A spark that make your day better.

Jacob & Sarah

Un événement organisé par la ville, elle avait réussi à se faire engager grâce à sa nouvelle amie. Elle allait passer la journée à maquiller des enfants et elle en était ravie. Les enfants, c’était les seuls à pouvoir lui redonner un peu le sourire, les seuls à lui mettre un peu de baume au cœur. Depuis son arrivée à Savannah, elle était encore plus mal que quand ils étaient en République Tchèque mais un peu mieux qu’à Orlando. Son mec devenait de pire en pire, de plus en plus contrôlant, de plus en plus violent et elle ne savait clairement pas comment faire pour s’en sortir. Elle avait peur dès qu’elle devait rentrer. Et s’il n’était pas encore là, elle se tendait chaque fois que des pas se faisaient entendre proche de leur porte d’entrée, même s'il était moins présent qu'avant. Elle en avait une peur bleue. Mais les journées comme aujourd’hui, où elle sortait pour travailler avec les enfants, son sourire revenait à ses lèvres. Un peu de sa joie de vivre d’avant, la partie qui n’avait pas été tuée par cet homme avec qui elle était maintenant depuis des années, revenait. Et elle chérissait ces instants en sachant qu’ils pourraient lui être enlever à tout instant. Un nouveau déménagement voudrait dire de tout recommencer à nouveau et de n’avoir à nouveau plus aucun contact. Elle avait eu de la chance de rencontrer cette femme, même si elle était consciente que la première approche était dictée par un peu de pitié… elles avaient dépassé ce stade. Sarah lui faisait maintenant confiance même si elle ne parlait pas de son quotidien infernal, celle-ci savait, en partie du moins ce qui se passait derrière les portes closes de l’appartement de Sarah. Arrivée un peu avant l’ouverture de l’événement, elle installa son matériel. Elle avait un cahier avec différents dessins qu’elle savait parfaitement reproduire sur les petits visages souriant qu’elle verrait durant la journée. Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait du maquillage et puis elle avait toujours aimé les arts.

Une fois la journée commencée, elle se retrouva avec des bambins devant elle. Les maquillages étaient gratuits, elle était payée par l’organisation qui avait mis en place cette journée. Elle fit quelques spidermans, des papillons, des fleurs, des fées, un tigre, quelques lions… elle s’amusait beaucoup et échangeait toujours quelques mots avec les enfants. D’heures en heures, elle s’épanouissait un peu plus. Des fois les parents s’installaient proche des bambins, des fois ils attendaient un peu plus loin avec un ou plusieurs autres adultes. Un sourire aux lèvres, elle se concentrait surtout sur les enfants et puis ce qu’ils voulaient. Certains trouvaient un dessin dans le livre d’exemple qu’elle avait apporté, d’autres savaient parfaitement ce qu’ils voulaient. C’était amusant et reposant pour la demoiselle dont la vie était si noircie dès qu’elle rentrait chez elle. Et puis ce fut le tour d’une charmante petite fille blonde. Sarah lui sourit doucement. "Bonjour ma jolie, est-ce que tu as pu regarder le livre ? Ou tu as une idée ? Je peux presque tout faire." Elle parlait d’une voix douce, une voix qu’elle utilisait surtout pour ces bambins avec lesquels elle travaillait. Elle ne leva même pas les yeux vers l’adulte qui l’accompagnaient, elle le faisait parfois pour les mamans, mais quand c’était un homme, elle évitait au possible.

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Sarah & Jacob

Ce jour-là, Jacob n’avait pas spécialement envie d’accompagner sa petite sœur, il avait d’autres choses à faire, mais ses parents avaient tant insisté qu’il s’était retrouvé à accompagner Rachel, cinq ans, dans un parc de Savannah afin de participer aux activités proposées. Il était persuadé que lui s’ennuierait ferme, mais c’était pour faire plaisir à sa petite sœur et il lui passait tous ses caprices, car il était incapable de résister à la fillette blonde. Il lui offrit ainsi une barbe à papa, une séance de pêche aux canards durant laquelle elle gagna un énorme ours rose qu’il dû trimballer pendant des heures et, quand elle le supplia de se faire maquiller comme tous les autres enfants, il n’eut pas d’autre choix que de l’emmener près du stand – s’y faire traîner aurait été l’expression la plus adéquate. Ce n’était pas faute d’avoir essayé de refuser, mais Rachel, avec ses grands yeux bleus et ses deux nattes blondes qui lui donnaient un air faussement angélique, savait obtenir ce qu’elle voulait. De tous les Whisper, elle était probablement la plus manipulatrice et l’aîné de la fratrie tombait constamment dans le panneau. Ils patientèrent donc tous les deux avec l’ours en peluche, dans la file d’attente, et quand ce fut enfin au tour de la petite, ce fut une jeune femme qui lui demanda ce qu’elle voulait. Au son de sa voix, Jacob, qui regardait le ciel, baissa les yeux et eut le souffle coupé. Cette femme, cette parfaite inconnue, rayonnait littéralement. Elle était si jolie, avec ses cheveux bruns assez courts et ses yeux couleur noisette, qu’il perdit un peu le fil de ses pensées et bafouilla un maladroit « Bon...Bonjour » sans pouvoir détacher son regard d’elle. Rachel, elle, n’avait pas de telles préoccupations et elle expliqua à l’inconnue en désignant sa peluche récemment gagnée « Je veux être un ours ! » ce qui eut au moins le mérite de faire redescendre Jacob sur terre.

Il se concentra sur la fillette et lâcha « Un ours ? Mais tu ne voulais pas être maquillée en abeille tout à l’heure ? C’est plus difficile à faire, les ours... » mais Rachel croisa les bras et insista pour devenir un ours. Jacob adressa à la jeune femme un regard plein d’excuse. Sa petite sœur était terriblement bornée quand elle s’y mettait, plus bornée que l’ensemble de ses frères et de ses sœurs ! Et ce n’était pas peu dire, sachant qu’ils étaient huit en tout, dans la famille. Le jeune homme jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, pour voir si beaucoup de monde attendait derrière eux, puis il se retourna vers la jolie maquilleuse. « Vous savez faire les ours ? » lui demanda-t-il comme si tout était naturel, comme si tous les jours il discutait de maquillage avec de parfaits inconnus. Il n’osait croiser son magnifique regard, au risque de s’y perdre, et préférait regarder son front, avec l’espoir que ça passerait inaperçu. Il se surprit à se demander ce à quoi elle pensait, qui elle était, où elle vivait. Il ne la connaissait pas, ignorait même son nom, mais déjà, il prenait conscience d’une chose ; il était déjà sous le charme.  

