mais ma mère qui m’attache, qui serre un peu trop fort. qu’est-ce qui t’est arrivé ? Jack. C’est Jack. Pas Seven, pas Lydie. Juste Jack. J’inspire, j’expire, desserre les poings et relève la tête pour le dévisager. Qu’est-ce qui m’est arrivé hein ? Je ne sais pas Jack. Je ne sais plus. Je ne sais plus ce qui m’arrive depuis bien trop longtemps, j’ai perdu le fil conducteur de ma vie. Je sens les larmes qui se pointent. Je déteste quand elles font ça. Je déteste pleurer. Mais j’arrive pas à m’en empêcher. Je pleure tout le temps, pour tout le monde, un vrai bébé. J’ai dix septe ans maintenant, je devrais savoir me contrôler. Mais non. Je laisse passer une minute. Une minute de silence à fermer les yeux, à inspirer, expirer, compter à l’envers comme mon psy m’a appris. Si j’avais mes cailloux je les ferait rouler dans ma paume, nommant les cristaux présents dans chaque pierre. Mais je n’ai rien. Juste la chaleur des mains de Jack pour me tenir ancré à la réalité. « J’ai saigné du nez. » C’est pas faux. J’ai saigné du nez en courant trop vite, trop longtemps pour fuir ce foutu quartier, pour fuir tous ces gens. « Ca arrive de plus en plus souvent, je crois que j’ai des vaisseaux sanguins pas assez résistants » Ou que je suis juste pas assez résistante. Tout simplement. La drogue dans l’organisme qui détruit tout sur son passage. Je suis pas stupide. Putain non, je suis pas stupide. Mais c’est un risque à prendre, et la récompense est trop délicieuse pour arrêter de chuter. J’en aurais bien besoin maintenant, une piqure dans les veines, un shoot de bonheur liquide, pour voir des couleurs qu’un humain normal ne pourrait pas imaginer. Mais il n’y a rien dans mes poches, juste un joint que j’ai dû piquer à Bren ce matin, et la flasque de Jack à portée de main. « Et toi Jack, qu’est-ce qui t’es arrivé… » Sa belle gueule explosée, ça me serre le cœur de voir ça comme ça, j’aimerais tout effacer, la douleur physique et mentale, celle qui s’étale sur son visage. Les poignets toujours emprisonnés je me contente de me rapprocher un peu plus pour poser mon front contre le sien avant de fermer les yeux doucement. Qu’est-ce qui lui est arrivé hein ? Qui lui a fait ça ? Je sais que son métier n’est pas de tout repos mais il y a bien Nash, Ike et Greyson pour le protéger. Alors pourquoi ? Pourquoi quand il a toute une famille derrière lui il a l’air si seul ? « Où est-ce que tu t’es perdu Jack…Dis moi » je pourrais t’aider à te retrouver, un peu, juste un peu. Je te parlerais pour te maintenir à flot, je te serrerais fort contre moi pour te prouver que t’es pas seul. Que je suis là moi. Qu’on est là tous les deux, rien que nous contre le monde, sur cette putain de plage avec le vent dans les cheveux et les embruns sur notre peau abimée. « Pourquoi ça fait si mal ? Je crois que je craque. Je sais plus. Je me colle juste un peu plus à lui pour lui voler un peu de chaleur, les joues trempées par des larmes que je n’arrive plus à arrêter. « Pourquoi est-ce que ça fait si mal d’exister ? » de respirer, de vivre. Juste de vivre. Saute la voix de Seven au creux de mon oreille, et le vide qui s’étale devant mes yeux. Saute et arrêter de souffrir.
