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 Acting naughtier than we really are | Jedvy

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MessageSujet: Acting naughtier than we really are | Jedvy   Acting naughtier than we really are | Jedvy EmptyJeu 25 Aoû - 22:15


JEDVY - I can be the subject of your dreams : your sickening desire


C’était comme un jeu, pour passer le temps, pour panser ses plaies avant la nouvelle bataille avec Meo. Oui. C’était comme un jeu, pour apaiser le vide, pour oublier un instant à quel point tout était pourri. Y avait comme un gout de danger avec ce jeu, frôler le feu et risquer de se bruler les ailes.  Et ça qui était bon. Sentir son cœur battre à cent à l’heure, jouer au chat et à la souris avec lui.
Jed c’était quelque chose. Un lien entre le passé et l’avenir, entre la Dolly qu’elle était et l’Ivy qu’elle deviendrait. Y avait dans ses yeux une lueur d’intérêt à chaque fois qu’elle se collait à lui, mais dans son cœur une morale beaucoup trop carrée pour oser franchir la ligne. Et ça s’était rassurant. Savoir qu’elle aurait beau tirer, forcer, inciter Jedediah à la toucher, il ne le ferait pas. Ou alors tout simplement pour la repousser. Mais jamais pour la baiser. Pas comme eux.
Alors ouais, c’était devenu un jeu. Bien trop malsain pour être réellement amusant, mais c’était mieux que rien. Mieux que les engueulades sans fins avec Meo qui la laissant sans air allongée sur le sol, les larmes pleins les yeux et le cœur trop fatigué.  Parce qu’elle en pouvait plus Ivy, elle était à bout de souffle, au bout de sa vie. Sentimentalement parlant.

Ivy avait surmonté les épreuves, elle avait trouvé les clés de chez Jed, un jour alors qu’elle visitait Aden. C’est fou comme le hasard est bien fait pas vrai ? Quand votre meilleur ami est le propriétaire du gars que vous avez décidé d’emmerder. Oups. Promis elle a pas fait exprès. Alors elle avait subtilisé les clés en détournant l’attention d’Aden avec une veste pailleté et en avait fait un double avant de les reposer sur leur crochet. Depuis Ivy avait accès à l’appartement de Jedediah nuits et jours. Et croyez-moi, ça c’était vraiment marrant. Surtout sa tête, quand y a cette veine qui palpite au niveau de son cou, qui montre qu’il est énervé. Ca vaut tout l’or du monde. Et ça la fait bien trop rigoler.
Elle est pas méchante Ivy, avec ses jeux stupides qui vous pousseraient un soldat de la garde royale londonienne à bout. Non. Vraiment, elle est pas méchante. Elle a juste ce besoin d’attention qui est bien trop envahissant, cette solitude qu’elle arrive pas à combler, comme un trou sans fond qui ne finirait jamais. Alors elle fait de son mieux Ivy, pour arrêter de pleurer, pour arrêter de vouloir crever. Elle se cherche des excuses Ivy, pour sourire à la vie, pour rigoler un peu , parce que quand elle a le droit pas vrai ?
Alors ouais aujourd’hui elle s’est faite belle, elle a mis des talons vertigineux et un rouge à lèvre bien trop rouge pour son âge. Ses yeux sont charbonneux et ses sourcils parfaitement dessinés. Ses pommettes aussi. D’un rose pâle qui colore un peu sa peau porcelaine. Elle attire les regards Ivy, parce qu’elle est putain de belle, dans sa misère, dans sa détresse, avec son regard miséreux. Ouaip, elle est belle Ivy parce qu’au fond elle a que ça pour elle. Sa beauté et sa folie.
Et elle marche fièrement Ivy, la tête haute quand elle sort de l’ascenseur. Dernier étage, elle allait pas non plus prendre les escaliers pas vrai ? Y a personne dans le couloir. Dommage, elle aurait aimé faire un scandale. On se serait souvenue d’elle, fille ou maitresse, qui sait. Bien trop voyante pour ne pas être une nana que Jedediah aurait appelé pour épancher sa solitude, sa frustration. Ses démons.
Ivy ouvre la porte et balance ses chaussures dans l’entrée sans aucun ménagement. Un peu comme un premier avertissement pour Jedediah, quand il rentrera. Il verra la paire d’escarpins rouge sang, aux talons meurtriers. Et il saura qu’il doit se préparer. Mais se préparer à quoi ? Direction la cuisine Ivy dépose son manteau sur une chaise, bien en évidence. Comment le rater en même temps, c’est peu probable qu’il en possède un de la sorte, en fourrure, d’un blanc presque trop éclatant. Elle ouvre le frigo pour en sortir une bouteille de champagne. Dom Perignon. Plus cliché, ça n’existe pas. Mais pourquoi pas après tout, elle peut se la jouer James Bond Girl.
Alors Ivy ouvre la bouteille, la mousse coule de partout et ça la fait rigoler. Un peu. Elle porte le goulot à la bouche et avale. Les bulles pétillent sur son palet avant de s’évanouir et le doux gout de l’alcool envahit sa bouche. Claquement de langue. Elle apprécie la saveur un peu sucrée.  Deuxième gorgée, direction le salon, elle déboutonne d’une main son chemisier avant de le faire tomber en plein milieu, sur la télé. Troisième gorgée. Direction la chambre. Elle pose un instant la bouteille au sol, avant de dézipper sa jupe en cuire, cette dernière tombe au sol dans un bruit mat, envahissant les escaliers. Et Ivy tombe face à son reflet. Elle s’arrête pour se dévisager, se regarder, son corps dévoré par l’encre et les clous, comme pour camoufler la vérité. Son corps affamé qui commence à perdre le peu de courbes attirantes qu’elle possédait. Pas grave. Elle aura plus de contrat en lingerie comme ça.
Ivy pousse la porte de la chambre et dépose la bouteille de champagne sur la table de chevet. Cette chambre, elle la connait. C’est sa pièce préférée. Surtout pour le lit en fait, bien trop grand pour la gamine qu’elle est, Ivy a l’impression de nager sur un nuage. Que si elle dormait là-dedans, elle ferait que rêver agréablement. Doucement elle fait passer sa brassière en dentelle par-dessus sa tête et l’accroche à la porte. Comme un dernier drapeau. La dernière pièce du puzzle avant le cadeau. Fini la chasse au trésor Jed, t’es arrivé.
Et elle reste là, en string noir, cheveux dégoulinants en boucles sur ses épaules. Elle à l’air bien trop fragile Ivy, avec son petit corps d’enfant au milieu de cette chambre d’adulte. Et pendant un moment, elle sent une bouffée de panique. Parce que ça lui rappelle quelque chose de douloureux. De bien trop dégradant. D’eux. D’elle. De la célébrité à portée de caresse. Quatrième gorgée.
Ivy se jette sans aucune grâce dans le lit, atterrissant avec douceur au milieu des oreiller. Un peu plus et elle serait prête à sauter sur le matelas, comme quand elle était gamine, pour se protéger des mauvaises pensées. Mais non. Non. A la place elle s’étale, elle s’étire. Et quand elle entend au loin la porte claquer, Ivy prends une position bien trop langoureuse : allongée sur le ventre, les jambes rejetées en arrière, elle fixe la porte, et elle ne peut s’empêcher de pouffer.
Bon retour à la maison Jedediah.