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Jacob & Sarah

Cette petite fille était tout à fait charmante, elle lui demanda ce qu’elle voulait, jetant à peine un regard à l’adulte qui l’accompagnait et qui la salua d’une manière un peu hésitante. Un grand sourire éclaira le visage de Sarah quand la petite demanda à être un ours en montrant sa peluche rose. Elle n’eut pas le temps de répondre que l’adulte vérifia avec la petite ce qu’elle voulait. Curieuse malgré tout, Sarah leva les yeux. Un homme, plutôt grand, châtain clair, bâti plutôt solidement discutait avec la fillette. Il y avait une certaine douceur qui émanait de lui. Elle observa la petite croiser les bras et affirmer son souhait et elle s’empêcha difficilement de pouffer de rire. À son avis, cette petite devait faire ce qu’elle voulait de son père. Elle aurait d’abord voulu une abeille. Tiens, ça donne une idée à la jeune femme. Surtout que la journée est plutôt bien avancée et qu’il y a pour le moment très peu d’enfants derrière eux. Le jeune homme se tourna vers elle, lui demandant si elle savait faire les ours. Elle sourit puis baissa légèrement les yeux en hochant la tête. "Oui, pas de problème." Il était charmant, ça ne faisait aucun doute et il la regardait étrangement. Elle se concentra sur la petite fille. "Je pourrais te transformer en ours, je pense que j’arriverais même à te faire des oreilles. Et en ours rose bien sûr." Et puis tout en sortant les palettes dont elle aurait besoin, les roses et les violets, elle sourit à la gamine. "Ou alors, je dessine un ours rose qui s’accroche à ton nez pour grimper et attraper un pot de miel. Et je peux même faire une ou deux abeilles autour du miel si tu veux. Qu’est-ce que tu en dis ma jolie ?"

Elle l’entraîna doucement pour qu’elle s’asseye sur la petite chaise qui est prévue à cet effet. Elle lui dégagea les cheveux sorti de ses nattes et qui traînait sur son visage avec douceur. Et puis elle leva un instant les yeux sur l’homme qui l’accompagnait. "Votre fille est entre de bonnes mains, elle va être ravie, ne vous inquiétez pas. Et vous pouvez vous asseoir également." Il y a une autre chaise, de taille normale celle-là tout près. Elle sait que la plupart des parents restent près de leurs enfants le temps du maquillage, surtout les parents qui sont tout seul avec leur enfant. Une fois la petite fille ayant choisi, elle choisit différent pinceau et puis se met à l’ouvrage. Un ours rose, elle trouve ça chou et puis plus original que la plupart des choses qu’elle fait dans ce genre de journée. La plupart des enfants ont vu quelque chose sur le visage d’un autre et veulent la même chose… ce qui limite pas mal le nombre de ses dessins. Mais bon, elle n’est pas non plus ici pour être vraiment une artiste. Elle est ici pour faire plaisir aux enfants et puis faire des choses relativement simple et rapide pour ne pas qu’ils attendent trop longtemps. Malgré qu’elle ait été avec des enfants toutes la journée, elle n’est pas épuisée, c’est fou à quel point ces petits bout de chou plein d’espoir et de rêve… lui redonnaient le sourire, lui redonnaient le moral et un peu d’espoir. Elle voulait essayer de trouver d’autres emplois avec les enfants pour pouvoir ne travailler qu’avec eux.

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Sarah & Jacob

Le regard de Rachel s’illumina quand l’inconnue lui expliqua la façon dont elle pouvait la maquiller et soudain, l’enfant parut oublier Jacob, qui devenait invisible tandis qu’elle s’asseyait docilement en écoutant la voix mélodieuse de la maquilleuse. Jacob tressaillit quand elle s’adressa à lui et s’empressa de rectifier le tir « Oh ! Non, non, ce n’est pas ma fille, Rachel est juste ma petite sœur, je... je n’ai pas encore d’enfant » et c’est ainsi qu’il se rendit compte de l’image qu’il renvoyait, tout le monde devait penser qu’effectivement, Rachel était sa fille, c’était plausible après tout, même s’il n’avait jamais fait le lien. Il avait vingt-quatre ans, il aurait pu être l’un de ces jeunes pères particulièrement précoces, d’autant plus qu’il adorait les enfants, il était toujours très à l’aise en leur compagnie. Jacob rougit un peu, se demandant ce que l’inconnue avait bien pu penser, tandis que Rachel clamait, toujours assise tranquillement « Jake est un super grand frère, il m’a acheté de la barbe à papa et tout ! » super grand frère, en effet. Jacob sourit d’un air attendri devant l’enfant et ne put s’empêcher de vouloir expliquer certaines choses à la jeune femme, comme si elle en avait quelque chose à faire, de sa vie. « J’ai une famille très nombreuse, en fait, j’ai sept frères et sœurs... Je suis l’aîné, Rachel est la plus jeune » les gens étaient toujours surpris quand il annonçait une telle chose et avec le temps, il avait appris à ne plus s’en soucier, même s’il était toujours fier de lire dans leur regard une certaine forme d’admiration – en réalité, il ne savait pas si c’était de l’admiration, car certains les prenaient pour des fous, à avoir autant d’enfants au sein d’une famille, mais il aimait le penser. Aimait penser que des gens sur cette terre appréciaient encore de voir de belles et grandes familles comme les Whisper. Et unies, la plupart du temps.

Jacob attendit donc que la jeune femme, dont il ne savait toujours pas le nom, ait fini de maquiller sa petite sœur qui se tenait bien droite, l’air concentré comme si elle se livrait à une tâche particulièrement périlleuse. Il n’avait pas envie de s’éloigner, d’abord pour satisfaire son côté ultra-protecteur et ne pas quitter l’enfant du regard, et ensuite, pour rester auprès de la maquilleuse et observer le moindre de ses gestes à la dérobée, en faisant mine de regarder Rachel. En réalité, c’était elle qu’il regardait. Elle était tellement centrée sur son travail qu’elle ne semblait pas faire attention à lui et cette indifférence renforça Jacob dans son idée, elle lui plaisait tout particulièrement. En réalité, depuis sa rupture douloureuse quelques temps plus tôt, il n’avait plus jamais songé aux femmes et se sentait terriblement maladroit devant elle, ne sachant trop comment réagir, comment se comporter. Il ne voulait surtout pas passer pour l’idiot de service ou pire, être insolent ou agaçant, alors tandis qu’elle maquillait la petite fille, il préférait garder le silence et les observer toutes les deux, fasciné par la scène. Enfin, quand le travail sembla sur le point d’être achevé, il sourit et murmura « Vous êtes incroyablement douée » ce qui avait au moins le mérite d’être sincère. Et Rachel, quant à elle, ne tarderait pas à trépigner d’impatience à l’idée de se voir dans le miroir.