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MessageSujet: Re: Trembler ensemble (Jackael)   Trembler ensemble (Jackael) EmptyLun 27 Fév - 3:47

y a toujours eu cette part de solitude qui l’étreignait, depuis le départ de sa sœur. malgré les potes, malgré nash, malgré le bar. y a toujours eu ce sentiment de vide présent au creux du palpitant, l’impression parfois trop imposante de se trouver à des années lumières de tout, tout le monde. sensation devenue habitude au fil du temps. jack, il avait appris à faire avec, à vivre avec. à s’y raccrocher quand parfois il n’y avait plus personne à qui se rattacher. pourtant ce soir, après avoir perdu ce qui semblait être la personne la plus proche depuis toujours, après avoir fait face à la trahison amère, après avoir éprouvé cette culpabilité si familière, il comprenait ce qu’était réellement le sentiment de solitude, ce que cela impliquait. ce désespoir qui éteint les dernières étincelles, étouffe la moindre pensée libératrice. de ce trou béant qui aspire l’âme dans ses sombres tréfonds. quand il ne restait plus rien que l’abandon, qui se cramponne à vous, vous colle à la peau sans vous laisser le loisir de faire un choix. il s’est toujours senti plus ou moins seul, jack, loup solitaire prêt à faire cavalier seul, mais la différence, c’était qu’aujourd’hui, il comprenait le sens réel de cette solitude douloureuse. et tout était différent lorsqu’il fallait faire face à une autre facette de ce sentiment. comme un euphémisme aujourd’hui vingt fois décuplé. parce qu’aujourd’hui, il est seul. définitivement et irrémédiablement seul. et pas même le cadre, l’image de l’écume mordant la plage baignée de la lueur lunaire face à lui, ne semble combler ce vide creusé par le sentiment d’abandon étouffant. pas même la sensation de la brise fraiche glissant contre son épiderme ne saurait effacer le visage de nash de ses rétines. ce mélange âpre de déception, colère et tristesse imprimé sur ses pupilles après lui avoir envoyé le poing sur l’arrête de son nez, dans cette impulsion dévastatrice que jack regrettait déjà amèrement. perdu dans ce tourbillon de sentiments mettant à mal toute capacité de jugement et de réflexion, y a plus que l’alcool brûlant la trachée qui semble faire effet, anesthésier l’esprit des souvenirs qu’il ressasse inlassablement, qu’il s’impose cruellement. et puis jael. poupée au cœur porcelaine, si fragile qu’elle semble pouvoir se briser d’une seconde à l’autre à ses côtés. jack n’a pas le cœur à la repousser, n’en a pas la force. dans l’affrontement ravageur de la solitude, sa présence soudaine possède cet étrange don d’apaiser légèrement les angoisses qui prenaient d’assaut son cerveau. présence qui lui permettait de reporter son attention sur autre chose que ses propres tourments, l’espace d’un misérable instant. elle boit au goulot de la flasque qu’il lui tend en silence et frissonne, mais jack n’a rien à lui mettre sur le dos pour estomper les frémissements de sa peau. les tâches sombres sur son cardigan attirent alors son regard, et sans une once de délicatesse, flores attrape les poignets de sa compagne d’infortune. jael tressaille, stoïque face à son examen plus poussé de sa peau, autant que l’alcool dilué au sang dans son organisme puisse lui permettre de se concentrer. elle panique un peu sous ses mains détentrices de ses poignets, sa respiration s’accélère et jack le ressent. il relâche alors la pression sur sa peau, le regard accrochant ses pupilles lagon tandis qu’elle lui raconte en chuchotant comment le sang a pu se retrouver sur le tissu. il met un temps à constater que les larmes salées creusent de longs sillons rougeâtres sur les joues de la jeune femme, trouvant au creux de son cou, un refuge probable. il l’entend, ce léger, si léger tremolo dans la voix qu’il en est presque inaudible. jack est mal, jack a bu, mais jack a encore quelques-unes de ses facultés de perception en fonctionnement. ses opales rencontrent ses consœurs maladroitement. jael, elle a les yeux tristes. les yeux qui souffrent. et enfin il la relâche complètement, comme si ses doigts s’étaient brûlés au contact de sa peau incandescente. il ne sait plus quoi faire, ne sait plus quoi dire. n’a jamais été réellement doué pour consoler les gens, prisonnier de son propre malheur qui l’empêche souvent de voir celui des autres. « je voulais pas te faire pleurer, j’suis désolé. » la main vient se loger au creux de la nuque, les ongles grattant la peau en signe de légère gêne. de la voir triste, de la voir pleurer. d’avoir inconsciemment pris ses aises. de s’être excusé. « je voulais