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MessageSujet: Re: Acting naughtier than we really are | Jedvy   Acting naughtier than we really are | Jedvy EmptySam 3 Sep - 13:15



Acting naughtier than we really are | Jedvy Tumblr_nycazw11th1tsfx8ro9_400

Le ciel est entre chien et loup, et renvoi en reflet percé de nuages sa douceur exquise sur le front brûlant de Jedediah. Il se sent fiévreux, et le vent frais et tendre qui caresse son front lui fait du bien. Il ferme brièvement les yeux pour en recueillir la saveur et soupir lentement, entre tristesse et mélancolie. Il se retrouve dans ses sensations troubles comme on aborderait une terre connue et abandonnée depuis dix ans. Il y a ses repères, aussi bien que dans la solitude qui l’environne : Jedediah, jamais seul, toujours isolé. Il regarde autours de lui se déployer la danse de pantins aux yeux vitreux qui chorégraphient sa vie, s’imposent dans la sienne, bouleverse un équilibre imaginaire et le réduisent en charpie.

Avant Tobias, bien avant Tobias, il y avait Ivy, pense Jedediah en réglant son pas sur la tranquillité du soir. Ivy Meister, une petite énigme drapée dans une cascade de paillettes vaporeuses. Une petite tornade en arc-en-ciel déteint qui a fait irruption dans sa vie avec si peu de retenue qu’elle possède désormais les clefs et fait état de son appartement comme s’il s’agissait du sien. C’est amusant, pense vaguement Jedediah en inspirant lentement l’air délicat. Il n’a jamais ressentit aucune irritation à cet égard, faussement en colère, profondément indifférent. Indifférent ? Non. Jedediah se reprend avec un léger froncement de sourcil. La présence imposée d’Ivy au creux de sa vie suscite chez lui bien plus que du désintérêt.

Ivy est une petite créature fragile qui chancèle sur ses talons vernis. Des chaussures fantaisies bien plus osées que celle de Beaumont, mais tout aussi absurdes, peut être un peu plus absorbées par son naturel expansif là où Beau ne porte qu’un déguisement mal ajusté. Ivy est faite sur mesure de déclin, de tristesse, de force coupée à la racine. Une petite boule de tendresse langoureuse dénaturée par un environnement perfide, se dit Jedediah en pénétrant dans le hall de l’immeuble. Il se demande pourquoi la bise du soir à apporté le souvenir d’Ivy avec lui. Peut être cette tapisserie de rose dont le ciel s’est couvert lui évoque t-il instantanément la poupée danseuse aux jambes écorchées par la faim. Peut importe. Penser à Ivy n’est pas déplaisant.

Ce n’est pas comme de penser à Tobias, se dit Jedediah en insérant la clefs dans la serrure de sa porte. Tobias qui doit certainement se trouver quelque part dans Savannah à l’heure actuelle. Tobias qui possède aussi un double de ses clefs – peut importe, il ne sera que le troisième.- Tobias qu’il aimerait jeter dehors, et pourtant la nette impression que ce geste n’aurait rien de satisfaisant persiste.

Jedediah entre. Les bais vitrées de son salon déposent sur le sol deux langues de lumières douce. Pas de Tobias, Jedediah respire un peu mieux. Derrière lui, la porte claque tandis qu’il la referme d’une main. Il ôte son manteau, dépose les clefs sur la table de la cuisine, et remarque une paire de chaussures négligemment jetées au sol, passionnément. Jedediah hausse un sourcil, et tout s’éclaire : Ivy a réussit à attirer son attention avant même qu’il n’en perçoive la présence. Excellente joueuse, la jolie fille. Jedediah ne peut s’empêcher de laisser s’étirer sur ses lèvres un demi sourire contrit.

La flaque répandu dans la cuisine est le deuxième élément qui attire son attention. Il espère que les voisins n’ont pas participé à l’entrée fracassante de la demoiselle dans son habitât privé : ce n’est pas la première fois qu’elle entre par effraction, mais Jedediah en a assez des questions et des regards. Ivy n’est pas sa maîtresse, encore moins sa pute. Peut être sa fille, du moins c’est ce qu’elle semble vouloir, dans les tréfonds de son cœur atrophié de douleur qui lui hurle toujours « regarde moi. »

Comme Elliot.

Jedediah secoue la tête. Il ne veut pas penser à elle. Il ne veut jamais penser à elle mais son esprit aimanté à l’image de son corps y revient sans cesse. Il voit le manteau, ricane, et se sent simultanément soulagé qu’elle n’ait pas croisé Tobias.

La traque est parfaitement mise en scène, il ne lui faut que deux minutes pour apercevoir la brassière qui pend comme un trophée érotique à la porte de la chambre. Jedediah sert les lèvres et fronce légèrement les sourcils. Il sait ce qu’il va trouver derrière cette porte, il sait quelle psychologie torturée attend d’être décryptée, rejetée, rassurée tout à la fois. Il soupir doucement. Avant d’ouvrir, il prend dans un plat posé sur la table et dans lequel des tas d’objets insolites sont empilés, une boîte de cachets et en avale deux. Derrière le bar Américain, il évite la flaque et se saisit de deux flûtes à champagne. Il se dirige enfin vers la chambre dont il pousse la poignée. Le tissu encore chaud effleure sa main.