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Jacob & Sarah

Un sourire aux lèvres, elle lui parlait avec douceur, lui donnant les possibilités qu’il y avait à son idée. La petite choisit l’ours qui lui grimpait sur le nez pour attraper un pot de miel. C’était un bon choix selon Sarah et puis c’est ce qui serait le plus amusant à dessiner. Elle commença tranquillement après avoir annoncé à son père que la petite était entre de bonnes mains. Elle ne remarqua pas le léger sursaut du jeune homme et puis il se mit à parler. Elle l’écoutait, parce que ça faisait partie de son boulot aussi un peu. Ce n’était pas sa fille mais sa petite sœur. Il n’a pas d’enfant et précise encore. Elle hoche doucement la tête. La jeune maquilleuse fait tourner un peu la tête de la gamine et puis prend son crayon gras pour dessiner la silhouette de base de l’ourson tandis que Rachel lui expliquer que son grand-frère est super. Elle rigole. "S’il t’a acheté de la barbe-à-papa… c’est sûr qu’il est super ! Elle était rose ta barbe-à-papa ?" Elle jeta un coup d’œil au grand-frère qui regardait sa petite sœur tout attendri. Elle ne put s’empêcher de sourire à son tour, il avait l’air d’être un cœur tendre. Elle prit ses pinceaux et se mit à l’ouvrage, rajoutant de la texture et puis de la couleur. Jack lui expliqua qu’il venait d’une grande famille, huit enfants. Impressionnant. Elle avait été fille unique et avait toujours un peu envié les grandes familles. Elle fit un clin d’œil à la petite fille. "Tu dois être celle que tout le monde appelle le bébé de la famille et gâtée, hein ma jolie ?" L’ambiance de la journée l’avait détendue et puis cette petite fille adorable et son grand frère au cœur tendre et au charmant sourire la mettait un peu en confiance. Pourquoi ne pas discuter un peu ? "Une grande famille, cela doit être super d’avoir plein de frères et sœurs !" Elle n’aurait pas terminé seule au monde si elle avait eu une plus grande famille. Et puis elle se concentra sur son travail.

Elle peignait plutôt rapidement comme toujours, parfois de grands traits de pinceaux, parfois un tout petit pinceau pour faire certains détails. Elle peignit un pot de miel avec des abeilles au-dessus d’un de ses sourcils et puis l’ours prenait appui sur sa lèvre supérieur d’un pied, une main accrochée à l’arrête de son nez et l’autre main tendue qui touchait presque le sourcil. Elle était assez fière de son travail à vrai dire. Elle adressa parfois un mot ou deux à la petite fille qui babillait parfois et restait silencieuse le reste du temps. Et puis elle avait presque fini, elle se saisit d’un crayon noir pour finir les ombres et les contours. Elle se retourna pour sourire à Jack en se demandant si c’était le diminutif de son prénom ou pas. "Merci beaucoup. Et Rachel a au moins été originale." Elle se tourne vers la petite fille. "Tu vas avoir le plus beau maquillage." Elle termina tranquillement, et puis elle demanda à Rachel de fermer les yeux et expliqua ce qu’elle allait faire. "C’est un spray fixatif pour le maquillage. Ça tiendra un peu mieux sans être difficile à enlever et c’est non toxique." Elle spraya le dessin sur le visage de la petite fille tout en protégeant sa bouche et ses narines pour pas qu’elle respire trop de produit. Et puis elle prit un miroir pour montrer ce qu’elle avait fait à la petite fille, sa cliente dans le fond, celle qu’il fallait satisfaire. "Tu peux regarder." Elle observa la petite pour voir ses réactions, c’était un de ces moments préférés. Voir la joie emplir leurs yeux… c’était son cadeau.

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Sarah & Jacob

A la question de l’inconnue, Rachel hocha frénétiquement la tête et mima la taille de sa barbe à papa qui, selon ses dires, la dépassait même en largeur. Jacob rit à cette idée puis il manqua de s’étrangler quand elle demanda si la petite, étant la dernière de la famille, était plutôt du genre chouchoutée par tout le monde et en toute logique, l’enfant répondit « oui, j’suis même la préférée de Jacob mais il faut pas l’dire, il dit que c’est pas vrai » faussement vexé, Jacob secoua la tête. Avant la fin de la journée, si ça continuait ainsi, elle connaîtrait tout de leur vie, surtout que Rachel était réputée pour être particulièrement bavarde, à raconter tout et n’importe quoi, si bien qu’il craignait qu’elle ne balance des anecdotes épiques au sujet de son grand frère, anecdote dont il se passerait bien de voir révéler devant une si jolie jeune femme. Heureusement, trop impatiente de se faire maquiller, Rachel ne continua pas et Jacob garda le silence, espérant changer de conversation, ainsi. Il avoua avoir beaucoup de frères et sœurs et la jeune femme parut admirative. « Super, je ne sais pas ! Surtout quand la moitié de ses frères et sœurs sont encore des enfants ou des adolescents, mais ce que je peux dire, c’est que ce n’est pas de tout repos » et parfois, il aurait bien voulu souffler un peu, ne pas tout le temps les avoir sur le dos. Il était étudiant en médecine, il n’avait déjà plus du tout de vie sociale, et quand il n’était pas à l’hôpital pour multiplier ses gardes, il était chez lui pour jouer le baby-sitter en chef et c’était épuisant. Pire que s’il avait eu ses propres enfants !