pas être brusque. » chuchotement qui se perd dans le souffle du vent. lui non plus, ne bouge plus. il n’ose plus. n'ose pas en demander plus de peur de déclencher d’autres larmes, sans savoir pourtant s’il doit croire ses paroles ou non. si elle lui cache une vérité trop difficile à avouer. à lui. à elle-même. au fond, il ne la connaît pas tant que ça jael, ne se sent pas légitime d’aller plus loin. alors le silence reprend ses droits, s’installe doucement entre eux sans qu’il ne surenchérisse et n’ose aller plus loin, à s’engager dans ses souffrances à elle et continuer de la faire pleurer. y a plus que le bruit des vagues en fond, avant que la discussion ne dérive subitement sur lui. jack s’éclaircit la gorge, sans percevoir si c’est du malaise qu’il ressent ou ce sentiment déroutant d’être démuni. les lèvres s’imbibent du liquide ambré contenu dans la flasque pour tenter de faire disparaître la boule logée dans la gorge. « farrah est revenue, après trois ans d’absence et de silence. » les mots claquent sur la langue, d’un seul tenant. sans prévenir, sans mise en condition. comme un pansement qu’on retire trop rapidement. dont on a envie de se débarrasser précipitamment. « ma sœur. » qu’il se sent de préciser entre deux gorgées.  « mais apparemment c’est pas moi qu’elle est venue voir. et nash le savait. alors on s’est engueulés, je l’ai frappé. » y a tout qui semble sortir si aisément, mécaniquement, que ça le surprendrait presque. de voir à quel point sa langue est capable de se délier. il ricane, le cerveau finalement si engourdi que toute émotion éprouvante semble s’être affaiblie. « et maintenant y a plus personne. je trinque à cette putain de solitude. enfin peu importe. » celle qui ronge, celle qui asphyxie. celle qui rit au nez. y a bien encore nora. mais nora, t'as compris qu'elle savait, détentrice d'une vérité cachée. « j’crois qu’y a pas meilleure compagnie que moi ce soir. désolé. » il rit nerveusement devant l’ironie, tentant de réfléchir un instant à sa question sans pourtant trouver de réponse à lui donner. « j’en sais rien. peut-être que ce serait trop simple sinon. » les épaules haussées, flores se tourne une nouvelle fois vers la jolie poupée, le visage baigné de larmes sans qu’elle ne puisse trouver la force, semble-t-il, de les arrêter. et il se sent tout à coup coupable de lui infliger ses propres peines, tandis qu’elle même peine à tenir la tête hors de l’eau. « qu’est-ce qu’on t’a fait jael, sérieusement.. » qu’il lâche enfin sans réfléchir le regard bloqué sur son visage désenchanté, oubliant presque les raisons de sa retenue précédente. la tête de la jeune femme vint se poser contre son épaule, et il se détend légèrement tandis qu’elle se blottit contre lui, habitué à sa présence auprès de lui. jack en est presque rassuré, de voir que son contact n’est pas aussi difficile pour elle qu’il le croyait. et l’idée lui vient. subitement. lentement, il rebouche la flasque, la pose dans le sable à côté et se lève doucement. « viens. » il n’ose lui tendre la main ou le bras comme il le ferait machinalement de peur de revoir les tressaillements, l’éclair de panique fugace au fond de ses pupilles. il l’incite alors silencieusement à se lever d’un signe de tête et le suivre au bord de l’eau. il retire ses chaussures qu’il laisse choir sur le sable, remonte son pantalon avant de plonger ses doigts de pied dans l’eau glacée. de minuscules décharges lui parcourent l’échine dues à la température de l’eau mais contre toute attente, ça lui remet les idées en place, lui fait un bien fou. il se retourne, le regard accrochant la silhouette obscure de jael derrière lui. « viens. je t’assure, elle est pas froide. » qu’il ment de ce sourire si mince qu’on douterait presque de son existence. allez viens. viens oublier un instant les tourments du passé.
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MessageSujet: Re: Trembler ensemble (Jackael)   Trembler ensemble (Jackael) EmptySam 11 Mar - 0:54

Il me serre. Un peu trop fort, un peu trop brusquement. Et ça fait augmenter mon rythme cardiaque bien trop haut. C’est Jack pourtant, je le connais, je devrais pas avoir peur. Mais ses doigts autour de mes poignets me font l’impression d’un étau glacial et j’ai envie de me libérer. Instinctivement. C’est pas sa faute, c’est pas de la mienne, non. C’est la faute à tous ces putains de traumatismes, à une mère folle à lier et à un dealer taré. C’est la faute aux autres, à tous ceux qui se trouvent en dehors de notre bulle, qui passent leur temps à nous traumatiser. Je voudrais arrêter. Maintenant. J’en peux plus des gens.