La porte s’ouvre. La lumière dessine un cadre autours d’Ivy, face à lui, langoureuse dans sa position de pin-up rose, les hanches saillantes, la peau transparente. Ses os forment sous sa chaire étirée des montagnes cagneuses. Jedediah n’est pas dégoûté, il ne se sent pas mal à l’aise face à ce corps défiguré. Il considère Ivy, longuement. Il la trouve belle, dans sa maigreur. Belle de souffrances et de délicate sensibilité.

- Salut, Ivy. » Dit-il en s’approchant du lit. Lentement, il s’assoit près d’elle, sans la toucher, et son regard coule sur elle comme s’il n’avait pas vue son ventre zébré de veines pâles, ses seins courbés doucement caressés par la lumière du soir, ses bras comme deux lianes de lierre. Il pose les flûtes sur la table de chevet, et prend doucement la bouteille des mains de la jeune fille. Lentement, il sert deux verres. Les bulles pétillent en remontant à la surface. « C’est vulgaire, de boire au goulot. Te rouler nue dans mon appartement suffit, tu aurais pu prendre un verre. » Il le lui tend et apprécie instantanément la présence d’Ivy, absurde, passionnée, langoureuse, et terriblement seule.

Cette solitude dont il se sent si proche.
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MessageSujet: Re: Acting naughtier than we really are | Jedvy   Acting naughtier than we really are | Jedvy EmptyDim 11 Sep - 17:14


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L’attente n’est pas très longue, à peine quelques minutes, à croire qu’elle avait suivi un planning à la minute près. Mais non, non. Tout n’était qu’un concours de circonstances, de chance. Elle ne savait même pas si Jedediah allait rentrer ou non, s’il serait là ce soir où bien trop occupé à jouer au poker ou bien à pratiquer son métier. Stupide, stupide métier. Elle n’aimait pas cette facette de lui, cette capacité qu’il avait à pouvoir se faufiler dans la tête des gens comme s’il possédait la clé de leurs pensées.
Pourtant il n’avait jamais essayé de la diagnostiquer, et pourtant Dieu sait ce qu’il y avait à diagnostiquer avec Ivy. Elle avait un abonnement à l’hôpital psychiatrique, les tiroirs de sa commode de chevet étaient remplis piluliers et ces piluliers étaient eux-mêmes emplis de petits cachés. Ronds, ovales, roses ou bleus, de quoi faire taire le feu intérieur de ses sentiments pendant un instant, son amour, sa tristesse, sa faim. Sa putain de faim. Et elle les faisait toujours descendre dans son gosier à coup de grandes lampées d’alcool, se pâmant dans le cliché de la nana alcoolique et dépressive. C’était d’un ridicule, mais bien trop réel pour en rigoler finalement.
Alors avec Jed, c’était un peu comme jouer avec le feu, voir jusqu’où elle pouvait aller avant qu’il ne décrète qu’il était grand temps de lui foutre une camisole et de l’enfermer en cellule capitonnée pour l’empêcher de foutre en l’air un peu plus sa vie. Et parfois Ivy se disait qu’elle n’attendait plus qu’une chose : qu’il le fasse. Puis son amour pour Meo reprenait le dessus et l’idée d’être séparée de son oiseau de malheur la terrorisait.

Elle est là, avec une fine couche de dentelle pour tout vêtement, et le sourire aux lèvres en imaginant la tête de Jedediah quand il entrera dans la pièce. Est-ce qu’il hurlera ? Est-ce qu’il s‘énervera ? Ou bien rentrera-t-il dans son jeu ? Non. Non. La dernière option ne se réalisera pas. Elle le sait, elle le voit dans ses yeux à chaque fois qu’elle se colle contre lui, qu’elle s’amuse à l’aguicher, à l’attirer. Y a cette putain de vertu qui le bride, son honneur de gentlemen ou une connerie comme ça, qui fait que jamais il ne franchira la ligne qu’ils ont construit ensemble. Et au fond c’est tant mieux. Car le jeu prendrait un autre aspect et Ivy n’est pas sûr d’aimer ce qu’il en résulterait.
La porte s’ouvre, et la jeune femme tourne la tête pour observer Jedediah entrer, il ne détourne pas les yeux, il ne hurle pas, non. Il se contente de l’observer, de la détailler. Et Ivy se repait de son attention, si elle était un chaton elle se mettrait surement à ronronner pour signaler son contentement. Mais elle n’est pas un animal, alors à la place elle lui adresse un petit clin d’œil quand il vient s’asseoir à ses côtés.
Lentement, langoureusement, elle se relève et rejette en arrière ses cheveux bicolores. Elle est à l’aise, terriblement à l’aise, comme si la nudité était son vêtement préféré. Faut dire qu’elle avait l’habitude de faire tomber le tissus pour la caméra. Alors bon, c’était pas demain qu’elle serait embarrassée que quelqu’un puisse l’apercevoir en tenue d’Eve. Salut, Ivy « Salut Jed » Et elle se rapproche un peu plus, déposant un baiser aussi léger qu’un papillon sur la joue mal rasée de son ami. Il est calme, tellement calme. Et étrangement ça l’apaise en un instant.
Elle le laisse lui prendre la bouteille des mains sans rechigner, ne perdant pas une miette de ses mouvements, elle se met à rigoler. C’est vulgaire, de boire au goulot. Te rouler nue dans mon appartement suffit, tu aurais pu prendre un verre. C’est vrai, mais elle attendait qu’il le fasse lui car c’était bien mieux comme ça. Ivy Attrape la flûte que Jedediah lui et la fait tinter contre la sienne à lui. « Je sais. Mais c’est toujours meilleur quand on fait les choses de façon vulgaire. On s’amuse bien plus comme ça je crois. » Elle croit. Un peu. Faut dire qu’elle a pas non plus souvent essayé de se la jouer gamine normale. Mais dans sa tête, ça semble terriblement ennuyant.
Ivy porte la flûte à ses lèvres et boit une gorgée, puis deux. Elle fait claquer sa langue de satisfaction quand l’alcool descend dans sa gorge. Elle avait toujours aimé champagne et vin pétillant, c’était bien plus amusant à boire qu’un whisky plat. « On trinque à quelque chose en particulier ? » Ou pas du tout ? Parce Ivy ne sait pas trop quoi célébrer dans sa vie, à part son échec constant et sa solitude permanente. Elle s’en est fait un manteau de cette putain de solitude, un manteau qu’elle porte chaque jour avec fierté, avec tristesse.
Alors elle se rapproche encore plus de Jedediah, pour se coller complètement à lui et elle pose sa tête sur son épaule. Elle sent son souffle, sa chaleur, sa vie. Et Ivy a envie de tout absorber, de tout garder pour elle, de ramener cette sensation chez elle ce soir pour se rappeler ce que ça fait d’être acceptée. Elle est à deux doigts de laisser tomber son masque. Mais non. Non. Pas question. Alors à la place elle bois une nouvelle gorgée de champagne en silence avant de chercher le regard brulant de Jedediah. Elle s’y attache, à ces putains de pupilles charbonneuses qui semblent la transpercer. L’échange est fugace, car elle détourne bien vite la tête pour enfouir son visage dans le cou de l’italien, posant ses lèvres sur sa veine préférée, celle qui palpitait dès qu’il ressentait des choses bien trop fortes et qu’il essayait de se maitriser. « C’est vrai que tu vas m’acheter la robe ? Vrai de vrai ? » On dirait une petite gamine, pleine d’espoir, que son père vienne avec elle faire les boutiques pour lui offrir cette robe en taffetas rose tant désirée pour son bal des débutantes. Et finalement, on est pas vraiment loin de la vérité.