Mais le silence revint rapidement, puisque la maquilleuse se concentra sur le visage de Rachel qui, pour une fois, ne dit rien, attendant patiemment que le travail soit fini. Enfin, quand ce fut quasiment terminé, Jacob ne put s’empêcher de la féliciter, jugeant son œuvre très inspirante – et c’était dommage que ça ne soit temporaire, que le temps d’une journée, mais il se promit de photographier sa petite sœur sous tous les angles pour en garder un impérissable souvenir. « Wouah » souffla Rachel, éberluée. Bouche bée, elle s’observa en silence, avant de pousser un cri enthousiaste « c’est trop beau hein Jake ? Hein c’est beau ? » Et Jacob ne put qu’opiner de la tête. Son seul regret étant que ça doit déjà terminé, c’était bien trop court. Il devrait s’en aller, accompagné par Rachel, et tourner le dos à cette inconnue tellement belle – mais qu’il ne pouvait décemment pas aborder sans paraître malpoli. « Je crois que ça lui plaît. Merci à vous... » il se tut, songeur. « Je me rends compte que je ne connais même pas votre nom. Ce n’est pas très juste, puisque vous connaissez le mien » sourit-il, joueur. Il ne se sentait pas beaucoup plus à l’aise qu’au début, mais il avait conscience de ne pas avoir beaucoup de temps à lui accorder, il y aurait bientôt d’autres enfants qui souhaiteraient se faire maquiller, la journée n’étant pas encore finie. Et Jacob, s’il partait sans au moins connaître son nom, savait déjà qu’il le regretterait toute sa vie.    

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Jacob & Sarah

Sarah sourit à la petite fille qui lui expliquait comment sa barbe à papa était gigantesque et puis la gamine acquiesça aussi au fait qu’elle l’était et puis elle était surtout la préférée de Jacob et que c’était un secret parce qu’il disait toujours que c’était pas vrai. Elle hocha la tête et fit un clin d’œil complice à la petite. "Promis, ça restera entre nous." Elle se mit à maquiller la petite princesse blonde qui allait devenir l’hôte d’un ourson plutôt téméraire. La petite a l’air de devoir se concentrer un peu pour ne pas devoir bouger et du coup. Sarah trouve chouette une grande famille, ça donne des tas de gens sur qui on peut compter quoi qu’il arrive. Certainement quelque chose qui lui manquait. Petite, elle avait toujours voulu des frères et sœurs et puis ça lui était passé lentement. Elle avait des amis à la place. Tout avait basculé à nouveau quand elle était devenue orpheline. Quand on a plus du tout de famille, les choses deviennent vite compliquées. Elle en savait quelque chose. Et elle qui avait toujours voulu des enfants n’en voulait aujourd’hui plus du tout. Elle ne pouvait pas donner naissance à des enfants dans l’environnement dans lequel elle vivait. Impossible. Jacob n’est pas tout à fait d’accord, la moitié sont des ados ou des enfants ce qui fait que ce n’est pas de tout repose. Elle hoche la tête, c’est sûre que ça doit pas être évident. "Étant fille unique, je vous trouve chanceux." C’est rare qu’elle parle d’elle, peut-être est-elle un peu trop détendue aujourd’hui. Mais ça n’a pas d’importance, elle ne donne pas d’informations capitales non plus. Et puis le silence revint, elle n’était pas le genre que le silence dérangeait, il était même souvent plus confortable pour elle que de devoir faire la conversation.

Jacob la complimenta sur son travail et puis après avoir mis les touches finales et sprayer tout ça pour que ça tienne bien, elle donna le miroir à la petite fille pour qu’elle puisse se regarda. Elle avait l’air super contente et émerveillée. C’était le plus beau cadeau que les enfants lui faisaient. Un coup d’œil en arrière et elle vit qu’il n’y avait pour l’instant pas d’enfants derrière la petite Rachel. La journée était quand même bien avancée et les familles ne tarderaient pas à quitter la petite foire, pour la plupart en tout cas. Cette petite fille était tellement adorable que Sarah n’avait pas envie de la presser à quitter son siège. Son grand frère la remercia et elle lui sourit un instant avant de baisser les yeux quand il lui dit ne pas connaître son nom tandis qu’elle connaît le sien. "Je… Sarah." Et elle détourna légèrement les yeux, pas tout à fait à son aise. "Tu voudrais que je te fasse des oreilles comme l’ours avec tes cheveux ? Deux tresses enroulées ?" Et puis elle se tourna vers Jacob. "Et j’ai un spray coloré qui s’en va au lavage si vous êtes d’accord ?" Elle n’avait pas envie de se retrouver à ne rien faire et puis elle prenait toujours soin des enfants dont elle s’occupait pour qu’il soit content et rentre chez eux avec un grand sourire ravi. Elle préférait milles fois cela plutôt que de servir des cafés à des adultes comme elle le faisait dans son deuxième emploi. Même si d’habitude elle proposait plutôt ce genre d’extra au maman accompagnée de leurs filles… Jacob avait l’air d’être quelqu’un de bien et il regardait sa petite sœur avec tant de douceur qu’elle ne pouvait imaginer qu’il soit du genre méchant… même si elle avait bel et bien appris que presque n’importe qui est capable du pire. Il n’y avait qu’à voir sa situation.

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Sarah & Jacob

Jacob commençait à être de plus en plus mal à l’aise, parce qu’il connaissait suffisamment sa petite sœur pour savoir qu’elle n’avait pas sa langue dans sa poche. Rachel avait toujours tendance à parler, à raconter n’importe quoi et, surtout à mettre les deux pieds dans le plat comme seule une petite fille était capable de le faire. D’abord, elle parla de sa barbe à papa, puis du fait qu’elle était la préférée de Jacob et ce dernier se demanda ce qui allait suivre. Elle se laissa pourtant maquiller en silence, toute heureuse de devenir un ourson, alors qu’une heure plus tôt elle voulait être une abeille. Jacob expliqua qu’il avait beaucoup de frères et sœurs et la jeune femme lui avoua être fille unique, si bien qu’elle le trouvait chanceux. Il posa à nouveau son regard sur Rachel qui lui lança un regard appuyé, sous son maquillage d’ours à moitié fini, et Jacob finit par sourire. « Je dois l’être, sans doute » reconnut-il. Même si c’était épuisant, d’être constamment appelé par ses parents pour gérer les plus jeunes, il était heureux de cette situation. Peut-être parce qu’il avait l’habitude, mais il ne se voyait pas fils unique. Ce devait être difficile à vivre pour la jolie jeune femme, mais au moins, elle devait avoir toute l’attention de ses parents, c’était le point positif. Jacob, lui, n’avait pas vraiment eu beaucoup d’attention, fratrie oblige, à part quand il devait se comporter en aîné. Après que Rachel se soit métamorphosée en adorable ourson, Jacob osa demander à l’inconnue comme elle s’appelait, puisqu’elle savait son nom, mais lui l’ignorait. Sarah. Il se répéta ce prénom dans son esprit et le trouva doux, aussi beau qu’elle. Mais bien sûr, il se garda bien de le lui dire. Il n’était pas du genre à flirter ouvertement avec une femme, surtout quand il ne la connaissait pas, il n’oserait pas. Question de timidité, de pudeur ou de politesse, au choix, mais il n’en ferait rien. « Sarah » répéta-t-il simplement, le regard rêveur.