Je crois que Jack comprend, il desserre sa prise et j’ai l’impression de respirer de nouveau, j’ai envie de dire merci mais ça serait avouer ma propre folie et j’en suis pas encore prête. Je ne le serais jamais, préférant me cacher derrière des histoires saugrenues et des masques que je peins à la perfection. Jael stupide, Jael gamine, Jael rêveuse. Ah s’ils savaient ce que je pense en vrai. Mais ça n’arrivera jamais. Sauf peut-être ce soir. Parce que Jack a quelque chose dans le regard qui me donne envie de crier à l’injustice, qui me donne aussi envie de me confier. Parce que dans ses iris je me vois moi, je le vois lui, miroir l’un de l’autre on partage une souffrance commune, silencieuse, mais tellement douloureuse. Je me mord la lèvre, les larmes aux yeux, parce que tout ça n’a pas de sens de toute façon, qu’on a beau hurler, pleurer, mentir ou rire, demain ça sera la même rengaine, encore et encore. C’est notre lot quotidien, à nous, les foutus paumés.
je voulais pas te faire pleurer, j’suis désolé. Sa voix. Si douce. Et les tremblements qui se taisent, apaisés par sa présence. Je sais pas pourquoi, je sais pas comment, mais Jack à cet effet là sur moi. J’aurais dû fuir dès qu’il m’avait libéré mais…Non. Je reste. J’ai envie de rester. Je crois que j’en ai besoin et lui aussi, qu’au fond y a personne de mieux pour me tenir compagnie ce soir. Lui et sa flasque bien sûr. je voulais pas être brusque. Ses mots me touchent terriblement. Ils me donnent envie de retourner me blottir contre lui, d’être égoïste et de lui voler toute sa chaleur. Lovée contre lui j’oublierais tout, la douleur, la tristesse, le reste du monde. Mais je peux pas. Ca serait injuste de ma part de tout prendre et de ne rien donner. Je secoue doucement la tête, sèche mes dernières larmes à l’aide de mon pull et le dévisage. « C’est pas toi. C’est pas ta faute. » Silence, je cherche mes mots. Je voudrais lui expliquer. Lui avouer. Une part de vérité à lui seul, que personne d’autre ne sait. « Quand j’étais petite…Ma mère m’attachait au lit ou dans le placard pour pas que je la dérange. J’ai du mal avec…Les poignets. » je montre mes poignets, et observe avec amertume les traces violacées qui s’épanouissent dessus, comme une réminiscence de la violence de Seven. « C’est pas ta faute tu vois » C’est pas possible, parce que tu m’as rien fais de mal et que honnêtement tu dois être une des seules personne que je n’ai pas envie de fuir actuellement. Je sais pas pourquoi, c’est comme ça, c’est tout. Mais je le dis pas. Je me contente de fermer les yeux un instant, d’inspirer un grand coup pour calmer ce foutu cœur et la douleur. Pour calmer ma rancœur, ma colère, ma détresse. J’y arrive pas vraiment je crois. Pas du tout même.
Alors je redresse la tête, le dévisage, lui et sa gueule cassée. Je me demande pourquoi, qui a pu faire ça. Beaucoup de gens en fait mais quand même. Ca me rend triste de le voir comme ça. C’est injuste. On devrait pas être là. farrah est revenue, après trois ans d’absence et de silence. Il boit un peu, continue de parler et moi j’écoute. Parce que je sais pas quoi faire d’autre. ma sœur. qu’il précise et soudain mon cœur se serre. J’ai pas besoin d’imaginer ce que ça fait, de perdre quelqu’un de proche, de sa famille, de plus entendre parler de lui du jour au lendemain. Mais le retrouver ? Et si mon père biologique revenait ? je ferais quoi ? Je sais pas. Alors oui je comprends la détresse qui suinte de sa voix, l’amertume aussi. Celle qui découle de l’abandon. mais apparemment c’est pas moi qu’elle est venue voir. et nash le savait. alors on s’est engueulés, je l’ai frappé. Nash, son meilleur ami. Le frère de Nora. Celui dans le lit de qui je me glisse parfois le soir, pour fumer quelque chose, sniffer un peu, s’envoler vers les étoiles. Je le pensais pas capable de ça. Et pourtant, les gens peuvent vous décevoir affreusement. Je dévisage Jack, la façon dont il rigole qui me poignarde le cœur. Il a mal. Tellement mal. Perdre son meilleur ami et apprendre que sa sœur ne l’a pas