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MessageSujet: Re: Acting naughtier than we really are | Jedvy   Acting naughtier than we really are | Jedvy EmptyJeu 15 Sep - 19:29

Ivy étendue entre les draps froissés des nuits songeuses de Jedediah. Ivy et ses cuisses blanches et maigres qui frôlent les plis orageux des pensées intimes, des angoisses, des sueurs pleines de cauchemars d’un passé dissimulé derrière le pan du mur. Ivy qui s’est faufilée sans permission dans les creux pleins de soupirs, pleins de douleur, pleins d’Elliot et de sauvage frustration sagement enfermés au creux du cœur. Jedediah la sent près de lui. Il ne lui en veut pas de s’être immiscé sans permission –elle le fait toujours- ils ont fait tous les deux de ce processus un rituel, aussi commun qu’une poignée de main ou qu’un bonjour jeté au hasard. Jedediah aime sentir la chaleur enivrante d’Ivy, il aime voir déborder son maquillage, les plis de sa bouche lorsqu’elle sourit et qu’elle découvre la fente de ses incisives. Il aime l’absence de bonheur au fond de ses yeux qui pourtant brillent sans cesse dans le noir du puis où elle tombe en continue.

Jedediah le sait, s’il avait dû choisir un fils, il aurait choisit Jemmy. S’il avait dû choisir un neveu, il aurait choisit Aden. S’il avait dû choisir une fille, il aurait choisit Ivy. Et lorsque Tobias est sa seule famille, il regarde Ivy et se prend à ressentir pour elle une tendresse rendue distante par la dentelle de sa culotte si fine, de sa poitrine charmante et de la pointe de ses hanches. Il trouve étonnant de résister si bien à Ivy alors que sa demande est la même que celle d’Elliot –regarde moi, regarde moi, regarde moi-, que celle de Jemmy, que celle de gosses si nombreux qui s’accrochent à lui pour garder la tête hors de l’eau. Jedediah les regarde, sans arrêt, et parfois un sourire le récompense de ses dépenses d’énergies, mais si fugace, si bref, si vaporeux comme l’est la bonne humeur factice qu’Ivy étale en couche sur sa tristesse noire et profonde – elle a dans la poitrine le même trou insondable qu’Anca- que cette sensation disparaît pour laisser place au fatalisme pompeux et pessimiste que lui dicte sa nature.

Elle se glisse à quatre pates contre sa carcasse de vieil albatros aigrie, et ses lèvres sur sa joue ont un goût de pureté, malgré elle. Il la laisse faire, car elle est toujours chargée de ce travail difficile qui consiste à établir le contact. Jedediah, pour rien au monde, ne se permettrait de la toucher avec ses lèvres, sauf ces rares fois où, très triste, Ivy avait reçue de lui un baiser, posé délicatement sur son front, comme pour soulager ses pensées noires et les extraire de la jolie boîte où ils s’affolaient au point d’en devenir douloureux.

Il admire la robe du champagne couler le long du cristal. Il sait qu’Ivy a tout orchestré pour l’obliger à faire ces gestes, et qu’elle se repait de sa présence et de l’attention qu’il lui accorde. Il sait aussi combien elle aime l’attirer vers elle, et surtout combien ses rejets lui font du bien. Il ne se sent pas spécialement pris au piège par ses jeux érotiques, ses attouchements discrets, ses mises en scène vulgaires. Il a parfois dans les veine ce jet électrique qui le grise, parce qu’Ivy est belle et sait toucher un homme – elle sait le toucher, lui.- Mais jamais il ne s’est sentit étouffé par ce désir brûlant qui l’assaille lorsqu’Elliot le frôle, et laisse échapper sur sa peau l’arôme ambiguë d’un fantasme partagé.

- Tu crois, c’est que tu n’es pas sure. Faire ça chez moi, ça va. Mais personne ne te force à te manquer de respect. » Dit Jedediah en lui tendant sa coupe, avec un ton un peu dur malgré lui. Il ne veut pas faire du mal à Ivy, mais ses bonnes manières –une partie de ses bonnes manières- sont dégoûté par l’idée qu’Ivy puisse s’offrir ainsi chez d’autres hommes. Parce qu’il sait qu’elle n’a rien à craindre de lui, mais que d’autres sont là, dehors, à attendre de pouvoir lui faire du mal. Comme ils lui en ont fait dans le passé, sans doute, ce n’est pas difficile à deviner. Les traumatismes d’Ivy sont aussi faciles à lire qu’une recette de cuisine. « Tout le monde ne mérite pas de te voir ivre, à moitié nu, dans un lit king size. » Il lève son verre. « Si tu m’accordes ce privilège. » Il aimerait qu’Ivy accepte cette petite possessivité et lui promette de ne pas se comporter comme ça avec d’autres hommes. Il pourrait ainsi s’assurer que personne ne pourra la blesser, et il espère qu’en la prenant par les sentiments, avec une petite manipulation subtile, Ivy pensera à lui, et à l’affection qu’elle risquerait de trahir, toutes les fois où l’envie lui prendrait de s’offrir par plaisir masochiste.