Puis elle demanda à Rachel si elle voulait également un coup de spray coloré et l’enfant approuva d’un hochement frénétique de la tête avant de jeter un regard suppliant à son grand frère. Celui-ci, vaincu, lui donna l’autorisation d’un sourire et il attendit que ce soit fini. Pourtant, il n’en avait aucune envie, il n’avait pas envie de partir et de redescendre sur terre, il aurait préféré que ce moment soit éternel, Sarah, lui, Rachel, tous les trois dans une bulle qui ne concernaient qu’eux. « Dis, t’as un amoureux ? » demanda soudain la petite fille en levant de grands yeux curieux à Sarah. Jacob sentit son cœur s’arrêter de battre et il s’exclama « Rachel ! » en lui adressant un regard sévère. Ses joues prirent une jolie teinte rose et il attrapa la main de sa sœur. « Nous avons assez abusé de votre temps, je crois. Je suis désolé... On y va » et sur ce, il entraîna la fillette dans son sillage. Rachel commença doucement à geindre et Jacob s’arrêta finalement. « Quoi ? » lui demanda-t-il, agacé. Sa petite sœur lui lança un regard accusateur. « T’es bête, Jake. Très, très bête » comme il faisait mine de ne pas comprendre, la fillette désigna le stand du maquillage du menton. Il n’y avait pas à dire, elle était très dégourdie pour son âge. Il poussa un soupir et capitula. D’accord, d’accord. Mais c’était uniquement pour lui faire plaisir. Il tourna les talons, toujours en tirant derrière lui sa petite sœur machiavélique, et retourna vers le stand. « Dites, hem... vous ne voudriez pas aller boire un verre, par hasard ? Juste un verre, bien sûr » il ne put s’empêcher de préciser.  Tout ça, c’était de la faute de Rachel.      

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Jacob & Sarah

Concentrée sur son travail, elle l’écouta quand même, même s’il ne parlait pas non plus trop. Une grande famille, elle en rêvait parfois. Elle avait d’ailleurs longtemps espérer faire des enfants, mais ce n’était plus le cas, du moins pas dans la situation dans laquelle elle était. Il lui demanda son prénom et après une légère hésitation, elle le lui donna. Que risquait-elle ? Elle se tourna vers lui quand il prononça à son tour son prénom et se demanda ce que voulait dire ce regard qu’elle avait vu chez lui. Ne voulant pas vraiment se poser la question finalement, elle se concentra sur la petite fille et puis proposa un extra parce qu’elle serait trop mignonne. Elle vit l’échange de regard entre le frère et la sœur et se dit qu’effectivement, Jacob ne devait pas dire non souvent à la petite Rachel. Elle fit donc les tresses à l’enfant puis les tourna et les attacha pour en faire des pseudos oreilles et puis les lui spraya pour que ses cheveux deviennent un peu rose. Elle était ravissante cette petite fille. Elle lui sourit et puis cligna des yeux plusieurs fois devant la question de la petite. Est-ce qu’elle avait un amoureux… bonne question, pas de réponses aisées. Son frère la coupe en l’interpellant et puis la saisit par la main tandis qu’il annonce qu’ils ont assez abusé de son temps et puis entraîne Rachel. Elle n’a même pas eu le temps de répondreentièrement, juste celle de dire aurevoir. "Non pas d’amoureux, mais… euh okay, bonne journée." Sarah ne peut s’empêcher de les observer s’éloigner. Elle se demande pourquoi il s’est senti obligé de s’enfuir aussi vite. Ce n’est pas comme si les enfants ne lui posaient jamais la question… c’était une question qui n’apparaissait pas tous les jours, mais qui faisait quand même partie des standards.

Vu qu’il n’y a pas d’enfants directement derrière eux, elle en profite pour ranger un peu, la journée est déjà bien avancée. Elle resserre également son écharpe, elle commence à avoir un peu froid à rester immobile ou presque à son stand. Sarah se redressa en entendant des pas et elle se retrouve face à face avec Rachel et son grand frère à nouveau. Elle se demande ce qu’ils veulent. Il lui propose d’aller boire un verre, juste un… Elle ouvre la bouche et puis la referme. Quelle drôle de demande. Elle sourit doucement et puis secoue la tête. "Euuh… non." Elle se mord doucement la lèvre et puis de dit qu’elle a peut-être été un peu brutale dans sa réponse. Elle ne peut pas aller boire un verre avec lui pour plusieurs raisons, mais là… il y a sa petite sœur. Elle doit faire attention à ce qu’elle dit. "Je ne peux pas quitter mon poste. Je suis désolée." Elle n’était pas vraiment sûre de la raison pour laquelle elle se sentait obligée de s’expliquer, mais c’était le cas. Et puis elle avait répondu qu’elle n’avait pas d’amoureux, ce qui était techniquement vrai vu qu’elle n’était pas amoureuse, mais elle était en couple quand même… et pas avec un enfant de chœur. Elle stresse un peu. Elle ne veut pas le vexer, il a l’air gentil, mais on ne sait jamais. Et puis cette petite fille est absolument adorable, elle ne voudrait pas la fâcher.

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Sarah & Jacob

Jacob était passé de la petite gêne au malaise suprême et c’était probablement pour cette raison qu’il fit preuve d’une rare impolitesse en s’enfuyant ainsi, mais il n’avait pas prévu que Rachel pose une telle question à Sarah, de façon aussi impromptue. Il n’avait surtout pas envie de mettre la jeune femme  mal à l’aise et résultat, c’était lui qui l’était. Pourtant, Rachel lui fit rapidement comprendre, une fois qu’il se fut détourné, que son comportement n’était pas très adapté et, tout penaud, il fit demi-tour pour se rattraper. Pris d’un élan soudain, sans vraiment réfléchir, il se jeta à l’eau et lui demanda si elle souhaitait aller boire un verre avec lui et en toute franchise, il ne s’attendait pas à ce qu’elle dise un non aussi catégorique. L’expression du visage de Jacob changea, passant de l’espoir à la déception franche, tandis qu’il restait immobile. Il sentit la petite main de Rachel se crisper dans la sienne, comme si c’était à elle que Sarah venait de dire non. La jeune maquilleuse se justifia ensuite en expliquant qu’elle ne pouvait pas quitter son poste et le regard de Jacob s’éclaira. « Ce n’est pas grave, ça ! On a qu’à dire qu’on peut aller boire un verre à la fin de votre travail ? Ce soir ? Ou demain, je suis disponible demain aussi. Après-demain... » en réalité, avec ses études de médecine, il n’était pas si disponible que ça, mais il trouverait bien, il ne pouvait quand même pas sortir son agenda et étudier son planning pour voir quand il pourrait caser Sarah. Puis si c’était à un autre moment, ils n’auraient pas Rachel dans leurs pattes et ça, ce n’était pas négligeable.