cherché lui en une soirée…Je veux pas imaginer. Et sans m’en rendre vraiment compte je me remet à pleurer, parce que je trouve ça injuste. Tellement injuste. D’être abandonné. et maintenant y a plus personne. je trinque à cette putain de solitude. enfin peu importe. La solitude, cette connasse. Ma plus grande peur, la plus tenace. Celle qui fait que je me plis en quatre pour Peter, que j’accepte tout, que je me rend indispensable. Pour ne plus jamais me retrouver seule, abandonnée, sur un banc de commissariat ou celui de l’Eglise en regardant mon père se faire enterrer. Je serre les dents, je serre les poings, j’essaye d’arrêter de pleurer mais j’y arrive pas. Je suis trop ridicule. j’crois qu’y a pas meilleure compagnie que moi ce soir. désolé. A mon tour de rigoler, de lui attraper la flasque des mains et à la lever. « Tu rigole ? T’es la meilleure compagnie que je pourrais avoir… » J’avale une grande gorgée, laissant la chaleur de l’alcool se répendre de nouveau en moi. « A la solitude, cette amante tenace qui nous foutra jamais la paix. » ouais. Malgré ce qu’on essaye de faire pour s’en débarrasser. « Je connais pas beaucoup Nash. Je connais pas non plus la situation. Mais si je me retrouvais dans ton cas, j’aurais fais pareil. Voir pire. La famille…. C’est important. On rigole pas avec ça. » je plonge mon regard dans le sien comme pour lui dire que je comprend. Je comprends tellement. « T’es pas seul Jack. Je suis là d’accord » que je murmure timidement avant d’attraper sa main et de la serrer fort. Fort. Comme pour lui montrer que je ne le lacherais pas.
j’en sais rien. peut-être que ce serait trop simple sinon. sa réponse à ma question sur la douleur me fait soupirer. J’aimerais tellement que tout soit trop simple pourtant. Ca serait tellement mieux. Bien plus facile. qu’est-ce qu’on t’a fait jael, sérieusement.. Sa voix encore une fois, qui m’apaise, me rassure. Qu’est-ce qu’on m’a fait hein ? On m’a donné envie de me suicider aujourd’hui. Pas la première fois, sans doute pas la dernière, mais cette envie de crever me laisse toujours un arrière-gout dégueulasse dans la bouche. Je déteste ça. « Je…Je veux pas en parler. » que je murmure doucement. « pas tout de suite d’accord ? » Parce que si je raconte tout maintenant je vais me mettre à criser, je sais, je me connais, et Jack ne saura surement pas quoi faire. Personne sait jamais quoi faire. Je veux juste profiter de lui, qu’il profite de moi, qu’on s’apaise mutuellement, qu’on soigne nos blessures un peu cette nuit, avec de l’alcool, des mots, et une jolie bulle qui nous protège de la vraie vie.
viens. Je sursaute, le sentant se redresser et le regarde. Intriguée. Où ça ? Venir où ? Il pose la flasque dans le sable et se dirige vers la mer. Machinalement je me redresse à mon tour chasse le sable de mes vêtements et le suit lentement. Il enlève ses chaussures, retrousse son pantalon et soudain je comprend ce qu’il veut faire « Jack ! t’es fou ? Elle doit être glacée » Je rigole à moitié en le regardant avancer, courageux garçon. viens. je t’assure, elle est pas froide. « Menteur » Mais tant pis. Je me baisse pour retirer mes chaussures et mes collants avant de le rejoindre en courant, poussant un cri strident quand l’eau froide rencontre ma peau. « Menteur menteur menteur » que je m’exclame en me rapprochant de lui, grelottante, mais le rire aux lèvres. J’ai l’impression d’avoir cinq ans de nouveau et je rigole. J’ai toujours aimé la mer. « Si on est malade demain et que je peux pas travailler je compte sur toi pour me rembourser la journée ! » je rigole, avant de me baisser pour remplir la paume de mes mains d’eau et je la lance vers lui avant de lui tirer la langue, le cœur battant. J’ai envie qu’il rigole avec moi. J’ai envie qu’on oublie tout juste ce soir, juste maintenant. Nous deux contre le reste du monde. Intouchables. Alors une nouvelle fois j’attrape sa main, pour la serrer fort, et lui adresser un sourire. Un vrai. Peut être le premier de la soirée.
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