Sois mienne et tu ne seras à personne.

- On trinque à quelque chose en particulier ? » Interroge t-elle après avoir fait claquer sa langue. Les lèvres de Jedediah restent fixes mais il a un sourire au fond des yeux. « On peut trinquer à ton bonheur futur. » Il aimerait bien qu’elle lui parle un peu d’elle. « On peut trinquer à la nouveauté. » Parce que la vie de Jedediah a profondément changée depuis que Tobias a mis les pieds dans son appartement. « Ou bien, on peut trinquer au double que tu as des clefs de cet appartement, et à la chance que tu as d’être tombé sur un homme qui garde toujours une bouteille de champagne dans son réfrigérateur. » Il esquisserait presque un demi sourire, si ce n’était pas aussi évident. « Et toi, Ivy ? A quoi tu as envie de trinquer, aujourd’hui ? Un évènement heureux, ou malheureux. »

Jedediah ne peut s’en empêcher, des années passées à analyser le comportement des autres le pousse systématiquement dans les réflexes de la question. Il s’intéresse aux autres pour mieux pouvoir les disséquer, et éventuellement, les maîtriser, et les écraser. Mais dans le cas d’Ivy, tout comme elle agis avec lui en vertu d’un érotisme empreint d’une pureté paradoxale, ses réflexes sont conditionnées par le désir de la voir sourire un peu, et il sait que pour en arriver là, elle a besoins de décrire les blessures qu’elle porte au cœur. Un travail de longue haleine, car la demoiselle se dissimule avec savoir faire et efficacité.

Elle pose doucement le menton sur son épaule, Jedediah ne bouge pas. Il est comme un animal que la jeune fille serait parvenue à apprivoiser. Il est sous le charme, de ce petit visage striée de larmes invisibles, de cet excentrisme évidemment conçu pour détourner l’attention de l’essentiel. Sa respiration le chatouille un peu, mais il se sent bien. Sa chaleur est rassurante et douce. Il se sentirait capable de la serrer doucement contre lui pour la rassurer sur la méchanceté du monde. Un échange fugace, et ses yeux fuis, prêt à rompre le serment qu’elle s’est fait de toujours rester silencieuse. Elle embrasse son cou. « C’est vrai que tu vas m’acheter la robe ? Vrai de vrai ? » « Hum, hum. » Répond Jedediah. Il n’est pas évasif, il confirme, et se sent stupide d’imaginer qu’un bien matériel pourra reposer l’âme d’Ivy. Il se sent comme ces pères fileurs qui tentent de se faire pardonner en offrant des jouets à leurs gosses. La robe plaira à Ivy, mais n’épongera pas la tristesse qui coule de son cœur, tout au plus absorbera t-elle une partie de ses larmes. « Si elle ne sert pas à donner un nouveau… style… à Aden, tu peux l’avoir. » Il ne sait pas trop pourquoi il fait entrer Aden dans cette conversation, peut être parce qu’il sait que son « fils » est bénéfique à Ivy, peut être parce qu’il a remarqué, récemment, dans les yeux du bébé flic une étincelle nouvelle lorsqu’il prononce le nom d’Ivy. « J’ai entendu ça. Que tu avais accepté de lui filer un coup de main, pour devenir classe, ou je ne sais quoi. C’est pas terrible, ton résultat. » Il a posé sa main sur la joue d’Ivy et lui délivre doucement une caresse de père.
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MessageSujet: Re: Acting naughtier than we really are | Jedvy   Acting naughtier than we really are | Jedvy EmptyDim 9 Oct - 1:16