Il leva les yeux vers Sarah, essayant de comprendre son refus. Peut-être qu’il ne lui plaisait pas, tout simplement. Elle avait inventé cette excuse par pure politesse, non pas parce qu’elle ne pouvait quitter son poste, mais tout simplement parce qu’il n’était pas son genre – et il ne savait ce qui était pire à encaisser. Il réfléchit un instant, sembla peser le pour et le contre et reprit « Vous venez de dire que vous n’aviez personne dans votre vie... rien ne vous empêche donc de boire un verre, non ? Et puis même, ce serait en toute amitié... » précisa-t-il d’un ton qui se voulait enjoué. C’était presque vrai, d’ailleurs, Jacob n’avait pas l’intention de faire quoi que ce soit d’autre, il voulait juste partager un bon moment avec elle, pouvoir discuter au chaud et pas au beau milieu d’un parc parmi les cris des enfants. Non Cela lui resterait en mémoire et il dû se faire violence pour ne pas abandonner et tourner les talons, s’il n’avait pas été déjà sous le charme de la jeune femme, c’était peut-être ce qui serait arrivé. Mais cette fois, il voulait vraiment comprendre, résoudre cette énigme, savoir pourquoi elle ne voulait pas. « Il est gentil mon frère, pourquoi tu dis non ? » crut bon d’insister à nouveau Rachel en posant sur Sarah un regard presque furieux, ce qui, en d’autres circonstances, aurait été assez amusant venant d’une petite fille de cinq ans. Mais cette fois, Jacob la disputa d’un œil agacé. Elle se mêlait vraiment de ce qui ne la regardait pas !      

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Jacob & Sarah

Elle était consciente d’avoir été brutale en disant purement et simplement non et ce, assez rapidement. Elle s’en voulait un peu, elle ne voulait pas être méchante et puis il avait l’air gentil, même si les hommes pouvaient facilement cacher leur vrai visage, elle en avait la preuve chez elle. Elle avait pu lire la déception franche sur son visage et sur celle de la petite aussi. Du coup, elle décide de s’expliquer un peu plus, elle ne peut pas quitter son poste, c’était la vérité la plus simple et ça lui évitait d’autres explications plus compliquées. Mais la lueur dans les yeux du jeune homme la firent baisser légèrement les yeux, elle allait devoir donner plus de détails et elle n’aimait pas spécialement ça… surtout qu’elle venait de dire qu’elle n’avait pas d’amoureux, ce qui était strictement la vérité, mais qui paraîtrait certainement comme un mensonge à leurs yeux. Il trouve d’ailleurs vite une solution, il propose d’y aller après son travail ou alors le lendemain ou le surlendemain… Elle reste silencieuse, elle ne sait pas trop quoi dire en fait. Sarah l’observa un instant, il avait l’air charmant, pas de méchanceté apparente, des yeux clairs et francs… et puis il était beau. Il venait d’une famille parfaite également… qu’est-ce qu’il voulait aller boire un verre avec elle ? Un mystère. Il se remet à parler, elle a dit qu’elle n’avait personne dans sa vie alors rien ne l’empêchait d’aller boire un verre et puis ce serait de toute façon en toute amitié. Et puis voilà que Rachel s’en mêle également et veut savoir pourquoi elle a dit non vu que son frère est gentil. La petite fille n’avait vraiment pas l’air contente et elle se fit disputer d’un regard par son frère.

La jeune femme sourit doucement et puis le perdit à nouveau. Dans le fond, elle aimerait bien pouvoir dire oui, juste passer un petit moment hors du temps avec Rachel et son frère, vu qu’il y aurait Rachel, elle serait en sécurité… et puis juste passer un moment de plus hors de chez elle ne pouvait que lui faire du bien. Elle se baisse un peu pour regarder Rachel. "Je suis sûre que ton frère est très gentil, ne t’inquiète pas." Elle se redresse et puis regarde Jacob une seconde avant de baisser les yeux. "Je vis avec quelqu’un et c’est très compliqué." Compliqué ? Dans le fond pas vraiment. Elle haït et craint l’homme avec qui elle n’a pas le choix de vivre, mais ce ne sont pas des choses qui se disent. "Je suis vraiment désolée, mais je dois rentrer tout de suite après avoir fermé mon stand." Elle se mord doucement la lèvre. Oui elle doit rentrer vite ou son mec allait se mettre encore en colère. La dernière fois, il l’avait enfermée pendant plus de 24 heures dans la minuscule buanderie de leur appartement… depuis elle cachait un peu de nourriture et des bouteilles d’eau dans tous les placards et les pièces. Elle tremblait rien qu’à l’idée de rentrer. Elle secoue doucement la tête en souriant tristement. "Vous ne voulez pas vraiment mieux me connaître et puis je travaille dans un café, parfois des horaires doubles, je ne sais même pas quand ça pourrait être éventuellement possible." Elle hausse doucement les épaules. Elle ne lui ment pas, elle ne dit juste pas tout, ils ne se connaissent pas de toute façon. Et puis le fait qu’elle vit avec quelqu’un le fera certainement tourner les talons de toute façon.