JEDVY - I can be the subject of your dreams : your sickening desire


Y’a qu’avec Jedediah qu’elle s’autorise cette proximité, ce dévoilement. Qu’avec lui qu’elle fait tout tomber tout en continuant de se cacher derrière un masque de faux semblants. Masque transparent, ils prétendent tous les deux de ne pas voir la vérité. C’est mieux comme ça pas vrai ? Ils ont ces échanges équivalents, un peu de chaleur, un peu d’attention, un flirt dangereux comme le fil d’un rasoir sans pourtant jamais craquer. Jamais entailler la chaire. La peau reste pure, intacte. Contrairement à leurs émotions. Encore une fois, tout dans l’apparence et ce creux dans le cœur.
Elle aimerait parfois, qu’ils franchissent cette ligne. Qu’ils brisent tout une bois fois pour tout, envoyant balader ce petit univers pseudo parfait qu’ils se sont créés. Parce qu’Ivy est incapable de garder quelque chose parfait, que dès qu’elle se trouve face à du blanc elle éprouve le besoin de le tacher en noir, en rouge, sang et charbons. Destruction.
Et puis y a cette lumière dans le regard de Jedediah, cette douceur qui la fait reculer, ranger les armes les griffes. De tigresse prête à attaquer elle devient chaton ronronnant de contentement devant l’attention que l’italien lui porte. Y a cette chaleur par conduction, corps contre corps, elle se colle un peu plus, comme pour se rattacher à quelque chose, quelqu’un. Jedediah. A l’âme si fatiguée, pleins de secrets inavoués, de non-dits qu’Ivy ne lit qu’à moitié dans son regard, dans ses soupirs. Mais c’est pas son job pas vrai ? C’est lui le psychiatre et elle la psychanalysée. Du moins la plus part du temps. Même si jamais elle ne laissera Jedediah entrer dans son cerveau. Jamais.
Tu crois, c’est que tu n’es pas sure. Faire ça chez moi, ça va. Mais personne ne te force à te manquer de respect  Haa le voila. Jedediah et ses paroles moralisatrices qui lui rappelaiennt celles d’un père. Enfin du moins de l’image qu’elle s’en faisait puisque le sien s’était cassé y a bien longtemps et n’avait plus jamais remis les pieds en Allemagne. N’avait plus jamais essayé de la contacter. Elle hausse les épaules quand il se met à parler de respect. Si elle était de meilleure humeur, elle rigolerait. Mais non. Non. Parce qu’elle sait que rigoler ça ne ferait qu’enfoncer des portes déjà bien trop ouvertes. Et ça, Ivy n’avait pas envie. Elle porte lentement ses mains au visage d Jedediah, le tournant pour qu’il la regarde. Elle est sérieuse Ivy, avec ses lèvres pincées et les yeux vides de rire. « C’est pas un manque de respect pour moi. Ca montre juste que je suis à l’aise avec mon corps, mes envies, ma vie. » Ou presque. Mais vaut mieux le dire pour y croire, pour se convaincre de toutes ces conneries. Et puis se manquer de respect était bien plus simple que ce qu’elle faisait actuellement. Si elle avait voulu se manquer de respect elle se serait perdue dans les bras d’un inconnu, un vieux en manque prêt à lui payer la bouteille. Bouteille qu’elle aurait vidé d’un trait pour oublier la honte, la crasse, la tristesse de ce qu’elle était en train de faire. Tout le monde ne mérite pas de te voir ivre, à moitié nu, dans un lit king size.  Voila. C’était déjà plus ce qu’elle voulait dire. Que y avait personne d’autre à part lui à avoir droit à ce spectacle. Même Junior, et surtout pas Meo. Juste Jedediah, et ses rides naissances au coin des yeux. Juste Jedediah et ses mains calleuses, vivantes, usées. Si tu m’accordes ce privilège.  Et y a comme une certaine possessivité dans cette phrase. Dans cette requête. Ivy sourit, brillante, lumineuse. Parce que soudain elle se sent importante, dans ce lit, contre lui. Comme si quelqu’un voulait enfin d’elle, rien qu’un peu, pas que pour son corps et ses courbes planes.  « Promis » Murmure contre son oreille, elle ferme un instant les yeux, front dans ses cheveux.

Jedediah énumère les différentes options pour porter un toast. Nouveauté, avenir, évènement. Ivy secoue la tête, moue boudeuse, elle aimerait envoyer ces mots loin dans le décor. Elle se sent pas concernée, par son bonheur, par son futur. Elle vit dans le passé Ivy, prisonnière depuis trop longtemps, dans cette cage dorée construite par sa mère. Ou bien, on peut trinquer au double que tu as des clefs de cet appartement, et à la chance que tu as d’être tombé sur un homme qui garde toujours une bouteille de champagne dans son réfrigérateur.  Petit rire, elle pouffe, ça lui échappe et elle tombe en arrière un instant, verre en équilibre. Hm, oui on pourrait trinquer à cette clé, à cette rencontre, à cet adulte qui n’est pas si pourri, qui lui garde une petite place dans son cœur vieilli. « Pas ma faute si Aden a toujours l’esprit ailleurs et si tu as définitivement des goûts de luxe. » Pas sa faute si Jedediah ne la vire, si Aden ne la supprime pas, si cet immeuble ne lui refuse pas l’entrée. Ils savent pas encore à quel point elle est toxique, à quel point elle est poison. Et Ivy repousse un peu plus l’échéance avant la vérité.
Et toi, Ivy ? A quoi tu as envie de trinquer, aujourd’hui ? Un évènement heureux, ou malheureux. Excellente question. A vrai dire elle ne sait pas. Elle a pas vraiment réfléchis. Il est finit le temps où elle buvait pour célébrer. Maintenant les toasts lui servaient à oublier à quel point elle était malheureuse, insatisfaite de cette vie détestable. Ivy se redresse et lève son verre, yeux verrouillés avec ceux de Jedediah.  « Alors je trinque à rien. Je trinque à nous. C’est tout. » Parce que y a rien dans ce monde qui lui donne envie de célébrer, si ce n’est peut-être le miasme de dépression qui semble canaliser ses poumons depuis son arrivée à Savannah.
Alors elle choisit de trinquer à elle, à Jedediah, les rares constantes sur qui elle peut se reposer. Et encore. C’est beaucoup dire.

Il la repousse pas. Il lui dit pas non. Il lui dit pas dégage, cesse tes caprices, fait l’adulte Ivy, grandit putain. Il la rejette pas, il la violente pas, il lui hurle pas de fermer sa gueule et d’arrêter d’être conne. Non. Il vient presque à la rencontre de ses lèvres quand elle les poses sur son cou, il se réchauffe légèrement sous son baiser et Ivy ferme les yeux. Pour profiter. De cet instant fugace qu’on lui autorise, le droit à redevenir une gamine qui demande des choses et à qui on obéit, cette petite fille pourri gâtée qu’elle n’a jamais été. Achète moi une robe Jededediah c’est pas comme si je demandais le monde pas vrai ? um, hum. Pas un oui, pas un nom, juste un marmonnement qu’elle interprète à sa façon. Alors elle dépose un nouveau baiser un peu plus haut, laissant une fine trace de rouge à lèvre sur la peau de l’italien.
Si elle ne sert pas à donner un nouveau… style… à Aden, tu peux l’avoir. Aden. Le prénom sort, et Ivy se redresse un peu curieuse. « Je ne pense pas qu’une robe Chanel irait à Aden tu vois. Et je pense pas qu’il rentrerait dans le corsage. » Elle essaye de rigoler, mais le fait que Jedediah amène ce sujet dans la conversation ne semble pas anodin. Et Ivy n’a pas envie. Pas envie de parler de ce qu’elle fait avec son meilleur ami et encore moins de parler de ça avec le père adoptif de ce meilleur ami. Père dans le lit de qui elle était nue. Et franchement c’était beaucoup trop tordu comme situation. J’ai entendu ça. Que tu avais accepté de lui filer un coup de main, pour devenir classe, ou je ne sais quoi. C’est pas terrible, ton résultat.  C’est un mélange. Entre la caresse et les mots. Mots qu’elle ne peut s’empêcher de déformer malgré elle. Comme une reproche. Comme un échec. Comme une mise en garde. Comme quelque chose. Et y a cette peur, cette boule dans le ventre qui la prend, comme lorsque que sa folie comment à grignoter les coins de cerveau. Alors elle s’écarte. Comme brulée. Sourire toujours factice sur le visage, elle se sert un nouveau verre. Un autre. Comme pour s’occuper. « C’est parce qu’il applique pas mes conseils à la lettre. Tu connais Aden c’est un univers à lui tout seul. » paf d’un trait, elle avale tout, avant d’attraper Jedediah par la main, le tirant hors du lit. « Bon. Alors. On y va acheter cette robe ou quoi ? Parce que j’ai pas toute la vie moi, on est pas tous retraité hein » voix joyeuse, cœur fêlé. Y a cette panique sous-jacente qui menace d’exploser.


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MessageSujet: Re: Acting naughtier than we really are | Jedvy   Acting naughtier than we really are | Jedvy EmptyLun 26 Déc - 13:00

C’est dur. Avec Ivy, Jedediah se sent ange puis démon, bon puis mauvais. Immaculé puis tâché de noir jusqu’au sang. Le corps fragile d’une gamine, la tristesse figée au coin des yeux, il a parfois cet éclair lancinant qui s’infiltre à l’intérieur de sa carcasse, comme une bouffée de gaz, étouffante, qui lui hurle de la saisir, de s’emparer de sa bouche, d’aspirer le suc de ses lèvres, de l’aimer à la place d’Elliot pour un instant fugace, intense, qui lui fera oublier cette tristesse prolongée qui étouffe son cœur amoureux. Jedediah ressent cela avec toutes les femmes, depuis quelque temps. Un appel à l’aide, à la recherche d’une tendresse égarée dans un sachet de cocaïne. Ce ne sont pas les femmes, qui lui manquent, c’est Lydia, c’est Elliot. Ce sont celles qu’il a aimé et qu’il aime encore, dans sa fidélité affective absolue, et qu’il aimerait étreindre pour sentir contre lui, à nouveau, le souffle rassurant et doux d’une tendresse partagée. Jedediah étouffe dans sa solitude affective, son cœur blessé déverse son sang en continue. Il souffre en silence contre Ivy, fantôme d’elle même, qui caresse sa plaie avec l’acidité de l’interdit.

Et leur solitude mutuelle ne fait plus qu’une.

Et puis il y a Jaël, et Ivy devient Jaël, et l’interdit disparaît car le désire s’évapore pour laisser place à un vide profond, un vide abyssale. La mémoire d’une fille abandonnée qui reste toujours quelque part dans sa pensée, qui lui hurle son absence, qui lui hurle sa faute. Jamais un jour ne se passe sans qu’il ne pense à Jaël, sans qu’il ne s’interdise de la chercher, de creuser, de savoir. Il ne se passe pas une nuit sans qu’il ne prie pour qu’elle ai été heureuse, pas un sommeil sans cauchemars de sa mort. Jedediah sait ce qu’elle aurait pu subir, pour le punir, lui. Et l’imaginer le terrorise. Alors quand il sent près de lui la tendresse d’Ivy, quand il voit exprimée dans ses yeux cette demande profonde d’attention car plus personne, à vingt et un an, ne s’occupe plus déjà d’elle, il ne désire qu’une chose. Lui demander pardon pour tous ceux qui lui ont fait du mal, pour tous ceux qui l’ont abandonné. Lui demander pardon de ne pas être à la hauteur, de l’avoir laissé seule, de l’avoir laissé triste. Et il sent en continu cette demande instable d’Ivy qui veut qu’il franchisse la ligne, la ligne entre Jaël et Elliot, la ligne entre amour et tendresse, entre père et amant. Mais il sait qu’il ne le fera pas. Parce qu’Ivy a plus besoins d’un père que d’un amant, parce que la posséder signifierait la tuer un peu plus, l’abandonner définitivement. Jedediah doit rester un pilier exemplaire, tendre sans ambigüité, disponible sans limite mais dont l’affection ne résiderait dans rien d’autre que dans les caresses paternelles et l’esquive de l’érotisme tendue qu’Ivy instaure, calmement, avec un savoir faire étrange pour une gamine aussi jeune.  

Alors il fait la morale, par réflexe, parce que dans sa patience infinie Jedediah est un père dans l’âme et que la plupart des gens qui gravitent autours de lui réclament une attention d’enfant. Même Tobias, au fond. Ce sociopathe terrible qui s’agite pour lui rappeler à combien sa dette s’élève. Elle hausse les épaules, négligente avec elle même, presque rieuse, un brun d’humeur moqueuse sur le visage. Il sait que ses paroles n’ont presque pas d’autres mérites que celui d’exister, qu’Ivy s’en débarrasse en un souffle. Il sait que son autorité pèse de manière infime dans la balance de leur relation, mais il ne peut s’en empêcher, et parfois il aimerait qu’on l’écoute. Qu’on l’écoute pour de vrai. Comme tous ces gens qui défilent dans son cabinet, qui hochent la tête, mais qui sont si difficiles à convaincre. Jedediah se sent parfois épuisé face à eux, lorsqu’entre deux séances, le néant de sa vie lui revient en pleine face. Sans masque, Jedediah est comme Ivy : épuisé de douleur. « C’est pas un manque de respect pour moi. Ca montre juste que je suis à l’aise avec mon corps, mes envies, ma vie. » Dit Ivy avec un air de princesse paisible, et Jedediah affecte une grimace vague, parce qu’ils savent tous les deux que ça n’a rien à voir avec la vérité, qu’Ivy ment avec un obscur déni.  Jedediah ne réagit pas trop fort, parce qu’Ivy n’est pas Anca, qu’il n’a rien d’un psychanalyste, qu’il ne devrait même pas se permettre de chercher ce qu’elle dissimule sous son maquillage excentrique. Mais c’est trop fort, trop là, trop expressif, pour qu’il puisse fermer les yeux. C’est bruyant et brillant, si brutalement que même le dos tourné Jedediah peut sentir combien Ivy se dégrade, combien son corps n’est pas pour elle une forme de fierté assumée avec simplicité mais un ouvrage composé de destruction, d’ébauche de haine envers elle même. Jedediah n’a jamais ressentit ce besoin de se faire du mal pour se faire payer ses crimes. A la place, il a purgé sa peine, quasiment mutique pendant deux ans et demi, enfermé entre quatre murs. Il a courbé la tête et laissé les autres cracher sur sa fierté. A la place, il accepte d’être bousculé, résigné face à l’absence de respect qu’on lui porte. Il ne voit plus personne baisser la tête sur son passage, et c’est sa punition. Il ne voit plus personne le regarder comme quelqu’un de crucial, quelqu’un dont on respecte l’avis et le savoir, quelqu’un de premier ordre. Désormais c’est Jemmy et ses blagues infâmes, c’est Elliot et ses caprices effrayés, c’est Tobias et la grimace du déshonneur. C’est Ivy et ses haussements d’épaules. Jedediah n’est plus personne. Et si Ivy affame son corps, lui affame sa dignité.