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Sarah & Jacob

Elle avait dit non. Jacob restait liquéfié sur place, littéralement, car on lui avait rarement dit non. Sans doute que le fait qu’il n’invitait jamais une femme à boire un verre devait jouer là-dessus, aussi. Mais il ne comprenait pas pourquoi, parce qu’elle venait de dire qu’elle était célibataire, du moins c’était ce qu’il avait compris, puis elle ne risquait rien. C’était Jacob, pas un inconnu rustre et peu éduqué, lui, il avait des principes très élaborés, la preuve puisqu’il refusait les relations sexuelles avant le mariage – alors il ne tenterait rien qui puisse la mettre mal à l’aise, même si tout ça, elle l’ignorait. Ne voulant pas partir sans avoir obtenu des réponses, il l’interrogea davantage et elle expliqua qu’elle vivait avec quelqu’un et c’était compliqué. Jacob fronça les sourcils, comprenant alors qu’elle était en couple mais, vraisemblablement, pas amoureuse. Et il sembla lire dans son regard comme une lueur de tristesse et, pire que tout, de peur. Sarah était terrorisée et des femmes comme ça, à l’hôpital durant ses gardes, il en avait déjà vu. « Je... je comprends » en réalité, non, il ne pouvait pas comprendre, et il n’était même pas certain de saisir ce qu’elle voulait lui dire. Mais il n’insista pas, ne lui proposa pas de décaler un autre jour ou même de venir lui rendre visite là où elle travaillait, il avait suffisamment de tact pour comprendre que ce n’était pas le moment choisi. Pourtant, il réfléchit un instant et reprit « Mais je ne peux pas partir sans me retourner, je suis désolé, pas maintenant que je sais que quelque chose cloche. Je suis un futur médecin, vous savez, et si je pars, je n’aurai pas la conscience tranquille » quelque chose de l’ordre de la non-assistance à personne en danger, se disait-il.

Il tenta de sourire, un peu en vain. La seule certitude qu’il détenait, c’était qu’elle était malheureuse au sein de son couple, le reste, il ne pouvait que le supposer. Et Jacob n’était pas devin, à peine médecin, ce qu’il ne serait pas avant quelques années. Il lâcha la petite main moite de sa sœur et fouina dans la poche de sa veste pour en retirer son agenda, bien pratique pour noter tout ce qu’il avait à faire – et Dieu seul savait combien il en avait. Il déchira un petit bout de papier et griffonna quelque chose dessus avant de le tendre à Sarah. « C’est mon numéro. Vous n’êtes pas obligée de le garder, vous... vous pouvez très bien le jeter dès que je serai parti. Mais si jamais vous changez d’avis, un jour, appelez-moi » enfin, il leva les yeux vers elle. Elle était terriblement jolie, d’une de ces beautés naturelles qu’il aimait. Il sut, alors, qu’il avait raison, il ne pourrait pas partir sans un mot de plus, il ne le supporterait pas. Saleté de conscience professionnelle. Il voulait s’assurer qu’elle allait bien, qu’elle ne risquait rien, parce qu’il finirait par s’inquiéter et par ne plus dormir de la nuit.  

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Jacob & Sarah

La situation n’était pas vraiment des plus évidentes pour la jeune femme et cela ne devait pas être aisé pour Jacob non plus. Elle se sentait vraiment mal de devoir décevoir ses espoirs, même si elle ne comprenait pas bien ce qu’il pouvait voir en elle pour vouloir l’inviter à boire un verre… Elle n’eut pas le choix de lui donner quelques explications, elle le lui devait bien, il avait l’air gentil. Alors elle lui donna le minimum qu’elle pouvait, elle était en couple et elle devait rentrer tout de suite après son travail, de plus elle travaillait beaucoup, ce qui empêchait le reste de sa vie sociale. Logique, non ? Il dit comprendre. Et elle, devant lui, elle a un peu honte. Sarah ne dit plus rien, elle s’attend à ce qu’il fasse demi-tour agacé et qu’il disparaisse. Mais non, il reste là. Elle relève un peu la tête quand il se remet à parler. Il ne peut pas juste s’en aller. Elle ne comprend pas… enfin jusqu’à ce qu’il dise que c’est parce que quelque chose ne va pas et qu’il le sait. Il va devenir médecin et il n’aurait donc pas la conscience tranquille de juste la laisser là. Elle ne savait clairement pas quoi dire. Elle n’aurait jamais pensé qu’il en devine autant. En a-t-elle trop dit ? Certainement. Ça lui fait peur. Il faut qu’elle se rattrape un minimum. Certes, le mec avec qui elle vit la terrorise, mais personne ne doit trop en savoir.

Elle l’observa du coin de l’œil tandis qu’il récupérait un agenda puis du papier et qu’il notait quelque chose dessus. Il le lui tendit en lui disant que c’était son numéro. Elle tendit doucement la main pour le récupérer tandis qu’il expliquait qu’elle pourrait le jeter si elle le voulait, mais que si elle changeait d’avis, elle pourrait l’appeler. Elle regarde le morceau de papier et puis lève les yeux sur lui alors qu’il a déjà fait de même. Emprisonnée un instant dans son regard, elle a la drôle d’impression qu’il peut lire en elle très facilement, c’en est un peu effrayant. Elle hoche doucement la tête. "Merci. Je le garderais." Elle ne savait pas bien pourquoi elle avait dit cela, mais elle le ferait. Ce serait une petite lueur d’espoir cachée à quelque part. Elle sourit légèrement. "Je vais bien, aucune raison de s’inquiéter. Vraiment." Il faut qu’elle le rassure un peu plus, non ? "Je travaille dans le la vieille ville, dans un café." Elle lui donna même le nom du café. Pourquoi ? Simplement parce qu’elle ne voyait pas le mal à cela et puis elle était certaine qu’il n’y viendrait jamais. Pourquoi y viendrait-il ? Aucune raison. "Je vous promets de faire attention si ça peut vous rassurer." À quelque part, cela faisait chaud au cœur de tomber sur un inconnu qui s’intéressait un minimum à elle et qui s’inquiétait un petit peu… surtout qu’il était mignon et qu’il avait l’air d’avoir le cœur sur la main. Et même si elle ne faisait pas vraiment toujours confiance à son jugement, la petite Rachel aimait bien trop son frère pour qu’il ait un mauvais fond.

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Sarah & Jacob

Bien sûr qu’il était un peu déçu, mais cela faisait partie du jeu, c’était les règles. On ne gagnait pas à tous les coups, même si dans toute sa fierté, ou son optimisme, Jacob s’était attendu à une autre réponse. Il ne pouvait pas lui en vouloir de refuser, surtout maintenant qu’il savait qu’elle avait déjà quelqu’un dans sa vie – il aurait dû s’en douter, après tout, jolie comme elle était, elle devait être courtisée par beaucoup d’hommes. Chanceux était celui qui avait su la conquérir, même si Sarah avait assuré qu’elle n’était pas amoureuse. Pourquoi donc, si elle ne l’était pas, était-elle en couple ? Y était-elle obligée ? Tant de questions qui hantaient Jacob, sans qu’il ne puisse se permettre de demander. Alors, pour compenser, il préféra lui donner son numéro et lui tendit le bout de papier en expliquant qu’elle pouvait l’appeler quand elle le voulait, il était là pour ça. Puis elle lui assura qu’elle allait bien, qu’il n’y avait pas de raison de s’inquiéter et doucement, il hocha la tête. « Je vous crois » il ne pouvait pas dire autre chose, il ne pouvait pas insister au risque qu’elle se braque, ne pouvait pas lui dire c’est faux ! Vous n’allez pas bien alors il se contenta d’assurer qu’il la croyait, même s’il s’inquiétait. Il ne comprenait même pas pourquoi il s’inquiétait pour une parfaite inconnue, d’ailleurs, il avait déjà fort à faire avec sa famille et ses amis, pourquoi s’embêter de quelqu’un qu’il ne connaissait pas ? Sans doute parce que, quelque part, elle le touchait. A son regard, sa façon de lui sourire et de lui parler, elle avait éveillé quelque chose en lui qu’il ne saurait nommer ni expliquer, mais qui était réel – et sincère.

« D’accord, c’est noté. Je pourrais y passer, seulement si vous le souhaitez » proposa-t-il après qu’elle lui ait donné le nom de café où elle travaillait. Si elle le lui donnait, c’était bien pour une raison, se disait-il. Elle avait envie qu’il vienne, même inconsciemment, tâcha-t-il de se convaincre. Il ne risquait pas grand-chose à lui rendre visite, et elle non plus, dans tous les cas. Ce serait une visite de courtoisie, juste pour discuter un peu, ou même s’assurer qu’elle allait bien, car c’était le plus important. Sarah semblait cacher quelque chose, un lourd secret, et même s’il ignorait de quoi il retournait, il avait conscience que cela la perturbait suffisamment pour qu’elle ne puisse pas en parler. Il se retint de lui poser davantage de questions et fut touché qu’elle lui jure de faire attention à elle, puisque cela semblait lui tenir à cœur. « Merci » murmura-t-il en la regardant dans les yeux. Puis il se pencha vers sa petite sœur et lui sourit « On y va cette fois, Rachel ? Sarah a du travail » l’enfant, à contrecœur, approuva faiblement. Non pas que l’idée enchantait Jacob, mais il comprenait qu’elle avait besoin d’être seule et lui-même avait envie de réfléchir à tout ce qui venait de se passer. « De toute façon, vous avez mon numéro, n’hésitez pas, je serai très heureux de vous entendre » il lui souhaita bon courage et s’éloigna d’un pas gauche, un sourire crispé sur le visage. Il espérait qu’elle l’appelle, il l’espérait de tout cœur. 

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Jacob & Sarah

Elle a pris son numéro et c’est déjà quelque chose pour la jeune femme. En fait, elle est touchée qu’il s’inquiète un peu pour elle sans vraiment savoir pourquoi. En règle générale, ça a plutôt tendance à l’agacer. Peut-être parce que c’est un médecin et sûrement qu’il n’y avait que sa conscience professionnelle. Peut-être… Il dit la croire et même si elle se doute que ce n’est peut-être pas tout à fait vrai, elle apprécie le geste également. Pour éviter qu’il s’inquiète encore plus inutilement, elle lui donne le nom du café où elle travaille, il pourra toujours venir voir par lui-même. Il dit pouvoir y passer mais seulement si elle veut, elle hoche simplement la tête pour consentir à ce qu’il passe. Cela lui ferait plaisir de revoir la petite Rachel et peut-être bien que son grand-frère également. Parce qu’il avait l’air sincère et vraiment sympathique, elle finit par lui promettre de faire attention à elle, c’est ce qu’elle peut faire de mieux. Elle se retrouve prisonnière de son regard un instant quand il la remercie et puis il annonce à sa petite sœur en se baissant qu’il est temps de partir. "Bonne journée." Elle leur fit signe et puis baissa légèrement la tête avant de la hocher quand il lui rappelle qu’elle a maintenant son numéro et qu’elle ne doit pas hésiter. Elle n’hésitera pas, si elle en a vraiment besoin. Enfin peut-être qu’elle hésitera. Mais elle l’a maintenant, donc si vraiment quelque chose se passe, elle pourra l’appeler.

La fin de sa journée fut plutôt courte et la jeune femme ne se départissait pas d’un sourire lumineux. Les enfants en étaient principalement la cause, mais avoir eu une conversation agréable avec un adulte faisait également partie des raisons de son sourire. Et puis il avait été charmant. Une fois tout son matériel rangé, elle prit le chemin de son appartement. Elle n’avait aucune envie de rentrer bien évidemment, alors elle prit son temps… tout en rêvassant à une vie où elle pourrait avoir plus de libertés… elle était consciente de devoir partir et le quitter, mais elle ne pouvait pas, elle en avait bien trop peur. Et s’il la retrouvait ? Il lui avait promis des souffrances terribles. Alors elle marchait au pas. Pour l’instant encore. Peut-être qu’un jour, elle oserait s’en libérer. Elle l’espérait. Perdue dans ses pensées, elle ne s’assombri qu’à peine en arrivant en vue de l’appartement. Et contrairement au reste du temps, elle avait encore un sourire quand elle y pénétra. Peut-être n’était-il pas rentré et ce serait une vraiment bonne journée. Mais non, soudain il était devant elle. Il prit son menton entre ses doigts et l’observa. Le sourire de la jeune femme avait disparu, mais à son regard, elle comprit que c’était trop tard. Il lui posa des questions sur sa journée, l’accusa de le tromper… elle eut beau se justifier, cela ne changea rien, la colère de cet homme augmentait encore et encore. Et puis soudain, elle fut violemment projetée au sol. Une claque violente du revers de la main. Elle ne l’avait pas vue venir, il ne l’avait jamais frappée. Oh il avait fait preuve d’abus sous différentes formes, mais jamais de vrais coups. La lèvre fendue, choquée, elle le regardait… effrayée. Fou de rage, il s’approcha encore et lui saisit les cheveux. Un coup de pied sur le côté et puis il la traîna purement et simplement par les cheveux jusque dans leurs chambres où il la jeta sur le lit. L’enfermant dans cette pièce, il lui promit de revenir vite s’occuper de son cas. Tremblante et mortifiée, elle se recroquevilla dans le lit en fermant les yeux. Elle essaya de penser à autre chose, penser à tous ces enfants qu’elle avait maquillé et leurs petits visages heureux. Mais arrivé, à Rachel, les larmes se mirent à couler sur son visage.