Ivy sourit, rayonne, transpercé par sa possessivité subite qui  sonne comme une cage de protection dressée autours d’elle. « Promis » Il sent une envie brutale de la serrer dans ses bras s’emparer de lui mais la repousse avec componction. Si pragmatique Jedediah que la spontanéité n’existe plus que dans ses accès de rage ou de folie nocturne. Il se sent incapable de lâcher du leste mais aimerait parfois se laisser aller. Mais la crainte du regret est trop forte. Parce qu’il sait, intimement, à quoi conduit l’instinct, lorsqu’on le laisse trop parler. Des corps sans vies dans une cellule. Il ferme les yeux sur ces images de cadavres et esquisse un mouvement infime. Avec une terrible subtilité, il laisse aller son visage contre la tête de la jeune fille, pour sentir un peu plus sa chaleur, sa présence et sa tendresse. Jedediah ressent terriblement le besoin d’avoir quelqu’un à qui se confier. Quelqu’un dont il ne serait, pour une fois, pas le pilier. Quelqu’un qui pourrait le prendre dans ses bras et le rassurer, à son tour. Chasser cette angoisse étouffante. Mais il est seul. Désespérément seul contre les cheveux d’Ivy. Ivy qui recule, qui secoue la tête, qui exprime combien elle n’a que faire de ce que l’avenir lui réserve car comme lui, elle à les yeux qui jettent constamment des regards en arrière. « Pas ma faute si Aden a toujours l’esprit ailleurs et si tu as définitivement des goûts de luxe. » Jedediah esquisse un très fin sourire, emprunt d’une tristesse savamment étouffée. Il se demande un instant ce que dirait Ivy si elle apprenait. Si elle apprenait pour la Casino. Pour cette entreprise qu’il n’a pu s’empêcher de mener jusqu’au bout par fébrilité de se sentir encore un peu vivant. Pour préserver son train de vie. Pour être encore un peu lui même. Il se demande comment elle réagirait si elle savait ce qu’il a été, et ce qui coule encore dans ses veines. Il y a tant de repentis qui n’ont jamais eu de remords, et lui qui se sent comme un chien fidèle qui aurait mordu ses maîtres au point de les tuer. Il se demande ce que dirait Ivy si elle savait pour Jaël. Un très court instant, il manque d’ouvrir la bouche pour avouer. Et comme d’habitude, il ravale au fond de lui toutes ces vérités, et s’éternise dans cette sensation de tromperie et de mensonge. « N’en profite pas trop. » Mise en garde de principe, car il n’interdirait jamais à Ivy de vider son frigo, d’emprunter son lit, d’installer ses affaires n’importe où. Générosité naturelle qui va dans le sens de ceux qu’il aime sans le leur dire. Elle verrouille son regard plein de secrets dans le sien. Tous les non dits se cumulent, se heurtent en silence. « Alors je trinque à rien. Je trinque à nous. C’est tout. » Pour une fois, Jedediah sourit franchement, parce qu’il a perçu en elle la même tristesse, et qu’ils se sont compris. Il lève son verre, et le cristal teinte doucement l’un contre l’autre. Il boit sous son contact doux, sous la pression chaude de ses lèvres qui a sans doute laissé une trace. Il boit au passé, à Jaël, à Ivy qui a encore le temps de trouver le bonheur. « Je ne pense pas qu’une robe Chanel irait à Aden tu vois. Et je pense pas qu’il rentrerait dans le corsage. » « Il peut être surprenant.» Jedediah sent tout à coup la gêne qui s’immisce entre les lettres composés du prénom d’Aden. Il se demande s’il a deviné juste, ou si le garçon n’est qu’une énigme de plus. Il n’est pas sur qu’Ivy soit supportable pour sa candeur et sa naïveté. Il se sent comme elle. Elle dont les excès éblouissants ne sont rien d’autres que des artifices destinés à dissimuler les affres d’un caractère terrible, d’une instabilité profonde. Lui, qui joue au bon père moralisateur  alors que sa morale l’a poussé à assassiner des gens. « C’est parce qu’il applique pas mes conseils à la lettre. Tu connais Aden c’est un univers à lui tout seul. » Ivy se lève, avale le champagne d’une traite, prend sa main, le tire, et ses gestes sont pleins d’une urgence qui traduit sans peine une tentative pour éviter un sujet qui, sans doute, la trouble. « Bon. Alors. On y va acheter cette robe ou quoi ? Parce que j’ai pas toute la vie moi, on est pas tous retraité hein » Jedediah boit sans réagir à l’insulte affectueuse, résigné, habitué. Il boit tranquillement comme s’il avait toute la vie devant lui, se lève et jauge la jeune fille, jauge son visage sans prêter d’attention à son corps, de la même manière qu’il ne poserait pas ses yeux sur celui de Jaël. Doucement, il prend le visage de la jeune fille entre ses mains, doucement, il dégage son front pour y poser un baiser bref et tendre. Il caresse sa joue, silencieusement, comme s’il découvrait sa fille pour la première fois. Il lui sourit un peu, avec au fond des yeux une affection brillante et claire, si facile à lire, pour une fois. Et sans un mot, il quitte la pièce pour la laisser s’habiller. Les magasins ne seront peut être pas encore fermés, se dit il en s’installant dans le canapé. Dehors, la ville brille en silence. Sinon ça ne fait rien. Il l’emmènera dîner.
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